Avec un peu de retard mais finalement, la fic du challenge Secret Valentin, thème proposé par Chlo (j'espère avoir rempli les closes! et c'est de ta faute!) Pour toute réclamation sur la fin, s'adresser à Alexiel...
Super Saint-Valentin!
_ Tout est fini Lex ! Ton empire ! Ta domination ! Tout !
Le chauve éclata d’un rire rageur. La main gauche gantée de noir, un costume de la même couleur sur le dos, et un éclat de kryptonite scintillant dans le poing droit. Superman resta impassible, flottant dans les airs devant la baie grande ouverte du bureau de son ennemi.
_ Ce nouveau costume fait par le professeur Carlton annule les effets de la kryptonite sur moi. Comme je te le disais, c’est terminé.
_ Le professeur Carlton, un brave homme, répliqua Lex. Quoiqu’un peu faible et bavard. J’étais au courant de ses projets, si bien que mes scientifiques ont concocté cet amplificateur ultrapuissant !
Il sortit un petit médaillon doré de sa poche et le plaqua sur la kryptonite qui brilla encore plus fort.
_ C’est toi qui es fini Superman ! Ou devrais-je dire… Clark Kent !
Cette fois-ci le journaliste grimaça, l’effet de la météorite l’atteignait finalement un peu. Alors il décida de lancer ses rayons sur l’objet pour tenter de le contrecarrer. Le duel commença, ce serait au premier à faiblir ou à prendre le dessus sur l’autre.
_ Tu ne t’en sortiras pas comme ça Luthor !
_ La victoire est enfin mienne ! La victoire ou la mort !
_ Tout n’est pas obligé de se terminer ainsi ! Rends-toi !
_ Tu ne me mettras jamais en cage !
La résistance de chacun augmenta. Et puis subitement, l’air de Dark Vador retentit. Ils se figèrent tous les deux, presque comme deux enfants supris en pleine bêtise. Et puis Lex se redressa, Clark arrêta ses rayons, le chauvre fouilla sa veste et en sortit un portable.
_ Désolé, il faut que je décroche.
_ Oh oui oui, fais.
_ Super. Allô ?
_ « Lex mais qu’est-ce que tu fiches ? Tu as une demi-heure de retard ! »
Il regarda sa montre et se détourna sur super héros.
_ Mamour ?
_ « Je l’aurais parié, que tu avais oublié, encore une fois ! »
_ Ah mais non non je n’ai pas oublié !... C’est…
Il se mit à chuchoter.
_ Mamour c’est le duel final là.
_ « Mais quand est-ce que vous allez grandir tous les deux ! Il faut arrêter de vous battre sans arrêt ! Aucun de vous ne gagne en plus ! Clark sort avec ma cousine, tu es pratiquement de sa famille maintenant ! »
_ Ne commence pas avec ça, on s’est mis d’accord pour en rester à notre principale relation d’adversaires.
Il entendit un gros soupir et grimaça.
_ « Est-ce qu’on fête la Saint-Valentin ensemble ou je fais mes valises ? »
_ J-j’arrive ! Ne bouge pas j’arrive !
_ « J’espère bien ! »
Il raccrocha et se tourna vers Superman.
_ Les femmes, prétexta-t-il. C’est une chance que tu n’ais pas de portable.
_ Bah j’en ai pas besoin, ça fait dix minutes que ma super-ouïe capte Loïs en train de m’engueuler.
_ Bon bon, on peut se rejoindre ici à minuit et terminer le duel ?
_ D’accord, j’ai vraiment hâte de tester mon nouveau costume jusqu’au bout.
_ Et moi donc ! Deux semaines que j’ai cet amplificateur !
*
Chloé l’attendait dehors, en manteau, ses cheveux bouclés au vent, les bras croisés. Pendant une seconde, il se dit que finalement c’était une mauvaise idée de débarquer avec des roses, dans une calèche. Lorsque le cheval s’arrêta devant elle, la jeune femme lui jeta des éclairs, toujours agacée.
_ Une heure de retard !
_ Je suis désolé, grimpe, viens.
Elle poussa un soupir et prit place dans la calèche.
_ Pourquoi une calèche en plein hiver, grogna-t-elle.
_ C’est romantique mamour.
_ Y a pas d’mamour qui tienne ! Tu me délaisses pour Superman, tu le préfères à moi ça crève les yeux !
Lex cligna des paupières. Le cochet jeta un œil derrière lui, embarrassant un peu plus le milliardaire.
_ Mais enfin tu t’entends ? On parle de Clark là, murmura Lex.
_ Oui, exactement, c’est le problème. À chaque Saint-Valentin tu es en plein « duel », répliqua-t-elle en mimant les guillemets.
Il attrapa la bouteille de champagne devant lui et la déboucha en espérant que sa tigresse sa calme. Bon, ok, il exagérait peut-être un peu. Mais la Saint-Valentin ne le bottait pas vraiment. Il aimait Chloé, c’était certain, mais cette exagération de l’amour chaque année le mettait mal à l’aise.
