Shivers : le forum du chlex
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Shivers : le forum du chlex

D'abord unique forum français entièrement dédié au couple Chloé/Lex de Smallville, Shivers se tourne aujourd'hui vers l'écrit sous toutes ses formes !
 
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 …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)

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winnie
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winnie


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MessageSujet: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 2:11

Bon! j'y suis arrivée, enfin! Voici donc la dernière partie de ma péplofic écrite dans le cadre du challenge 30 baisers! J'ai écris un petit épilogue que je posterai un peu plus tard le temps de relire correctement. Ce fut un plaisir d'enfin écrire une fic romaine en tous cas, merci pour les feeds!!
Les mots suivis d'une * ont une explication en fin de chapitre.
Bonne lecture!!



…et bleu le plus pur



Bon. Elle devait bien se résoudre à le reconnaître. Après trois semaines seule dans leur lit, elle et Aulus étaient séparés. Leur mariage avait duré… quelques instants, juste après l’échange de leurs vœux. Et ensuite elle avait tout balayé. Aulus dormait à la caserne et ne daignait même pas remettre les pieds dans leur domus. Donc, finalement, elle en était arrivée à la conclusion suivante : il fallait qu’elle assassine Marc Antoine et César, qu’elle délivre Vercingétorix et qu’elle brûle le Capitole. Qu’avait-elle à perdre ici à Rome ? Plus grand-chose.
Azenor releva le nez des bâtonnets bleus qu’elle avait formés dans l’arrière-cour, devant l’écurie, et qu’elle regardait sécher. Elle avait utilisé l’urine des chevaux et les fleurs de pastel pour créer le pigment bleu qui servirait sa mission au nom des Arvernes et des Gaulois.
_ Première étape, reconnaissance du terrain.
Elle se changea, se vêtit d’une robe des plus simples, et elle sortit, direction de forum. C’était parfait pour en savoir un peu plus sur les bâtiments environnants la prison du Tullianum. Azenor se laissa porter par les mouvements de foule, tressaillant dès qu’elle voyait ou croyait voir un milicien et pire encore lorsqu’il s’agissait d’un brun avec une toge.
_ Je te l’avais bien dis qu’il fallait suivre la colline, Brayan.
_ Monaaa, il y a sept collines à Rome !
Les voix tonitruantes attirèrent aussitôt l’attention d’Azenor. Elle se glissa entre deux marchands bedonnants et aperçut deux Gaulois, un couple, qui semblaient un peu perdus.
_ Tiens, regarde, c’est là les Rostres* non ?
_ Tu crois ? Releva la femme avec suspicion. C’est moche, murmura-t-elle.
_ Ah bah, c’est romain.
Des Parisii, comprit aussitôt Azenor en secouant la tête. Ils avaient quitté leur bien-aimée Lutèce pour visiter Rome à première vue. Et pourtant les Parisii, fiers comme des coqs, s’étaient alliés à Vercingétorix pour repousser César. Tous les peuples gaulois n’avaient pas fait ce choix. Azenor les suivit en se disant que les dieux lui envoyaient peut-être un signe. Le couple fit subitement signe à un homme, un Romain, debout près des Rostres, un Romain avec un petit air pincé. Mona et Brayan rejoignirent un petit groupe entièrement composé de Latins apparemment pas de l’Urbs. Azenor se colla au groupe jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’ils payaient tous le Romain et qu’elle n’avait rien.
_ Demoiselle c’est trois sesterces la visite, finit-il par préciser.
_ Quelle visite ?
_ Le tour de Rome, pourquoi serais-tu là sinon ?
Azenor jeta un œil sur la dizaine de participants qui la jaugeaient. Mona donna un coup de coude à son compagnon.
_ Ah euh, on va donner pour elle, fit Brayant en sortant les pièces.
_ Entre Gaulois c’est bien normal, sourit Mona.
Bon sang, songea la jeune princesse. Ces deux Parisii ne purent se rendre compte combien sa gorge s’était douloureusement serrée à cette évocation de peuple commun. Elle les remercia en pinçant un sourire trop émotif.
_ Bien, entama le guide. Nous sommes donc sur le forum, juste au pied de la colline la plus importante de Rome, celle du Capitole.
Azenor inspira profondément et se concentra. Cette visite était une aubaine.
_ Et bien sûr, sembla-t-il s’amuser. Tout le monde se souvient de ce délicieux épisode des oies sacrées.
Les Latins acquiescèrent avec un sourire. Azenor croisa les bras, incertaine.
_ Car c’est bien ici que les oies ont chanté pour prévenir nos ancêtres endormis de l’arrivée des barbares !
Des ‘oooh’ s’élevèrent. Les trois Gaulois levèrent le nez. Ah oui, leurs ancêtres étaient arrivés jusque là. Si seulement ces stupides oies n’avaient pas ouvert leur bec, il n’y aurait pas de Rome.
_ Moi les oies je les gave et je mange leur foie, grogna Brayan.
Mona tapota le bras de son compagnon pour qu’il ne s’emballe pas, mais Azenor lui accorda un sourire complice. Le guide leur raconta l’histoire du temple, parla de la basilique puis de la curie* devant laquelle des sénateurs discutaient. Ils se faufilèrent ensuite près du bâtiment politique pour le contourner et déboucher sur l’arrière du forum historique. Ce terrain avait appartenu à Cicéron, il l’avait volontiers vendu à son ami, ou ancien ami, Jules César pour que celui-ci puisse bâtir son propre forum et un temple dédié à sa divine ancêtre Vénus.
_ Par ici, vous pouvez voir le temple de Venus Genitrix en construction, sur le forum de notre grand César !
Azenor eut alors l’attention entièrement captivée par un homme un peu plus loin.
_ Oh ! S’aperçut le guide. Regardez ! Notre consul Marc Antoine est ici !
Les Latins se pressèrent un peu pour l’apercevoir. Le consul semblait faire une visite des travaux pour César. Mais sa capacité d’écoute étant limitée, il s’ennuyait vite et passait son temps à acquiescer tout en regardant la foule. Il aperçut lui aussi la princesse gauloise et ses yeux assassins. Pourtant il ne put s’empêcher de lui lancer un sourire ravi avec un œil de gredin. Azenor sentit une remontée de colère et de rage lui vriller l’estomac.
_ Un temple à la gloire de César oui, râlait Brayan qui ne s’était pas joint à l’empressement romain.
_ Il reconnaît publiquement son ascendance divine, comme leurs rois, confirma Mona en haussant les épaules.
_ Chut, pria son compagnon. Il ne faut pas que le peuple t’entende. Tu as entendu ce qu’ils ont fait à leurs rois ?
_ Et ils ont eu raison ! Si César se présente comme un fils de Vénus, où crois-tu que leurs beaux discours sur la République vont aller !
_ Calme-toi je t’en prie.
Azenor fronça les yeux.
_ Comment cela ? Demanda-t-elle alors que des passants les fixaient avec curiosité tout en continuant leur route. Vous croyez que le peuple peut se retourner contre lui ?
_ Le peuple je ne sais pas, mais les sénateurs oui, s’entêta Mona en croisant les bras.
Azenor les regarda rejoindre le groupe qui sortait du forum en construction pour se diriger vers le temple de Vesta*. Elle ne put bouger. Elle avait trop soif de cette revanche. César avait encore des ennemis dans le sénat, comme Cicéron qui craignait de plus en plus son omnipotence malgré leur réconcilitation. Mais ce niveau politique lui semblait trop éloigné de ses possibilités. Azenor en avait assez vu. Elle retourna près de la curie et ainsi près du petit bâtiment gardé qu’était le Tullianum. La prison consistait en deux petites salles rondes superposées et souterraines, seule une petite structure était visible en surface. Les conditions de détention devaient être exécrables. Si le passage des prisonniers dans cette bauge était sensé être court, il semblait que celui de Vercingétorix s’éternise. Elle se planta devant la porte et croisa les bras. Il faudrait tuer toute la garde pour atteindre le sous-terrain et le sortir d’ici.
Elle allait donc commencer par enfiler les braies et la chemise de son peuple, rachetés au marché noir, une cape, prendre le bouclier sur lequel Aulus avait fait refaire un sanglier et qu’il lui avait offert en cadeau de mariage, prendre un glaive et se peindre le visage en bleu. Dans les nuits prochaines, l’esprit enragé de la Gaule traverserait les rues de Rome pour titiller la garde du Tullianum. Son agilité ne la trahirait pas, sa détermination était invincible, son roi ne serait pas l’animal de foire sacrifié aux yeux de tous leurs ennemis.

