J’ai fait dans le court et inutile. C’est agréable ce challenge qui permet de pas s’embrouiller avec des intrigues, ça me change un peu lol
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C’était tout elle.
Essayer de forcer la porte, quand tout ce qu’elle avait à faire était attendre qu’il l’invite à entrer.
Elle n’avait jamais été très patiente.
Certains qualifiaient son tempérament d’immature, estimant que seule une gamine trop gâtée pouvait être aussi incapable d’attendre et se sentir ainsi obligée de presser le cours naturel des choses.
C’était tout le contraire. C’était bien parce qu’elle avait grandi trop vite qu’elle savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre. Surtout pas dans le domaine personnel.
Les relations avec les gens étaient précieuses et fragiles. Il fallait en profiter au maximum tant qu’elles duraient. La beauté de l’éphémère ne lui avait jamais échappé, mais elle ne voulait pas courir le risque de vivre avec des regrets.
Alors ce n’était pas vraiment par impatience qu’elle avait tant voulu le presser. C’était par crainte.
Cette sensation de constamment lutter contre un chronomètre impitoyable était à la fois une malédiction et un véritable don. Une malédiction parce qu’elle la poussait parfois à agir sans réfléchir, à prendre des raccourcis dans lesquels elle finissait par se perdre. Un don parce qu’elle l’incitait à savourer pleinement chaque seconde.
Et aucune seconde n’était plus précieuse que celles qu’elle passait avec lui.
Elle voulait tout, tout de suite.
Ce trait de caractère n’était pas facile à gérer lorsqu’on fréquentait quelqu’un d’aussi farouchement secret que lui.
Elle avait d’abord essayé de lui donner un peu de temps. De le laisser avancer à son propre rythme. De ne pas montrer la souffrance chaque fois plus intense lorsqu’il refusait d’aborder des sujets personnels ou de parler de ses problèmes.
Mais le naturel était revenu au galop, et le jour où Lionel Luthor avait poussé son dernier soupir sans que cela provoque la moindre réaction chez son fils, elle avait craqué.
Elle ne pouvait pas se satisfaire d’une relation dans laquelle elle se sentait incapable d’aider et de soutenir l’homme qu’elle aimait à travers les épreuves. Elle avait voulu rompre. Vraiment. Pour leur bien à tous les deux.
Il l’avait convaincue de lui donner une seconde chance. Lui avait expliqué qu’il avait simplement besoin de temps.
La seule chose qu’elle refusait de céder à qui que ce soit.
Mais pour lui, elle avait fait l’effort. Un effort presque insurmontable. Un effort qui lui avait coûté plus qu’elle n’aurait su le dire… Et qui lui avait rapporté davantage encore.
Car en le voyant ouvrir la boîte dans laquelle il conservait religieusement les quelques objets qui lui restaient de sa mère et de son frère disparus, Chloé sut qu’il la laissait enfin entrer dans son jardin secret.
Elle exprima sa reconnaissance d’un délicat baiser sur la main qu’elle serrait entre les siennes.
C’était tout lui.
La laisser s’acharner et ne céder que quand elle commençait à croire que rien n’y ferait.
C’était pour ça qu’elle l’aimait.