_ Excusez-moi mais… vous êtes Lex Luthor ? Demanda le cochet.
Le couple leva les yeux vers lui.
_ … ça dépend.
_ Non parce que… Je suis un fan.
Le chauve tourna immédiatement un regard fier vers son aimée.
_ Vraiment ?
_ Superman, le costume, tout ça quoi !
_ Encore et toujours Superman, grogna Chloé en vidant une première flûte.
_ Vous devriez essayer, conseilla-t-il.
_ Essayer quoi ? S’enquit Lex, finalement déconfit.
_ Les collants !
Chloé recracha sa gorgée de Champagne dans son verre, Lex haussa ses sourcils en reculant légèrement.
_ Avant j’étais microtyrosémiophile et cucurbitaciste, continuait le cochet, emballé. Et puis Superman est arrivé avec ce fantastique costume ! Les collants, ça m’a tapé dans l’œil. Je suppose que ça fait de moi un kolladermaphile. Mais vous voyez, j’ai toujours été frustré, aucun adversaire de Superman n’a osé cet élégant et prestigieux costume. Alors j’me disais, puisque j’ai la chance d’avoir Lex Luthor dans ma calèche… Je me suis lancé dans la fabrication de costume en lycra, j’aimerais en faire un pour vous, avec un double L vert sur le torse. Voyez ?
Il attacha les rennes de son cheval qui connaissait apparemment par cœur le chemin dans le parc, et le cochet se retourna vers ses deux voyageurs. Ils étaient tous les deux assis bien au fond du siège, la bouche bée.
_ C’est visuel, il faut imaginer. Tenez, regardez.
Il se leva, retira chapeau et manteau en un tour de main et commença à desserrer sa ceinture. Chloé plaqua ses mains sur sa bouche.
_ Oh mon dieu, fit-elle en s’attendant au pire.
_ Qu’est-ce que vous faites… Murmura Lex qui n’en revenait toujours pas.
Le cochet baissa son pantalon d’un geste dynamique et écarta les jambes. Chloé poussa un cri de suprise et Lex se promit d’atomiser tous les cochets de la ville.
_ Tadaaam ! Costume lycra Saint-Valentin ! S’exclama l’homme en exhibant ses jambes moulées dans un tissu noir plein de cœurs roses. J’ai mis le slip par-dessus, piètre hommage à Superman n’est-ce pas.
_ Seigneur, marmonna Chloé, hypnotisée malgré elle par le spectacle.
_ Rhabillez-vous, demanda Lex en tentant de ne pas vomir sa double aversion pour la Saint-Valentin et Superman, voire triple aversion en ajoutant le lycra.
_ Un slip vert fluo, le top de l’allure. Un revêtement en kryptonite peut-être ? Pour se blinder en toute intimité. Hein hein ?
Lex déglutit, il voyait rouge. Pourtant une idée lui venait en tête alors que Chloé entamait le Champagne directement à la bouteille. Il bondit sur ses pieds et désigna un point devant lui.
_ Superman ! S’exclama-t-il avec fureur.
Le cochet pivota d’un coup, aux aguets. Lex en profita, il attrapa le bouquet de roses, sauta de la calèche, attrapa la taille de Chloé en trottant près du véhicule, la sortit de là et ils se mirent à courir dans le parc parmi les arbres. Ils entendirent un « Hey ! J’ai pas fini ! » et accélérèrent.
_ Bon sang ! Souffla Lex alors qu’ils ralentissaient un peu. On peut jamais être tranquille ! Ça va mamour ?
Elle avait le visage baissé, probablement pour reprendre son souffle, puis elle le releva et finalement riait.
_ Quoi ?
_ Un slip vert en kryptonique…
Bon, elle ça la faisait rire, lui il se sentait presque violé. Et puis finalement, la voir enfin détendue lui rendit le sourire.
_ Moui, j’aurais dû lui commander un string en lycra pour toi.
_ Tu ne sais pas ce que je porte en ce moment toi.
Ils se fixèrent, les yeux enjôleurs, chacun de leur côté.
_ On rentre ?
_ On rentre.
*
Elle avait mis de la lingerie de soie rouge, Saint-Valentin oblige. Mais pour le coup, il en était plutôt content. Finie la dispute, ils n’avaient d’ailleurs pas pris le temps de manger quelque chose ou de partager un dernier verre. Sitôt arrivés, sitôt au lit, ils s’enfonçaient petit à petit sous les couettes, peau contre peau.
_ Enfin la meilleure partie de la Saint-Valentin, murmura-t-il en dévorant son cou de baisers.
_ C’est pour ça que tu es si empressé ?
_ Ne perdons pas de temps en discours inutile. J’ai envie de toi mamour.