*

Quelques jours plus tard.
_ Les soldats près du Tullianum n’arrêtent pas de parler d’un fantôme qui rôderait près d’eux la nuit, s’agaçait Numerius.
_ Manquerait plus que ça, grogna le préfet, la tête reposant lourdement dans sa main. Ils boivent quoi au juste pendant leur garde ?
_ Manius est allé les voir, ils n’étaient pas ivres, juste paniqués.
_ Bon, et personne d’autres ne dit avoir vu un ‘fantôme’ ?
_ Certains citoyens ont vu une ombre se déplacer à toute vitesse sur les toits dans le quartier du Palatin*.
_ Une ombre. Rien de plus ?
_ Disons que les témoignages concordent.
Aulus eut un profond soupir. Tout ce qu’il ne voulait pas faire, il le faisait. Il dormait à la caserne et pouvait donc veiller jusque tard dans la nuit, et il devait régler des tas de problèmes tous plus embêtants et ridicules que les autres.
_ Il y a peut-être bien un véritable problème, fit la voix de Manius en entrant.
Quintus le suivait, Sextus était en patrouille en cette fin de journée.
_ Comment cela ?
_ Je viens d’entendre un témoin plus plausible. Selon lui ce n’est pas une ombre ni un fantôme mais un guerrier gaulois, au visage peint en bleu.
Aulus se redressa.
_ Près du Tullianum et du Palatin ?
_ Apparemment il s’agit bien d’une seule et même personne oui.
Le préfet se mordit la langue. Allait-elle rejoindre son amant la nuit dans un costume pour ne pas se faire reconnaître ? Et passait-elle ensuite près du Tullianum pour fomenter un mouvais coup ? Osait-elle vraiment le tromper encore et encore ?!
Il bondit sur ses pieds en retenant plusieurs jurons.
_ Tout va bien ? Finit par demander Quintus.
Les trois tribuns s’éclaircirent la voix.
_ À ce propos… tout va bien ? Répéta Manius.
Aulus leva les yeux vers ses trois tribuns. Il voyait parfaitement et sans surprise la curiosité avide sur le visage de Manius et sur celui de Quintus, puisqu’il était clairement séparé de son épouse et qu’elle ne venait plus dans le coin. Mais il fut plus surpris et eut un soubresaut en voyant la même expression chez Numerius, le si réservé et froid tribun.
_ Depuis ton mariage tu vis ici. Est-ce que notre chère domina est malade ?
Oh là là mais oui ! Mais que faisait-elle au juste ?!
_ Allons chez moi, vite ! Se décida-t-il en sortant de son bureau.
Manius et Quintus partagèrent un air surpris et excité avec Numerius et se ruèrent sur les pas du préfet en promettant au troisième tribun de tout raconter. La nuit tombait à peine dehors, et à peine avaient-ils posé un pied à l’extérieur que le consul débarqua.
_ On va quelque part préfet ?
_ Qu’est-ce qui t’amène ? Interrogea rudement Aulus.
Marc Antoine était de nature taquineuse, surtout lorsqu’il restait coincé à Rome alors qu’il n’aspirait qu’à la guerre.
_ Mes hommes m’ont dit qu’un fantôme rôdait autour du Tullianum, je viens voir où tu en es. Pourquoi c’est si long ?
_ Il ne s’agit pas d’un fantôme, consul, tes hommes devraient arrêter le vin.
_ J’ai aperçu ta femme sur le forum la dernière fois, toujours aussi belle.
Et en plus il venait se vanter ! Aulus inspira discrètement pour retenir sa première pulsion : le meurtre pur et simple du consul, son découpage et sa crémation fulgurante.
_ Je m’occupe du fantôme cette nuit, déclara-t-il en s’éloignant. Je veux dix hommes avec moi ! Hurla-t-il, les nerfs en pelote.
Les miliciens durent presque courir pour le rattraper et le suivre dans la rue. Manius et Quintus le talonnaient, de plus en plus étonnés. Le surnom de « Lex » lui allait à la perfection. Ils n’avaient jamais vu un préfet aussi soigneux dans ses affaires et à l’intégrité aussi pure. Alors le voir dans un tel état de colère était une chose suffisamment inédite pour se sentir excité à l’idée de voir sa maison. Ils s’engagèrent à vive allure sur le Champ de Mars et arrivèrent en quelques instants devant la porte de la domus.
_ Restez à l’entrée ! Ordonna Aulus à sa garde.
Suivi de ses deux tribuns, le préfet pénétra la demeure et remarqua immédiatement que le vide était bien le seul habitant. Les escalves dormaient paisiblement et le portier grommelait en se levant pour voir qui interrompait le bon sommeil des serviteurs les plus chanceux de Rome.
_ Oh, domine, s’aperçut-il en se redressant.
_ Où est Azenor ? Interrogea-t-il rapidement.
_ Euh…
Le portier sembla complètement désarmé. Il avait arrêté depuis longtemps de surveiller les allers et venues de tous, aucun visiteur ne venait, la maîtresse de maison refusait qu’on la serve et vivait dans son coin.
_ Je diraaais… dans son lit.
Aulus poussa un gros soupir et se dirigea vers la chambre d’un pas nerveux. Il bouscula violemment la porte et envoya la couverture du lit sur le sol d’un seul geste.
_ Alors personne ?! Intervint Manius en regardant partout.
_ Réveille les esclaves ! S’agaça Aulus en criant sur le portier.
Il ouvrit le coffre des vêtements de la jeune femme et fouilla les robes sans comprendre ce qu’il cherchait. Une preuve, un présent d’Antoine, une tunique d’homme, quelque chose. Et puis il comprit ce qui manquait dans la pièce, le bouclier. Un long frisson le fit trembler.
_ Allumez les lampes, vite !
_ On cherche quoi ? Ne comprenait pas Quintus.
Le préfet fendit ses tribuns pour se ruer dans le péristyle et examiner le sanglier sur la lance. Elle avait déposé des fruits au pied de l’arme, ils pourrissaient lentement. Des offrandes à Taoutatès ? Un esclave l’éclaira avec une lampe et ce qu’il vit lui fit baisser les épaules, abattu. Des traits bleus horizontaux décoraient le bois.
_ Suis-moi, dit-il à son serviteur en se dirigeant vers la cour arrière et les écuries.
Il examina minutieusement le sol et remarqua fort bien, sur une meule inutilisée, des traces de bleu. Aulus leva les yeux au ciel. Mais pourquoi se peignait-elle en bleu ?
_ C’est la couleur des guerriers, fit l’esclave.
Le préfet n’avait pas fait attention à l’origine de l’homme qui tenait la lanterne. C’était l’un de ses menuisiers qui rentrer dormir confortablement chez eux. Un Gaulois donc.
_ La couleur des guerriers, répéta-t-il peu sûr de comprendre.
_ Tu devrais la retrouver avant que l’un de tes hommes, ou pire, le fasse.
Lex cligna des paupières.
Le Palatin, le Tullianum, le bleu, le bouclier…
_ Si je regarde l’armurerie, il manquera quelque chose ?
L’esclave haussa les épaules.
_ Par tous les dieux ! Pesta-t-il en passant ses mains sur son visage et en tournant en rond.
Elle voulait tuer le consul et non pas lui sauter dessus !
_ Il faut la retrouver, vite !
Il repartit à l’intérieur et décida de mettre ses deux tribuns dans la confidence. Il avait clairement besoin d’aide. Il leur expliqua en deux mots que la princesse gauloise qu’il avait épousée s’était lancée dans une vendetta, qu’ils s’étaient un peu querellés et que vue l’état d’esprit de son épouse, il ne fallait pas prendre ses vengeances à la légère. Sur quoi Manius et Quintus le regardèrent un peu de haut en se demandant bien ce qu’il avait pu faire à leur précieuse domina. Mais Aulus ne chercha pas à discuter. La nuit tombait, il fallait se presser.

