Shivers : le forum du chlex
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Shivers : le forum du chlex

D'abord unique forum français entièrement dédié au couple Chloé/Lex de Smallville, Shivers se tourne aujourd'hui vers l'écrit sous toutes ses formes !
 
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Sixpence
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Sixpence


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MessageSujet: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:15

Disclamer : rien n'est à moi, les personnages appartiennent à leurs créateurs...
Genre : normalement grosse fic à chapitres
Paring : Chlex et d'autres...
Note : le récit se situe après la saison 3, Lionel est en prison, Chloé est morte dans l'explosion de la maison et Lana est partie à Paris poursuivre ses études. Lois est arrivée peu de temps après le drame à Smallville pour enquêter sur le meurtre de sa cousine tandis que Clark a du mal à faire son deuil et six mois après la mort de Chloé, une mystérieuse jeune femme ressemblant trait pour trait à Chloé débarque à Smallville.
Note 2 : Je n'ai pas mis le nez dans cette fic depuis.....nan je ne le dirai même pas, mais je n'oublie pas cette histoire que je reprends en main, une suite bientôt je pense !


Prologue et Chapitre 1 :

21h, Smallville s’endormait peu à peu, chacun était rentré chez soi depuis déjà quelques heures et la lune veillait sur la ville en cette nuit claire, fraîche et blanche.
En effet la neige tombait chaque soir depuis une semaine, rendant cette si particulière période de l’année encore plus irréelle et magnifique. Les flocons recouvraient voitures, arbres et toitures d’une fine couche qui s’épaississait d’heures en heures mais toujours déblayée par des mains bleutées par le froid ou emmitouflées dans des gants. Cette période était de loin la plus attendue par ces enfants qui voyait en cet or blanc une source intarissable d’amusements. Par la fenêtre, elle ne voyait que les pompons de leur bonnet et parfois, voyait passé de tous côtés des boules blanches, suivies de rires et de cris de joies. Le feu crépitait dans la cheminée, des montagnes de documents de toutes sortes jonchaient le sol, posées stratégiquement autour du canapé qui bientôt, deviendrait une forteresse imprenable. Une tasse vide était posée sur la table basse en face du canapé et, à côté, un cendrier qu’on devinait seulement au nombre de cigarettes entassées. La clarté de la lune révélait la poussière présente sur chaque meuble, prouvant le manque de soin évident dont souffrait cette maison. Des cartons de nourriture et une pile d’assiettes était négligemment restés sur la table de la cuisine, les casseroles à moitié vides posées sur les différentes plaques de la gazinière, les placards ouverts et une odeur de tabac mélangée à la friture résumait encore ici le peu d’intérêt du maître des lieux à garder cet endroit décent et le reste de la maison était dans le même état de totale négligence.
Chaque week-end depuis la fin de l’été, elle revenait dans cette maison ou une ambiance pourtant morbide se faisait sentir chaque fois passé le seuil de la porte. Le temps avait passé étonnement vite et pourtant avec une extrême lenteur et la vie continuait son cours de cette manière. Elle s’était demandée plus d’une fois comment elle pouvait continuer à vivre ainsi, ramenant chaque semaine les pires moments de sa vie à la surface, mais elle avait fait une promesse à laquelle elle ne faillirait pas, sa seule motivation lui avait permis de tenir ces six derniers mois au nom de son amour pour la personne qui avait sans doute été la plus proche d’elle, ou tout du moins celle qui l’avait mieux comprise que sa propre famille. Il lui arrivait souvent de se poser la question de savoir comment une vie pouvait basculer en si peu de temps, comment un événement de ce genre pouvait anéantir plusieurs personnes et pourtant cela se voyait quotidiennement. Elle détourna son regard des plaisirs simples que pouvaient offrir la vie, plaisirs qui étaient devenus si dérisoires d’un coup, noël n’était-il pas cependant le moment propice aux espoirs ? aux rêves ? aux vœux ?
Tout cela n’avait plus aucune importance aujourd’hui. Seule comptait la mission qu’elle s’était jurée de mener à bien quelles qu’en seraient les conséquences mais tout bien considéré, rien ne pourrait être pire que ce qu’elle avait vécu il y a six mois.

Flash Back

Le soleil brillait en cette belle journée de juin et il n’était pas question que Lois Lane perde son temps en cours aujourd’hui, elle préférait participer au dynamisme qu’offrait Métropolis, manger un sandwich dans le parc, retrouver quelques acolytes pour un nouveau pari et faire la fête dans une des plus grandes discothèques si son corps tenait le rythme toute la journée. Elle était tout de même rentrée sur le campus pour se changer et mettre un peu d’ordre dans la chambre qui n’y ressemblait plus dans sa forme. Elle savait que ce n’était pas une mauvaise chose que de partager cette pièce avec une maniaque du ménage qui entrait dans une rage démesurée chaque fois qu’elle rentrait le soir mais c’était plus fort qu’elle, le désordre régnait aussi bien dans ses affaires que dans sa vie depuis le décès de sa mère et le départ en Europe de sa sœur.
Elle avait enfin terminé sa corvée que son téléphone se mit à sonner. Il fallait maintenant le trouver et après plusieurs secondes de recherches intensives qui redonnèrent à la chambre le même aspect qu’il y a quelques minutes, Lois décrocha, légèrement énervée.
_Quoi ?
_ « Bonjour Lois. »
_Papa ! Que me vaut cet honneur, je te croyais surchargé au Pentagone ?
_ « Je le suis mais les circonstances font que je devais absolument t’appeler. »
_On ne peut pas remettre cette mise au point à une autre fois j’ai pleins de choses à faire et puis on se voit bientôt non ? alors ça pourra bien attendre un jour ou deux ?
_ « Lois ! il est arrivé un événement que j’aurais voulu t’annoncer moi même mais je préfère te le dire tout de suite avant que tu l’apprennes par des journaux qui auront déformé toute l’histoire. »
Lois s’assit lentement sur son lit, comprenant la gravité de la situation. Son père ne l’appelait que rarement et jamais pour des bonnes nouvelles mais le sérieux de sa voix et le fait qu’il l’appelle en plein travail était des plus inquiétant.
_C’est bon ! je suis assise maintenant alors n’attend pas noël pour me dire ce qui se passe.
_ « Lois, le FBI m’a téléphoné hier pour m’apprendre que ta cousine est décédée hier dans l’explosion de sa maison. »
_NON ! c’est impossible qu’est-ce que tu racontes !
_ « Elle devait être mise en sécurité après avoir participé activement à l’arrestation de Lionel Luthor mais il y a eut une fuite de gaz qui malheureusement a été mortelle. »
La voix de son père n’était plus qu’un murmure tant le téléphone s’éloignait de l’oreille de Lois qui était complètement désemparée, elle avait envi de hurler et le premier signe de sa colère fut subi par le portable qui alla violemment s’éclater contre la fenêtre de la chambre, brisant de la même façon la vitre, comme la vie de Lois en cet instant.


Elle était de nouveau plongée sur un article que Chloé avait rédigé au sujet de Lionel Luthor et le posa une fois qu’elle eu finit de le lire pour en saisir un plus récent, pas de Chloé cette fois-ci mais de Clark Kent, celui qui avait été le grand amour de sa cousine. Il avait prit le poste de rédacteur en chef de la Torche et depuis le décès de sa meilleure amie, une véritable passion pour le journalisme l’avait envahi et cet article que Lois tenait dans ses mains, était le reflet d’une grande injustice. Lionel Luthor avait été libéré après trois mois de prison car sans le témoignage de Chloé, il était redevenu un homme libre et menait une véritable guerre contre son fils, Lex, pour le contrôle de la Luthorcorp.
Lois haïssait ces deux hommes dont elle remettait sérieusement en question la nature humaine. Elle suivait toujours des cours à l’université de Métropolis et si ses notes étaient bien meilleures que l’an passé, elle le devait à Chloé pour qui elle se battait, oui elle se battait depuis six mois avec une détermination sans limite pour découvrir la vérité non élucidée du meurtre, elle en était persuadée, de sa cousine.

CHAPITRE PREMIER : Rencontres

La neige s’engouffrait par n’importe quel interstice de la grange et le vent faisait vibrer tous les outils accrochés au mur. A l’étage, des bruits de papier qu’on chiffonnait et qu’on jetait droit devant se faisait entendre. Pete remonta la fermeture de son blouson jusqu'à ce que son cou et sa gorge soient complètement cachés et monta les escaliers qui menaient à la forteresse de solitude de son meilleur ami. Chaque fois qu’il les montait, un souvenir lui revenait en tête, celui où Clark croyait qu’il ne reviendrait pas, Pete ayant décidé de quitter Smallville après avoir compris que garder un tel secret que celui du jeune extraterrestre n’était pas sans risques et il se souvenait encore des coups qu’il avait reçu par cet ignoble agent du FBI. Mais l’amitié avait été bien plus forte et au dernier moment, il avait choisit de rester avec son père, ne pouvant se résoudre à laisser Clark ainsi à la merci de ces agents, et surtout de Lex. Il représentait à l’avis de Pete la plus grande menace pour Clark et ne comprenait pas pourquoi il s’obstinait tant à voir le meilleur de cet individu qui avait mené des recherches sur lui pendant trois ans. Mais cet instant lui rappelait aussi comment Clark lui avait appris la mort de leur meilleure amie et encore aujourd’hui, il ne savait pas comment il avait réussit à tenir le coup, peut-être qu’a deux ils avaient mieux encaissé et ce soutien presque fraternel avait été capital. Il fallait dire qu’autre chose était venu mettre un peu de gaieté dans ce moment si douloureux. Si il avait en effet eu des sentiments profonds pour la journaliste, sa cousine lui plaisait beaucoup et les deux jeunes gens s’étaient découvert de nombreux points commun et faisaient avec Clark une équipe étonnante et très soudée. Pete avait été inquiet pour Clark pendant tout l’été car celui-ci ne s’était pas vraiment confié et se mettait à l’écart car si les autres souffraient d’une séparation, lui en vivait deux. Chloé ne reviendrait pas et Lana était partie à Paris pour ses études et n’avait donné aucune nouvelle depuis un message de Clark lui annonçant la mauvaise nouvelle. Mais depuis quelques temps, et avec la reprise des cours, il était remonté à la surface et retrouvait peu à peu son entrain.

Clark semblait énervé et quand Pete arriva près de lui, il remarqua les nombreuses boules de papier qui jonchaient le sol et regarda cette scène en cherchant un indice qui pourrait l’éclairé sur le comportement de Clark qui était assis dans son vieux canapé, la tête entre les mains.
_Qu’est-ce qui t’arrive vieux ? demanda Pete en prenant place à côté de lui.
_Tu as lu les gros titres ?
_Oui et alors ? dit-il en haussant les épaules.
_Lionel Luthor a encore frappé. Dit Clark en lisant les titres du Ledger et en mettant la page sous le nez de son ami.
_Clark, tous les jours on entend parler de lui, aujourd’hui pas plus que d’habitude alors pourquoi tu nous refait une crise ?
_Parce que j’en ai assez. Il devrait moisir en prison et au lieu de ça il continue à nous pourrir l’existence.
_S’il n’y avait que nos vies qu’il pourrissait. Il a encore tiré de sa poche un gros paquet d’argent pour non respect des limites du taux de la pollution de l’eau.
_Oui mais ça c’est depuis que les nouveaux laboratoires de recherches sont en activité et là c’est Lex que ça concerne.
_De toute façon le père ou le fils pour moi c’est pareil.
Clark regarda son ami d’un œil mauvais mais ne répondit rien, sachant comment ça se terminerait.
_Tu sais si Lois est arrivée ?
_Clark, tous les vendredi soir elle revient à Smallville et enfume encore un peu plus la maison de Chloé, elle passera dans l’après-midi.
_CLARK !
Clark s’avança de la rambarde pour savoir ce que sa mère lui voulait.
_Clark j’espère que tu n’as pas oublié que tu dois être au Talon dans dix minutes ?
_C’est aujourd’hui ?
_Clark ! ça fait une semaine que je t’en parle !
_Désolé maman j’ai complètement oublié mais j’y vais.
_Oui d’accord, je te rejoindrai tout à l’heure j’ai encore des choses à faire ici et je dois passer en ville.
Clark s’éloigna pour reporter son attention sur son ami qui riait dans son manteau.
_Quoi ?
_Il y a que toi pour oublier que tu accueilles quelqu’un dans l’appartement du Talon, même moi j’avais pas oublié tellement ta mère t’en a parlé.
_Oui c’est vrai et je dois dire que je n’ai jamais vraiment fait de ça ma priorité quand on m’a demandé de donner un coup de main de temps en temps vu que j’ai le temps.
_Dans ce cas tu ferais bien de ne pas traîner.
Les deux jeunes gens sortirent de la grange et Pete entra dans sa voiture tandis que Clark était déjà loin devant, parti en super vitesse pour arriver dans une minute au café.

Comme d’habitude, il voyait défiler le paysage très rapidement et regardait sans cesse à droite ou à gauche pour s’assurer que personne ne venait. Il se mit soudain à penser à Lois, jamais il ne pourrait comprendre comment elle faisait pour passer ses week-end dans une maison trop chargée de souvenirs qu’ils voulaient tous, non pas oublier mais plutôt ranger afin de passer à autre chose même si n’importe quel événement leur rappelait la petite blonde. Parfois, Clark croyait entendre sa voix à l’intérieur des locaux de la Torche, et peut-être même qu’elle était son inspiratrice. Chacune des pensées qu’il avait pour elle le faisait beaucoup souffrir mais lui permettait aussi d’avancer chaque jour dans cette ville qui semblait bien fade maintenant qu’il avait perdu sa meilleure journaliste.
Clark ne vit pas venir une voiture grise à sa gauche et ne put que ralentir pour que le choc soit moins violent. Il se laissa projeter dans les airs alors que la voiture partait en tonneaux dans le fossé, fumant déjà. Le jeune homme ne mit que quelques secondes à reprendre ses esprits et se précipita sur la voiture, en arracha la portière côté conducteur, arracha également la ceinture de sécurité et fit sortir la conductrice qui ne semblait pas trop blessée, seule son arcade saignait mais elle était toujours consciente et regardait, totalement incrédule la scène qu’elle vivait. Clark s’éloigna rapidement du véhicule qui prit feu tout de suite après. Il porta la jeune femme de l’autre côté de la route, elle était sur le point de perdre connaissance mais eu tout de même le temps de dire quelque chose.
_D’où sortez-vous ?

*****

Clark se retourna lorsqu’il entendit les portes de l’ascenseur de l'hôpital s’ouvrir, laissant passer un Jonathan qui n’avait pas l’air d’une très bonne humeur.
_Clark ! que s’est-il passé ?
_J’étais en route pour le Talon et comme j’étais en retard, j’y suis allé à pied et j’ai courut mais je pensais à autre chose, pourtant je te jure que j’ai fait attention mais une voiture est arrivée et je l’est, percuté.
_Comment ça percuté ?
_Et bien la voiture m’a heurtée et je me suis laisser projeter en l’air seulement quand la voiture à commencée à fumer il fallait que j’intervienne sinon la femme que j’ai sauvée serait morte et ne se retrouverait pas seulement avec quelques plaies et bosses. Mais il y a plus grave. Je crois qu’elle a vu ce dont je suis capable.
_En es-tu certain ?
_Oui, on ne fonce pas pour sauver quelqu’un des flammes alors qu’on vient de se faire percuter et on arrache encore moins une porte à main nue.
_Et ça ne t’a pas effleuré l’esprit qu’elle ai pu te voir, on voulait pourtant ta mère et moi que tu fasses attention, surtout depuis que ce Perry White soit intervenu dans ta vie et de la même manière que ce qui se passe aujourd’hui.
_Papa je n’avais pas le choix, je devait la sauver, et puis elle a été sonnée, je me débrouillerai si elle se souvient de quelque chose.
Clark s’apprêtait à s’éloigner mais son père le retint par le bras.
_Clark, je suis fier de ce que tu as fait mais nous sommes très inquiet pour toi depuis un moment et si cette fille vient à la charge NOUS réglerons ensemble ce problème, d’accord ?
Clark se contenta d’un sourire et acquiesça.

Clark se rendit tout de même au Talon histoire de voir s'il pouvait être d'une quelconque aide à sa mère.
Comme tous les samedi en début d'après midi, le café grouillait de monde et notamment des étudiants du lycée. Le jeune fermier reconnu sans peine l'équipe des footballeurs qui étaient de loin ceux qu'on entendait le plus malgré qu'ils soient à leur table en retrait du reste, les pompons girls leur apportant leur boisson ou toujours à l'affût du moindre petit service qu'elles pourraient accomplir pour eux. Le jeune homme aurait bien aimé intégré cette équipe bien qu'il leur reprochait souvent leur comportement de joueurs insensibles et macho mais le destin semblait en avoir décidé autrement et il était désormais débordé avec le journal et heureusement que Pete faisait tourné la Torche avec lui.
Martha était au bar et servait un café tout en payant un autre client, il devait bien avouer que sa mère s'était beaucoup investi ici et aimait vraiment cette activité qui lui permettait d'avoir des contacts en dehors de la ferme, il était vrai que Jonathan avait longtemps contesté le fait qu'elle travaillait moins souvent à la ferme avec lui mais il y avait aussi le fait qu'elle travaillait en quelque sorte avec Lex et toute la ville savait et ce n'était pas un secret, que les deux personnes n'étaient jamais parvenus à s'entendre et Clark s'était enfin fait une raison, il ne pourrait plus changer l'opinion que son père avait de son ami bien que sa mère restait optimiste sur lui, il se demandait d'ailleurs souvent s'il ne tenait pas cette qualité de voir le meilleur des gens de sa mère et cela lui faisait oublier qu'il venait d'une autre planète mais après tout, les Kent l'avaient élevé et il était normal que certains côtés des fermiers se retrouvent chez leur fils adoptif.
Clark s'approcha donc de sa mère qui ne le vit qu'a cet instant et le pris dans ses bras.
_Je suis contente de voir que ça va. Dit-elle rassurée.
_Ne t'inquiète pas, moi je n'ai rien, la fille non plus mais par mesure de sécurité elle reste à l'hôpital cette nuit.
_Crois-tu qu'il y ai un risque? Je veux dire, a-t-elle vraiment conscience de ce qu'elle a vu?
_Je n'en sais rien, je ne lui ai pas parlé, je ne peux qu'espéré pour le moment. au fait et la nouvelle locataire?
_Ho et bien elle n'est pas encore arrivée, mais en même temps elle vient de loin ce n'est pas grave qu'elle soit un peu en retard.
_Je peux m'en occuper si tu veux?
_Tu n'as rien d'autre à faire? Je croyais que tu avais du travail au journal?
_Non, ça peut attendre un peu.
_Tiens au fait, Lex est passé ce matin et m'a demandé de tes nouvelles, c'est vrai que toi et lui vous ne vous êtes pas vu depuis un moment.
_Je sais qu'il est très pris par son travail, les nouveaux labo, son père et tout le reste et je ne veux pas le gêner.
_Tu es sûr? Parce qu'il m'a dit qu'il te laissait des messages auxquels tu ne réponds pas, tu es certain qu'il n'y a pas autre chose?
Clark eu juste le temps d'hausser les épaules que la porte du Talon s'ouvrirent brusquement pour laisser entrer une personne à moitié couverte de neige dans un manteau beige dont toutes les extrémités, manches, bas, col et capuche étaient en fourrure blanche. Elle traînait derrière elle une grosse valise à roulettes pleine à craquer et jurait en enlevant la neige de son manteau avec ses mains qui tremblaient. Tous s'étaient retournés pour connaître l'identité de la personne qui venait troubler cette douce ambiance et Clark riait légèrement, assit sur son tabouret et attendait de pouvoir apercevoir ce qui se cachait sous cette épaisse capuche. La porte se referma enfin lorsque tous les bagages furent à l'intérieur et un vent froid pénétra dans toute la pièce. La personne ne semblait pas s'apercevoir qu'elle était observée comme un animal de cirque et avançait jusqu'au bar, ses pas et les roues de sa valises étant les seuls bruits audibles mais peu à peu, tous retournèrent à leurs activités une fois cette brève distraction passée. Clark gardait les yeux rivés sur elle, n'ayant tout simplement rien d'autre à faire mais se doutait fortement qu'il s'agissait de la nouvelle locataire.
Elle avait fait un long voyage mais ne s'était pas attendue à trouver de la neige en arrivant bien qu'on lui avait fortement conseillé de se couvrir et ne regrettait absolument pas d'avoir écouté ce judicieux conseil. Elle trouvait l'endroit charmant et y avait immédiatement décelé une certaine chaleur et convivialité, chose à laquelle elle ne s'était pas attendu lorsqu'on lui avait parlé du petit village perdu du nom de Smallville. Elle se souvint même avoir rit quand elle l'avait entendu et s'était attendu à débarquer dans le trou perdu du monde mais cette première impression qu'elle avait des lieux la réconfortait et plus particulièrement à la vue de cet étrange garçon qui ne semblait pas vouloir regarder autre chose qu'elle, pas qu'elle trouvait cela désagréable mais cette brusque attention pour elle la gênait un peu et sa timidité reprenait le dessus très facilement dans ce genre de situation où elle arrive quelque part sans connaître personne mais elle ne s'inquiétait pas trop de l'effet qu'elle pourrait faire car il n'y avait pas que ses joues à être rouges mais aussi le bout de son nez agressé par la fraîcheur extérieure.
Martha lui fit face et lui offrit un grand sourire.
_Bonsoir.
_Bonsoir ! dit la jeune fille qui enleva enfin sa capuche.
Les expressions qui illuminaient les visages respectifs de Martha et Clark changèrent alors radicalement à cette soudaine apparition et Clark dû plusieurs fois cligner des yeux malgré les tremblements qui s'étaient emparés de lui. Martha était comme paralysée sur place, le visage surpris, voire choqué.
Clark ne retint pas sa réaction et se jeta littéralement dans les bras de la jeune femme blonde. Il n'en croyait pas ses yeux, il ne contrôlait plus du tout son corps et semblait être à des kilomètres de là et remerciait le ciel en prononçant le nom de le personne chère à son cœur qu'il pensait ne plus jamais revoir et serrait chaque seconde plus fort comme pour se convaincre qu'il ne s'agissait pas là d'une illusion, ne voulant pas qu'elle s'en aille, il respirait son doux parfum, passait ses mains dans les cheveux si soyeux qu'il retrouvait enfin sous le regard plein de larmes de Martha qui avait une main sur le cœur.
La jeune femme ne comprenait absolument rien à ce qui se passait, d'accord elle trouvait ce garçon mignon et bien battit, enfin à première vue mais elle ne s'attendait pas à un tel accueil. Les gens de la ville étaient-ils si débordant d'amour? et puis qui était cette Chloé dont il ne cessait ne répéter le nom? Elle commençait sérieusement à sentir sa cage thoracique se compresser et espérait que cette étreinte très inattendue prenne fin au plus vite.
Clark se dégagea enfin, prit le visage de la petite blonde dans ses mains et répétait qu'il s'agissait bien d'elle.
Doucement, elle retira les mains du fermier.
_Excusez moi, on ne se connaît pas je crois, sinon je m'en souviendrais.
Le sourire de Clark s'effaça aussitôt, laissant place à l'incompréhension.
_Mais Chloé, c'est moi ! Clark!
La jeune femme fronça les sourcils.
_Je suis désolée mais, vous devez vous tromper, je ne m'appelle pas Chloé, quoique la première lettre est bonne.
Elle se trouvait pitoyable à essayer de faire de l'humour médiocre dans un moment pareil et voir les deux personnes en face et à côté d'elle avec la même expression changeant quasiment en même temps pour devenir une expression différente qui se retrouvaient sur les deux visages la déstabilisait encore davantage et parierait gros qu'il s'agissait de la mère et du fils.
_Tu ne me reconnaît pas? Interrogea encore Clark, pourtant persuadé qu'il ne pouvait s'agir que de Chloé.
_Je ne vous connaît pas désolé, je m'appelle Colleen. Dit-il elle en tendant une main.
Clark était toujours autant confus et resta là, à regarder la main qu'on lui tendait et finit par la serrer.
Martha regardait alternativement cette jeune fille, qui ressemblait à s'y méprendre à Chloé, en tous points elle lui ressemblait, et regardait son fils dont les espoirs s'envolaient plus vite que ne passait chaque seconde et ressentait la souffrance de Clark qui avait devant lui une personne identique à sa meilleure amie dont il avait eu tant de mal à faire le deuil et voilà que tout remontait à surface avec l'arrivée de cette fille.
_J'espère que votre arrivée ici n'est pas trop brutale. Dit enfin Martha qui réalisait plus rapidement que son fils qu'il ne s'agissait définitivement pas de Chloé.
_Non, ça va merci, la neige m'a surprise mais c'est toujours une joie de la revoir.
Les deux femmes se sourirent.
_Excusez mon retard, la route de Métropolis à Smallville est restée bloquée plusieurs heures à cause de la neige.
_Ce n'est rien, votre appartement est prêt et j'imagine que vous avez hâte d'aller vous reposer.
_Oui, il faudra aussi que je m'installe, le reste de mes affaires arriveront dans la soirée, ça me laisse un peu de temps.
_Vous voulez un café Colleen….
_Ho pardon, Colleen Farell, enchantée. Dit-elle en tendant sa main à Martha qui la serra chaleureusement.
_Martha Kent, et voici mon fils, Clark.
Colleen le regarda tout sourire, se félicitant d'avoir vu juste.
_Tu viens ici pour tes études? S'intéressa Clark.
_Oui, je viens passé le semestre ici suivre des cours d'économie notamment, il paraît que le lycée et bien réputé et que les résultats aux examens sont élevés et, disons que je voulais aussi fuir les grandes villes.
_Tu étais où avant?
_Je me déplace beaucoup, je ne reste jamais plus de six mois au même endroit, je sais c'est bizarre mais j'ai la bougeotte, mais là je viens de New York.
_Si tu veux du changement tu va être servie ici !
_J'en ai un vague aperçut. Dit-elle pleine de sous-entendus.
_Je t'ai vraiment prise pour, pour quelqu'un d'autre, que j'ai connu.
Colleen se contenta d'acquiescer, sentant le malaise de Clark à en parler.
_Tu es au lycée?
_Oui, j'ai passé toute ma scolarité ici.
_Tu pourras me servir de guide !
_Et bien, si tu veux ! mais, tu es venue ici seule?
_Heu, oui, j'ai toujours été très solitaire et indépendante.
_Mais, et tes parents?
_C'est compliqué.
Clark n'insista pas, voulant la laisser arriver et souffler, se rendant compte que ses questions tournaient à l'interrogatoire mais au fond de lui, il sentait bien qu'il voulait avoir le cœur net et savoir s'il y avait quand même une toute petite chance pour que se soit Chloé.