_ Oh Lex…
Au moment le plus intense de ce début de nuit inoubliable de Saint-Valentin, la porte de la chambre de l’appartement luxueux du centre ville vola. Loïs fit son apparition, Lex se redressa en plaquant un coussin sur son entrejambe, Chloé ramassa le drap contre sa poitrine. La brune avait le souffle emporté, les naseaux dilatés. Mais ce n’était pas sa fureur qui frappait, c’était plutôt la combinaison en lycra rose avec un gros cupidon sur la poitrine, des petits ballons en cœurs qui voletaient, accrochés à ses bras par des ficelles.
_ Luthor ! Rugit-elle.
_ Loïs, mais qu’est-ce que… Commença Chloé.
_ La Saint-Valentin avait si bien commencé, et voilà que Môssieur Clark me dit qu’il fallait absolument qu’il parte à minuit moins deux pour un rendez-vous important avec, et je cite, « cet idiot sans forme et sans visage » aka Lex Luthoooor !
_ Minuit moins deux, grogna Lex. Évidemment lui il lui faut deux minutes.
Il allait prendre Chloé à témoin mais en se tournant vers elle, il eut un sursaut. C’était de retour des yeux noirs de sa bien-aimée.
_ Ça veut dire que tu dois partir dans moins d’une heure ?
_ C’est euh… J’avais pas vu l’heure.
_ À tous les coups c’est juste pour gâcher notre Saint-Valentin ! Encore un plan machiavélique à la con ! S’acharnait Loïs.
_ Mais réponds allez ! Lança Chloé en lui donnant des tapes. C’est pour ça que tu es tout empressé !
_ Mais nooon ! Enfin si, c’était un sale plan, je n’avais pas l’intention de rejoindre Clark mais de le laisser poireauter seul. Loïs… et bien c’est un dommage collatéral. Comme cette tenue ridicule.
La journaliste afficha un visage plus vif que sa combinaison.
_ Claaaark ! Appela-t-elle alors en fermant les yeux.
Son compagnon fit son entrée, tout penaud. Lex leva les yeux au ciel, Chloé secoua la tête avant d’attraper le Champagne pour boire et oublier cette maudite Saint-Valentin. Loïs se posa dans un coin et croisa les bras.
_ Allez-y, faites votre duel, qu’on rigole !
_ Bibiiiche, fit Clark, vêtu du costume de Superman. Il manque tout là, le décor dramatique, le clair-obscur qui reflèterait nos deux états d’esprit, et peut-être même une pluie froide à l’occasion ! Sans compter que l’idiot sans forme et sans visage est à poils… Mais ça, il a jamais su se mettre en scène jusqu’au bout.
_ Tu portes un slip sur des collants !
_ Et toi un coussin brodé de petits lapins.
Lex bondit sur ses pieds, debout sur le lit, le coussin toujours sur son entrejambe.
_ Tu vas me payer cet affront Superman !
Le super héros croisa les bras et écarta les jambes.
_ Ou devrais-je dire… Clark Kent !
_ Tu m’as percé à jour Luthor. Malheureusement pour toi, je porte un nouveau costume qui annihile les effets de la kryptonite !... que tu n’as pas.
Les épaules musclées de Clark s’affaissèrent.
_ Ben oui, non mais ça ne marchera pas, confirma Lex. J’ai pas mon amplificateur.
_ On remet ça ?
_ Ouais. Pis on arrête de gâcher la Saint-Valentin des cousines, c’est de pire en pire.
_ Hin hin. Bon ben, bonne nuit.
_ C’est ça ouais, à plus.
_ On rentre bibiche ?
Loïs lui jeta un regard noir.
_ Tu n’es pas couché toi…
Les casse-bonbons partis, Lex soupira et se tourna vers sa chérie qui n’avait soufflé mot depuis un moment. Ce qui était évident car elle avait disparu, la bouteille restée vide.
_ Mamour ?
_ Y a plus d’mamour !
Il jeta un œil par-dessus son épaule. Chloé tenait une sorte de grosse tapette rose en forme de cœur dans une main, une paire de menottes dans l’autre.
_ Qu’est-ce que tu fais… ? Grogna-t-il, incertain.
_ C’est une machine-à-fessées ! Et je vais t’attacher mon Super Vilain, te fouetter le derrière, et quand tu n’auras plus envie de voir Superman, j’arrêterai.
_ M-mamour. Pose cette machine-à-fessées. Lentement.
Elle s’avançait doucement en ricanant et en brandissant ses menottes.
_ Mamour ! Il suffit !
Prière bien inutile, elle se jeta sur lui et l’attacha au lit.
_ Sortir avec un Super Vilain c’est amusant parfois ! Se réjouissait-elle.
_ Mais mamouuur !
« Clac ! » Il ouvrit de gros yeux. C’était l’ultime humiliation de cette maudite Saint-Valentin.
_ On va bien s’amuser cette nuit !
« Clac ! »
_ Hi hi hi hiiiii !
« Clac ! »
FIN