*

Après avoir fait quelques apparitions près de la prison, Azenor se mit en route, direction le Palatin. Rome était un sacré terrain de jeux. Elle courait le long des murs d’enceinte des immenses domus, grimpait les élégantes pentes de tuiles rouges, sautait au-dessus des compliviums* et s’arrêtait quelques instants pour observer la cité romaine endormie. Elle se demandait où se trouvaient Mona et Brayan, étaient-ils repartis ? Avaient-ils pris un logement temporaire ? Dormaient-ils dans une auberge en dehors du centre ? Elle aurait dû les rembourser, ou au moins leur proposer l’hospitalité.
Azenor se redressa en inspirant. Elle avait beaucoup à faire encore, et la maison du consul se trouvait sous ses pieds. Elle s’avança prudemment sur le toit et s’accroupit en jetant un œil dans l’ouverture de l’atrium. Il y avait des petites lampes allumées ici et là. Elle apercevait déjà la silhouette vacillante du consul qui se laissa tomber sur une banquette avec un large soupir. Il devait être abruti de vin et de femmes. Il s’empatait légèrement d’ailleurs. Pas étonnant pour un soldat. Elle n’avait qu’à se laisser tomber discrètement et à l’émasculer puis l’égorger, comme promis. Elle allait passer à l’action lorsque deux autres silhouettes l’interrompirent. Deux femmes nues, elles aussi ivres, tanguaient dans l’atrium en riant.
Azenor leva les yeux au ciel. Bon, elle devrait attendre que les femmes s’endorment.