Après avoir bu un chocolat chaud, Colleen et Clark montèrent à l'étage supérieur. Clark lui ouvrit la porte et alluma la lumière, révélant un studio nettoyé et aménagé avec goût. Il laissa Colleen passer devant, la laissant apprécier et découvrir les lieux tandis qu'il amena les bagages dans la pièces, les posant dans un coin. Il la regardait toucher chaque objet, faire le tour de chaque recoins, elle avait l'air d'aimer l'endroit. Il ne pouvait l'expliquer mais il sentait qu'une grande sensibilité, peut-être due à un passé difficile et lourd émanait de cette fille à l'allure angélique, ses cheveux blonds retombant sur ses épaules. Elle était en tout point l'égale de Chloé physiquement. Mince, moins grande que lui, les yeux émeraudes, les traits fins, un sourire radieux aux lèvres.
_C'est magnifique !
_C'était au départ un ancien cinéma qui a fermé et il y a trois ans, une de mes amies à décidé de reprendre en main cet endroit, elle y avait vu un potentiel et elle a tout décoré.
_Tu la féliciteras de ma part.
_Je le ferai si elle n'était pas à des kilomètres de là. Enfin bref, depuis c'est ma mère qui gère le café et c'est elle qu'il faudra féliciter, elle a tout aménagé, mais je n'avais même pas vu le résultat, je découvre autant que toi.
_Tu n'as pas l'air de venir ici souvent !
_Si, enfin, c'est vrai que depuis un certain temps j'y viens moins souvent.
_Pourquoi?
_Il y a trop de souvenirs ici.
_Des mauvais?
_Non, des bons, c'est ce qui est pire.
Colleen s'assit sur le lit, souhaitant en savoir plus. Clark, lui, s'appuya contre l'armoire face au lit et allait, pour la première fois, se confier, sans doute parce qu'il était plus simple de parler à un étranger, mais aussi parce qu'il devait le faire. Il savait qu'a partir du moment où elle sortirait d'ici, un tas de gens allaient la prendre pour quelqu'un qu'elle n'était pas et elle était en droit de savoir pourquoi.
_L'été dernier, ma meilleure amie est décédée brutalement. Elle était étudiante au lycée, était reporter pour le journal et cet endroit était sacré pour elle, dans le sens où elle pouvait y boire un café chaud et voir ses amis. Nous avons tous eu du mal à faire le deuil car nous savons qu'il s'agit en réalité, d'un meurtre. Aucune preuve valable n'a été trouvée et sa cousine, que tu auras l'occasion de voir j'en suis sûr, continue d'enquêter. Si je t'ai pris pour elle, s'est parce que tu es, son sosie, et tout les gens qui vont te voir vont penser que c'est elle.
_Je, je suis désolée de t'avoir donné ce fol espoir qu'elle pouvait toujours être en vie, et pour être franche, je n'ai jamais cru que je pouvais avoir un sosie quelque part. Mais ce que tu me racontes m'effraie un peu, de savoir que chaque personne de cette ville me verra comme une personne qu'ils ont perdu.
_Il apprendront à te connaître toi ne t'en fais pas, mais au début je ne te garanti pas que se sera facile, sa mort a fait beaucoup de bruit pour diverses raisons et le fait qu'on soit dans une petite ville n'arrange rien.
_C'est étrange mais tu n'as semblé la voir qu'un laps de temps très court, je sens que c'est à moi que tu d'adresses, pas à elle.
_J'ai été l'homme le plus heureux du monde pendant quelques secondes et il va me falloir du temps pour m'habituer à cette frappante ressemblance mais je sais que ce n'est pas elle, je sais que j'ai une personne totalement différente devant moi.
_Si ça peut te rassurer, je n'aime pas le café, je suis nulle en rédaction alors le journalisme ne m'en parle pas et aussi, je passe inaperçu. Je suis quelqu'un qui ne se fait pas beaucoup d'amis et qui ne se fait pas remarquer, je n'aime pas que l'attention soit portée sur moi, je suis assez timide et très réservée.
_C'est drôle mais ce n'est pas l'impression que j'ai eu ! Peut-être que l'air de Smallville va te transformer?
_Nous verrons. Dit-elle en baillant.
_Je vais te laisser te reposer, si tu as besoin de quelque chose demande à ma mère mais je ne me fais pas de souci, je sais qu'elle sera aux petits soins pour toi.
_Où est-ce que je peux te trouver s'il me prenait l'envi de vouloir te voir?
_Demande à ma mère et puis je pense que tu viendras manger à la maison de toute manière donc ne t'en fais pas, on sera amené à se revoir très vite.
Clark ferma la porte et redescendit. Sa mère l'attendait au bas des escaliers.
_ça va?
_Oui, je crois, elle, elle se repose.
_Mon chéri je sais que ça doit être très dur pour toi, voir cette jeune fille entrer dans ta vie en sachant que ce n'est pas…
_Oui, je vais me faire à l'idée mais là, c'est surtout aux autres que je pense, Lois et Pete, que vont-ils penser de ça?
_Et bien comme toi, ils devront accepter le fait que Colleen et Chloé sont deux personnes différentes.
_Certains au lycée ne feront pas la différence et j'ai peur que Colleen en soit affectée.
_Et je suis sûre que ce jour là tu seras là pour la soutenir.
_Tout remonte à la surface c'est horrible.
_Clark, pendant des mois tu t'es complètement fermé, te contentant de tout refouler au lieu d'en parler, soit à nous, soit à tes amis mais tu as choisit de ne pas te confier, c'est normal que tu souffres, mais avec le temps, ça finira par passer.
_Oui, je vais aller voir Lois, je préfère la préparer à ce qu'elle va voir et j'ai peur que ça lui fasse un choque si jamais elle la croisait dans la rue.
Clark ouvrit la porte du café, jetant un dernier coup d'œil à l'étage supérieur, utilisant la vision rayon x pour voir la petite blonde dans son lit, endormie et sorti enfin cherchant déjà les mots qu'il devrait dire à Lois.

Le jeune homme s'était rendu chez Lois mais personne n'avait répondu. Bien sûr, il était tout de même entré histoire de s'assurer qu'il n'y avait pas âme qui vive car il était déjà arrivé que Lois reste cloîtrée à la maison sans donner de nouvelles ou tout simplement en refusant d'ouvrir. Clark n'avait jamais insisté dans ces cas là, il était bien placé pour comprendre que la jeune femme voulait être seule mais ça ressemblait plus à de la déprime qu'autre chose et dans ces moments il comprenait un peu ce que tentait de lui expliquer ses parents sur le fait de ne pas vivre cette épreuve seul.
Quand il eu finit de faire le tour de ce que Lois avait fait de la maison des Sullivan, il mit ses mains sur sa figure, s'assit sur une chaise dans la cuisine, fit un sourire qui en disait long sur ce qu'il pensait de l'attitude de l'étudiante et baissa la tête en pensant qu'il devrait vraiment l'aider. il se demandait bien où elle pouvait être car il était hors de question qu'elle se rende seule au Talon au risque de tomber sur Colleen, le choque serait trop important.

Sur le chemin du retour, il hésita longuement entre rentrer chez lui et passer au manoir comme le lui avait conseillé sa mère mais l'envie de voir Lex ne l'enchantait pas vraiment. Peut-être qu'au fond il voulait trouver un coupable autre que Lionel pour le meurtre de Chloé et en l'occurrence, Lex était parfait pour tenir ce rôle. Clark lui en voulait d'avoir mené son amie si loin dans toutes les magouilles de Lionel, il s'était servi d'elle, Clark en était quasiment persuadé. Le fermier avait sa théorie, selon lui, Lex voulait faire tomber son père après tout ce qui était arrivé plus tôt comme le rachat de Lexcorp ou encore les sept semaines de sa vie qui avaient été effacées et il avait découvert que Chloé cherchait à venger le renvoi de son père, il avait donc trouvé la personne idéale qui lui prêterait main forte. Lex avait en plus de ça un avantage, elle était très douée dans le domaine du journalisme et avait des relations et un vrai talent. Lex avait promis à Chloé qu'il la protègerait et ne s'était pas préparé à ce que le pire arrive. Depuis, les relations entre les deux amis s'étaient légèrement détériorées et Clark fuyait volontairement tout face à face avec Lex, surtout après l'enterrement.

Flash back

Le cercueil descendait lentement sous les yeux des nombreuses personnes qui étaient venues assistées aux funérailles de l'un des éléments les plus dynamiques de cette ville. Clark fut d'ailleurs étonné du nombre de personnes présentes, il y avait bien sûr les Kent au complet, Lois qui se cachait derrière ses lunettes de soleil, Pete et ses parents à côté de Clark, la direction du lycée accompagnée de nombreux élèves. Même les joueurs de football étaient présents malgré les critiques que Chloé avait pu leur faire au long de trois années d'études, d'anciens amis qui étaient certainement de Métropolis puisque Clark ne les connaissait pas, Lex restait en retrait mais était présent et une femme que Clark avait remarqué, d'une quarantaine d'années, blonde, très bien habillée, mais ce qui avait surpris le jeune homme s'était qu'elle était bien la seule à ne montrer aucune expression de tristesse, s'en était insultant.
Une fois les prières du pasteur terminées, tous vinrent présenter leurs condoléances aux plus proches de la jeune fille et ce fut le seul instant où Clark ne put retenir ses larmes. Lex arriva devant lui et lui serra une main chaleureuse.
_Je suis vraiment désolé Clark, s'était une personne admirable qui n'aurait jamais dû connaître une telle fin.
_Tu étais chargé de la protéger. Dit-il d'abord en murmurant mais la colère s'insinua rapidement en lui et ne contrôla plus, il devait extérioriser ce qu'il ressentait. Tu étais chargé de la protéger et tu n'as pas respecté ta promesse et aujourd'hui, on met en terre une jeune femme de 17 ans qui aurait pu avoir une vie exaltante. J'espère que tu vas pouvoir vivre avec ça sur la conscience. Hurla-t-il.
Puis il s'éloigna, et alla s'adosser à un arbre non loin de là pour laisser sa peine et ses larmes couler à l'abri des regards, laissant Lex au milieu de la foule dont les regards étaient braqués sur lui.

Clark renonça à une visite au manoir et rentra chez lui, il avait vraiment besoin de faire le point sur tout ce qui était arrivé en si peu de temps mais se rendit vite compte qu'il n'en aurait pas l'occasion cette fois. Une voiture qu'il ne connaissait pas était garée dans l'allée. Il soupira et sorti de la camionnette, traversa l'allée et entra par la porte de la cuisine. Il appela son père mais personne ne répondit, cependant, il trouva, assit sur une chaise, la jeune femme qu'il avait sauvé plus tôt en train de boire un café. Il n'avait pas vraiment eu le temps de la détailler jusqu'ici mais il la trouvait vraiment belle, les cheveux noirs, courts, la peau pâle et des yeux sombres qui l'observaient maintenant.
_Vous ne deviez pas rester en observation?
_Si mais les médecins ont jugé que je pouvais sortir, je tenais absolument à remercier mon sauveur.
Clark lui sourit, oubliant presque qu'elle avait été témoin de ses facultés exceptionnelles
_Je suis content de voir que vous n'avez rien.
_Oui, on ne peut pas en dire autant de ma voiture !
_ça ne vous à pas empêché de venir ici.
_C'est un prêt le temps que j'en trouve une autre. Acquiesça-t-elle.
Clark s'assit en face d'elle et attendit qu'elle prenne la parole, ne sachant tout simplement pas quoi lui dire.
_Je m'appelle Alix Harrison
Clark serra la main qu'on lui tendait et ce simple geste le ramena plusieurs minutes en arrière, il venait de faire deux rencontres en moins d'une heure, cela compensait sûrement les mois de solitude qu'il avait vécu.
_Clark Kent.
_Je sais, votre père me l'a dit.
_Vous savez où il est?
_En ville je crois, il se doutait que vous ne tarderiez pas et m'a permis de rester.
_Qu'êtes-vous venu faire à Smallville, c'est la première fois que vous venez non?
_ça se voit tant que ça? Disons que je suis ici pour le travail.
_Comment ça?
_Clark, je sais que vous allez sans doute vous faire une rapide opinion de moi et je ne pourrai pas vous en vouloir mais je dirai que notre rencontre tombe à pic.
_Pourquoi? Se méfia-t-il.
_Si je vous rencontre aujourd'hui ça ne signifie pas que je ne vous connaît pas déjà, votre nom apparaît un peu partout.
_Vous êtes quoi au juste? S'énerva-t-il.
_Je travaille pour l'inquisitor, je suis journaliste.
Clark détourna la tête d'un air dégoûté, il avait déjà eu à faire à un journaliste véreux de l'Inquisitor par le passé et ça n'avait pas été un très bon souvenir.
_Vous devriez partir, je n'ai rien à vous dire. Dit-il en se levant.
_Clark je vous en pris écoutez au moins ce que j'ai à vous dire.
Il lui jeta un regard de travers et croisa ses bras sur sa poitrine. La jeune femme se leva à son tour et lui fit face.
_Je ne cherche en aucun cas à vous causer du tort…
_C'est bizarre pourquoi ai-je déjà entendu ce discours?
_Vous êtes un très proche ami de Lex Luthor je le sais, c'est pour lui que je suis ici.
_Qu'est-ce que vous lui voulez?
_Je suis à la recherche de preuves pour le faire tomber. Sauf votre respect vous devez sûrement savoir que ce n'est pas un enfant de cœur, il a ses petits secrets. Un peu comme vous en somme.
_Je ne vois pas de quoi vous parlez !
_Clark, je ne suis ni idiote, ni aveugle mais je suis très ouverte d'esprit, c'est une de mes qualités.
_Soyez plus explicite.
_Je n'avais encore jamais vu personne arracher une portière brûlante à main nue, ou survivre à un choque si violent que celui de ma voiture vous percutant.
_Qu'est-ce que vous voulez?
_Vous êtes certainement la personne qui connaisse le mieux Lex Luthor, j'ai besoin de votre aide.
_En échange de votre silence c'est ça? Vous marchez par le chantage comme tous les journalistes de l'Inquisitor vous ne valez pas mieux qu'eux.
_Vous ne m'avez pas compris. Vous m'avez sauvé la vie, je dois vous rendre la pareil et non je ne dirais rien à personne. Tout le monde à un secret à protéger et ils sont de nature très variés, j'ai juste besoin de votre aide.
_En quoi je pourrais vous servir je ne vois pas où vous voulez en venir.
_Ce sont surtout vos relations avec Luthor qui peuvent m'être utiles.
_De quoi vous le soupçonnez exactement?
_Expériences illégales, travaux dangereux, j'ai besoin de preuves.
_A quoi ça va vous servir, s'en est-il déjà pris à vous par le passé?
_Non, je veux un vrai sujet qui ne ressemble pas un des ragots.
_Et Lex est un sujet parfait?
_Vous ne le connaissez pas tant que ça je le crains. Je comprend que vous soyez réticent mais je vous laisse mon numéro si vous changez d'avis.
Elle sorti de son porte feuille une carte en plastique où était inscrit diverses informations et notamment son numéro de téléphone.
_Merci encore, pour tout.
Clark ne bougea pas, regardant juste partir cette étrange femme dont il ne savait pas s'il devait la croire ou pas.



Dernière édition par Sixpence le Mer 3 Aoû 2011 - 23:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:16