*

Rien près du Tullianum, ses hommes parcouraient encore le quartier de la prison. Aulus s’était alors engagé sur le chemin du Palatin, ils fouillaient chaque ruelle, rien. Le préfet savait pertinemment qu’il devrait frapper à la porte du consul mais cette idée le rendait malade à l’avance. Si Azenor ne se montrait pas, il passerait pour un imbécile, et si elle se montrait, ce serait la mort pour la Gauloise. Ou alors, si elle le tuait, la situation dégénèrerait, les ennemis de César au Sénat prendraient le pouvoir, le forçant à quitter ses campagnes militaires orientales et africaines, et tout finirait dans un bain de sang.
Ce fut donc sans avoir le choix, et après plusieurs heures d’hésitation, en craignant tout en souhaitant découvrir un cadavre, que le préfet frappa à la porte du consul, entouré de ses deux tribuns compréhensifs.
_ Au nom du préfet de Rome ! Ouvrez la porte ! S’exclama Quintus.
Manius et Lex lui jetèrent un regard de travers. Quintus murmura un « ben quoi ? » en haussant les épaules. Après tout, c’était une question de vie ou de mort.
Le portier tira le battant, étonné.
_ Le préfet ? À cette heure ?
Les deux tribuns bombèrent le torse.
_ Ôte-toi du passage ! Ordre du préfet de Rome ! Surenchérit Quintus.
Aulus le poussa sur le côté, bouscula rudement le portier et fit son entrée chez le consul. Il passa une large pièce, puis un premier atrium et déboucha sur un second plus privé et dans lequel la masse de Marc Antoine était posée, dans une semi-pénombre. Alors que le portier protestait et que Manius et Quintus tentaient de le retenir, Aulus s’approcha du corps et trébucha sur un autre. Il baissa les yeux, une femme nue grogna en roulant. Le préfet l’enjamba et posa la main sur Marc Antoine en serrant les dents.
_ Faut payer pour toucher plus, préfet, grogna le consul.
Aulus eut un sursaut.
_ J’peux savoir pourquoi tu débarques comme ça chez moi ? Tu cherches ta femme ? Se moqua-t-il mollement.
_ Préfet, intervint Quintus. Aucun signe d’elle.
_ Quoi, c’est vrai ? S’amusa Antoine en se redressant.
Lex leva les yeux en tentant de conserver son calme. C’est à ce moment-là qu’il la vit. Elle était bien là, debout sur le toit, au bord du compluvium. Elle recula en comprenant qu’il la voyait, mais elle ne disparut pas, attendant probablement que le calme revienne pour agir. Aulus devait trouver une idée et vite.
_ Dehors, ordonna-t-il sèchement.
_ Euh, nous ? S’étonna Quintus.
_ Prenez les prostituées et le portier et sortez, fit-il plus calmement et en insistant bien sur la qualité des femmes présentes.
Les tribuns s’exécutèrent, peu emballés à l’idée de quitter leur meneur des yeux. Marc Antoine s’était relevé, avait enroulé un drap autour de la taille et plongeait ses mains dans une bassine d’eau parfumée pour s’asperger le visage.
_ Alors, que me vaut cette visite nocturne des plus inattendues ? As-tu vérifiée si ta femme n’était pas l’une des merveilleuses nudités endormies sur le sol ?
Il releva un sourire goguenard qu’un poing déforma d’un coup.
_ Sais-tu bien ce que tu viens de faire ? Menaça Antoine.
Aulus répliqua le même geste.
Azenor fronçait les yeux. Mais à quoi il jouait au juste ? Elle regarda le consul foncer tête baissée sur le préfet pour qu’ils finissent tous les deux à terre, à se battre comme des chiffoniers. Les coups violents s’échangeaient en rafale, et elle avait même les yeux arrondis en entendant les insanités qu’ils se balançaient.
_ Sale pourriture ! J’aurais dû te fracasser le crâne en Gaule ! Hurlait Aulus en lui tordant le bras.
_ Espèce de baiseurs de chèvre ! Ta femme a bien compris quel homme choisir ! Répliquait Antoine en lui serrant la nuque dans son coude.
_ Sodomite ! Ivrogne !
_ Bouseux !
_ Chiffe molle !
À force, les deux hommes s’épuisèrent et restèrent assis à quelques mètres de distance, le souffle court. Marc Antoine finit par rire doucement.
_ Le pire c’est qu’elle m’a grimpé dessus et qu’elle s’est tirée. Elle baise comme un homme.
_ Elle est insatiable, sembla confirmer Aulus en secouant la tête pour recouvrer ses esprits.
_ T’es un sacré chanceux, c’est la deuxième fois qu’elle me mettait à terre.
_ Comment ça deux fois ?! Se redressa nerveusement Aulus.
_ Oh là tout doux ! Elle m’a déjà battu à plates coutures en Gaule et une autre fois pendant ton mariage !... Enfin oui, ça tu le sais.
_ … On parle de la même chose là ?
_ La bagarre, le sexe, c’est du pareil au même.
Subitement, Lex n’eut plus aucun ressenti pour le consul. Ni même aucune crainte. Il comprit qu’Antoine n’était pas du tout amoureux. Admiratif et plein de désirs, pourquoi pas, mais pas au point de la vouloir auprès de lui comme lui la voulait. Il se releva et leva les yeux, elle avait heureusement disparu. Alors il se tint droit et tendit le bras pour saluer son supérieur.
_ Vale consul, je vais continuer ma chasse au fantôme.
_ Ouais ouais, vale préfet, vale.
Antoine se traîna jusqu’à la banquette et se coucha.
Les tribuns virent un préfet un peu cabossé revenir à eux.
_ Tout va bien ?
_ Très bien pourquoi ?
_ Euh… ben…
_ Ça fait mal ?
_ Il faut retrouver le fantôme, conseilla-t-il calmement. Fais attention à ton maître toi, conseilla-t-il au portier avant de sortir.
Il entreprit de faire le tour de la domus en espérant la croiser, ce qui curieusement se passa. Il l’aperçut dans l’angle d’une toute petite rue étroite séparant deux domus. Il fit rapidement signe à ses hommes de l’attendre et il se précipita dans le passage. Azenor avait le visage, le buste, les bras et les mains, peints en bleu, le bouclier attaché dans son dos, le glaive à la taille. Après un arrêt immobile, Aulus se précipita vers elle, attrapa ses épaules et la secoua.
_ Mais ça va pas non ?! Mais qu’est-ce qui t’as pris ! De menacer la vie du consul ! De vouloir le tuer dans sa villa ! Non mais tu imagines les conséquences ?! Et qu’aurais-je fais moi ?! Avec une épouse comme toi ! Barbouillée de bleu ! Qui joue au fantôme ! J’ai dû dire à mes tribuns que mon épouse avait le mal du pays ! Et qu’elle prévoyait d’enquiquiner le consul de Rome ! Voire même de délivrer son roi ! Mais qu’as-tu dans la tête ?!
Azenor avait les lèvres tremblantes, Aulus s’arrêta.
_ Rien, répondit-elle avec un tremolo dans la voix. Je n’ai plus rien dans la tête depuis que tu m’as quittée.
Elle se mit à renifler et à chouiner. Aulus, déconfit, balbutia quelques paroles de réconfort, mais elle se défit brutalement de son emprise.
_ Je t’aime moi ! Et tu m’as laissée toute seule dans cette ville ! Qu’étais-je sensée faire !
C’était bien des larmes qui roulaient sur ses joues bleues, le préfet n’en revenait pas. Il apposa ses mains de part et d’autre de son visage, l’attira à lui et embrassa ses lèvres soulignées du bleu le plus pur. Elle attrapa sa toge pour ne plus la lâcher. Et quel doux baiser de réconciliation… Combien sa bouche lui avait manqué. Lex la blottit contre lui en inspirant lentement un peu d’air frais. Elle sanglotait contre sa poitrine, mais lui il eut un sourire ravi. Il se réjouissait de la retrouver rien que pour lui et de ne plus ressentir de colère envers elle. Il se moquait bien de ces amants de passage qu’elle voulait dominer, c’était à lui qu’elle avait dit « je t’aime ». Il releva son menton pour l’embrasser encore avec un seul but en tête : finir tout bleu à force de se frotter à elle cette nuit.
_ Ahem… Ahem !
_ Quoi ? Grogna-t-il en se détachant difficilement de son épouse.
Sextus le fixait, l’air gêné.
_ Désolé de t’interrompre avec un euh… prostitué gaulois, formula-t-il en hésitant. Mais je passais avec la milice et je voulais savoir si tu avais besoin d’aide. Enfin apparemment pas.
Aulus dut cligner des yeux un instant avant de comprendre ce que devait voir son troisième tribun en patrouille : le préfet, dans une rue sombre, câlinant un nabot blond, peint en bleu et vêtu comme un homme.
_ C’est une femme, crut-il bon de préciser.
_ Oh oui non mais je ne juge pas, tu fais ce que tu veux, je vais juste rentrer avec les gars et laisser Manius prendre la relève.
_ C’est une femme !
_ Bonne nuit préfet, fit Sextus en exécutant un demi-tour tout en l’ignorant avec superbe.
Aulus, les bras ballants, l’entendit saluer ses deux collègues et s’éloigner.
_ T’en fais pas, murmura Azenor. Tu vas vite prouver que t’es un homme.
Elle s’était vite consolée.
_ Sextus ! Rattrapa-t-il rapidement. Suis-moi avec tes hommes, nous passons par le forum, ajouta-t-il en prenant le bras d’Azenor.
_ Le forum ?
Aulus lança Manius au travail de patrouille, ordonna à Quintus de rentrer directement à la caserne, et entraîna Sextus et quatre de ses hommes avec lui. Les miliciens encadrèrent le petit Gaulois mystérieux qui croisait les bras et semblait ruminer quelques malédictions.
_ Donc tu arrêtes ton amant ? Finit par dire Sextus qui ne comprenait pas la manœuvre.
_ Les autres te raconteront probablement toute l’affaire, contente-toi de me suivre et de ne pas poser de question.
Ils arrivèrent devant le Tullianum. Azenor décroisa les bras. Elle avait simplement cru qu’il voulait la mettre au cachot une nuit pour la punir une nouvelle fois, mais elle ne comprenait qu’à l’instant la stratégie du préfet. Ce dernier attrapa son bras et s’approcha des deux soldats en faction devant l’entrée de la prison.
_ Ave soldats, je vous présente votre fantôme.
Les deux hommes saluèrent le préfet et baissèrent les yeux, interloqués.
_ Ah mais j’ai jamais cru aux fantômes moi, nia immédiatement l’un d’eux.
Les miliciens ne purent retenir des pouffements moqueurs. La tension avait toujours été palpable entre les soldats de Marc Antoine, chargés de la surveillance du Tullianum et de son locataire prestigieux, et les miliciens de la caserne, chargés de la sécurité et de l’ordre à Rome. Alors Aulus ne coupa pas ses hommes. Autant faire comprendre aux larbins du consul qu’ils n’étaient que des imbéciles ridiculisés.
_ Bref, coupa-t-il. Ce n’est qu’un esclave récalcitrant, j’ai décidé de lui faire visiter les cachots pour qu’il comprenne ce qui arrive aux ennemis de Rome.
Les soldats grognèrent mais acquiescèrent et laissèrent l’homme d’Etat et le prisonnier entrer. Aulus rapprocha Azenor de lui et lui glissa un mot à l’oreille. Elle simula alors un débattement qu’il maîtrisa d’un resserrement de doigts. Il eut un sourire on ne peut plus satisfait. Il allait pouvoir se vanter longtemps de la situation.
À l’intérieur du petit bâtiment, huit soldats veillaient. Certains dormaient, d’autres jouaient aux dés. L’un d’eux s’approcha d’Aulus, le salua et demanda les raisons de sa présence. Sans discuter, il approuva tout le récit du préfet et se saisit d’un trousseau de grosses clés. Azenor se mordit la lèvre, le cœur battant à tout rompre. Elle allait enfin de le revoir, enfin ! Et tout ce qu’elle trouvait à penser, c’était que son peuple avait inventé la clé et que ce petit objet de ferraille insignifiant enfermait leur roi. Le soldat déverrouilla une première porte qui découvrit un étroit escalier. Il prit une torche et descendit dans la première salle ronde.
Une fois en bas, il alluma plusieurs torches et passa le pied sur le sol pour écarter la paille. Azenor regardait nerveusement autour d’elle, où pouvait-il bien être ? L’endroit était sombre, foid, humide, nauséabond. Le soldat se baissa pour ouvrir un grillage rond et y glisser une échelle.
_ Voilà, même si je ne vous conseille pas de descendre.
Aulus acquiesça.
_ Tu peux remonter, dit-il en lui tapotant l’épaule pour le remercier.
Une fois seuls dans le cachot, Lex jeta un œil sur la princesse. Elle semblait livide. Elle fixait le trou noir à ses pieds sans trop savoir si l’homme qu’elle avait connu et pour qui elle s’était battu était toujours le même.
_ Tu n’es pas obligée d’y aller, murmura Aulus.
Elle inspira, se saisit d’une torche et descendit l’échelle. Aulus recula pour s’appuyer contre le mur. S’il avait autant repoussé cette rencontre, c’était bien pour lui épargner ce spectacle.
Azenor brandit la torche devant elle dans la seconde salle souterraine, plongée dans une obscurité opaque. Elle entendit un bruit de chaînes et baissa un peu le bras. Un homme était assis à même le sol, le dos appuyé contre le mur, les deux poignets maintenus en l’air par des fers.
_ Qui est là ? Dit-il à voix basse.
Il ne portait que des braies élimées, sa barbe était hirsute, son regard fatigué.
_ C-c’est moi, trembla Azenor, émue.
Elle n’eut aucune réponse immédiate. Il devait se demander de quel tombeau provenait cette voix familière. Elle s’approcha et tomba à genoux.
_ C’est moi, répéta-t-elle en posant la torche près d’eux.
Il fronça les yeux, il ne devait plus être habitué à la lumière, alors elle l’écarta un peu.
_ Je connais ta voix.
_ Oui ! C’est moi, Azenor, ta fiancée.
Son regard s’illumina. Il tenta d’approcher sa main mais les chaînes le retinrent. Il s’agita alors et se releva. Azenor le suivit. Il put poser ses mains sur son visage, la gorge serrée.
_ Est-ce que je rêve ?
Elle secoua la tête.
_ Que fais-tu ici ? Es-tu… ?
Il ne put formuler sa crainte.
_ Non, non. Je ne suis pas prisonnière. Je ne suis que de passage, ajouta-t-elle en baissant des yeux embués.
Il eut un grand sourire.
_ Quel merveilleux passage ! Tu es… comme dans mes souvenirs ! Comme lorsque l’on courait à Gergovia.
Azenor acquiesça. Ça ne l’étonnait même pas qu’elle soit peinte en bleu à Rome. Elle passa ses doigts sur les tatouages celtes que les druides avaient dessinés sur son torse et ses bras. Elle sourit en touchant le dernier qu’elle-même avait fait.
_ Je m’en souviens encore, tu n’y étais pas allée de main morte.
_ C’était mon privilège de druidesse.
_ Tu n’as jamais été druidesse, dit-il en secouant la tête. Tu étais ma meilleure guerrière, ma compagne de chasse sur nos montagnes, ma maîtresse acharnée. Mais pas une prêtresse.
Azenor ne put retenir un rire complice. C’était le temps merveilleux de son adolescence, elle suivait ce jeune homme à cheval sur les bords des monts ronds de leur pays, et dans tous ses jeux, du plus innocent au plus érotique. Elle l’observa sans bouger comme lui le faisait, ne sachant que dire, ne pouvant rien faire pour lui. Lui, le fils d’un chef de clan, devenu roi par élection, et qui avait défié César et sa puissante armée. Elle voulait graver son image, son regard encore volontaire malgré l’isolement difficile, elle voulait se souvenir le plus longtemps possible de lui.
_ Viens dans mes bras.
Elle se blottit contre lui et le sentit la serrer lentement, les mains légèrement tremblantes. Il n’avait pas dû avoir beaucoup de chaleur humaine depuis tout ce temps.
_ Je sais que je n’aurai pas une mort honorable et je…
_ Ne parle pas de ça.
_ César voudra me tuer au milieu de son spectacle pour son triomphe, je le sais.
_ J’le tuerai avant !
_ Parce que tu crois que cela changerait quelque chose ? Nous nous sommes battus, nous avons résisté, et nous avons perdu. Si tu élimines César, un autre prendra sa place et les nôtres seront châtiés.
Azenor soupira.
_ Je n’aurai pas une mort honorable et je…
_ Tu auras les derniers honneurs, coupa-t-elle, résignée. Des funérailles honorables, je t’en fais la promesse.
Il acquiesça contre son épaule.
_ Je veux retrouver les miens dans l’Au-delà.
La princesse se détacha de lui, passa sa main sur son avant-bras avant de la poser sur son torse pour dessiner une main bleue.
_ C’est la druidesse qui fait cela, précisa-t-elle. La déesse sera auprès de toi dans les moments difficiles… Je serai auprès de toi, Vercingétorix.
Il posa une main plus ferme sur la sienne.
_ Et maintenant, pars.
Elle cligna des paupières.
_ Ne reste pas ici, je ne veux pas te voir ici.
Il se pencha pour déposer un baiser sur son front. Ça n’avait jamais été l’amour d’un amant et de sa maîtresse entre eux. Il y avait eu du désir, mais c’était avant tout une sorte de fusion complice, d’amitié inébranlable, quelque chose de profond et d’indéfinissable. C’était de l’amour avec Aulus, l’envie de vivre avec lui, de partager son lit, de l’enquiquiner, de rester dans ses bras.
Azenor ramassa la torche et lui tourna lentement le dos, le cœur à la torture. Elle grimpa à l’échelle, regrettant de devoir le plonger dans le noir, mais se persuadant que sa visite ici n’avait pas été dépourvue de sens.
_ Fais des enfants ! S’exclama-t-il alors qu’elle ressortait. Raconte-leur !
Elle laissa tomber la torche et s’élança dans les escaliers. Aulus n’avait pas bougé. Il avait entendu malgré lui leur conversation, mais il ne pouvait pas lui en vouloir pour lui avoir caché ce passé avec le roi celte. Lex n’aimait pas cette prison ni ce traitement des prisonniers. Il ne pouvait qu’espérer une exécution rapide.
Le soldat apparut de nouveau pour tout boucler. Aulus sortit sans un mot.