Martha servait son trois centième café de la journée mais tenait bon. Le café s'était un peu vidé mais la clientèle restait abondante malgré tout. Lois entra et enleva son bonnet et son manteau qu'elle prit sous son bras et avança jusqu'au bar et pris un tabouret.
_Tiens bonjour Lois !
_Bonjour madame Kent.
_Comment vas-tu?
_Je suis fatiguée, mes recherches n'avancent à rien mais avec Lionel Luthor il ne faut pas s'attendre à autre chose, ma cafetière m'a lâchée, ce qui m'oblige à venir faire un tour ici mais sinon c'est je me sens prête à faire un marathon. Et vous?
_ça va merci, Clark te cherche au fait, vous avez sûrement dû vous croiser parce qu'il voulais passer chez toi.
_J'ai fait un tour aux archives pour la énième fois sans rien trouver qui ne vaille le coup.
_Je sais que ça ne me regarde pas et je voudrais pas que l'histoire se répète mais si tu cherches quelque chose il y a peut-être quelqu'un qui pourrait te renseigner.
_Non, surtout pas, il est hors de question que je pactise avec ce gosse de riche. Ma cousine s'est faite déjà avoir par lui je ne tomberai pas dans le panneau.
Martha lui tendit une tasse de café chaud avec un sourire et se souvint alors de ce que Clark voulait éviter en voyant descendre Colleen qui avait probablement besoin de quelque chose.
_Madame Kent, désolé de vous déranger en plein travail mais j'ai besoin d'un annuaire, vous en avez un?
_Oui.
Lois n'avait pas encore fait attention à la personne qui se trouvait à côté d'elle mais une mèche de cheveux blonds était entrée dans son champ de vision et tourna alors la tête.
Ses yeux s'embuèrent immédiatement mais son cerveau n'avait pas encore réalisé ce qui se passait. La tasse tomba à terre, qui aurait pu être suivie par Lois qui ne supporta pas le choque mais Colleen la rattrapa dans ses bras au dernier moment.
Martha et la petite blonde la soutinrent chacune d'un côté et l'amenèrent à l'étage où elle fut assise sur un canapé.
La tête de Lois tournait à une vitesse folle et ne savait plus du tout où elle se trouvait, elle ne pouvait que mettre une main tremblante sur son front et ses yeux demeuraient fermés.
_Qu'est-ce qu'elle a? s'inquiéta Colleen.
_Je suppose que Clark t'a parlé…
_Oui. Dit-elle en prenant son front dans sa main et en fermant les yeux elle aussi.
_Et bien c'est la cousine de, Chloé.
_Dîtes moi tout de suite s'il faut que je fuis cette ville au maximum.
_Non ne dit pas ça, et puis je pense que le pire est passé, Lois est de loin la personne qui était la plus proche de…
_Oui je vois mais, il vaut peut-être mieux qu'elle ne me voit pas tout de suite?
_Oui tu as raison, je vais lui parler ne t'en fais pas. L'annuaire est derrière le bar sur la première étagère.
_Merci.
Colleen descendit en essayant d'être la plus discrète, ne voulant pas déclencher d'autres incidents comme celui qui venait d'arriver et retira tout ce qu'elle avait dit sur la bizarrerie de toutes les autres villes qu'elle avait visité parce que là, le record était battu. Elle chercha des yeux le livre et s'enferma ensuite dans l'arrière boutique avec lui et le téléphone. Elle appela le lycée pour avoir confirmation de l'arrivée de son dossier et ensuite elle voulait savoir si sa voiture était arrivée mais devrait attendre encore un jour ou deux. Elle rangea tout rapidement et sortit faire quelques courses. Le froid la surpris un peu et elle enfila ses gants et un bonnet pour avoir une chance de passer inaperçu. Elle voyait des enfants jouer dans la neige et se remémora les rares moments heureux de sa vie de petite fille, cette période était de loin la plus nostalgique pour elle qui était synonyme de joies mais aussi de malheurs et baissa les yeux devant cette scène et marchait à présent derrière un jeune couple qui entra dans une boutique de décorations, certainement allaient-ils passer les fêtes tous les deux. Colleen ne connaissait pas ça, jamais elle n'avait eu d'histoire qui n'avait duré plus de deux mois et tous ses déplacements à travers le monde n'avaient rien n'arrangé. elle aspirait seulement à passer des fêtes agréables en famille pourquoi pas mais ce rêve était simplement irréalisable. Elle passait Noël seule depuis des années et s'y était habituée mais cette année les choses allaient peut-être changer. Les Kent avaient été très gentils avec elle et ne s'était pas attendue à un tel accueil. Elle sentait qu'elle se plairait ici.
Colleen allait traverser la rue pour retourner au Talon quand elle vit sortir du bâtiment un homme qui ne ressemblait en rien à ce qu'elle s'attendait à trouver ici. Il était grand, portait un costume sombre de grande marque et des chaussures sans doute plus cher que le loyer qu'elle payait. Son cou était caché dans une grande écharpe en laine et surtout, il était chauve. Il était sûrement de passage ici se dit-elle et le vit entrer dans une voiture de sport grise. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'un homme d'affaire, enfin quoi qu'il en était, elle l'avait trouvé très élégant et très séduisant, il fallait croire que les petites villes avaient leurs avantages.
Elle rentra en prenant les même précautions que tout à l'heure et pensa à garder son bonnet et monta rapidement les escaliers avec ses sacs dans les mains. Elle sursauta presque quand elle se rendit compte de la présence de la jeune femme de tout à l'heure dont elle n'avait pas retenu le nom. Les deux femmes se fixèrent pendant un long moment, Colleen ressentant une étrange sensation et Lois cherchant une véritable différence entre cette jeune fille et sa cousine. La blonde fut la première à mettre fin à cet affrontement et posa ses sacs sur une table qui se trouvait près de la cuisine. Lois se leva, véritablement embarrassée.
_Je tenais, à m'excuser de vous être tombé dans les bras comme ça, ce n'est pas dans mes habitudes.
_C'est toujours plus original que "bonjour comment allez-vous" !
Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire, évacuant ainsi le stress qui s'était installé.
_Martha m'a tout expliqué et….
_Oui et moi c'est Clark.
_Je n'arrive toujours pas à y croire.
_Moi non plus je vous rassure et d'ailleurs j'ai un peu l'impression d'être regardé comme si je débarquai d'une autre planète où que j'aille.
_Ma cousine était connu de tout le monde ici, de part ses articles.
_Oui il paraît.
_Alors, d'où tu viens?
_"Tu"?
_Oui, vouvoyer quelqu'un de mon âge me donne l'impression de parler à un ancêtre et je n'aimerai pas qu'on me vouvoie non plus.
_D'accord ! Je viens de New York.
_Wouah ! Le dépaysement n'est pas trop, brutal?
_Si mais ça ne fait pas de mal.
_Pourquoi ne pas resté chez toi?
_Ho ce n'était pas chez moi, ce n'est pas ma ville natale, j'y étais pour les études et je n'aime pas rester toujours au même endroit alors je voyage.
_Qui à envie de passer ses études dans un trou aussi paumé?
_Ce n'est pas si terrible ici?
_Si on aime les chemises à carreaux et les vaches alors c'est le paradis.
_C'est toujours mieux que les grattes ciels et la pollution crois moi.
_Je suis de Métropolis.
_Excuse moi !
_Tu veux un coup de main?
Les jeunes femmes firent ainsi plus ample connaissance et s'entendaient très bien mais Lois ne se leurrait pas quand à son aise qu'elle ressentait avec Colleen, cela venait des excellentes relations qu'elle avait entretenu avec Chloé mais cette jeune femme était très sympathique Lois apprenait véritablement à connaître une toute autre personne dont le caractère était bien plus posé que celui de sa cousine et aussi elle était bien plus sur la réserve. Elles se mirent ensuite à ranger toutes affaires de Colleen et bavardèrent encore un moment avant de réaliser que la journée était bien avancée et descendirent boire quelque chose.
Martha était étonnée de voir Lois s'adaptée si rapidement à la situation mais elle savait que Lois était de nature à ne jamais montrer ses véritables sentiments mais se rassura car tout aurait pu se passer plus mal que ça.
_Colleen tu viendras dîner à la maison ce soir, Lois, joins-toi à nous on ne va pas te laisser seule chez toi.
_Merci madame Kent. Remercia Colleen.
Elle s'éloigna et Lois commença à lui chuchoter quelque chose.
_Tu verras, elle est très protectrice.
_Je m'en suis déjà aperçu.
_Au fait tu me disais que tu aimais voyager, tu comptes rester longtemps ici?
_Tu as hâte que je parte? Quel Dommage, je croyais que tu m'appréciais un peu ! En fait je suis inscrite pour le semestre et après on verra.
Finalement, Lois et Colleen ne virent pas le temps passer et discutèrent de tout et de rien comme si elles avaient été amies depuis toujours et les cartons s’étaient vidés à vue d’œil.
Les filles reprenaient leur souffle devant un thé et se réjouissaient du travail accompli.
Clark entra à ce moment là et ne put que se rendre compte de la complicité naissante entre elles deux et souffla un bon coup, heureux de ne pas avoir eu a traverser quelque chose de dur avec Lois et il savait mieux que personne à quel point elle tenait à Chloé et il savait que se trouver nez à nez avec un sosie parfait ne serait sans doute pas évident à gérer mais il se pouvait qu’il se soit trompé. Il était tellement préoccupé par son comportement ces derniers temps, avec l’histoire qu’elle ne voulait pas laisser derrière elle. Lui non plus ne voulait pas laisser tomber, il voulait plus que tout avoir enfin la vérité mais il savait que maintenant que tout ce temps était écoulé les minces espoirs qu’ils avaient de découvrir quelque chose s’étaient envolé, il connaissait bien Lex pour savoir qu’il avait depuis longtemps fait disparaître toutes les preuves. Il fallait le reconnaître, les seules indices qu’ils possédaient n’étaient qu’hypothèses et suppositions, il n’y avait rien qui pourrait tenir la route devant un tribunal et surtout contre une famille si puissante. Et il voyait son amie souffrir ainsi chaque week-end, gardant espoir pour quelqu’un qui ne renaîtrait pas de ses cendres. Ce n’était pas de la pitié qu’il ressentait devant un tel acharnement inutile peut-être, non il était vraiment inquiet pour elle alors que sa vie elle était en train de passer à côté. Il s’approcha de la table à laquelle étaient assises les filles.
_tiens ! salut Smallville !
_Je suis passé chez toi et je ne t’ai pas trouvé tu étais où ?
_Tu sais, je passe pas mes week-end dans ce sympathique petit bled pour rester enfermée, j’ai fait des recherches.
Le fermier trouva inutile de lui demander si elles avaient été fructueuses sinon il ne l’aurait pas trouvé là et se contenta de prendre place.
_Je vois que vous avez fait connaissance.
_Oui, d’ailleurs j’en suis tombée à la renverse.
_C’est pour ça que je te cherchais, je voulais t’en parler d’abord.
_C’est très chevaleresque de ta part de vouloir à tout prix me protéger mais comme tu peux le voir de tes propres yeux je n’en suis pas morte.
_Au fait Colleen ; se tourna-t-il vers elle ; comme je sais que tu n’as pas encore de voiture je peux te servir de chauffeur ce soir au moins.
_Merci, c’est vrai qu’il fait déjà nuit, je monte me changer et j’arrive.
Comme un éclair, elle disparût dans les escaliers sous le regard amusé de Clark qui redevint vite sérieux et retourna son attention sur Lois.
_Tu es sûr que ça va ?
_Clark, je sais que c’est ta spécialité mais au lieu de te soucier de ce que moi je ressens par rapport à ça demande toi ce que toi tu ressens.
_Pour être honnête je me sens perdu, c’est dingue elle est apparut devant moi, c’était presque irréel parce que j’étais persuadé que c’était elle et réaliser qu’en fait j’avais à faire à une inconnue, c’était bizarre, je sentais mon monde s’écrouler encore une fois.
_Et bien comme ça Smallville, tu sais ce que j’ai ressenti aussi, j’ai encore deux ou trois trucs à faire et je vous rejoins à la ferme, à moi que tu ne veuilles pas de moi ?
Clark se contenta de sourire et la laissa s’éloigner, soulagé que tous ses doutes soient partagés et fut distrait de ses pensées par l’arrivée de la petite blonde.
_On peut y aller. Dit-elle en descendant les escaliers et en remettant quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles.

*****

A la ferme, Clark présenta donc Colleen à son père qui se montra aussi surprit que les autres mais restait très gêné par la suite, ne sachant comment réagir à la situation, il lui avait toujours fallut un temps d’adaptation pour tout mais Clark était persuadé que ça se passerait bien et les avait même laissé seuls dans la cuisine pour qu’ils discutent et il voulait aussi se tenir à l’écart. Il n’avait pas encore parlé à ses parents de sa rencontre avec cette journaliste, il ne voulait plus leur faire subir les problèmes qu’ils avaient eu tant avec Perry qui finalement lui avait promis de l’aide le jour où il viendrait à Métropolis pour réussir en temps que journaliste qu’il voudrait être, mais avec il voulait plutôt leur éviter les problèmes qu’ils avaient eu avec Sam Fellan, ils avaient faillit tout perdre ce jour là et Clark se jura de tout faire pour que ça ne se reproduise pas et décida donc de ne pas en parler, pour le moment il pensait pouvoir gérer ça tout seul. Il espérait seulement que ses parents ne remarque pas un comportement préoccupé chez lui qui n’avait jamais su cacher quoi que ce soit.
La porte d’entrée s’ouvrit à ce moment pour laisser entrer Lois qui était suivie de près par Shelby qui ne semblait pas vouloir quitter la jeune femme et commençait déjà a éternuer.
_Clark je t’en supplie si tu tiens un minimum à ton chien éloigne le de moi !
_Tu sais j’y peux rien s’il t’aime plus que moi, il est loin de me suivre où que j’aille. J’y ai réfléchi et je me suis dis que ça vient du fait que tu l’ai sauvé et amené ici.
_Tu sembles quand même oublier un détail, je l’ai percuté avec ma voiture, alors excuse moi de ne pas comprendre pourquoi il continue de me suivre après ça, ou alors est-ce un chien suicidaire qui veut à tout prix repasser sous mes roues, ce serait compréhensible en fait, je ne sait pas comment il fait pour te supporter 24h/24h, je crois même que je le plains. Au fait qu’as-tu fais du sosie de l’année ? à moins qu’elle ne se soit déjà suicidée du haut de ton loft.
_Très drôle Lois, un peu plus et tu pourrais gagner un prix, elle discute avec mon père.
_Bonsoir tout le monde ! dit Martha en entrant, les bras chargés de paquets remplis avec de quoi régaler tout le monde.
_Madame Kent je peux vous aider ? demanda Colleen.
_Non merci ça va aller, allez donc vous asseoir dans le canapé. Dit-elle en s’adressant à tout le monde.
Malgré tout, la jeune femme qui se sentait un peu mal à l’aise de s’immiscer de la sorte dans leur vie de famille qui semblait si parfaite aida Martha à déballer, ranger et mettre la table et de retour dans la cuisine, la mère prit Colleen à part.
_Va avec les autres, tu n’as pas à faire quoi que ce soit, tu es la bienvenue ici, ne te sens pas obligée de m’aider je m’en sors tu sais.
_Vous savez je ne veux pas vous dérangez, j’aurais pu rester chez moi, j’ai l’habitude.
_Et j’ai l’impression que tu n’as pas l’habitude d’être entourée ainsi et qu’on veuille prendre soin de toi et apprendre à mieux de connaître.
_Je n’ai jamais recherché la compagnie de qui que ce soit, vous avez raison, je suis souvent restée seule et tant d’attention me perturbe un peu.
_Va t’asseoir, tu auras l’occasion de voir qu’à Smallville les gens sont plus sociables que dans les grandes villes, et tu pourras t’en rendre compte je pense plus tôt que tu ne le crois.
Colleen laissa donc la cuisinière et rejoins les autres qui étaient dans le salon devant un match de football, chacun soutenant leur équipe en poussant les cris à chaque essai marqué et remarqua un peu surprise que Lois était aussi enthousiasme que les deux hommes, découvrant une toute nouvelle facette de cette fille, se demandant bien quelle enfance elle avait pu avoir pour avoir de telles attitudes pourtant caractéristiques des garçons.

Le dîner se passa très bien, Lois raconta aux autres les dernières nouvelles de ce qu’on pouvait appeler ici le monde extérieur en prenant le soin d’éviter les sujets dont personne ne voulait entendre parler, c’était à dire tout ce qui se rapportait aux Luthor. Colleen appréciait vraiment cette famille si unie, jamais elle n’avait rencontré de gens si attentionnés et charmants, quelque part elle enviait beaucoup Clark pour avoir une pareille vie si heureuse avec des parents si aimant. la seule chose qu’elle ne comprenait pas très bien pour le moment était la raison de la présence ici de Lois qui faisait un peu intrus, elle sentait que cette jeune femme était très appréciée par les Kent mais ne savait pas de quelle façon elle avait débarqué à Smallville et intégré ce cocon familial, tout ce qu’elle savait était qu’elle venait ici pour connaître les véritables circonstances dans lesquelles sa cousine avait été tuée.
Ils furent interrompu dans leur conversation par le téléphone et Clark se leva pour répondre et revint quelques instants plus tard.
_C’était Pete, je voulais qu’il passe dans la soirée et il arrive, on va aller dans la grange.
_Tu as bien choisit ton moment Clark ! et tu vas lui dire quoi exactement ? parce que entre nous soit dis tu auras peut-être pu attendre demain pour lui en parler non ?
_Je te remercie du conseil mais ça ne t’as pas traversé l’esprit que je veuilles le voir pour une autre raison ?
_ça revient au même ! il fera jour demain Clark.
Le jeune homme sortit de table, vraiment agacé par les sarcasmes continuels de Lois. Il se dépêcha de sortir ayant aperçut à travers la fenêtre les lumières de la voiture de son ami.
_Tu as de la chance que mon père soit à Métropolis ce soir mais je suppose que c’est important pour que tu me demandes de passer si tard ?
Clark resta silencieux et montèrent à la forteresse de solitude.
_Au fait j’ai appris pour ce matin, elle t’a vu ou pas ?
_Je vois que les nouvelles vont vite.
_J’ai vu ton père en ville, c’est lui qui m’en a parlé.
_C’est en parti pour ça que je t’ai fait venir, il fallait que j’en parle à quelqu’un mais pas à mes parents.
_Pourquoi ?
Le jeune fermier lui raconta sa mésaventure ainsi que la conversation qu’il avait eu avec elle à la ferme un peu plus tôt dans la journée et attendit une réaction de la part de Pete qui semblait réfléchir à ce qu’il allait dire.
_Dans ce genre de situation je te recommanderai d’être prudent mais là c’est un peu particulier tu ne trouves pas ?
_Comment ça ?
_D’après ce que tu m’as dit elle n’est pas au point de te faire du chantage, elle veut juste que tu l’aides à découvrir. . .
_J’aurais dû deviner que tu la défendrais.
_Clark voit les choses autrement, tu pourrais en apprendre beaucoup de ton soit disant ami, moi je verrai ça comme une chance.
_Une chance ! s’énerva-t-il. Si je ne l’aide pas mon secret se retrouvera dans la presse à scandale.
_Je suis sûr qu’elle ne le fera pas, vu la façon dont elle a défendu sa cause je dirais plutôt que ton aide lui serait essentielle, la balle est dans ton camp.
_Je n’ai aucune envie de me jeter dans la gueule du loup sans me préparer.
_Tu as une idée ou je me trompe ?
_Je vais retourner la voir demain, si elle a des arguments convaincant je verrai ce que je ferai mais si elle se montre menaçante il est hors de question que je laisse faire.
_Je suis avec toi vieux, si tu veux que je fasse quelque chose.
_Ne dis rien à mes parents pour le moment, je ne veux pas les inquiéter.
_Ne tente pas le diable à essayer de jouer les héros tout seul, ces dernières années ça n’a pas vraiment joué en ta faveur.
_Je veux leur montrer que je suis capable de prendre mes responsabilités.
_Je ne suis pas là pour te faire la morale, tu sais ce que j’en pense, maintenant c’est toi qui voit.
_Tu as raison, mais je vais voir ça moi même avant et voir comment ça se passe demain.
_Ok. Il y a autre chose dont tu veux me parler, parce que sinon j’ai un lit qui m’attend.
_Tu te rappelles la nouvelle colocataire qui devait arriver aujourd’hui ?
_Ta mère a dû croire que tu lui avait posé un lapin non ?
_Elle a eu un léger contre-temps si bien que j’ai pu la voir.
_Et cette tête d’enterrement je la dois à cette fille ? plaisanta Pete qui avait remarqué le brusque changement d’expression de Clark.
_Quand elle est arrivée devant moi je n’en croyais pas mes yeux, je l’ai prise, pour quelqu’un d’autre.
_Et ?
_Cette fille ressemble trait pour trait à Chloé. Clark avait dit ces quelques mots très vite mais à la tête dénuée de toute expression qui se lisait maintenant sur le visage de son meilleur ami Clark su qu’il ne devrait pas répéter ce qu’il venait de dire deux fois.
_Pete ? s’inquiéta Clark en passant sa main devant la visage de son ami.
_Cette fille elle est comment ?
Comment répondre à cette question qui pourtant était très simple ? il avait rarement vu Pete choqué par quelque chose et hésitait à lui dire la vérité.
_Et bien, comme je te l’ai dis, c’est Chloé.
_Non !!! ce n’est pas Chloé ! s’énerva soudainement Pete.
_Pete, j’essai juste de t’expliquer qu’elle lui ressemble beaucoup ! se défendit Clark en mettant ses mains en évidence devant lui face à la colère de Pete et n’eut droit qu’à un regard noir et il s’éloigna les poings serrés vers la sortie.
Il était suivie de près mais le futur journaliste en herbe se paralysa sur place quand il vit apparaître devant eux Colleen, sans doute venue chercher Clark.
Elle n’appréciait vraiment pas ce nouveau regard posé sur elle, emplie d’une rage incontrôlable. Pete la détailla un instant puis, dégoûté, s’en alla, s’engouffra dans sa voiture, démarra en trombe et quitta la ferme, remuant la neige derrière lui.
La jeune femme voyait Clark, la tête baissée, le dos contre une poutre de la grange. A partir de cet instant, elle compris vraiment ce qu’elle allait devoir endurer pendant longtemps, ce genre de regards, posés sans cesse sur elle, la détaillant ni plus ni moins comme un animal de foire encore inconnu. Elle devrait subir dans son dos murmures et chuchotements et ne se sentirait jamais à l’aise comme elle s’était plu à le croire encore une heure plus tôt. Ne sachant que faire, les yeux brillants de larmes, elle mit son nez dans son écharpes et quitta à son tour la ferme pour se retrouver seule un moment, le temps de se remettre de ses émotions. Elle ignorait tout de ce jeune homme mais devina aisément qu’il devait lui aussi être proche de cette Chloé dont l’âme reposait au cimetière de la ville.

*****
Colleen marchait depuis ce qu’elle estima comme étant une éternité mais la pression qui l’habitait à son départ de la ferme avait bel et bien disparut. Elle se retourna pour voir l’étendue de sa marche mais la lanterne suspendue au-dessus du seuil de la maison des Kent était toujours visible ainsi que la maison. Elle s’était contentée de marcher le long de la route principale et fit demi tour pour renter, sentant les frissons commencés à la parcourir. A peine une minute plus tard, elle fut littéralement aveuglée par ce qu’elle identifia à l’oreille comme étant une voiture et avait ses fars en plein dans les yeux. Elle accélérait toujours un peu son allure tant elle commençait à trembler mais s’arrêta lorsqu’elle se rendit compte que le véhicule en question s’était rapidement garé sur le bord de la route. Il faisait nuit et elle n’y voyait presque rien, les seules lumières étant celles émanant de l’auto mais elle vit clairement son chauffeur descendre et s’avancer vers elle. Cette démarche, cette allure, cet homme, si elle ne se trompait pas il lui semblait bien l’avoir déjà vu cette après-midi sortir du Talon. Elle faisait maintenant face et n’hésita pas à le regarder dans les yeux, ne pensant pas avoir à faire à quelqu’un de l’entourage de son sosie.
_Que peut bien faire une jeune femme, au beau milieu de la nuit, seule sur une route de campagne ? demanda-t-il l’air de rien.
Il rentrait d’une soirée des plus ennuyeuses à Métropolis et avait hâte de rentrer et avait cru rêver en passant devant chez Clark comme il en avait pris l’habitude depuis quelques temps, sans doute pour compenser le fait que lui et Clark se soient éloignés ces derniers temps. Il ne croyait pas aux fantômes et n’avait pas de visions de ce genre et ne pensait pas se tromper quand au visage qu’il avait aperçut à travers la vitre. Il avait hésité quelques secondes et décida d’en avoir le cœur net mais maintenant qu’il l’avait en face de lui, il ne pouvait y avoir d’erreur mais resta indifférent.
_Je pourrais vous posez la même question monsieur, il est tard et je ne crois pas que vous soyez vraiment du coin.
_Qu’est-ce qui vous fait penser ça ?
Elle ouvrit la bouche pour répondre mais la referma, se rendant compte de la bêtise qu’elle allait dire, qu’elle l’avait vu plus tôt dans la journée, il fallait trouver autre chose.
_Et bien il me semble évident qu’on ne trait pas les vaches dans un costume de luxe où qu’on se promène en pleine campagne en voiture de sport.
_Non en effet ce n’est pas recommandé, mais vous ne répondez pas à ma question. D’où venez-vous ?
_De là bas. Indiqua-t-elle d’un mouvement du menton.
_La ferme des Kent ?
_Comment le savez-vous ?
_Ce sont des amis de longues dates.
_Au fait je ne me suis pas présentée, Colleen Farell. Dit-elle en lui tendant sa main.
Il fronça d’abord les sourcils, la détailla discrètement une dernière fois, cherchant une explication qu’il ne trouvait pas.
_Lex Luthor. Annonça-t-il en serrant la main offerte.
_Vous vivez ici ?
_La plupart du temps oui, j’ai un manoir au bout de la route mais j’ai aussi un appartement à Métropolis.
_Wouah un manoir ! c’est étrange quand je vous ai vu sortir de votre voiture je me suis dis que vous deviez être un homme d’affaire, j’étais peut-être dans le vrai.
_Vous avez raison, Luthorcorp vous connaissez ?
_Désolé, non. Je ne suis jamais venu dans le Kansas, je découvre.
_Et d’où venez-vous ? s’intéressa-t-il vraiment.
_D’un peu partout pour faire simple. C’est compliqué.
_Je vois. Vous permettez que je vous ramène, vous tremblez.
_Merci, mais c’est à deux pas et je ne veux pas vous ennuyez.
_Au contraire ça me fait plaisir. Lui sourit-il.

Elle grimpa donc à ses côtés et n’eurent pas le temps de discuter davantage puisqu’il fallait déjà descendre. Clark se dirigea vers eux en adressant un regard hostile à Lex et s’intéressa à Colleen.
_Tu es gelée ! qu’est-ce qui t’a pris de partir sans prévenir ?
_Il fallait que je prenne l’air.
_Rentre on en parlera tout à l’heure. Répondit-il en lui donnant un sourire.
Elle revint vers Lex.
_Et bien, j’ai été heureuse de faire votre connaissance monsieur Luthor, et, merci de m’avoir ramené.
_Mais tout le plaisir était pour moi. Dit-il en portant sa main à ses lèvres qui en effleurèrent le dos.
Colleen sourit, se retourna et s’éloigna vers la maison.
_Tu peux m’expliquer ? Ordonna presque le milliardaire.
_Si tu as parlé avec elle tu sais très bien ce qu’il en est. Répondit Clark sur la défensive.
_Colleen Farell c’est ça ? ne me dis pas que tu crois réellement à une histoire de sosie parfait, ça n’existe pas.
_Pourtant c’est le cas, elle n’est pas Chloé, cette fille a un passé derrière elle, une vie, qui n’a rien à voir avec ce que Chloé a vécu, alors ne cherche pas plus loin.
_Pourquoi te mets-tu dans des états pareils Clark ? je ne fais que constater qu’une telle ressemblance est quand même assez frappante non ?
_Tout est possible, mais je le saurais si c’était Chloé que j’avais en face de moi.
_Tu en es sûr ? je ne te sens pas convaincu. Elle aurait très bien pu, perdre la mémoire après l’explosion et croirait qu’elle est une toute autre personne.
_Je ne sais pas, je ne suis pas le spécialiste dans le domaine de l’invention d’hypothèses invraisemblables.
_Pourquoi tant d’animosité ? ça fait six mois maintenant, six mois que tu m’évites et que tu ne répond plus à mes messages.
_Mais je ne veux pas te déranger, tu dois être tellement occupé a tenter par tous les moyens de détruire ton père. Tu ferais mieux de t’en aller maintenant.
_Alors on en est là ? qu’est-ce que tu veux Clark ?
_Tu sais ce que je veux, la vérité. Dit-il en s’éloignant, rentrant à son tour.
La porte claqua et à cet instant, la neige recommença à tomber sur la petite ville.