*

Il grimaça. Marc Antoine ne l’avait pas trop marqué au visage, juste un bleu sur la pommette et la lèvre fendillée. Par contre, les hématomes fleurissaient sur son torse et son dos. Azenor passait des onguents sur ses blessures, assise derrière lui sur leur lit.
_ Aïe, geignit-il pour la dizième fois.
_ Tu es vraiment douillet.
_ Au cas où tu l’aurais oublié, je me suis battu avec mon général qui est aussi consul de Rome.
_ J’aurais pu juste le tuer et tu en aurais été débarrassé.
_ Je ne cherche pas spécialement sa mort… même s’il méritait des beignes, marmonna-t-il.
Azenor réprima un sourire. Elle lui massa les épaules avant de se plaquer gentiment contre lui.
_ Merci, Aulus.
Il ferma ses doigts sur les siens et ils restèrent dans la quiétude un instant.
_ Auluuus…
Le préfet eut un sourire ravi et attendit la suite avant de se figer.
_ Tu… tu es toute nue ?
_ Et toute bleue partout, murmura-t-elle. Je te promets que toi aussi tu seras bleu tout partout cette nuit.
_ Je l’ai envisagé tu sais.
Elle lui mordilla le lobe d’oreille en enfilant ses jambes autour de son abdomen. Il constata qu’en effet, elle était bleue jusqu’aux cuisses, et probablement plus loin. Il caressa ses genoux en sentant son désir s’accroître avec force. Ne tenant plus, il pivota et la renversa en arrière. Tout son corps offert était peint et terriblement excitant. Il se frotta à elle, comprimant ses seins qui dessinaient des ronds sur sa poitrine et il ravageait sa bouche de longs baisers. Lui faire l’amour à cet instant, après une aussi longue séparation, lui fit comprendre combien il lui était impossible de vivre sans elle. Il avait été si malheureux loin de cette femme qu’il ne le remarquait qu’à présent, alors qu’elle geignait de plaisir et qu’il se noyait en elle.

*

Endormi sur le ventre et pleinement satisfait, Aulus profitait enfin du repos après cette nuit agitée. Ou du moins, ce fut ce qu’il croyait. Car son épouse, une fois son premier orgasme arrivé, ne souhaitait pas tellement en rester là.
_ Leeex… Leeex…
_ Je dors, marmonna-t-il sans ouvrir les yeux.
_ Leeex, on peut prendre un baaain ?
_ Un bain ? S’étonna-t-il. Maintenant ?
_ Tu as les fesses bleues mon lapin.
Il roula sur le dos et observa son épouse, toute barbouillée.
_ Et après on dort ?
Elle acquiesça avec un grand sourire.
_ Bon bon.
Ni une ni deux, les esclaves étaient au travail : chauffer de l’eau, remplir la grande cuve de la salle d’eau, frotter les corps de leurs maîtres sans se poser de question sur le bleu mais tout en ayant une petite idée du pourquoi, changer la literie, et retourner se coucher lorsque le préfet leur promit de ne plus les déranger dans la nuit. Ce dernier s’allongea dans l’eau avec un petit soupir de bien-être en espérant que la princesse assise devant lui continue de tapoter paisiblement la surface du bain.
_ Leeex…
Rhaaa. Surtout ne pas ouvrir les yeux.
_ Leeex…
_ On a fait l’amour tout à l’heure.
_ Tu sais comment on attrape les anguilles chez moi ?
Aulus ouvrit des yeux ronds.
_ Hein ?
Elle plongea avec un petit sourire. Lex fronça le nez et eut un sursaut en comprenant la manœuvre.
_ Bon sang !

*

Cette fois-ci, il était hors de question de céder à ses caprices. Il était épuisé, il avait besoin de sommeil et ses blessures parasitaient chacun de ses mouvements. Il sombrait enfin dans le doux repos du méritant mari qui avait comblé deux fois de suite son épouse. Il crut sentir deux doigts chatouiller son dos, mais c’était probablement un frisson dû à la fatigue.
_ Diiis…
Oh doux rêve, doux sommeil…
_ Publiuuus, on fait l’amouuur ?
_ Suis pas sûr d’assurer, dors un peu, conseilla-t-il sans bouger.
_ Pff ! Tu assures toujours, tu es préfet. Alleeez ! On fait l’amouuur ! Diiis !
Peut-être que s’il ne répondait pas et faisait le mort, elle finirait par dormir.
_ Alleeez ! Insistait-elle en lui grimpant dessus. Tu me dois un mois de sexe !
Il se redressa aussitôt, paniqué.
_ Attends mais euh, tu veux qu’on rattrape un mois dans une nuit ? Es-tu sûre d’être consciente de tes besoins ?
Rha. Elle était déjà nue, assise sur lui, les longues boucles blondes le long de ses épaules caressaient doucement sa poitrine. Elle lui donna un baiser en glissant ses doigts sous sa tunique.
_ Préfeeet, mon mari ne veut pas remplir son devoir, geignit-elle avec une petite moue. Il m’a délaissée, tu peux m’aideeer ?
Elle se cambrait près de lui, sachant parfaitement quoi faire pour provoquer le désir des hommes.
_ C’est la dernière fois hein ? Tenta-t-il de monnayer en la voyant s’imbriquer sur lui sans attendre.
Elle acquiesça avec un sourire impatient.
_ Je préfère que tu promettes.
_ Promis, soupira-t-elle en ondulant délicieusement son bassin. C’est la dernière fois cette nuit.
Aulus se laissa tomber sur son oreiller en appréciant malgré la fatigue, tout le plaisir que cette femme merveilleuse provoquait.

*

À peine trois heures après un magnifique orgasme synchronisé, Azenor réveilla le préfet pour réclamer une autre dose. Il eut envie de bondir et de hurler jusqu’à ce qu’il comprenne que le jour était levé et qu’elle l’avait très bien calculé. La prochaine fois, il fallait lui faire jurer un nombre de fois limité au début de la nuit, et non en plein milieu ou à la fin.





à suivre l'épilogue...




* les Rostres : est une tribune au cœur du forum sur laquelle les orateurs s’exprimaient.
* La curie : le sénat sur le forum.
* Vesta : déesse du foyer ayant pour prêtresses les Vestales.
* Palatin : colline de Rome où les plus riches familles patriciennes vivaient, avant qu’elle ne soit consacrée entièrement au palais de l’empereur.
* compluvium : ouverture dans le toit, en inclinaison, pour récupérer les eaux de pluie dans le bassin de l’atrium.


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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 11:41

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhh quand même!