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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:19

CHAPITRE 2 : quand les rêves s’écroulent

Il s’essuya le front à l’aide du revers de sa manche puis regarda son bras un instant et ne put que constater que ça recommençait, il tremblait de nouveau et en plus de cela il se sentait fiévreux, faible et malgré cet état, il devait poursuivre, sans s’arrêter, il devait faire ce qu’on lui demandait sans broncher. Cette vie, il la menait depuis presque quatre ans et chaque jour devenait plus difficile et au terme de sa première année ici il avait compris, il savait à présent que toutes les belles promesses qu’on avait pu lui faire s’étaient envolées, avaient été oubliées depuis bien longtemps et aujourd’hui il était piégé entre leur mains, non, entre ses mains à lui, cet homme qui était venu le chercher là où il pensait qu’il était en sécurité de ce qu’il était, là où il se plaisait à être quelqu’un, là où il savait qu’il était utile.

Flash Back

Camp d’entraînements, quelque part près de la frontière mexicaine, golf du Mexique, quatre ans plus tôt.

Les bras sous la tête, allongé sur son lit, il était seul depuis cinq heures et regardait le plafond sans en détourner une fois le regard. Cette chambre était occupée par une vingtaine de lits, tous impeccablement fait sous peines de sanctions, les murs étaient peint d’une couleur grise, donnant un aspect très morbide au lieu mais à la longue il s’y était fait et quand cette pièce était remplie de ses colocataires une ambiance opposée venait s’installée, faisant oublier la dureté de leur existence mais ils l’avaient tous choisi, tous excepté lui mais il appréciait ce train de vie, il s’était forgé un certain caractère et une identité bien propre.
Dehors, il pouvait entendre le rassemblement de toutes les troupes, annonçant probablement la fin des entraînements qui avaient débuté à cinq heure du matin.
Par rapport aux bruits qu’il pouvait entendre, il s’imaginait les déplacements de chacun de ses camarades et entendait leur supérieur vociférer toujours les même choses, voulant que chacun se donne au maximum parce qu’ils en ont la capacité, il ne pouvait se retenir de rire mais personne ne l’entendait ni ne le voyait ici.
Il tentait de se détendre mais savait la chose impossible, une boule s’était formée au creux de son ventre et un mauvais pressentiment l’envahi. Il avait été trop loin cette fois mais se fut involontaire, depuis quelques temps il ne parvenait plus a se maîtriser et avait mis plusieurs personnes en danger hier soir lors d’entraînements.
Il fut sorti de ses pensées par un son intrus qui ne s’était que trop rarement fait entendre, surtout de ci bonne heure et se leva à la hâte pour se coller à la fenêtre et voir ce qui se passait. Il avait la chance d’avoir une très bonne vue d’ici, il fronça les sourcils en constatant qu’un hélicoptère avait eu le culot de venir se poser sur un des terrains d’entraînements. Aucun des hommes n’avait bougé et restaient tous au garde à vous tandis que le colonel s’avançait vers cet engin dont l’hélice s’était arrêtée de tournée. Un homme chauve en sorti, vêtu de noir de la tête au pied et se dirigeait vers le colonel à qui il serra une main plutôt chaleureuse et disparurent du champ de vision de leur observateur.
Il resta encore quelques minutes pour détecter un quelconque changement d’attitude chez les soldats restés au même endroit mais compris rapidement qu’il perdait son temps et s’éloigna de la fenêtre pour s’asseoir sur son lit et mit sa tête dans ses mains.
Il commençait à vraiment tourner en rond quand Mike, alias Michael, l’un des amis qu’il s’était fait ici ouvrit la porte de la chambre.
_Tommy, le colonel demande à te voir, maintenant. Précisa-t-il.
_C’est qui cet illuminé qui s’est posé avec son hélico ?
_Hey détend toi mec je porte juste le message je sais pas qui c'est moi ce type !
Ils quittèrent la pièce et marchèrent le long d’un couloir où seuls leurs pas étaient audibles sur le sol on ne peut plus propre. Les même couleurs ternes les suivaient partout où que leurs pas les conduiraient et les deux jeunes gens marchaient, les mains dans le dos.
_Excuse moi.
_T’en fait pas, ils savent que tu ne l’as pas exprès, tu as toujours été l’une de nos meilleures recrues, on a jamais eu de problèmes avec toi avant et t’es pas du genre à chercher les ennuis.
_C’est sympa, mais tu dois malheureusement être l’un des seuls à le penser, tu as vu comment ils me regardaient tous !
_Ils ne sont pas habitués à faire face à ce genre de situations c’est tout, laisse leur du temps.
_Toi ça ne te gênes pas que je sois, différent. Dit-il difficilement.
_Ce que tu es capable ou pas de faire ne change rien pour moi, d’un certain point de vue on est tous un peu particulier, toi ça à l’air de te perturber.
_Je me pose des questions, pourquoi est-ce que je suis comme ça ? comment ça se fait que je sois capable de faire toutes ces choses ?
_On ne peut pas trouver d’explications rationnelles à tout ce qui nous entoure.
_Le colonel ne pense pas comme toi, pour lui tout doit être ordonner, chaque chose doit être à sa place et tout élément étrange ou inexplicable devient alors une menace.
_Détends-toi, montres-toi à la hauteur et réfléchi bien à ce que tu vas lui dire, ne laisse pas tes craintes ou tes doutes prendre le dessus, fait lui penser que tu maîtrises la situation.
_Mais je ne contrôle rien ! tu l’as vu ! tout le monde l’a vu ! s’énerva-t-il.
Ils étaient à présent devant le bureau du colonel et Michael prit Tom par les épaules et le regarda dans les yeux.
_N’oublis pas ce que je viens de te dire d’accord ?
Tom regarda à droite, puis à gauche et acquiesça enfin à son ami qui lui rendit son signe de tête et s’éloigna dans un autre couloir.

Le jeune homme arrangea sa chemise kaki et s’assura que le reste de sa tenue était impeccable avant de frapper.
Il entendit la voix la voix de son supérieur l’inviter à entrer en ayant prononcé son nom n’attendant sûrement aucune autre visite.
Il ouvrit alors la porte, jeta un rapide coup d’œil dans la pièce dans laquelle il avait déjà eu l’occasion de venir à plusieurs reprises. Il referma derrière lui et resta là, tournés vers les deux hommes, les mains toujours dans le dos et salua son colonel d’un signe de tête.
L’homme en question était vêtu d’un costume militaire bien décoré, était grand, les cheveux blonds, rasés et à moitié cachés sous la casquette assortie à la veste et au pantalon. Il était aussi droit et impeccable que tout le reste dans ce camp caractérisé par l’ordre et la discipline.
_Tom, je te présente Mr Luthor, il vient spécialement du Kansas pour te rencontrer, il a également une proposition à te faire.
L’invité se présenta devant Tom qui perçut immédiatement dans les yeux de cet individu une lueur de grand intérêt pour lui comme s’il était un objet très précieux longtemps convoité et tendit une main que le jeune homme serra sans grand enthousiasme, profitant de cette approche pour le cerner et tenter de lire en lui et compris à ce moment qu’il n’avait pas à faire à un homme faible.
_J’ai entendu dire que tu possédais des capacités disons, particulières, ce qu’on dit est-il vrai ?
Tom ne s’était pas attendu à une attitude si directe et ne savait quoi répondre, pourquoi cet intérêt pour ce qu’il était capable de faire ?
_ça dépend, que dit-on à mon sujet ?
_Tu aurais, mis en danger plusieurs de tes camarades en mettant le feu à votre salle de tirs.
_C’était un accident, je l’ai éteint ce feu.
_Et tu t’en est sorti sans une seule égratignure ou brûlure, stupéfiant non ?
_Soyez aussi direct que votre première question s’il vous plait.
_Jamais tu ne t’es posée la question de savoir pourquoi tu es capable de courir deux fois plus vite et deux fois plus longtemps que les autres soldats sans pour autant être éreinté, ou alors le fait que tu sois capable de soulever des masses importantes, ou de sortir indemne de n’importe quelle mission ou situation périlleuse ?
_Je suis plus résistant que les autres.
_C’est une évidence.
_Que voulez-vous ?
_Cet, incident comme tu appels ça, est arrivé ni plus ni moins parce que tu continues à te développer et tu ne maîtrises plus tes capacités, je peux t’aider à te contrôler.
_Comment ? demanda-t-il intrigué par cet homme qui savait être persuasif.
_Je fais des recherches sur tout ce qui concerne les événements inexplicables ainsi que sur leur origine et des résultats très concluant sont obtenus et je suis certain que cela pourrait t’être bénéfique.
_Vous voulez vous servir de moi comme un rat de laboratoire rien de plus !
_Tom ! s’écria le colonel. Mr Luthor est ici pour te venir en aide, sois plus respectueux envers lui, il a fait un long voyage juste pour te voir.
_Je n’ai pas besoin d’aide, je peux me débrouiller, j’ai le con…
_Le contrôle de la situation ? le coupa Lex. Je ne crois pas, pour ta propre sécurité et celle du camp il serait sage que tu me laisses te venir en aide Tom.
_Qu’est-ce que ça veut dire, colonel ? pourquoi parle-t-il comme si la décision était déjà prise ?
_Tom, ce qui s’est passé hier est peut-être un accident soit, mais regarde les choses en face, des choses inexplicables arrivent très souvent et je dis pas cela pour remettre en cause l’excellent soldat que tu es devenu durant toutes ces années parce que tu possèdes en effet certaines facilités mais tant que tu ne seras pas en mesure de te contrôler totalement je ne peux pas prendre le risque de te garder, que se passerait-il si tu perdais le contrôle en plein milieu d’une mission, les conséquences seraient graves. Une grande opportunité s’offre à toi, tu dois la saisir.
_Vous prenez les décisions à ma place c’est injuste, je devrais pouvoir choisir ce que je veux, ma place est ici et pas ailleurs à croupir dans un labo alors que je suis fait pour être sur le terrain.
_Tom, rassembles tes affaires, tu as dix minutes, quand tu seras en mesure de te contrôler tu seras à nouveau le bienvenu ici.
Il voulait exploser, hurler, mais il ne devait pas, cette rage avait causé l’incendie hier. Il courut à travers le couloir et balança tout ce qui pouvait lui être précieux ainsi que ses vêtements et jeta un coup d’œil aux alentours pour s’assurer que personne ne le verrait et boucla ses affaires en seulement quelques secondes et écrit une lettre d’adieux à Michael qui était devenu comme un frère pour lui. Il ne voulait le voir avant son départ, il savait que c’était bel et bien un adieux, il sentait au fond de lui qu’il ne reviendrait jamais ici. Il ignorait ce qui l’attendait au delà des frontières de ce camp, presque unique endroit qu’il avait connu, sa famille en sommes.
Il plia la lettre, la glissa dans une enveloppe, la posa sur l’oreiller de son ami et quitta la chambre, son baluchon sur l’épaule, ne se retournant pas une dernière fois, marchant droit devant lui, ne pensant à rien.
Il se souvenait juste avoir marché aux côté de ce Mr Luthor et être monté dans l’hélicoptère, l’éloignant à tout jamais de la vie qui s’était au tout début offerte à lui et qu’il avait adopté, croyant avoir trouvé sa voie.

Il s’arrêta, il n’en pouvait plus il tremblait plus que jamais, cela venait de cette roche étrange sur laquelle on lui avait demandé de travailler, jamais dans sa vie il ne s’était senti si mal et pourtant il s’était déjà retrouvé dans des situations dans lesquelles il aurait dû souffrir bien plus que maintenant.
Il se maintenait difficilement avec ses mains sur le rebord de la table de travail, essayant de calmer pour ne pas s’écrouler. Il n’entendit pas quelqu’un entrer et se diriger vers lui.
_Si tu ne te sens pas bien des médecins sont à ta disposition je ne t’apprend rien.
_Je sais ce que j’ai ! dit-il en se redressant, les yeux rouges, le visage trempé, défiant cet homme qu’il avait appris à haïr pendant quatre ans.
_Je t’écoute.
_C’est votre saloperie de cailloux vert qui me fais cet effet mais si vous voulez m’achever je connais un meilleur moyen Luthor. Ça fait des mois que vous me faite travailler dessus, je ne suis pas votre seul larbin qui peut le faire.
_Je ne suis pas de cet avis, déjà deux hommes au cours des deux dernières années sont mortes à cause de ces roches, je voudrais comprendre pourquoi, et n’oublie pas que grâce à toi on a découvert de nombreuses utilités pour cette roche.
_Donnez moi autre chose à faire, je ne vous sert plus à rien pour ça.
_Finis ce que je t’ai demandé et repose toi. Dit Lex en se retournant prêt à partir.
_Pourquoi ? vous allez encore me faire passer une série de test et m’étudier à la loupe ?
_Va te reposer. Répondit-il sans se retourner et quitta le laboratoire laissant Tom dans son malaise.

*****

Après la visite plutôt inattendue de Lex, Clark avait passé une mauvaise soirée mais avait fait en sorte que personne ne s'en rende compte.
C'était sans compter sur Lois qui n'avait pas cessé de lui donner des coups de pieds, de coudes, lui faisant comprendre qu'il n'était pas à un enterrement et s'amusait même à lisser deux de ses doigts sur son visage pour lui dire qu'un sourire n'était pas payant sauf que ce soir, le jeune homme n'était vraiment pas d'humeur et au lieu de répondre à la brune, il se contentait de reprendre le fil de la conversation, ne quittant pas Colleen des yeux. C'était impressionnant de voir à quel point cette fille pouvait être timide, c'était simple, chaque fois que quelqu'un s'adressait à elle pour en savoir un peu plus sur elle et apprendre à mieux la connaître, elle rougissait jusqu'aux oreilles et avait le réflexe à ce moment de remettre maladroitement une mèche de cheveux derrière son oreille, chose qu'il trouvait terriblement mignon.
Ils étaient restés tard au coin du feu, les parents enlacés dans un fauteuil, Clark dans le canapé avec, à ses côtés, une Colleen enroulée dans une épaisse couverture à l'image des Kent, verte à rayures rouges, assortie à la nappe et aux rideaux et enfin Lois, assise en tailleur, par terre, une tasse de café dans les mains.
Clark avait la sensation que Colleen n'était pas quelqu'un qui aimait particulièrement parler d'elle et restait très discrète sur sa vie, elle en parlait quand une question lui était posée mais il sentait malgré tout qu'elle ne disait que le strict minimum sans aller en profondeur peut-être au risque de dévoiler des choses qu'elle préférait gardées secrètes.
Et pourtant, cela ne l'empêchait pas de poser en retour un tas de question et participait activement à toutes les conversations et avec tous les voyages qu'elle avait l'occasion de faire, elle avait forcément beaucoup à dire.
Après ces courts moments passés en sa compagnie, le jeune alien pouvait juger Colleen comme étant une personne d'une grande timidité et sans doute d'une extrême douceur, de sociable et ouverte à certains points de vues.
Aux alentours de 3h du matin, tous montèrent se coucher, sauf Clark qui cherchait désespérément un couvert à laver, des déchets à jeter, mais après le passage de super maman, aucune chance. Il tourna alors en rond dans son salon pendant un long moment, bien content d'être un peu seul, mais pour une courte durée.
_Tu nous fais une crise d'insomnie Smallville?
Clark se retourna massivement vers son bourreau, sans la moindre expression sur le visage.
_Wouah ! Tu sais que tu as trois mois de retard pour halloween?
Il resta là, indifférent, à la regarder et Lois compris à cet instant que quelque chose clochait.
_D'accord ! Laisse moi deviner. Est-ce que ce ne serait pas notre déficient du système capillaire local qui t'a mis dans cet état?
_Il a vu Colleen.
_Entre nous, il aurait forcément fini par la croiser dans une si petite ville et alors? Qu'est-ce que ça peut faire?
_Je le connais, il a déjà commencé à soulever des questions et à trouver les réponses qui l’arrangeaient et ça tiendrait du miracle s'il s'en contentait.
_Et tu as peur qu'il fasse quoi? Qu'il fasse de malheureuses recherches pour occuper son temps libre?
_Oui, en plus du fait qu'il pense que Colleen n'est pas Colleen.
_Les gens qui nagent dans le fric, on dit qu'ils sont excentrique c'est ça? Franchement Clark, laisse le dans les noirs ténèbres de ses délires obsessionnels une bonne fois pour toute et va te coucher, c'est un conseil, les nuits blanches tu t'en accommodes vite et dans la journée tu te retrouves dans un constant état larvesque, j'en ai fait l'expérience crois-moi.
Clark laissa ensuite la jeune femme monter se coucher et se mit dans le canapé, sachant pourtant qu'il ne pourrait pas trouver le sommeil.

*****

_Je n'étais pas sûr de te voir débarquer aujourd'hui. Dit Pete en ouvrant sa porte à son meilleur ami.
_On a quelque chose d'important à faire et ça fait des semaines que tu m'en parles je me voyais mal te lâcher et te débrouiller tout seul, tu pourrais te casser dos !
_Ouai c'est ça marre toi ! En attendant c'est toi qui vas en baver, ils sont costauds cette année.
_Mais c'est dans mes cordes. Bon, tu veux qu'on reste sur ton perron à se geler où on y va?
_Hé mec c'est quand tu veux, je t'attend depuis tout à l'heure ! Répondit-il en fermant la porte, gants en mains et écharpe autour du cou. Au fait, tu te mettrais en tee-shirt ça te ferais ni chaud ni froid?
_Je me contente de suivre la mode de vous autres, médiocres humains et êtres inférieurs. Répondit Clark en ricanant. Mais oui, je ne ressens ni la chaleur ni le froid.

Tous deux savaient que s'ils engageaient un sujet d'une extrême banalité c'était pour éviter le sujet qui viendrait faire débat et qui risquerait de venir mettre la tension dans cette fraîche matinée.
Pete se sentait mal à l'aise par rapport à son comportement un peu brusque de la veille mais ne voulait pas remettre ça sur le tapis trop vite et savait que Clark n'en parlait pas non plus par simple respect pour lui qui ne voulait pas spécialement en parler mais tôt ou tard, cette conversation serait inévitable.
Les deux amis se rapprochaient de la forêt Smallvillienne et la neige recommençait à tomber alors que leurs pieds s'enfonçaient déjà dans l'épaisse couche qui recouvrait le sol depuis plusieurs jours.
_Au fait tu as des nouvelles de ta mère? Demanda Clark.
_Elle travaille beaucoup, elle aurait voulu que je la rejoigne mais elle a compris quand je lui expliqué que c'était important que je passe les fêtes avec toi et Lois, j'irais la voir plus tard.
_Au fait ce noël, on le fête chez toi ou chez moi?
_Mon père n'est pas emballé et je n'ai pas voulu le déranger avec ça, pourtant je pensais que c'était ok mais. . .
_Et mes parents organisent aussi quelque chose à la ferme mais il nous reste. . .
_Cours toujours il est hors de question que je passe les fêtes dans cette baraque, c'est même pas sûr que je puisse y remettre les pieds un jour.
_Si tu as une meilleure idée?
_Celui là il est pas mal, je l'avais déjà repéré l'autre jour, j'avais peur qu'il soit parti mais apparemment on est les premiers. Dit-il en s'arrêtant devant un gros sapin recouvert de neige.
_Je suis payé combien déjà pour ça?
_Les résultats du dernier devoir de maths plus un café de retour chez moi.
Clark se frotta les mains et s'avança pour être face à son adversaire qui était facilement trois fois plus grand que lui.
_Si tu m'avais dit que c'était pour le planter dans ton jardin j'aurais compris mais là je vois pas où tu vas le mettre.
_Parfois je me demande si c'est vraiment toi qui viens regarder le match de foot tous les mercredi à la maison.
Pete observa son ami déraciner le tronc de l'arbre, le soulever et le poser à terre.
_Merci !
_Je t'en pris, tu veux la moitié, les trois quart ou je le ramène entier?

*****

De retour chez le jeune homme, Clark se servi une tasse du nectar noir qu'il avait bien mérité et s'assirent autour de la salle à manger après que Clark eu enlevé toute la neige qui collait sur les épines du conifère et l'eu installé dans le salon, près des escaliers.

_Comment elle s'appelle? Commença Pete.
Clark fut très étonné que se soit lui qui entame le sujet, il avait plutôt pensé que ça aurait été à lui de le faire mais fut touché.
_Colleen, Colleen Farell.
_Et, comment elle est, enfin je veux dire, elle est sympa? Hésita-t-il.
_Ouai, enfin, d'après ce que j'ai pu en juger.
_Et Lois, elle gère ça comment?
_Comment veux-tu que je le sache? Elle n'est pas du genre à faire un grand déballage de ses sentiments, elle garde ça pour elle et nous montre que ça va, et pour l'instant, elle nous laisse voir qu'elle semble l'apprécier.
_Tu diras à, Colleen, que ce n'était pas tourné contre elle mais, c'est pas évident, c'est de loin la chose à laquelle je m'attendais le moins tu vois !
_Tu le lui diras toi-même.
_Je ne pourrais pas Clark. Dit-il catégoriquement.
_Pourquoi? Demanda Clark, déboussolé.
_Je ne peux pas, c'est pas elle que je vois, c'est pas elle que j'ai vu hier soir, c'était Chloé, tu comprends? Je ne suis pas prêt, je ne suis même pas sûr que je le serais un jour, cette fille ramènerait trop de souvenirs, trop de, trop de tout ! C’est au delà de ce que je peux supporter.
_Je ne te demande pas d'aller la voir tout de suite, je sais qu'il va te falloir du temps mais moi je l'aime bien et puis tu ne vas pas la fuir comme la peste ce serait idiot.
_Toi tu arrives peut-être à gérer, mais ce n'est pas le cas de tout le monde, ce n'est pas mon cas, et qu'est-ce que tu en sais si ce n'est pas aussi le cas de Lois?
_C'est vrai je n'en sais rien, je ne te forcerais à rien si c'est ce que tu crois, je te dis seulement que j'ai envi de passer du temps avec elle, pour apprendre à la connaître, et avoir aussi la preuve qu'elle est bien différente sûrement.
Pete se contenta d'acquiescer, ne sentant pas l'utilité de poursuivre.
_Et pour ta journaliste dans tout ça, tu vas faire quoi?
_Je vais aller la voir, lui poser quelques questions et à partir des réponses qu'elle va me donner, si ça me va, je serais sans doute capable d'accepter ce qu'elle me propose mais je resterais sur mes gardes quoi qu'il arrive, il est hors de question que je me fasse rouler dans la farine encore une fois.

*****


Clark avait donc appelé cette femme, Alix Harrison et avait demandé à la voir dans un lieu public, il avait d’ailleurs naturellement cité le Talon, il s’y sentait à l’aise et surtout en sécurité, sa mère serait là et pourrait ainsi mettre un visage sur cette femme mais le jeune homme fut plus que surpris qu’elle refuse cet endroit et demanda un endroit plus à l’écart, plus tranquille et avait alors opté pour le centre équestre, et puis c’était l’occasion de monter, chose qu’il n’avait pas fait depuis. . .la mort de Chloé en réalité.

Inutile de faire semblant, il ne vint pas au rendez-vous en voiture mais avait piqué un sprint de chez lui et avait ralenti peu avant d’arriver.
Il attendait à présent dans les écuries et était occupé à atteler un cheval lorsque la jeune femme fit son apparition.
_L’équitation est-elle aussi l’un de vos talents cachés ?
_Pourquoi avoir refusé le Talon ?
Clark resta sur la défensive, ne voulant pas lui laisser l’occasion de le cerner même un peu.
_Trop de monde peut aller et venir dans ce café, et vu la façon dont a tourné notre dernière rencontre j’étais surprise que vous choisissiez un tel lieu où tant d’oreilles pouvaient s’égarer.
_Pourquoi ai-je l’impression que vous n’êtes pas honnête avec moi sur ce point ?
_Vous croyez que je vous cache des choses ?
_Etant donné ce que vous savez sur moi et ce que vous attendez de moi j’aurai cru que nous serions franc l’un envers l’autre, au moins pour ce genre de détail.
Alix resta mystérieusement silencieuse et se mit elle aussi a préparer un cheval mais mit un temps beaucoup plus court que Clark.
_Vous faites de l’équitation couramment ?
_Quand j’étais jeune, je possédais mes propres écuries, je passais d’ailleurs la plupart de mon temps avec mes chevaux quand je n’étais pas à l’école.
_Vos écuries ? ça demande du temps, et . . .
_De l’argent, oui. Coupa-t-elle Clark.
Les deux jeunes gens quittèrent le local, montèrent et commencèrent à trottiner tranquillement.
_Comment avez-vous atterrit dans un journal comme l’Inquisitor si vous vous aviez la possibilité de choisir une toute autre voie ?
_Qu’entendez-vous par là Clark ? Qu’on peut tout obtenir avec l’argent ?
La jeune femme baissa la tête et rire ironique franchit la barrière de ses lèvres et poursuivit.
_En effet ce n’est pas faux mais la roue du destin peut soudainement changer de sens et tourner dans le sens inverse.
_Vous voulez dire que vous n’avez pas eu le choix ?
_Travailler avec des journalistes véreux n’a jamais été ce que je souhaitais, bien que mon rêve était devenir journaliste.
_Votre vie aurait donc basculé du jour au lendemain ? Comment en êtes-vous arrivée là ?
_C’est une longue histoire Clark.

Flash back

Il n’était que 2h du matin et n’était couchée que depuis deux heures mais le devoir l’appelait. elle émergea donc de sous sa couverture et marcha sur plusieurs objets non identifiés avant d’arriver là d’où les petits provenaient. Alix se pencha au-dessus du berceau et prit dans ses bras le petit être miniature qu’il contenait.
_SSShhhuut, tout va bien mon bébé, maman est là. Tu as faim hein ? dit-elle en regardant son petit ange.
La jeune femme prit garde cette fois à éviter tout obstacle sur son passage, peluche, hochet, paquets de couches, serviettes oubliées etc.
C’était un véritable exercice à chaque fois, préparer le biberon tout en tenant fermement l’enfant dans ses bras et en le réconfortant avec des paroles d’une douceur que celle une mère pouvait offrir.
La jeune mère s’installa ensuite dans son canapé et sa petite fille calma enfin ses pleurs et apprécia son repas. Alix observa sa fille et se demanda alors si elles seraient un peu plus heureuses si cette journée tournait en sa faveur. Elle savait qu’elle avait une chance, cela faisait plus d’un mois qu’elle avait envoyé son CV et ils l’avaient appelé hier dans la soirée, elle avait un entretien dans la matinée du lendemain, donc dans exactement 5h et 40 minutes. Une fois le biberon entièrement vidée, les deux complices retournèrent dans la chambre et Alix changea rapidement Claire avant de la remettre dans son berceau et lui chanta une berceuse pour qu’elle s’endorme plus rapidement tout en lui caressant d’un doigt sa si douce et petite joue rose.
Chaque soir lorsqu’elle couchait sa fille elle repensait à cette soirée qu’elle avait, ho combien regrettée pendant des semaines alors qu’aujourd’hui elle bénissait le ciel de lui avoir fait don de ce si précieux trésor qu’elle aimait plus que tout autre chose au monde.
Ses parents n’avaient jamais rien su de l’identité du père et en réalité, elle était la seule à le savoir et le jour où le nom de l’homme qui lui avait fait connaître les vertiges de l’amour et lui avait donné cet enfant sortirait de sa bouche se sera lorsque Claire demandera par elle-même à connaître son père, Alix s’en était fait la promesse, elle ne ferait pas l’erreur d’empêcher sa fille de savoir qui est son père. Elle n’avait volontairement rien dit à personne alors qu’elle ignorait comment aurait pu réagir cet homme qu’elle avait pourtant aimé et qui lui avait donné l’illusion que ses sentiments étaient réciproques et qui l’avait lâchement laissé tomber après cette nuit qu’ils avaient passé ensemble, si magique fut-elle.
Alix se redressa et marcha jusqu’à son lit et se réinstalla confortablement afin de profiter des dernières heures de sommeil qui lui restait.
Trois heures plus tard, le réveil se déclencha, mais il ne fallut pas trois secondes à la jeune femme pour le faire taire.
Elle se tourna dans son lit en bougonnant et passa ses mains sur son visage puis s’étira et bailla bruyamment avant de se redresser dans son lit et son premier réflexe fut de jeter un coup d’œil sur le lit de sa princesse qui n’avait pas encore fait signe de vie. Elle n’en revenait pas, Claire n’était jamais réveillée par ce réveil qui pourtant était très assourdissant mais au fond s’était une bonne chose, elle aurait plus de temps pour ce préparer et ne perdit pas une minute.
Elle déjeuna rapidement en avalant quelques tartines grillées et une tasse de thé se dirigea vers sa salle de bain en prenant soin de laisser la porte de sa chambre ouverte au cas où Claire se mette à pleurer.
Alix prit une bonne douche et sortit ensuite toute sa garde robe, et opta pour un jean foncé et une chemise blanche et retourna dans la salle de bain pour affiner sa toilette, un léger maquillage, quelques gouttes de parfum et le tour était joué.
La journée commençait plutôt bien, elle avait encore une heure devant elle et la passerait à s’occuper de Claire qu’elle fut d’ailleurs contrainte de réveiller. Elle prit le temps de lui préparer plus qu’un simple biberon et la mit dans son parc le temps de tout préparer et pour faire patienter sa fille, elle chantait encore et se tortillait quand la chanson le nécessitait, ne prenant pas la peine de se retourner sachant que sa fille le regardait à en juger par les rires.
Quand elle eu finit, Claire fut assise sur les genoux de sa mère et commençait à lui donner un petit pot aux fruits que le petite semblait beaucoup apprécier mais pas autant que le lait qui suivait.
Quelques minutes plus tard, quelqu’un frappa à la porte et Alix regarda l’heure, et ne put que constater à quelle point le temps filait lorsqu’elle était avec sa fille et ouvrit à la baby-sitter.
_Bonjour Sasha. Comment vas-tu ?
_ça va merci, et toi ? tu as l’air un peu fatiguée.
_Non, ça va, la petite m’a réveillée cette nuit mais je ne dois pas être fatiguée, dit-elle en mettant son manteau.
_Bonne chance en tout cas !
_Merci, au fait je lui ai donné à manger.
_D’accord je la changerai et je m’occuperai bien d’elle.
_Je le sais, merci d’être venue si tôt.
Alix quitta donc son petit appartement et ne prit pas la peine de prendre sa voiture, surtout à l’heure de pointe, ce qui n’était pas dans ses habitudes étant donné que normalement elle travaillait à partir de 14h et marcha donc jusqu’à son rêve, le Daily Planet.
Elle profita au maximum de chaque pas qu’elle faisait dans ce bâtiment et prit l’ascenseur. tous ces gestes très simples, elle s’imaginait très bien les refaisant chaque jour et enviait chaque personne allant et venant dans le journal.
Elle s’arrêta au dernier étage et demanda à une jeune femme un peu plus vieille qu’elle de la conduire à la direction.
_Bonjour Mademoiselle Harrison.
Un homme de plus d’une cinquantaine d’année s’approcha d’elle et lui serra la main et lui fit signe de s’asseoir. Cet homme, Alix savait très bien qui il était, il apparaissait souvent dans le journal et avait été un journaliste de renommée avant de devenir le rédacteur en chef de ce journal.
_Bonjour Mr White.
_J’ai relu votre CV plusieurs fois mademoiselle sachez le.
_Et, qu’en avez-vous pensé ?
_Je l’ai trouvé excellent, je vois que vous êtes une personne motivée qui a des antécédents journalistiques.
_Mais ? parce que je suis sûre qu’il y a un mais, est-ce que ça pose un problème que j’ai une fille ?
_ça n’a rien à voir Mademoiselle, j’aurai été ravi de vous prendre avec nous vous avez du talent, je l’ai vu en lisant les articles que vous avez déjà écrit pendant vos années de lycée.
_Je ne comprend pas, où est le problème dans ce cas ?
_Et bien nous avons reçu un appel il y a deux jours qui confirmait que vous étiez prise pour l’Inquisitor.
_Pardon ? mais c’est impossible, de qui venait cet appel ?
_Je ne suis autorisé à vous le dire, je suis désolée et je le suis aussi qu’un autre journal vous ai trouvé avant nous.
Alix était vraiment énervée, cette journée avait pourtant si bien démarrer, elle savait qui avait appelé et aujourd’hui plus que jamais elle regrettait d’avoir accepté sa proposition dans un moment difficile, encore une fois il s’était moqué d’elle et ça la dégoûtait, combien de fois cet homme allait-il encore se moquer d’elle ?
Alix sortit son portable de sa poche une fois au pied de cet immeuble si imposant et composa un numéro.
_ « Lex Luthor »
_Espèce d’ordure c’est toi qui a téléphoné au Planet pour leur dire que j’étais déjà prise ailleurs.
_ « Tu pourrais commencé par me dire bonjour ça ne te tuerait pas »
_J’ai peur que si, pourquoi tu as fais ça ? demanda-t-elle, énervée.
_ « Tu me remercieras crois-moi, ce que je t’offre c’est un salaire que tu n’aurais jamais eu au bout de trois ans au Planet. »
_J’en ai rien à faire de ton putain d’argent avec lequel tu penses pouvoir régler tous les problèmes c’est mon rêve que tu viens de foutre en l’air et je te jure qu’un jour tu le regretteras.

Ça faisait maintenant plus d’une heure qu’ils trottinaient et ni l’un ni l’autre n’avait encore rompu le silence mais Clark en avait assez de perdre son temps, il avait demandé à la voir dans un but bien précis.
_Mlle Harrison qu’attendez-vous de moi exactement ?
_Appelez moi Alix, je vous appelle bien Clark et puis, je n’ai que 4 ans de plus que vous.
_Vous paraissez être plus jeune que ça.
_Merci. J’ai juste besoin de votre aide rien de plus.
_Mais ça insinue quoi ? Que vous voulez que je me serve de mes « talents » comme vous dites ou que je vous donne juste des informations sur Lex ?
_Les deux en réalités, je sais que son niveau de sécurité à prit des dimensions énormes mais ça, c’est dû à la paranoïa.
Clark ne put retenir un rire franc mais retrouva vite son sérieux.
_Est-ce qu’au moins vous avez des éléments solides contre lui ?
_Rien qui ne le soit suffisamment malheureusement et c’est pour ça que je suis ici.
_Et sans moi comment auriez-vous fais ?
_Autrement, sauf qu’avec vous j’ai la possibilité d’agir différemment et de me mettre moins en danger.
_Vous travaillez pour l’Inquisitor comment voulez que je vous crois quand vous me dîtes que vous garderez mon secret ?
_Je ne me sens pas dans la peau d’une journaliste de l’Inquisitor, vous savez si les choses avaient été différentes je serai au Planet et ça aurait sans doute fait la différence pour vous je me trompe ?
Clark ne su quoi répondre sur le coup et était en pleine réflexion, il ne savait vraiment pas quoi décider et en même temps il se rappelait de ce que lui avait dit Pete mais il écoutait aussi son propre instinct mais n’arrivait pas à cerner cette femme qui n’avait certes pas le profil d’un serpent mais il savait mieux que personne que les apparences étaient parfois trompeuses.
_Vous voulez qu’on fasse équipe, qu’on ai un minimum de confiance l’un pour l’autre d’accord, mais je veux savoir pourquoi vous voulez couler Lex, à vous de voir ce qui est le plus important maintenant. Imposa-t-il.
_Il a brisé mon rêve, j’avais enfin une chance de changer à nouveau ma vie, j’avais une place au Planet et c’est à cause de lui que je me retrouve dans ce journal minable. Avoua-t-elle.
Clark la regarda dans les yeux quelques instants et vit qu’elle ne mentait pas mais il était clair qu’elle ne disait pas tout mais cette partie de la vérité lui suffirait pour le moment.
_Très bien, marché conclut, je vous aiderai, mais je tiens à ce que vous soyez honnête avec moi, sinon ça ne servira à rien.
_Merci Clark, ça compte beaucoup pour moi, et je ferai les efforts qu’il faudra.

*****

Il n’avait finalement pas vu le temps passé et avait passé deux heures avec cette jeune femme dont il n’avait pas apprit grand chose finalement mais espérait que ça viendrait au fil de leur enquête, ce mot lui rappelait étrangement toutes celles qu’il avait pu mener avec la petite blonde et sourit à l’évocation de tant de souvenirs heureux et à ce moment, il vit descendre Colleen, accompagnée de Shelby.
_Ils m’ont tous laissé, et en plus mon super chauffeur ne daignait pas rentrer alors j’en ai profité pour faire plus amples connaissance avec lui tu vois. Dit-elle en regardant le chien.
_Si ça peut faire des vacances à Lois ! Tu veux que je te ramène ?
_Oui je veux bien, j’ai encore pas mal de choses à faire et ensuite j’irais sans doute faire connaissance avec cette petite ville.
_Tu veux que je vienne avec toi ?
_Et bien, en fait, quelqu’un d’autre c’est déjà proposé pour le faire, mais c’était sympa de proposer.
_Je vois que tu es devenue populaire en un rien de temps, et qui va te servir de guide alors ?
_Lex Luthor, il a téléphoné à la ferme ce matin et quand Lois à répondu j’ai bien cru qu’un astéroïde menaçait de s’écraser sur la maison et j’ai bien vu hier soir comment tu le regardais, je sais que se ne sont pas mes affaires mais qu’est-ce qu’il a fait pour que vous soyez si nombreux à le détester ?
_Méfies-toi de lui ou au mieux évites-le, c’est sans doute le meilleur conseil que je puisse te donner.
_ça ne répond pas à ma question Clark !
_Il est responsable de la mort de Chloé.
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:24

CHAPITRE 3 : querelles d’autres temps

Une semaine s’était écoulée depuis l’arrivée de Colleen à Smallville et si quelqu’un lui avait un jour dit qu’elle s’adapterait et se plairait à vivre perdue en pleine campagne alors elle l’aurait probablement prit pour un imbécile ou un fou et pourtant…
Mais les vaches ou les champs de maïs étaient loin d’être la raison du nouvel enthousiasme qui l’animait depuis quelques jours.
Elle avait connu de légers problèmes, d’une part de transport le temps qu’elle puisse avoir une voiture et ensuite d’aménagements, ses valises n’étant pas arrivées à bon port et avait dû patienter encore deux jours pour enfin se constituer un chez soi dans le petit appartement au-dessus du Talon. Elle avait été bien surprise par la gentillesse dont les Kent au complet et Lois avaient fait preuve et souvent elle se sentait encore mal à l’aise au milieu de tout ces gens. Mais sa relation avec eux avait bel et bien connue de grandes améliorations et il lui arrivait même parfois de rechercher leur présence le soir pour les retrouver autour d’un feu dans la maison la plus conviviale qu’elle eu connu. Seulement, elle ne s’habituait toujours pas au fait qu’on entrait chez eux comme dans un moulin à toute heure du jour ou de la nuit et pourtant Lois lui avait rétorqué que c’était tout à fait normal et qu’elle finirait par s’y faire à la longue.
Pour elle, cette sympathique famille était sans conteste le modèle de la famille parfaite. Seulement il arrivait fréquemment qu’elle se sente vraiment à part de ce monde parfait, elle ne se sentait pas à sa place, elle, la jeune fille indépendante et sans attaches qui ne tenait pas en place et bien qu’à aucun moment on ne lui ait reproché quoi que ce soit le malaise venait bien d’elle. C’était un sentiment qui était constamment présent en elle, où qu’elle aille, quoi qu’elle fasse ça avait été toujours présent en elle aussi loin qu’elle se souvienne. Pourtant, une exception était apparue, six jours auparavant et il lui arrivait encore de rire de ce qu’elle avait pensé la première fois lorsqu’elle l’avait aperçu sortir du Talon dans son impeccable costume plus cher que le loyer qu’elle payait.
Et depuis une semaine, Colleen ne restait pas une journée sans prendre de ses nouvelles ou mieux, passer tout simplement du temps avec lui car s’était bien simple, Lex Luthor, l’homme dont on ne lui avait sorti que des horreurs que ce soit de la part de Lois ou de Clark était pourtant la personne dont elle se sentait le plus proche aujourd’hui et surtout celui avec qui elle se sentait vraiment bien sans ressentir aucune gène.


Une semaine plus tôt…

Le pick up de Clark se gara à côté de la porshe du milliardaire mais cela n’empêchait pas le jeune homme d’ignorer royalement la présence de Lex et entra sans un regard, souhaitant juste une bonne journée à Colleen avec une pointe d’énervement dans la voix.
Lex ne pu réprimer un sourire lorsqu’elle se rapprocha de lui et les deux jeunes gens firent sans doute la chose la plus stupide qu’ils pouvaient faire, se regarder dans le blanc des yeux, sourire aux lèvres, pendant plusieurs secondes.
Au moins, toute gène était effacé et Lex réussit après maints efforts à se reprendre.
_Clark n’a pas tenté de vous dissuader de me suivre ?
_Mr Luthor, nous nous connaissons depuis moins d’une heure si nous prenons en compte notre rapide rencontre d’hier alors je vais être franche. La raison de vos différends avec Clark ne me regarde pas, ce qui s’est passé avant, pour moi c’est inexistant, nous ne nous connaissions pas. Donc maintenant que les choses sont à peu près claires, par quoi on commence ?



Générique


Aujourd’hui Lex était censé l’appeler pour lui dire s’ils pourraient se voir et cette perspective réjouissait beaucoup la blondinette. Il lui avait fait visité ce patelin comme personne et pensait même qu’elle n’apprécierait pas autant cette ville maintenant si c’était quelqu’un d’autre qui lui avait servit de guide.
Elle jeta un rapide coup d’œil à sa montre qui affichait 9h20 pétantes, une heure qu’elle jugeait de bien matinale pour que Lex débarque déjà au Talon.
Elle enfila ses bottes beiges et son grand manteau assorti en frissonnant. Elle avait un peu de temps, c’était l’occasion de parler à Madame Kent de ses problèmes de chauffage. Depuis quelques jours, la température avait chuté de quelques degrés et elle avait passé les deux dernières nuits à chercher le meilleur moyen de se réchauffer.
Colleen eu juste le temps d’attraper son téléphone portable qu’elle entendit frapper de l’autre côté de la porte.
_Salut Clark ! Dit-elle toute enjouée en lui ouvrant.
_Salut ! Tu sortais ?
_Je descends prendre un remontant histoire de calmer mes membres complètement engourdis !
_Ha oui, on a dû oublier de te prévenir que la chaudière faisait parfois des siennes.
_Hé bah qu’est-ce que ce serait si c’était fréquent !
_Le principal c’est que ça ne te pompe pas ta bonne humeur !
_Au fait tu venais me voir pour quoi ?
_Je voulais savoir si tu avais prévu quelque chose aujourd’hui, on ne te voit pas souvent dans le coin ces temps-ci.
_Faut croire que Smallville est une ville pleine de surprises.
_Et pour aujourd’hui c’est bon alors ?
_Heu…tu sais, il peut toujours y avoir un imprévu et…
_Nan mais si tu as quelque chose de prévu on pourra toujours se voir à un autre moment. Ça m’étonne juste de voir que tu t’intègres si bien et si vite.
_Je ne sais pas vraiment comment il faut que je prenne ta remarque là.
_Non je dis pas que ce soit une épreuve que de s’installer à la campagne quand on vient de la ville.
_Oui, si Lex y est arrivé je ne vois pas pourquoi n’importe qui ne pourrait pas en faire autant.
_Lex ? C’est avec lui que tu passes tout ton temps ?
_Tu sais c’est très énervant de te voir prononcer son nom avec autant de dégoût, ton opinion tu n’es pas forcé de la faire subir aux autres. Mais enfin tu es qui pour te permettre de casser du sucre dans son dos.
_Mais tu sais bien c’est à cause…
_Non je ne sais pas ! Et je n’ai pas envie de savoir parce que ça ne me regarde pas, ce que Lex aurait soit disant fait ou ce qu’il a pu faire avant comprend bien que ça ne compte pas pour moi, je m’en fou et je n’ai surtout pas envie d’entendre parler de ce soit disant meurtre.
_Tu ne peux pas comprendre ce que je vis depuis ce qui s’est passé !
_Bien sûr que non, mais ça ne m’empêche pas d’avoir de la compassion et de me montrer compréhensive seulement tu peux faire l’effort de comprendre que je n’ai pas du tout envie de me retrouver concernée par cette histoire uniquement parce que je fréquente Lex.
_Ce n’est pas quelqu’un de stable et sur qui on peut compter.
_ça se sera à moi d’en juger. Bon je ne te chasse pas mais j’ai pas l’intention de rester sur le perron toute la matinée.
Clark s’écarta, la laissant passer mais elle s’arrêta avant de descendre pour de bon les escaliers.
_Clark, ça me regarde si j’ai envi d’apprendre à mieux le connaître.
Sur ce, elle trottina nerveusement dans les marches et s’installa rapidement sur un des grands tabourets dispersés tout autour du bar.
A peine eut-elle le temps de se frotter les mains dans l’espoir de trouver un peu de chaleur que Martha arriva tout sourire en face d’elle.
_Bonjour Colleen, bien dormie ?
_Et bien, oui, enfin à peu près. Dit-elle sans oser parler du léger problème.
_Un café ?
_Un thé. Je n’ai jamais pu comprendre tous ces gens qui carburent au café, rien que l’odeur est infecte.
Martha se contenta d’acquiescer, confuse d’avoir pu penser que Colleen aurait, dans certains domaines, les mêmes goûts que Chloé.