Ben tiens, son désir de vengeance et ses rites gaulois c'est énorme. Et le fantome nabot blond mouhahahahahah pas mal non plus!

La rencontre avec Vercingétorix c'est super triste. Et puis, le final rattrape un peu ça quand même ^^ Mais surper triste.

Merci et chapeau pour le bleu le plus pur Very Happy
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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 14:46


Rho ! Génial Winnie !
Azenor est trop mignonne (et complètement givrée aussi lol). Et, le pauvre Aulus qui ne sait pas où donner de la tête avec une insatiable pareille !
Je rejoins Chlo' : trop triste la rencontre avec Vercingétorix... Crying or Very sad Mais la fin remet un peu de baume au coeur !

J'attends l'épilogue avec impatience ! ^_^


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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 20:19

Toujours autant déjanté cette partie avec une Azenor en pleine rébellion et un Aulus sur les nerfs ! j'ai bien rit à la bagarre entre lui et Marc Antoine pour en finir sur une conclusion assez sympa sur le pourquoi du comment des agissements de la petite blonde !
Au moins, réconciliation fut possible et c'est tant mieux, sont amoureux là ! Ptdr il va juste falloir qu'il trouve la bonne note pour calmer un peu son appétit.
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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 20:59

Un final grandiose à la hauteur de cette pitite série.
C'est dingue, même en sachant que tu respecterais l'histoire, je n'ai pu m'empêcher d'espérer une autre fin.
C'était touchant et trépidant, bref génial.
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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeMer 2 Nov 2011 - 15:13

Merci beaucoup les filles pour les feeds!! en tant que Gallo-arverno-romaine, j'ai été bien contente de l'écrire et de penser à notre héros local (et je remercie la série Rome pour avoir imaginé cette fin pour Vercingétorix, c'était sympa!)
Et pis pour continuer dans ce genre de nouvelle, et juste parce que je trouve ça assez émouvant, j'partage le lien d'une découverte archéologique du nord de l'Italie (5-6e siècle après JC): une tombe avec un couple main dans la main...
http://today.msnbc.msn.com/id/44990654/ns/today-today_tech/t/couple-held-hands-years/#.TrFOvnKHUjz



Épilogue


Le triomphe de César avait été époustouflant. Le défilé des soldats, des prisonniers de guerre, des trésors, tout avait été imposant et puissant. La fête continuerait toute la nuit, les lupanars étaient remplis de musique et de soldats qui déboursaient leur solde. Les miliciens débordaient de travail et tentaient de maintenir l’ordre dans la cohue la plus totale. Le préfet, de son côté, avait été convié aux festivités, avait dîné chez César, et été ensuite rentré chez lui avec le consul. Une sorte d’amitié les liait à présent, entre le challenge perpétuel et la complicité des soldats ayant partagé les mêmes campagnes militaires.
Ils étaient allongés sur des banquettes en partageant du vin quand la petite tête blonde de la fillette apparut à l’entrée du triclinium. Mona, âgée de quatre ans, était toute croquinette et provoquait chez son père des pulsions d’une constante fierté et d’un amour gaga.
_ Papaaa, fit-elle en avançant.
_ Tu ne dors pas ma puce ?
Elle semblait bien pâle.
_ Tu vas bien ?
La fillette s’avança et finit par se précipiter vers Marc Antoine pour vomir sur sa tunique de soie orientale. Le consul pesta en se redressant. C’était toujours pareil, dès qu’il venait, elle lui faisait pipi dessus ou finissait par régurgiter son dîner sur ses genoux.
_ Je peux savoir pourquoi elle s’acharne comme ça ? Grogna-t-il mécontent.
_ Mona ! Appela sa mère en déboulant.
_ Où as-tu vomi cette fois ?!
La gamine, assise contre son père, tendit un index en direction du consul, ce qui radoucit aussitôt le visage d’Azenor, enceinte de son deuxième enfant.
_ Oooh, ma chérie retient si bien les leçons.
_ Quoi ? Craignait de comprendre Antoine en s’essuyant.
_ Toujours vomir sur le vilain consul de Rome, répondit-elle avec un large sourire avant d’attraper la petite fille fièvreuse.
_ Elle est malade ? S’enquit Aulus qui avait abandonné l’idée de convaincre son épouse d’arrêter ses vendetta personnelles et surtout d’y impliquer leur fille.
_ Vous avez de la chance d’être jolies, râlait Antoine en faisant les gros yeux à la mère comme à la fille.
Azenor lui tira la langue, Mona l’imita immédiatement en rigolant.
_ Tsss…
_ Je vais coucher la petite, elle ira mieux demain, fit-elle à son époux en disparaissant.
Une fois seuls, les deux hommes se regardèrent.
_ Ta femme est une peste.
_ Je sais, répliqua simplement Aulus en buvant sa coupe.
_ C’que vous êtes horripilant tous les deux.
Aulus avait au moins cette longueur d’avance sur lui, Antoine jalousait sa famille et sa femme même s’il appréciait sa situation de célibataire. Azenor revint vers eux. Son ventre s’arrondissait lentement. Elle grimpa sur la banquette de son mari et picora du raisin.
_ Alors, tu rentres chez toi ? Lança-t-elle au consul avec un sourire figé. Non parce que… on n’a pas pu faire l’amour aujourd’hui avec tout ce cirque dehors.
Un court silence suivit sa déclaration, puis Marc Antoine se leva.
_ Bon ! J’espère pour toi que tu auras un fils ! Fit-il en regardant le préfet et en attrapant sa toge pour se draper.
_ Oh oui ce sera un fils cette fois, confirma Azenor. Et il s’appellera Vercingétorix !
_ Non ! S’exclama Aulus en se redressant.
Ce qui provoqua un second silence. Le consul eut un large sourire revenchard.
_ Comment ça non ? Releva Azenor. Parce que tu crois que Publius ça sera mieux ?
_ Et bien bonne nuit préfet, s’amusa Antoine en tournant les talons. Quelque chose me dit que vous êtes loin de baiser cette nuit ! Prophétisa-t-il en sortant de la domus.
Aulus eut un petit soupir. Le consul connaissait bien mal sa femme, même si elle lui en voulait à mort, elle couchait avec lui, lui donnait une claque et sortait.
_ On en reparlera, détourna-t-il alors en embrassant son épaule.
_ C’est tout vu, au contraire ! Fit-elle en se relevant pour s’éloigner.
_ Où tu vas ?
_ Maintenant que votre fête de barbares est terminée, j’ai quelque chose d’important à faire.
Elle entra dans leur chambre et revêtit une robe blanche puis elle s’enroula dans un long manteau sombre. Elle prit son bouclier et alla dans la chambre de sa fille. La petite dormait. Elle aurait bien voulu qu’elle l’accompagne, mais après tout c’était mieux ainsi. Azenor embrassa le front chaud de la petite et la laissa au bon soin d’une nourrice.
_ Où vas-tu ? Interrogea Aulus, soucieux, en la croisant dans l’atrium.
Elle était entourée de ses deux anciens esclaves gaulois, affranchis et travaillant dans la menuiserie pour le compte du préfet.
_ Je vais tenir ma promesse, je reviens.
Elle s’approcha de son mari et déposa un baiser sur sa joue.
_ Ne t’inquiète pas.
Il se souvint alors de leur visite au Tullianum. Ils n’en avaient jamais reparlé. Et elle n’avait fait aucun esclandre en ce jour de triomphe.
_ Évite les routes du Palatin, conseilla-t-il alors qu’elle allait franchir la porte. Mes hommes ont pour ordre de contrôler tous ceux qui s’approchent de la maison de César.
Azenor acquiesça avec un sourire reconnaissant, puis elle sortit.
Ils firent donc un grand détour pour ne pas prendre les routes les plus empruntées. Ils rejoignirent d’autres Gaulois, esclaves ou affranchis, hommes libres venus exprès ou Romains d’adoption. Ils suivirent tous Azenor en direction du sud et de la colline artificielle formée par les tessons de poterie et par les ordures de l’Urbs. C’était également ici qu’étaient jetés les corps, enfants abandonnés, victimes d’exécution, c’était mieux que le fleuve pour la santé de tous. Ce fut donc ici qu’ils trouvèrent le corps sans vie de Vercingétorix, étranglé publiquement sur le forum sous les cris de la foule. Ce corps mis à la torture par son enfermement n’avait pas été apte à une quelconque défense ni à un dernier acte de bravoure. Il était enfin en paix.
Les deux menuisiers le saisirent et le déposèrent sur un brancard. Ils se mirent à quatre pour le soulever et à cet instant, Azenor reconnut l’un d’eux.
_ Brayan ?
_ Oh, la petite du forum, Mona !
L’une des silhouettes anonymes s’avança à la lueur de la torche.
_ Mais alors tu es… tu es…
Azenor posa son index sur sa bouche pour lui demander de rester silencieuse. Ils se mirent tous en route et sortirent de la ville. Une fois au cœur de la campagne romaine, dans un petit bois près d’un étang, le cortège s’arrêta. Le bruit avait couru dans la communauté celte que cet évènement arriverait. Spontanément, ils s’étaient regroupés, ils n’avaient pas cherché à prendre les armes ni à créer quelques débordements. Ils voulaient simplement honorer le sacrifice de leur roi.
Pendant que les hommes montaient un bûcher en coupant du bois, Azenor s’était agenouillée près du corps pour le préparer. Elle le dénuda du déguisement de Gaulois qu’on lui avait imposé, elle prit ensuite un linge et le lava soigneusement en comprimant sa peine. Son visage inexpressif la rassurait cependant, elle se disait qu’il ne souffrait plus et qu’il avait rejoint la Mère.
_ On dit que tu étais sa fiancée.
Azenor releva les yeux. Mona s’était agenouillée à son tour et démêlait les longs cheveux du chef arverne pour les coiffer. La princesse n’était pas étonnée de cette remarque. Beaucoup de Gaulois savaient qui elle était et où elle se trouvait à Rome à présent.
_ C’était il y a longtemps. Pourquoi êtes-vous ici ?
_ Brayan s’est battu à ses côtés, nous sommes revenus pour honorer sa mémoire.
_ Où vous logez ?
_ Dans une taverne à l’entrée nord.
_ Vous viendrez chez moi, sourit Azenor, contente de les retrouver. Il faut que je vous présente quelqu’un, ajouta-t-elle en songeant à sa fille.
Les deux femmes l’habillèrent et le parèrent pour son dernier voyage : une cape aux couleurs de leur clan, un torc en or, un glaive et le bouclier. Ils ne pourraient pas lui offrir une tombe digne de ce nom, alors Azenor avait décidé de brûler le corps, ils rassembleraient les cendres pour les enterrer ensuite dans leur pays, dans un endroit tenu secret.
Les hommes levèrent à nouveau le brancard et le déposèrent sur le bûcher. Les torches découvraient des visages emplis de respect, de tristesse et de dépit. Azenor officia en tant que prêtresse, elle versa une petite amphore d’huile en récitant des prières dans le language des druides, puis elle saisit une torche et enflamma la base du bûcher avec un sentiment de devoir accompli. Elle était heureuse d’avoir pu faire cela, heureuse de savoir que ses peines avaient pris fin. Elle avait longtemps été triste, à présent elle ressentait du réconfort en voyant les siens autour d’elle. Comme le voulait la tradition, elle entonna un chant celte qui fit renifler plusieurs guerriers massifs. Mona la rejoignit et leurs deux voix adoucirent le spectacle.
Lorsqu’il ne resta que quelques os calcinés, les Gaulois rassemblèrent les restes dans un grand tissu bleu qu’ils replièrent soigneusement. Brayan promit de le porter dans l’oppidum arverne de Gergovia en retournant à Lutèce. Tous échangèrent quelques paroles et se promirent de se revoir dans une taverne de Rome, pour trinquer à la cervoise et à leur princesse. Ils s’éloignèrent petit à petit, il ne resta qu’Azenor, ses deux menuisiers, Brayan et Mona. Le petit groupe repartit pour l’Urbs, plus bavard qu’à l’aller.