Une fois la jeune femme servie et sentant déjà une légère chaleur l’envahir, elle vit Lois traîner à bout de bras un, et bientôt plusieurs cartons depuis l’arrière boutique et s’arrêter devant le grand sapin nu qui seul décorait le café en face de l’escalier.
La brune sortit des boîtes une multitude de guirlandes scintillantes et des boules de toutes les formes et de toutes les couleurs.
_Tu veux de l’aide ? Demanda la blonde en se levant.
_Se serait pas de refus !
Colleen lui sourit, retira son manteau qu’elle fit pendre à la rambarde de l’escalier et entreprit de démêler les quelques dizaines de guirlandes, une grimace s’affichant sur son visage.
_Si c’est à ça que tu penses, c’est moi, qui est rangée les décos l’an dernier, je sais j’ai pas assuré mais à ce moment là j’avais pas vraiment l’esprit à fêter Noël.
_Dis-toi que cette année tu as l’occasion de rectifier le coup !
_Tu vas sans doute me trouver indiscrète mais quand je suis arrivée j’ai entendu le ton monter entre toi et Clark.
_Est-ce que j’ai pêché pour avoir osé prononcer le nom de Lex en sa présence ?
_Ha ! Je vois. Je vais me surprendre moi-même en disant ça mais les Luthor sont devenus un sujet conflictuel depuis la disparition de Chloé, ne soit pas trop dur avec lui, moi aussi je suis loin de les porter dans mon cœur.
_Mais toi tu ne vas crier ta haine sur tout les toits en espérant que tout le monde partage ton point de vu. Rétorqua la petite blonde en faisant passer la guirlande électrique entre les branches.
_A mon avis ça doit lui faire tout drôle que quelqu’un de son entourage puisse défendre Lex, c’était pas arrivé depuis longtemps.
_J’ai pas besoin qu’il joue ce rôle de grand frère trop protecteur qui me dise qui est fréquentable ou pas.
_Désolé de te l’apprendre mais ça fait partie intégrante de la personnalité de notre farm boy, pour en avoir fait les frais. Rajouta-t-elle plus bas.
_C’est bizarre, j’aurais pourtant cru que tu trouverais quelque chose pour le remettre à sa place. Plaisanta-t-elle en lui passant une guirlande aux franges bleues.
_T’inquiète, je ne me suis pas gênée ! Mais rien ne l’atteint, il est aussi dur qu’un roc.
_Tant mieux, quand j’ai des convictions on ne peut pas me les enlever, je peux me montrer résistante moi aussi.

Quelques rigolades plus tard, Colleen était perchée sur une chaise et tentait maladroitement de mettre la touche finale à cet arbre, haut en couleurs et en paillettes.
Lois était partie se chercher un café bien mérité tout en gardant un œil sur Colleen et fronça les sourcils, la voyant se courber et se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre le sommet du sapin, faisant vaciller la chaise.
La brune se précipita et étouffa un cri entre ses mains alors qu’une tierce personne vint réceptionner la blonde dont la chute fut heureusement sans mal.
La jeune femme retrouva rapidement ses esprits et leva les yeux sur son sauveur à qui elle offrit un grand sourire suivit d’un doux baiser sur la joue.
_Voilà ce qui s’appelle lui tomber dans les bras ! Ne pu se retenir de lancer Lois, remarquant Clark, resté dans l’entrebâillement de la porte du Talon, ayant probablement assisté à la scène.
Les deux jeunes gens se séparèrent rapidement, la gêne de l’instant faisant toussoter Colleen qui venait d’apercevoir Clark et son regard noir de rage.
Elle ramassa trois cartons vides restés au sol et se dirigea vers l’arrière boutique, voulant se faire un peu oublier mais s’était sans compter sur Lex qui s’était lui aussi emparer de cartons, la suivant de près.
_Smallville, tu es navrant !
_Qu’est-ce qu’elle peut être naïve ! Ragea Clark en suivant Lois jusqu’à une table.

Lex débarrassa Colleen de ses cartons une fois que celle-ci les eu pliés, ils se retrouvaient maintenant l’un en face de l’autre, de chaque côté de la pièce et un silence s’installa rapidement entre eux pendant lequel le milliardaire ressassa ses premières impressions sur la blonde en face de lui.

Lex avait passé une partie de la nuit à se décider, devait-il faire des recherches sur le passé de cette fille qui, pour lui, ne pouvait être quelqu’un d’autre que Chloé ? Seulement, il n’avait absolument rien fait. Il n’avait pas la concentration nécessaire pour faire des recherches, son esprit était hanté par elle depuis le moment où leurs regards s’étaient croisés sur le bord de la route quelques heures plus tôt.
Il s’était surprit à déambuler dans son manoir pendant un long moment, ce visage obstruant tout le reste. Pourquoi une telle fascination ? Car ce n’était pas une obsession, il sentait la différence. Si ça avait été le cas il aurait déjà payé quelqu’un qui lui aurait ouvert la porte du passé de celle qui se faisait appeler Colleen.
Il fallait qu’il la revoie, pour en avoir le cœur net. S’il s’agissait réellement de Chloé il le saurait, pendant plusieurs mois ils avaient fait équipe et avait prit le temps d’observer la journaliste jusqu’à ses mimiques. Après tout, elle était rentrée dans son monde, un peu trop longtemps à son goût.
Espérer dormir était voué à l’échec et ne voulait même pas prendre le risque de voir ce visage dans ses rêves. Il pensait qu’en la revoyant et qu’une fois qu’il en saurait plus, il reprendrait ses esprits car il détestait ressentir ce genre de sensation.

Lorsqu’il avait appelé chez les Kent, il était tombé sur Lois qui était sans doute la seule à se montrer sincère et qui osait dire qu’elle le détestait. Il l’admirait pour ça d’ailleurs.
Par contre il détesta le sentiment qui l’envahi la minute suivante lorsque la voix de la petite blonde lui était parvenue à l’autre bout du fil. Il était heureux de l’entendre, comme s’il avait attendu cela depuis qu’il l’avait quitté.
Il lui avait proposé un café, afin de faire connaissance de façon plus officielle, c’était ce que son cerveau avait décrété car ensuite, une dure journée de travail l’attendait. Seulement, une autre partie de lui en décida autrement. Il lui proposa de lui servir de guide et de lui faire le tour de la ville, s’autorisant une journée de repos.


_Tu es sûre que ça va ?
_J’étais vraiment en mauvaise posture, j’aurais pu me faire plus mal mais tu es tombé à pic, merci.
_Il n’y a pas de quoi mais, ce n’était pas exactement de ça que je parlais.
_Pourquoi faut-il que tu lises si facilement en moi ?
_Peut-être parce que je peux me vanter d’être la personne qui te connaît le mieux ici.
_Oui et j’ai vraiment passé de très bons moments, j’espère qu’il y en aura d’autres.
_J’étais justement venu te chercher.
_On ne devait pas plutôt s’appeler ? Ce n’est pas grave ! Ça me ferait plaisir de passer la journée avec toi mais, il serait temps que tu ais une discussion avec Clark.
_Il m’évite. Ça fait des semaines que je lui laisse des messages sans qu’il y réponde, à supposer qu’il les ouvre.
_Oui j’ai remarqué à quel point il était borné. Lex ça ne fait qu’une petite semaine que je suis là et j’en ai déjà marre de faire les frais de cette animosité qui règne entre vous deux !
_Qu’est-ce que tu me reproches au juste ?
_Mais rien ! Seulement ce n’est pas à moi d’aller lui parler, je n’ai rien à voir dans vos différends.
_C’est évident mais que voudrais-tu que je lui dise ? Notre amitié est importante pour moi.
_Alors tu préfères te bercer d’illusions en espérant que les choses vont s’arranger ?
_Ce qu’il me demande je ne peux pas le lui donner.
_Dans ce cas soit intransigeant, soit il accepte de remettre les compteurs à zéro soit tu coupes contact avec lui, pour le moment.
_Pourquoi tu me demandes de faire une chose pareille ?
_Ce n’est qu’une suggestion. Tu ne vois pas qu’il jouit carrément de pouvoir te descendre et de te faire passer pour le méchant de l’histoire ? Il me dégoûte quand il est comme ça.
Colleen venait de le ramener durement à la réalité. Tout ce qu’elle disait était vrai, il pensait qu’en laissant les choses se tasser ça irait mieux mais avec Clark mais il ne fallait pas trop rêver.
_ça ne sera pas aussi simple que ce que tu sembles croire.
_Je savais que tu dirais quelque chose dans ce genre là. Crois-moi je sais ce qu’engendre la perte d’un être cher et je comprend aussi que Clark cherche un coupable sur qui rejeter la faute mais t’humilier comme il le fait c’est trop lâche.
_Je ne suis pas prêt à couper les ponts avec lui, notre amitié a vécu trop de choses pour que ça s’arrête subitement. Mais j’irais le voir c’est d’accord, et si ça ne mène à rien, je lui dirais au moins de te laisser tranquille. Il est hors de question que tu fasses plus longtemps les frais de nos différends.
_Tu sais, je crois qu’il ne mérite pas ton amitié, si tant de choses vous rapprochent alors il ne devrait pas douter de toi. Lui dit-elle avant de reporter son regard sur la porte qui venait de s’ouvrir.
_Vous êtes pas tout nu en train de faire des cochonneries ? Je peux entrer ? Demanda Lois.

*****

Après réflexion, Clark admettait qu’il y avait été un peu fort avec Colleen. Elle n’était à Smallville que depuis une petite semaine, elle ne faisait rien d’autre que chercher à développer des contacts et il lui sautait déjà dessus en la jugeant sur les personnes qu’elle choisissait de côtoyer. En plus elle avait entièrement raison sur un point, elle ne connaissait pas Lex avant d’arriver ici, donc elle n’avait aucune raison de le juger sur ce qu’il avait pu faire dans le passé. Il culpabilisait de se montrer si égoïste, comme s’il n’y avait que sa vision des choses qui importait vraiment. Il resserra le frein à main et coupa le moteur de son pic up qu’il venait de garer difficilement dans l’allée à cause de toute cette boue qu’engendrait la neige.
Il commençait tout juste à comprendre qu’il avait passé trop de temps seul à se renfermer sur lui-même et à cogiter tout en s’enfonçant dans l’idée que Lex était responsable de la mort de Chloé. Et tant que la vérité n’éclaterait pas au grand jour il ne saurait retrouver sa tranquillité d’esprit. Noël était dans quelques jours maintenant et il ne se sentait pas vraiment l’âme à faire la fête. Au mieux il ferait bonne figure devant ses parents et Pete qui se donnaient un mal de chien pour le sortir de son trou. Il pouffa bruyamment en sortant du véhicule, un paquet remplis de courses dans les mains en voyant la voiture de sport grise garée près de la grange.
Il ne fallait pas se voiler la face, il sentait jusque là l’influence de Colleen qui avait sûrement poussé Lex à venir le voir.
Il prit néanmoins son temps pour ranger ce qu’il était aller chercher en ville, l’idée d’un face à face ne l’enchantait pas le moins du monde mais là, il était obligé.
Il rejoint Lex qui s’était assis sur une meule de foin, les mains emmitouflées dans des gants en cuir et la gorge cachée dans une écharpe blanche. Clark tenait à conserver ses distances et s’adossa à un poteau en bois, croisant les bras, attendant que lui se mette à parler puisqu’il s’était donné la peine de venir.
_Bonne journée ? Demanda-t-il en se tournant vers lui.
_Je ne sais pas encore, ça dépendra du but de ta visite.
_Le but ! Ricana Lex. Oui c’est vrai pour toi je ne fais jamais rien sans arrière pensée.
_Avoue que je n’ai pas souvent eu l’occasion de voir autre chose.
_Tu sais, parfois je me demande si tu as déjà eu une meilleure opinion de moi, je ne crois pas avoir quelque chose de grave à me reprocher.
_Si tu es encore venu clamer ton innocence par rapport à Chloé tu peux repartir.
_Franchement je n’avais aucune raison de vouloir me débarrasser d’elle et tu le sais très bien.
_Oui pour ça tu t’es bien servi d’elle en lui donnant ta parole que tu la protègerais.
_Je la mettais toujours un peu plus en garde chaque fois qu’elle venait me donner de son plein gré de nouvelles informations.
_Jamais elle n’aurait dû se fourrer dans un tel pétrin.

Flash back

Clark avait beau tambouriner contre la porte, aucune réponse ne venait alors il se décida tout de même à entrer dans le bureau de Lex. Celui-ci était en pleine conversation téléphonique et le jeune milliardaire ne semblait toujours pas l’avoir vu.
_Non je préfère que tu te tiennes tranquille et que tu ne tentes rien pour l’instant.
_ « …………………………………………. »
_Mais non je ne doute pas de toi ne dévie pas le sujet s’il te plais !
_ « ………………………………………… »
_Nous n’avons rien qui le prouve, se serait du suicide que d’aller là bas toute seule alors ne fait pas de folie !
_ « ………………………………………… »
_Si tu insistes autant passe au manoir ce soir et nous en discuterons calmement.
_ « ………………………………………… »
_Oui je préfère. A ce soir. Dit-il en raccrochant.
Il passa une main sur son visage tendu et inquiet et posa son téléphone sur son bureau et se tourna enfin vers Clark.
_C’était Chloé ? Demanda-t-il d’un air suspicieux.
_Oui.
_J’arrive toujours pas à comprendre comment tu as pu la mêlé à tout ça, tu aurais pu m’en parler.
_Ho dans ce cas milles excuses d’avoir préféré te préserver ! Parce que les seules personnes qui ont été au courant de cette affaire sont toutes à la morgue.
_Et pour Chloé ?
_Je ne l’ai jamais impliqué. Elle a commencé à mettre son nez là où il ne fallait pas parce qu’elle avait ses raisons. J’ai donc pensé bon d’intervenir et de la mettre en garde.
_Et pourtant ça ne t’empêche pas de rester en contact avec elle.
_J’aurais pu lui dire n’importe quoi elle n’aurait pas arrêté ses recherches, je l’ai donc mise sous ma protection.
_Et contre ton père tu t’imagines que ça va suffire ?
_Je ne peux qu’espérer !
_Tu as intérêt à tenir ta promesse Lex, je sais de quoi ton père est capable….
_Moi aussi figure toi et je crois pas que tu ais d’ordres à me donner, Chloé est assez grande pour savoir ce qu’elle veut elle me l’a clairement fait comprendre. Là-dessus tu n’as pas ton mot à dire et je te conseille de rester en dehors de ça.
_Je te préviens Lex que s’il lui arrive quoi que ce soit je te tiendrais pour unique responsable. Menaça-t-il en claquant les portes derrière lui.


_Pour ça je suis d’accord avec toi mais tout ce que tu peux ruminer et ressasser ne changera pas le passé et ne te la ramènera pas. Me rendre coupable de sa mort n’arrangera rien Clark, tu t’enfonces tout seul dans une version de la réalité qui n’est pas la bonne. Si tu tiens à le savoir j’ai l’esprit tranquille, parce que j’ai honoré ma parole et malheureusement je ne suis pas visionnaire, je ne pouvais pas prévoir ce qui arriverait.
Clark détourna son regard du milliardaire dont les paroles le forçaient à regarder durement la réalité en face. Dans sa douleur il avait rapidement trouvé un coupable parfait à ses yeux et s’était tellement enfoncé dans l’idée que Lex devrait payer pour ce qu’il avait fait qu’il n’avait pas su faire son deuil comme il l’aurait dû. Il chassa rageusement quelques larmes qui s’étaient mises à couler le long de ses joues et ne vit qu’à cet instant que Lex s’était levé, face à lui.
_Et je peux très bien imaginer que l’arrivée de Colleen doit énormément te peser, même si tu refuses de l’admettre.
_Tu racontes n’importe quoi ! Si seulement elle savait que tu passes autant de temps avec elle dans l’unique but d’en savoir plus sur elle et éventuellement trouver une explication à cette flagrante ressemble !
_Clark tu vas trop loin cette fois ! Monta-t-il le ton. Mais c’est vrai je t’avoue ça m’a traversé l’esprit, et pourtant je ne l’ai pas fait, j’ai de l’estime pour elle et depuis que je t’ai rencontré elle est la seule personne à me prendre pour ce que je suis, dommage que toi tu es perdu cette faculté. Dit-il en se retournant, prêt à partir, déçu d’être venu ici pour avoir tenu une conversation qui n’avait finalement menée à rien.
_Prouve moi que notre amitié à encore de la valeur. Rajouta Clark.
_Je n’ai rien à te prouver Clark, toi par contre prouve moi que tu es capable de passer à autre chose, ressasser le passé finira par te détruire. Répondit Lex sans se retourner avant de quitter la grange pour de bon, laissant ses chaussures s’enfoncer dans l’épaisse couche de neige qui recouvrait le sol boueux.

*****

Dans les niveaux inférieurs de l’usine, Lex s’aperçut qu’il avait une heure de retard sur ses prévisions, il aurait dû être là plus tôt mais non, il avait préféré donner de l’espoir dans une discussion avec Clark qui ne tendait qu’à lui faire comprendre un peu plus que leur amitié de trois ans était pratiquement passée à la trappe. Heureusement que Colleen était là pour le convaincre qu’il n’avait pas tous les torts.
Il poussa une lourde porte en métal et rejoint le médecin spécialiste en pleine étude des derniers tests effectués sur Tom auquels Lex n’avaient pas pu assister à regret.
_Comment a-t-il réagit ? Demanda-t-il, impatient.
_Mieux que nous n’aurions pu l’espérer et je crois même que nous sommes sur le point de faire de nouvelles découvertes. Dit l’homme en abaissant ses lunettes, feuillets en mains.
_Je veux des résultats fiables pas des suppositions. Répondit Lex en prenant le dossier violemment.
_Les résultats parlent d’eux même Monsieur Luthor, il s’y habitue de mieux en mieux mais une fois les tests terminés il sombre dans le coma l’espace de deux minutes et entre ensuite dans une sorte de transe accompagnée de spasmes violents. Cela est dû au manque de cette substance dans son corps, plus il y est exposé et plus il y devient dépendant.
_Il y a donc un risque pour son organisme selon vous ?
_Je le crains.
_Et ses résultats surprenants que vous avez découvert ? Interrogea-t-il en feuilletant les relevés.
_Le liquide extrait aux roches décuple ses capacités.
_Répétez ça ? Demanda-t-il très agréablement surpris et intéressé.
_La force, la puissance et la précision de tous ses, atouts se trouvent décuplé lorsque cette substance est injectée dans son corps.
_Comparez ces résultats aux anciens tests et trouvez une solution pour ce problème de manque. Il ne doit rien lui arriver. Prévint Lex avant de rendre le dossier et de s’en aller comme il était venu.
Il s’engouffra dans un couloir adjacent et pénétra dans une aile reculée de l’usine qui avait été complètement rénovée pour constituer un milieu de vie pour ce que tout le monde aurait pu appeler son cobaye alors que pour Lex, il représentait bien plus que ça. Il ouvrit une autre porte et trouva Tom assis contre le dossier de son lit en pleine lecture.
_Comment tu te sens ? Demanda Lex en refermant la porte, s’asseyant sur le bord du lit.
_Mieux maintenant. Répondit-il froidement sans lever le nez de sa lecture.
_J’aurais voulu être là.
_Moins je vous vois mieux je me porte.
_Dis-moi exactement comment tu te sens maintenant, j’ai su ce qui s’est passé.
_Je vais finir par crever de vos expériences voilà la vérité, et vous avez même pas besoin de le dire, je le sais très bien.
_Un jour tu me seras reconnaissant pour ce que je fais pour toi, tu n’as pas idée des projets rendus possibles grâce à toi.
_Vous me tiendrez au courant le jour où votre promesse prendra effet.
_Je t’ai donné ma parole il me semble. Un jour tu pourras quitter cet endroit, je te le promet, lorsque tu seras prêt, mais ce n’est pas encore le cas. Je met tout en œuvre pour que tu puisses un jour découvrir le monde Tom, et pourtant en quatre ans tu t’évertues à ne montrer qu’une haine profonde envers moi.
_Pauvre Lex. Allez vous en, je vous ai assez vu et assez entendu, vous polluez mon air à trop débiter vos conneries.
Le milliardaire s’exécuta, un sourire sarcastique aux lèvres pour mieux dissimuler sa déception de ne pas avoir eu droit au moindre regard de la part du jeune homme qui souffrait encore d’une toux prononcée. Un jour prochain il le savait, il finirait par gagner un minimum d’estime pour ce jeune homme qu’il s’évertuait à vouloir sauver à tout prix.

*****

Colleen poussa les portes du Talon avec fracas, les laissant se refermer avec le vent et resta là à grelotter, les bras enroulés autour de son corps pendant une minute. La neige s’était remise à tomber avec plus de puissance et le vent s’était levé au moment où elle sortait de chez l’épicier.
La jeune femme se pressa de rejoindre le comptoir où Martha finissait de nettoyer la vaisselle avant que les clients du soir ne commencent à arriver. Elle s’assit sur un tabouret, se débarrassant de son sac à dos plein et de son manteau. Elle ébouriffa ses cheveux et frotta tout son corps frénétiquement avec ses bras, ne pouvant faire cesser ses grelottements.
_ça te ferait plaisir un bon chocolat chaud ? Proposa Martha.
_hmm hmm hmm. Gémit Colleen en secouant la tête de haut en bas.
Martha lui sourit chaleureusement et prépara la boisson. Elle se sentait tellement plus sereine depuis que cette jeune femme était arrivée en ville. En seulement l’espace de quelques jours, une petite routine s’était progressivement installée, elle semblait remonter le moral de son fils qui n’avait jamais été au beau fixe ces six derniers mois et même Lois avait l’air d’avoir l’esprit moins lourd. Colleen faisait déjà partie de leur petit groupe en apportant avec elle fraîcheur et légèreté. De son côté, Martha l’appréciait également pour sa timidité naturelle et son besoin de toujours apporter de l’aide. Elle était pleine de bonne volonté et se demandait d’ailleurs si elle n’était pas pour quelque chose à la visite de Lex à la ferme dans la matinée.
_Merci. Réussit enfin à articuler Colleen en s’emparant de la tasse fumante posée devant elle.
_Tu as passé une bonne journée ? S’intéressa Martha.
_Si on considère que passer son après-midi à redonner forme « humaine » à une maison du porche au grenier, alors oui, ce fut une bonne journée !
_Dis-moi tu ne serais pas par hasard tombée dans un piège de Lois qui par un malin chantage t’aurais enrôlée pour l’aider à nettoyer sa maison ? Douta Martha.
_Heu, si ? Se risqua Colleen en crispant le visage.
_J’en étais sûre ! Jamais Pete ou Clark ne sont tombés dans le panneau et il était évident qu’elle se tourne vers toi !
_Et alors ? S’était ça ou passer la journée à se tourner les pouces sans savoir quoi faire, en plus avec Lois le ménage prend une toute autre forme qui m’était encore totalement inconnue ! Rit Colleen en se ressassant son après-midi dans sa tête.
_Hein hein ! Au fait dis-moi, qu’est-ce que tu as l’intention de faire pour les fêtes ?
_Je dois vous avouer qu’avec mon déménagement ça m’était un peu sortie de la tête.
_Je sais que Pete et Clark ont des projets est-ce que l’un d’eux t’en a parlé ?
_Clark vaguement mais vous savez madame Kent, je ne crois pas que Pete m’accueillerait à bras ouverts.
_Il finira par se faire à ta ressemblance avec Chloé, il est très ouvert d’esprit d’habitude, ne t’en fais pas. Rassura-t-elle en prenant tasses et cuillères propres dans ses mains pour les installés sur chacune des tables.
Colleen savourait lentement sa boisson qui lui brûlait littéralement la gorge et commençait à sentir tous ses muscles douloureux. Une bonne nuit de sommeil ne serait pas un luxe et alors que ses paupières se fermaient d’elles-mêmes, Colleen se remémora sa visite guidée improvisée et particulière en compagnie de Lex.


Lex avait d’abord montré à Colleen l’endroit qu’il était primordial qu’elle situe, à savoir le lycée. La jeune femme n’avait pas spécialement tenue à s’approcher davantage, ne souhaitant pas descendre du véhicule où la température était de quinze degrés supérieur à l’extérieur.
Ils étaient passés à côté de l’hôpital et avaient fait un tour de ville.
Lex n’avait pu que remarquer que c’était Colleen qui posait toutes les questions mais fut encore plus surpris d’y répondre sans hésitation. L’aura que dégageait cette fille était telle qu’il se sentait en totale confiance et par conséquent il s’ouvrait comme jamais auparavant. Cependant, lui n’avait pas l’occasion d’en savoir plus sur elle, alors que c’était au départ le but de cette rencontre dont les objectifs avaient littéralement déviés. Il avait le sentiment qu’elle ne souhaitait pas se confier comme lui le faisait pour le moment, comme si elle tentait de fuir son passé. Ils avaient le temps après tout, il serait patient.
Colleen restait engoncée dans son manteau, le regard tourné vers cet homme qui n’avait décidément rien à voir avec celui que Clark lui avait décrit et était bien déterminée à se faire sa propre idée du personnage.
La jeune femme ne fit même pas attention alors que la voiture s’était immobilisée, elle s’était perdue dans ses pensées, le regard tourné vers l’extérieur, paysage surréaliste, désert blanc qui s’épaississait encore.
Elle ne sortit de ses songes que lorsqu’elle vit une main tendue à côté d’elle, l’incitant à sortir.
Colleen prit cette main tendue et resserra son écharpe de l’autre. Elle s’éloigna rapidement et se dirigea vers un grand panneau totalement recouvert de neige qu’elle déblaya de ses mains gantées.
_Crater Lake ?
_C’est ici que les jeunes aiment se rejoindre.
Ils firent quelques pas et lorsqu’ils s’arrêtèrent, la jeune fille sourit malicieusement à Lex avant de se précipiter sur le ponton. Elle prit garde de ne pas glisser en s’asseyant au bord et posa ses pieds là où l’eau s’était transformée pour devenir aussi dur que du bois, une fine couche de neige recouvrant la glace. Souriante, elle se tourna vers Lex qui était resté debout, son écharpe voletant avec le vent et plongea de nouveau son regard dans le sien, lui renvoyant son sourire. Il la sentait si vraie, si pure et si fragile à la fois que toutes barrières, tous masques s’étaient effondrés, il n’aspirait qu’à lui rendre toutes les sensations qu’elle lui procurait. Il choisit de briser leur échange pour porter son attention sur la raison de leur présence ici. La jeune femme suivit son regard qui atterrit sur les hauteurs qui faisaient le tour du lac qu’on ne devinait que grâce à la présence riche de conifères qui restaient inébranlables sous le poids de la neige.
Lex lui sourit et fit demi tour dans la direction de ces collines. Colleen se résolut à le suivre, se relevant avec difficulté et prenant garde à ne pas glisser le long du ponton.
_Vous m’étonnez vous savez ? Dit-elle en le rejoignant, marchant de nouveau à ses côtés, s’amusant à faire de grands sauts dans la neige comme une enfant.
_Ha oui ? Et pourquoi dont ?
_Hé bien, avouez que la situation est, disons, insolite ! Vous êtes un homme de la ville et pourtant c’est vous qui me faite une visite guidée inattendue de ce petit patelin qui doit compter plus de vaches que d’individus à la place d’un maître en la matière, enfin je suppose.
_ça fait trois ans que je me suis installé ici, j’ai eu le temps de me balader dans chaque recoin de cette ville. Au début j’avoue ça a été une véritable punition de devoir venir vivre ici et en fait je passe plus de temps au manoir qu’à Métropolis.
_Le charme de la campagne ! Rit-elle franchement avec une pointe de moquerie dans la voix. Prions pour que ce charme fasse aussi effet sur moi. Dit-elle sans grand espoir.
_Ho je ne m’en fais pas pour ça. Outre cette fraîche odeur de fleur des champs et de lisier vous verrez que les gens sont beaucoup plus ouverts.
_Il me semble avoir entendu madame Kent me dire les mêmes mots, alors ils doivent être vrais.
Lex s’arrêta au pied de la colline et tendit de nouveau sa main à Colleen qui la prit sans hésiter et il la fit passer un peu devant lui, indiquant quel chemin suivre au début de cette montée.
_Faites attention, ça doit sûrement glisser par endroits. Prévint-il, prenant garde à chaque pas qu’il foulait, s’appuyant contre un arbre lorsque cela s’avérait nécessaire.
_Vous voulez ma mort ou quoi ? Le taquina-t-elle en montant difficilement, craignant de se tourner en ridicule et de tomber sur le sol glacer.
_Ne me faites pas croire que c’est votre baptême d’escalade ? Demanda-t-il du même ton.
_En hiver j’évite et non, désolé de devoir vous faire cette confession mais la seule chose que j’ai l’habitude de grimper se sont les escaliers.
_Dans ce cas je regrette encore moins de vous avoir emmené ici.
Ayant l’habitude de venir ici lorsque l’occasion se présentait, Lex souleva une grosse branche pour ouvrir un passage à Colleen qui évita de peu la neige qui dégringola de la branche.
_Désolé.
Elle ne lui répondit pas et préféra s’amuser à escalader les quelques imposantes roches se trouvant sur leur chemin, se laissant ensuite glisser contre la fine couche de glace qui recouvrait la roche comme sur un toboggan.
_S’il n’est pas recouvert par la neige vous devriez trouver une sorte d’escalier creusé dans le sol juste après le tournant sur votre gauche.
La jeune femme le trouva facilement et leva la tête, curieuse que cet endroit précisément ne soit pas comme ailleurs recouverts d’une couche blanche mais celle-ci était tout simplement retenue par les nombreuses branches des dizaines de sapins envahissant les lieux. Elle s’engouffra dans cette ouverture étroite entourée de sapins où la terre était solide et sèche, donc peu ou pas glissante et fut bientôt rejointe par Lex.
Il reprit sa main en sortant, la laissant s’avancer et découvrir sur quel panorama de rêve donnait ce chemin. Colleen fit quelques pas en avant, s’étonnant d’avoir autant grimpée et profita pleinement de la vue offerte.
_Comme quoi, il n’y a pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour s’en mettre plein la vue.
_Et encore, vous n’avez pas vu ce que ça peut donner au printemps lorsque tous les arbres sont en fleurs. Je ne sais pas si vous pouvez voir mais droit devant vous, on peut apercevoir une grande battisse au milieu des arbres. Montra-t-il du doigt.
_Oui je la vois.
_C’est le manoir.
_Il faudra me montrer, je n’en ais encore jamais vu ni visité.
_Pourquoi ne pas aller boire une boisson chaude pour nous réchauffer une fois que nous serons redescendus ?
_Ha oui, c’est vrai. La descente, quelle poisse ! Mais ce serait avec plaisir.
Ils restèrent au sommet encore quelques minutes, profitant pleinement de cette vision d’un paysage complètement figé où seul le vent glacial donnait un peu de vie à l’ensemble, entraînant parfois la chute de neige bloquée entre les branches de ces majestueux arbres. Elle reviendrait ici, elle se le promit, et changerait aussi toutes les idées reçues qu’elle se faisait de la campagne et de ses habitants, pensa-t-elle en jetant un regard discret à Lex qui semblait lui aussi perdu dans ses songes. Depuis son arrivée, elle allait de surprises en surprises et de découvertes en découvertes et se doutait bien qu’elle n’avait encore rien vu.


Une fois douchée et en chemise de nuit, prête à plonger sous les draps, Colleen s’assit au bord de son lit, les paroles de Martha tournant dans sa tête. Elle attrapa son téléphone portable posé sur son socle sur la table de chevet et composa le numéro du jeune fermier.
_ « Allô ? »
_Clark c’est Colleen. Je te dérange pas ?
_ « Nan nan, je viens de rentrer, j’ai même pas eu le temps de manger je réparais la clôture. »
_D’accord ! Tu te rappelles tu m’avais vaguement parlé de ton projet d’organiser une petite soirée pour Noël ?
_ « Oui mais tu sais, je crois que ça va tomber à l’eau, Lois n’est pas sûre de vouloir venir, elle n’a jamais aimé les fêtes de Noël et puis on a eu beau retourner la question dans tous les sens avec Pete on a trouvé aucun endroit disponible, mes parents font déjà quelque chose à la maison et les parents de Pete ne sont pas d’accord. »
_Ne te creuse pas la tête plus longtemps, moi j’ai trouvé l’endroit parfait pour faire une soirée sympa. Pourquoi on ne la ferait pas au Talon ?

A suivre….






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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:26

Chapitre 4_01 : Pour Noël, je souhaiterais…

Quelle idée de chef s’était dit Colleen en proposant à Clark de préparer une soirée de Noël en petit comité ! Après avoir ouvert la bouche elle devait elle aussi mettre la main à la pâte comme on disait. Dans la forme ce n’était pas l’important travail d’organisation qui lui posait problème. Dans le fond, elle réalisait qu’elle n’avait plus fêté cet événement depuis plusieurs années, pire, elle n’en conservait tout simplement aucun souvenir. Elle grimaça en se contemplant dans le reflet rougeâtre d’une grosse boule en plastique et se remémora sa longue conversation téléphonique avec Clark. Au début, il s’était sentit idiot de ne pas avoir pensé à cet endroit mais presque deux minutes plus tard, un gros problème auquel elle n’avait pas songé s’était présenté. Il fallait obligatoirement l’autorisation du propriétaire de l’immeuble. Et pour ne rien arranger elle avait commis l’erreur de demander de qui il s’agissait. Quoi ? Elle n’était pas sensée deviner que le Talon était la propriété de Lex. Quel ton empli de lassitude avait-elle sentit dans la voix du jeune fermier. Heureusement, son réel besoin de se retrouver sous sa couette lui avait permis d’écourter la conversation. Fière d’elle, Colleen avait exigée qu’il aille de lui-même au manoir. Il était hors de question que tout lui tombe tout cuit dans le bec.
Voilà, elle y avait mis du temps, mais elle était parvenue à installer au dessus du comptoir une tresse faite d’un savant mélange de guirlandes de couleurs où une boule était suspendue à chaque extrémité. Tout sourire, perchée sur sa chaise, elle contempla le travail accompli.
_La prochaine fois, préviens et attend que j’arrive pour que je sois prêt à te réceptionner. Dit une voix dans son dos.
_Se serait loin d’être aussi surprenant de se retrouver dans tes bras. Et puis je crois rarement aux deuxièmes fois et encore moins aux deuxièmes chances. Dit-elle en se retournant, bras croisés sur la poitrine, visage rayonnant.
_Dommage, pourtant, tu vois que j’aurais été là si tu avais chuté.
Colleen descendit de son perchoir et s’avança jusqu’à Lex pour se mettre sur la pointe des pieds et lui faire la bise.
_Je sais qu’il est tard mais je suis quand même tenue de proposer un café au maître des lieux quand il daigne nous honorer de sa présence. Plaisanta-t-elle.
_Non je te remercie, je dois me lever tôt et même un petit café m’empêcherait de dormir. Je passais seulement prendre de tes nouvelles.
_Seulement ? L’intention est pourtant touchante. Rectifia-t-elle en grimpant sur un tabouret.
Lex lui répondit par un sourire et la rejoint en s’accoudant au comptoir.
_C’est bizarre mais il ne m’a pas semblé entendre gronder le tonnerre aujourd’hui. Ou alors…
_Si, Clark est passé, en coup de vent mais il a fait l’effort de venir jusqu’au manoir. Ça m’a au moins permis de voir que je ne suis utile que si je rends service à Clark Kent. Hors je ne lui ais pas fait ce plaisir. Je lui est dis mot pour mot que je n’aurais même pas pris la peine de l’écouter si l’idée n’était pas venue de toi. Nous nous sommes à peine regardés.
_Pourtant, j’espère que vous ferez plus que le strict minimum pour vous supporter d’ici cinq jours.
_Ha oui et qu’y a-t-il dans cinq jours ? Demanda-t-il en se rapprochant encore d’elle.
_En fait, comme tu es la personne que j’apprécie et connais le plus ici, j’aimerais beaucoup que tu viennes. Même si tu ne faisais que passer. Rajouta-t-elle en remarquant le brusque changement d’expression sur son visage.
Lex baissa la tête puis la releva lentement en plongeant son regard dans celui plein d’espoir de Colleen. Il avait espéré pouvoir échapper à une telle proposition. Pourtant il aurait dû s’y préparer, il était la seule personne avec qui elle commençait à tisser des liens, et il pouvait lire dans ses yeux combien ça pouvait être important. Il baissa de nouveau le regard, il ne voulait pas la décevoir, mais comment lui faire comprendre qu’il n’avait plus célébré Noël depuis des années, sa solitude ayant été son unique compagnie. Il était prêt à dire non, mais il ne pouvait pas non plus ignorer cette petite voix à l’intérieur de lui qui lui crier d’y réfléchir à deux fois avant de refuser cette invitation. Jusqu’à aujourd’hui il n’avait pas souvenir que quelqu’un réclame sa présence.

Générique

Comme chaque matin, Colleen descendit les escaliers du premier étage pour aller savourer sa tasse de chocolat chaud. Malgré le cruel manque de chauffage, elle ne se souvenait pas avoir si bien dormit depuis son arrivée en ville. Elle aurait préférée mettre ça sur le compte de l’approche des fêtes, comme tout le monde, mais il était temps qu’elle se rende à l’évidence, c’était la réponse de Lex qui en était la raison, ou plutôt son manque de réponse. Mais c’était ce qui la motivait, trouver le moyen de le convaincre, à moins qu’il n’accepte de lui-même. Elle ne connaissait encore personne ici, à l’exception des Kent, mais dans sa tête, passer un bon Noël ne serait possible qu’avec sa présence, avec qui elle sentait tellement à l’aise.
La jeune fille ouvrit de grands yeux en constatant que son petit déjeuner était déjà servit sur le comptoir et, avec un sourire forcé mais reconnaissant pour les bonnes intentions de Martha, elle s’installa correctement sur le tabouret pour dévorer. En tournant la cuillère dans sa tasse, une question cruciale l’envahit. Que pourrait-elle bien lui offrir à lui qui ne manquait de rien ? La quête d’un cadeau serait d’autant plus difficile qu’il devrait en plus être original. Et les idées étaient loin de fusées dans sa tête, elle ne connaissait quasiment rien de ses goûts, hormis celui pour les manoirs, les costumes de luxe et les voitures de sport. Elle entendait par là qu’elle ignorait encore tout de ses réels goûts, toutes les petites choses qui étaient susceptibles de le toucher, l’émouvoir. Et pour ça elle se voyait mal demander conseil à Clark.
_Tu m’as l’air bien songeuse. L’interrompit Martha en servant le client assit à côté de Colleen.
_Comment choisir le meilleur cadeau ?
_Ho, je vois ! Mais tout dépend de la personne à laquelle il est destiné. Par exemple, pour Clark je sais que chaque année je trouve quelque chose qui lui sera utile pendant l’année. Mais pour Jonathan c’est quelque chose de plus, personnel, qui pourrait le surprendre et pourquoi pas lui remémorer des souvenirs, ce genre de choses.
Colleen haussa la tête, semblant réfléchir à cette possibilité et se replongea dans son breuvage.
_Au fait, je trouve que tu as très bien travaillée hier, tu as même réussit à gommer ce décor trop oriental. Dit-elle dans une grimace.
_De rien. Répondit-elle dans un sourire narquois.
_Bon et pour revenir à ce cadeau, à qui tu le destines ? Je suis un peu curieuse. Admit la mère rouquine.
_Madame Kent, vous connaissez parfaitement la réponse, un simple oui suffit à éclairer votre lanterne.
_C’est bien que tu sois parvenue à convaincre Lex, Clark a essayé les années précédentes, mais sans succès. Avoua-t-elle d’un air désolé en remuant la tête de gauche à droite.
_C’est bien ça le problème, le « oui » significatif n’est pas encore acquis. Avoua-t-elle d’un air boudeur.

A une table voisine, une tierce personne avait levé le nez de son journal à l’appel du prénom du milliardaire, cette information était bien utile à savoir. D’un petit sourire satisfait, la jeune femme redressa son journal et poursuivit sa lecture.

Colleen but de nouveau une gorgée et se plissa des yeux, elle venait d’avoir une idée, et pour la réalisée, le délai allait être court, mais ce n’était pas impossible. La première phase serait de réservée sa soirée, et de ressortir ses vêtements chauds…

*****

Alix appuya sa main contre la porte en bois de l’entrée de la grange et pesta contre l’énorme marre de boue qu’elle n’avait pas vu en entrant. Son pied gauche et le bas de son pantalon étaient trempés, et d’après l’odeur elle pouvait déjà en juger que ce n’était pas que de la boue. Comme si elle pouvait espérer s’en débarrasser de cette manière, elle remua frénétiquement son pied dans le vide et poussa un petit cri. Elle se demandait bien comment faisait le jeune Kent pour vivre dans ce qu’elle appelait plutôt une porcherie. Elle dégagea enfin sa main toute poussiéreuse qu’elle essuya sur sa veste en jean et se remit sur ses deux pieds, une sensation étrange dans le pied gauche. Pour se consoler elle pouvait encore se dire que ça lui porterait chance. C’était tout ce qu’elle pouvait espérer pour les prochains jours en tout cas.
Elle s’avança du bruit de battement régulier qu’elle entendait un peu plus loin, monsieur Kent lui avait assurer que son fils était là à finir ses corvées du matin. Elle contourna deux ou trois boxes vides et trouva Kent junior, bras dénudés dans un vieux jean à balancer à mains nues des énormes ballots de foin d’une extrémité à l’autre de la grange, ce garçon était vraiment surprenant.
_Je suis étonnée que personne d’autre que moi n’ai percé un tel secret à jour jusqu’à aujourd’hui. Surtout, lorsqu’on est aussi pointilleux que toi en matière de discrétion.
Clark sursauta et se tourna en direction de la voix, sans pour autant lâcher ce qu’il avait dans les mains.
_Pris en flagrant délit, je n’ai aucun argument pour assurer ma défense. Avoua-t-il dans une grimace.
_Ils doivent crier souvent tes parents.
_D’habitude je suis plus discret que ça, enfin, je veux dire que personne ne vient assister au spectacles de mes corvées de si bonne heure, tu es bien la première qui me fait cet honneur.
_Et je ne suis pas déçue de ce que je vois, tu sais faire quoi d’autre ?
_Rien que tu ne puisses imaginer. Dit-il en plaisantant.
_Donc, on est définitivement passé au mode tutoiement ?
_Apparemment. S’étonna-t-il, comme s’il ne s’en apercevait réellement que maintenant.
_Mais je t’en pris continue. L’encouragea-t-elle d’un signe de la main en s’asseyant sur un tas de caisses en cas posées négligemment dans un coin. Ne te dérange pas pour moi.
Le jeune fermier reprit aussitôt ses esprits et se remit à sa tâche, jetant des petits regards en biais à la brune de temps à autres. En la voyant balancer ses pieds d’avant en arrière, jouant avec une mèche de ses cheveux dégradés, il crut apercevoir les mimiques d’un reste de petite fille, c’était le genre de geste qui l’attendrissait. C’était sûrement idiot de penser à ça, mais là, tout de suite, il se demandait bien quel âge elle pouvait avoir. Plus âgée que lui c’était certain, mais de combien ?
_Alors heu, tu es venu pour me parler de quoi ? Osa-t-il demander, réalisant qu’il avait tout de même hâte de se débarrasser d’elle et d’aller vaquer à ses autres occupations.
_Tu te rappelles que je t’avais dit que j’aurais sans doute besoin de ton aide pour entrer dans l’usine ?
Clark tourna la tête vers elle avec un regard mauvais et cessa alors toute activité pour l’écouter avec attention.
_Quoi ? Tu croyais que je blaguais, que je me fichais ta tête ? Ou alors tu as peur de trahir celui qui te considère comme ton soit disant ami ? Se douta-t-elle.
_J’en sais rien en fait. Haussa-t-il les épaules. Je pensais pas que ce jour arriverait si vite, où tu me dirais que, tu passerais vraiment à l’action.
_Hinhin. Ouais, désolé de te décevoir mais tu t’imaginais que j’attendrais….
_Qu’il neige ? Termina-t-il sa phrase.
_Pour ta gouverne s’est déjà le cas ! Mais oui je veux des résultats dans les plus brefs délais et là il se trouve que j’ai une occasion en or. Annonça-t-elle en se levant.
_Tu compte faire quoi ? Demanda-t-il peu convaincu.
_Profiter des effets d’allégresse et d’ivresse des fêtes.
_Ce qui veut dire en clair ? Insista-t-il, très intrigué par l’assurance mal avisée, selon lui, de la jeune femme.
_Il sera officiellement absent et à distance de son usine le soir du réveillon, quoi de mieux pour s’infiltrer !
_Et, tu es sûre de toi ?
_ça t’étonne que je sache tant de choses hein ? Je l’ai appris de la bouche de la pauvre naïve qui va lui servir d’amuse gueule. Alors ne t’inquiète pas pour moi !
_Oh mais je ne m’inquiète pas, c’était à simple titre préventif.
_C’est ça ! Dit-elle en se dirigeant vers la sortie. Je te laisse à tes activités de « loisirs », moi j’ai un plan d’infiltration à élaborer.
La tête appuyée contre le manche de sa fourche, Clark fronça les sourcils un instant. Il se demandait si elle savait exactement tous les risques que ça comportait de vouloir s’introduire dans l’usine, savait-elle vraiment ce qu’elle faisait ?