*

_ Tout s’est bien passé ? Demanda Aulus en la voyant entrer dans la chambre.
Azenor retira sa robe et se glissa contre lui, sous la couverture.
_ On a des invités.
_ Qui ça ?
_ Un couple de Parisii.
_ C’est pas un clan de brailleurs ça ? Grimaça Aulus.
Elle lui donna une violente tape sur l’épaule.
_ Ne t’avise pas de mal leur parler !
Il l’embrassa dans le cou en guise de réponse.
_ C’est quand les ides de Mars* ?
_ C’est bientôt pourquoi ?
_ Pour rien.
Elle l’entoura de ses bras et sourit.
_ Diiis…



FIN





* Date de l'assassinat de Jules César.

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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeMer 2 Nov 2011 - 15:41


Une fin de toute beauté !

Un épilogue très émouvant, autant par le bonheur d'Aulus et Azénor que par la tristesse des gaulois qui font ce qu'ils peuvent pour honorer leur roi. C'est très touchant !

Et, le petit mot de la fin, juste parfait !

Ah, ça fait plaisir une petite fic comme celle-là ! Smile

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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeMer 2 Nov 2011 - 16:26

Mouhahahahaha

joliiiiiii

Bon, vercingétorix est cuit mais bon, on se doutait que ça allait pas bien finir pour lui. *enterre ses espoirs*

Et la petite est diabolique comme sa maman.

Et je suis sûre et certaine que Actium c'est aussi de leur fait ^^

Cool d'avoir pu me replonger dans le temps comme ça, ça m'a permis de me souvenir de plein de trucs de mes cours de latin que j'aimais tant.

Merci!
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MessageSujet: Re: …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers)   …et bleu le plus pur (challenge 30 baisers) Icon_minitimeJeu 3 Nov 2011 - 20:40

aaaaaah, je vais pas dire que je reste sur ma faim, c'est pas vrai, c'était juste parfait !

ahaha, tu laisses planer un petit doute fictif en plus ! coquine !

Ils vont bien ensemble finalement ces deux là, au moins, lui est capable de supporter sa gauloise de femme, pas évident tous les jours ! Et la petite ne va pas manquer d'éducation non plus j'ai l'impression !

Merci pour cette fics en plusieurs parties, encore une à mettre dans les historiques de Winnie !
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