*****

Colleen descendit rapidement de son canapé où elle était tranquillement installée, assise en tailleur à remettre son nez dans ses cours pour la rentrée et alla ouvrir la porte.
_Tu aurais dû m’appeler pour que je vienne t’aider à décorer la salle !
_Bonjour à toi aussi Clark ! Comment tu vas ?
_Oui excuse-moi, bonjour. Rit-il en déposant un bisou sur sa joue.
Elle s’écarta pour le laisser passer et leva immédiatement ses bras en signe de paix.
_Je t’ai prévenu que je ne mettrais pas la main aux fourneaux, du coup j’ai décidé d’aider autrement.
_Ouais mais enfin pour la cuisine je suis sûr que ma mère va nous faire des bons petits plats.
_Prend garde à toi si j’ai des échos disant que tu n’as pas apporté ta contribution. Parce que c’est ton idée à la base de fêter Noël entre amis, alors fait en sorte d’y mettre un peu du tien.
_C’est l’idée de Pete aussi. Se défendit-il.
_Viens voir, en parlant de Pete, en fouillant dans les cartons de Noël j’ai retrouvé une photo, et je me suis dit que ça te ferais plaisir de l’avoir.
Tout en parlant, elle ouvrit le tiroir d’une vieille commode qu’elle s’était décarcassée à remettre en état, même si l’odeur, elle, était impossible à faire disparaître. Elle sortit un cadre en bois clair du deuxième tiroir et le tendit à Clark qui s’éloigna de quelques pas pour se plonger dans ses souvenirs. Colleen, gênée, le laissa faire sans ajouter de commentaires. Elle se gratta la nuque d’un main et attendit patiemment qu’il se délecte de la photographie. Elle entendit le jeune homme renifler et baissa automatiquement la tête, compatissant à son chagrin.
Il serra bien fort le cadre entre ses mains et laissa ses yeux naviguer librement d’un visage à l’autre, d’un sourire à l’autre des trois personnes qui se soutenaient, bras dessus, bras dessous dans une ambiance bonne enfant. Lui était à gauche, la tête penché contre l’épaule de la petite blondinette, une main protectrice autour de la hanche. Chloé, au milieu, souriait et semblait à elle seule donner tout son éclat au cliché avec ses petits cheveux vagabonds qui inondaient son visage. Et à droite, Pete faisait le pitre, la main en l’air, relevant son index et son majeur en V, faisant un clin d’œil au photographe, sa main autour de l’épaule de Chloé. Ils avaient pris cette photo la veille de la rentrée l’année dernière dans son jardin par cette fameuse journée de chaleur exceptionnelle. Il se demandait qui avait eu la brillante idée de cacher cette photo dans les affaires des décorations de Noël.
_Merci. Dit-il en se retournant.
_De rien Clark. Au fait, dit-elle en se passant une main dans les cheveux. Je voulais te prévenir, je serais probablement, même sûrement accompagnée.
_Et je n’ai pas mon avis à donner sur la personne n’est-ce pas ? Parce que c’est Lex. Devina-t-il sans surprise.
Colleen se contenta d’acquiescer, il était inutile de s’étendre plus longtemps sur le sujet, elle n’avait pas envi de risquer de s’embrouiller avec Clark à ce sujet, elle était libre d’inviter qui elle voulait. Elle se détourna de lui un instant pour regarder le message qu’elle venait de recevoir sur son téléphone et sourit à l’intention.
« Suite de la visite des lieux en entrée, récit de nos journées respectives en plat de résistance et une réponse en dessert. Lex ». Elle sourit malicieusement, ayant surtout envie d’être présente pour le dessert. Mais de toute façon, avec son programme initial de sa journée, elle serait automatiquement en retard dans le menu et répondit succinctement au milliardaire.
Clark ne l’avait pas quitté des yeux, ainsi dont s’était elle la « pauvre naïve » dont parlait Alix. Au moins, il avait la même notion des choses, ça leur faisait au moins ça en commun. Mais à bien y réfléchir, c’était une bonne chose pour lui. Ce soir là il pourrait au moins garder un œil sur Lex et saurait exactement où il serait sans qu’il ait besoin de s’inquiéter pour la bonne marche de l’infiltration d’Alix à l’usine.


*****

Jusqu’à maintenant, tout s’était déroulé selon son plan. Elle était parvenue à semer Lois toute la journée sans céder, et avait su éviter Clark et ses questions incessantes au sujet de Lex et de Noël. Elle ne voulait pas avoir à s’expliquer à propos de ça, elle estimait que Clark vivait sa vie et elle la sienne dès que cela débordait sur le plan affectif. Et en fin de journée elle était donc partie tranquillement vers le lac. Elle avait suivit le même chemin que lors de sa promenade avec Lex et avait suivit le sentier qui menait sur la colline.
La neige se faisait encore plus drue sur ces hauteurs et avait été loin de se sentir aussi rassurée qu’en la présence du milliardaire. En cette saison elle savait que la nuit arrivait vite, mais pas autant qu’elle ne l’avait pensé. Avec des mains tremblantes, elle avait sortit son appareil photos de son sac à main. Le ciel était complètement dégagé, ce qui donnait un panorama superbe pour une photo. Alors que le ciel s’embrasait dans une teinte rougeâtre, Colleen appuya à plusieurs reprises sur le bouton, et choisirait la meilleure plus tard.
La descente avait été mouvementée, par deux fois elle avait finit sur les fesses et elle était bien contente d’être à présent dans un endroit chauffé. Elle avait repéré cette boutique en ville dès sa première sortie le jour de son arrivée et l’avait gardé en mémoire pour le cadeau de Lex. Comme le lui avait conseillé Martha, se serait un cadeau tout à fait personnel et original auquel il était loin de s’attendre. Elle tenait entre ses mains grelottantes le cliché qu’elle avait sélectionné parmi les nombreux autres qu’elle avait pris.
Et finalement, au bout d’un petit quart d’heure, elle ressortait de la boutique avec un grand sourire aux lèvres. Elle avait vraiment pensé qu’il serait trop tard pour une telle demande et que le peintre serait débordé, mais elle aurait sa toile pour le jour J.

Ce soir là, le froid redoublait en puissance et les ruelles étaient toutes blanches sur les trottoirs et les routes brillantes. De la buée blanche s’échappa de sa bouche et Colleen se frotta énergiquement les mains avant de rentrer dans sa voiture. Elle craignait un peu de prendre le volant par une telle soirée, mais elle avait promis à Lex de venir dîner au manoir.
_Et merde ! jura-t-elle en apercevant l’heure s’afficher sur la tableau de bord en mettant le contact.
Elle n’avait pas vu l’heure filer et s’était mise en retard. Le temps d’arriver au manoir il lui faudrait vingt bonnes minutes en roulant raisonnablement, donc elle aurait une heure de retard. Pour ne rien arranger, son téléphone était complètement déchargé et contacter Lex devenait impossible. Tant pis, elle irait quand même, et chercherait une excuse qui passerait pendant le trajet. Et au pire, s’il se montrait vraiment déçu elle lui sortirait le grand jeu en lui avouant qu’elle s’occupait de son cadeau de Noël.

Le manoir était bien désert ce soir et Colleen devait bien avouer que les lieux semblaient bien plus effrayant vidé de toute présence. La dernière fois, Lex était là pour la guider à travers ce véritable labyrinthe de couloirs tous identiques, ou alors un agent de sécurité était toujours posté à une entrée, mais cette fois, il n’y avait pas âme qui vive. Comment Lex faisait-il pour ne pas péter les plombs dans une ambiance aussi morbide ? Se demanda-t-elle. La jeune femme frappa deux coups contre la porte avant d’entrée. Elle ignorait si elle le trouverait dans son bureau, mais cette pièce était la seule dont elle se rappelait le plus. Il ne lui coûtait rien d’essayer.
_Du premier coup dit donc ! S’exclama-t-elle en l’apercevant de dos à côté de son mini bar.
_Je ne t’attendais plus. Dit-il d’un ton indifférent.
_Je sais, hum, j’ai du retard et le sort a voulu que mon téléphone me lâche et je n’ai pas pu te prévenir. Je suis désolée.
Il ne répondit rien et lorsqu’elle le vit lever le bras, elle compris ce qu’il était en train de faire. Elle n’avait pas saisi la raison pour laquelle il s’adressait à elle sur un tel ton, maintenant ça trouvait son sens, il avait bu. Son regard s’agrandit encore davantage lorsqu’il se tourna vers elle. Incapable de cacher sa surprise de le voir dans un tel état, elle baissa la tête, à moitié honteuse. Mais il ne pouvait pas s’être mis à boire uniquement à cause d’un malheureux retard, elle n’avait aucune raison de se sentir coupable. Il ne bougeait pas et elle n’osait pas relever la tête, pourtant elle fit cet effort et le regarda dans les yeux en essayant lamentablement de cacher l’élan de pitié qu’elle éprouvait maintenant pour lui.
_Lex tu, tu préfères peut-être que, que je m’en aille.
Pourtant elle n’en avait aucune envie, elle ne pouvait pas le laisser seul dans un état pareil, peut-être avait-il besoin de parler. Elle se sentait terriblement gênée de ne pas savoir quoi faire ni quoi dire, elle ne pouvait pas se vanter de le connaître suffisamment pour ça.
_C’est pas très malin de ma part hein ? Je ne te voyais pas arriver et, j’ai cherché de quoi m’occuper, mais, la bouteille m’appelait. Dit-il en se rapprochant d’elle.
Colleen cachait sa crainte avec difficulté, jamais encore elle n’avait été confrontée à ce genre de situation bien qu’elle en est déjà entendue parler, les comportements imprévisibles dus à l’ivresse. Elle avait peur de dire ou faire quelque chose de travers et la seule chose raisonnable qui lui vint à l’esprit fut de lui retirer doucement le verre plein qu’il tenait à la main et alla le reposer sur le bar. La bouteille ouverte n’était qu’à moitié entamée, bonne nouvelle, il n’était pas saoul et à moins de se tromper totalement sur lui, elle doutait qu’une demie bouteille d’alcool suffise à le rendre complètement ivre.
_Tu sais, j’ai encore faim donc, si tu veux on peut réchauffer les plats et s’installer tranquillement à table. Proposa-t-elle.
_ça te ferait vraiment plaisir ?
_Tu m’avais invité, je suis tout de même venue tu vois, en aucun cas je ne me force à rester, oui ça me ferait plaisir. Rajouta-t-elle rapidement, le voyant déjà ouvrir la bouche. Elle s’attendait à ce qu’il réitère sa demande vu sa gêne.
_On peut entamer le gâteau si tu veux. Je n’ai plus très faim pour ma part. dit-il en désignant le dessert posé sur la table basse du salon.
Colleen sourit en voyant le gros gâteau aux fruits avec deux petites assiettes posées l’une en face de l’autre et acquiesça avec joie. Voyant les ampoules du grand lustre au dessus de leur tête baisser en intensité, elle sursauta et se rapprocha automatiquement de Lex qui la prit par les épaules. Il regarda aussi dans cette direction et décrocha son téléphone qui sonnait dans sa poche. Le jeune homme raccrocha quelques secondes plus tard et le lustre retrouva tout son éclat au même moment.
_C’était quoi ça ? Demanda Colleen apeurée.
Lex s’écarta d’elle sans répondre et d’une main, il essuya toute la buée qui s’était accumulée sur les carreaux et regarda à l’extérieur.
_Il n’y a plus d’électricité, certains câbles sont tombés sous le poids de la neige. Le générateur du manoir a prit le relais.
Colleen le rejoint et admira le spectacle qui s’offrait à elle. La neige tombait à gros flocons emportés par les puissantes rafales de vent et ne pouvait que constater que le manoir était bien le seul endroit éclairé aux alentours. S’était incroyable mais il lui semblait bien qu’il y avait plus d’un mètre de neige dehors.
_Tu ne pourras pas rentrée par un temps pareil, mais ne soit pas inquiète, ce n’est pas la place qui manque ici. Lui sourit-il.
_Merci. Au moins maintenant, nous avons bien le temps pour déguster. Déduit-elle en tentant de détendre un peu l’atmosphère.
Elle avait toujours la voix légèrement chevrotante et voir Lex avec les pupilles dilatées lui rappelait qu’il n’était pas exactement sobre. Elle pris cette fois l’initiative de le conduire jusqu’au canapé et s’empara de la petite assiette qui, à la base, lui était destinée et s’installa non pas en face, mais vint s’asseoir à côté de lui. Son beau sourire étirait toujours son visage, c’était plutôt bon signe, il appréciait son initiative. Elle coupa deux parts du gâteau et se perdit un instant dans le reflet des flammes de la cheminée sur le couvert en argent qu’elle tenait. Elle remplit les assiettes puis se cala confortablement, assise en tailleur près de Lex qui l’attendait pour attaquer.

*****

Une heure plus tard, Colleen rêvassait, allongée sur le dos sur le lit le plus douillait qu’elle n’avait jamais vu. La chambre avait beau être immense et inchauffable, il n’en restait pas moins qu’elle s’y sentait comme dans un cocon. Clark l’avait appelé pour s’assurer qu’elle ne manquait de rien. Elle avait sourit au téléphone, ce fils de fermier avait beau être la pire tête de mule que cette Terre pouvait porter, il était pourtant rempli de bonnes intentions.
Elle regarda tristement vers la porte en se mordant la lèvre. Elle avait été incapable d’échanger le moindre mot avec Lex, elle le connaissait encore trop peu pour se risquer à lui demander de se confier, ou pire, se permettre de lui donner des conseils. Pourtant elle savait parfaitement qu’elle ne parviendrait pas à fermer l’œil sans avoir essayer d’entamer le dialogue avec lui. Elle était au moins très bien placée pour savoir que garder ses démons pour soi était la pire des solutions.
Malgré ses maigres convictions, elle resta bloquée devant la porte de sa chambre et, baissant les bras un peu trop rapidement, elle redescendit au bureau, s’assis sur le tapis en face de la cheminée et cala sa tête contre le pied du canapé. Peut-être finirait-elle par fermer les yeux ?
_Tu ne serais pas mieux bien au chaud dans ton lit ?
_Lex ! S’étonna-t-elle en le découvrant debout derrière elle. Je n’arrive pas à dormir je, en fait, j’espérais qu’on pourrait parler un peu. Hésita-t-elle en se relevant.
Il acquiesça en silence et s’installa sur le canapé à la suite de la jeune femme. Toute la soirée il avait espéré ne pas entendre cette phrase, ne ressentant nullement l’envi de se confier, préférant comme toujours garder ses regrets pour lui et les ressasser entre deux verres mais il n’avait pas réalisé à quel point s’était agréable que quelqu’un puisse se soucier de lui et puisse s’intéresser à lui. Après tout, sans elle, ce soir il aurait terminé sa bouteille et aurait ruminer une bonne partie de la nuit. Il pouvait au moins faire l’effort pour elle qui l’avait coupé dans son élan.
_Tu sais, je m’étonne que tu n’ais pas fuit en courant en me voyant avec mon verre et mon air désespéré. Avoua-t-il dans un demi sourire, heureux qu’elle reste près de lui.
_Arrête, je ne suis certainement pas la première à savoir que tu n’exprimes rien d’autre qu’un besoin de te confier. Osa-t-elle balancer en se voulant sûre d’elle.
_Dans ce cas prépare toi à être très surprise. Répliqua-t-il en laissant échapper un rire nerveux.
Désolée pour lui, Chloé déporta sa main gauche pour venir la poser sur celle de Lex qui était comprimée sur son genou. Ce geste valait mieux qu’une parole maladroite telle que ‘Je suis désolée’. Il lui sourit en retour et se décala pour se rapprocher un peu plus vers elle, se sentant plus en confiance qu’il ne l’avait été dernièrement.
_Noël est, une période de l’année que j’ai toujours redouté, tous les ans depuis que je suis gosse, je n’attend qu’une chose c’est de passer la nouvelle année. Il y a, trop de mauvais souvenirs à brasser, trop de disputes, de cris, de larmes et surtout de solitude. Tu vois, moi c’est à ça que j’associe Noël. Les rares que j’ai fêtés ont tous tourné à la catastrophe ou bien mon père se débrouillait toujours pour être absent, prétextant un voyage d’affaire ou un dossier important à finir.
Colleen resserrait son emprise sur la main de Lex au fur et à mesure qu’il évoquait ses souvenirs avec plus de précision. Pas pour l’encourager à en dire davantage, mais pour lui faire comprendre qu’en parler ne pourrait que le libérer, et surtout qu’elle appréciait énormément tout ce qu’il lui disait à elle, et pas à n’importe qui d’autre. Elle se faisait d’ailleurs violence pour réprimer son sourire d’être passée au titre de confidente.
_Tout ce que j’avais à faire lorsqu’il rentrait, s’était de m’enfermer dans ma chambre et me boucher les oreilles pour tenter d’ignorer leur éternelle dispute et le bruit de la vaisselle qui cassait. Il ne s’est pas passé un seul Noël où je n’ai pas passé la nuit entière à pleurer en espérant que ça cesse. Et puis, après le décès de ma mère, ce simple mot n’a plus jamais été prononcé ici, il n’était même pas évoqué et mon père décidait selon son emploi du temps de pointer son nez une fois passé le 31 décembre. La plupart du temps je restais à l’internat dans lequel il m’avait placé, n’attendant plus la moindre lettre.
_Voilà encore une bonne démonstration du proverbe qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Quand je t’ai vu la première fois sur le bord de cette route, jamais je n’aurais pu imaginer que tu ais pu avoir une enfance si difficile.
_Je ne t’en veux pas d’avoir eu des préjugés comme tout le monde.
_Et je suis de plus en plus convaincue que les personnes les plus intéressantes, celles qui ont le plus de choses à faire partager ne sont pas celles dont l’existence est tranquille et sans problèmes, se sont les autres, ceux qui mûrissent et changent avec les expériences et le vécu.
Lex passa un bras autour de la taille de la jeune femme et posa sa tête sur son épaule et s’autorisa à fermer les yeux quelques secondes.
_Fais-tu partie de ces gens là Colleen ? Tu n’es pas obligée de développer, un simple oui ou non me suffit.
_Oui. Affirma-t-elle. Mais, contrairement à toi, je ne suis pas prête à en parler aussi ouvertement, je t’admire pour ça.
_Ne t’inquiète pas pour ça, chaque chose en son temps, tu trouveras le bon moment et la bonne personne pour le faire.
_J’aimerais l’avoir trouvé cette personne. Avoua-t-elle.
Lex, touché, tourna la tête et déposa un baiser dans la courbe de son cou et repris sa position initiale. Colleen respirait la fraîcheur et il se laissait facilement bercer par tant de douceur.
_Avant ton arrivée, je ne m’étais jamais sentit si seul. D’abord Chloé, que je croyais pouvoir protéger de toutes les ruses de mon père, ensuite Lana, qui a choisit d’aller étudier ailleurs, et pour finir Clark, la personne que je considérais comme un frère, la seule à qui je faisais entièrement confiance. Je ne suis même pas sûr qu’il sache qu’il comptait beaucoup à mes yeux.
_Il ne t’a pas accordé le bénéfice du doute un seul instant, c’est sa plus grosse erreur d’après moi. Mais, avec le recul que j’ai par rapport à votre histoire, je dirais qu’il cache ses regrets par la cruauté et le déni. Mais ce n’est que mon point de vu, il ne vaut peut-être pas grand-chose. Précisa-t-elle en haussant les épaules.
_J’aimerais tellement pouvoir te croire, mais, j’ai tellement peur de me bercer d’illusions de nouveau.
La blondinette caressa le dos sa main avec son pouce en guise de soutien et laissa un court moment de silence s’installer avant que Lex ne le brise de nouveau.
_Mais, c’est important pour moi que tu saches que depuis que tu es là, je ne vois plus les choses sous le même angle.
Intriguée par les aveux à venir, Colleen tourna la tête pour le regarder dans les yeux.
_Tu as beau être entrée dans ma vie depuis seulement quelques jours, tu arrives à occuper une place prédominante avec une aisance incroyable, comme si on se comprenait parfaitement tous les deux, sans avoir besoin d’emprunter des chemins détournés pour se parler en toute liberté.
_Merci. Dit-elle en essuyant une larme d’émotion qui dévalait le long de sa joue. C’est assez ironique que tu me dises ça, parce que, à la base, je me suis exilée à la campagne justement pour éviter les attaches et les nouvelles rencontres. Mais tu peux être assurée que, je ressens exactement la même chose pour toi.
Le sourire de Lex se raviva alors que deux secondes plus tard il croyait se voir confronté à un nouveau rejet, il était à la fois rassuré et heureux.
_Donc, j’espère qu’après tant de belles paroles et de compliments, tu vas accepter de m’accompagner à la soirée de Noël, parce que entre nous, je m’imagine mal faire bonne figure devant ces gens que je connais à peine si tu ne venais pas, j’ignore même si je serais assez courageuse pour oser sortir de ma chambre. Insista-t-elle.
Avec un petit sourire en coin, Lex se redressa et donna un baiser sur la joue de la jeune femme.
_Tu peux compter sur moi. M’avoir fait cette invitation était le plus beau cadeau que je puisse espérer.
D’un geste tendre, il agrippa ses épaules et l’entraîna avec lui sur toute la longueur du canapé et pris garde à ce qu’elle s’allonge confortablement sur lui. Colleen ne protestait pas, elle le suivait dans son mouvement et fit reposer sa tête sur son torse et ferma déjà les yeux. Lex sourit de bien-être, il venait de retrouver une des choses capitales à son quotidien dont il avait été trop privé pendant des années, une présence de confiance à ses côtés. Il soupira d’aise, se promettant de prendre soin d’elle comme elle l’avait fait pour lui ce soir. Il l’entoura de ses bras autour de son corps et clos lui aussi ses paupières, il savait d’avance que sa nuit serait agréable.

*****
Lex sourit en fermant avec soin les boutons de sa chemise propre. Colleen devait complètement ignorer que le mur entre la salle de bain et la chambre n’était pas très épais. Mais au moins, l’entendre fredonner un air de musique qu’il ne connaissait pas avait le grand mérite d’animer son début de matinée. Il enfila sa cravate et fronça comme à l’habitude les sourcils en faisant son nœud. Il aurait préféré arriver à l’usine plus tôt que ça mais les circonstances avaient fait qu’il devait inévitablement retarder sa visite. Colleen et lui avaient dormi dans le canapé, réveillant une douleur dans sa nuque, mais c’était le prix à payer pour avoir regardé la jeune femme somnoler une heure de plus que lui. Il ne saurait trop dire si c’était à cause du froid mais sa nuit avait été agitée, elle avait pas mal bougé et tremblé dans son sommeil, il aurait voulu trouver tout de suite un moyen de la calmer, mais il ne l’avait trouvé qu’à son réveil. Une caresse sur son visage avait semble-t-il eu un effet magique sur elle. Il ajusta son col et ne put réprimer un autre sourire, il ne s’était pas résolu à mettre sa chemise au sal, pouvoir sentir partout sur lui son odeur l’emplissait d’une sensation très agréable dont il ne voulait pas se défaire.
_Lex !
Le jeune homme pencha la tête en arrière et poussa un long grognement de mécontentement. Lui qui avait pensé l’espace d’un instant que sa journée s’annonçait tranquille ! Mais c’était bien entendu sans compter sur son père qui avait la fâcheuse manie de débarquer au manoir sans jamais s’annoncer au préalable. Aujourd’hui c’était doublement curieux qu’il daigne se montrer, à quatre jours de Noël, cela ne pouvait rien annoncer de bon. Résigné, Lex se passa une main sur la nuque et s’apprêta à sortir de la pièce, souhaitant à tout prix que son père ne s’éternise pas ou il le chasserait sans ménagement. Il fit un pas dans le couloir mais s’arrêta tout net, Colleen, il ne fallait sous aucun prétexte qu’elle se montrer devant son père. Il la prendrait immédiatement pour Chloé c’était clair ! Et avec sa paranoïa maladive il ne pourrait même pas envisager l’espace d’une seconde qu’il puisse s’agir d’une autre personne. Pourtant il ne pouvait que croiser les doigts, il n’allait pas supplier la petite blonde de rester cloîtré dans la chambre, elle ne pourrait pas comprendre et se serait déplacé de sa part de lui faire une telle demande. Les choses étaient ainsi faites, Colleen était physiquement une copie conforme de Chloé et il ne servait à rien de le cacher.
Il descendit mollement les escaliers, s’attendant à trouver son père dans le couloir, mais il avait beau se tourner et se retourner, il n’y avait personne. il jeta un œil au-dessus de lui, vérifiant que Colleen ne le cherche pas et se dirigea vers son bureau. Son père devait sûrement être en train de servir dans le mini bar. Il esquissa un demi sourire en constatant qu’une fois encore son instinct lui disait vrai et s’avança, les mains dans les poches.
_Ce n’est pas vraiment dans tes habitudes de débarquer comme ça à l’improviste, surtout en cette période de l’année. Lança-t-il.
_Excuse moi de venir ainsi gâcher ta grasse matinée. Ricana-t-il dans son dos.
_Pourquoi t’es venu ?
_Ho hé bien aucune politesse ? Pas une seule parole bienveillante de ta part ?
_Je me fiche royalement de savoir comment se porte ta santé.
_En revanche j’ai constaté qu’il t’étais bien plus important de savoir comment se portaient les finances de Luthorcorp. Renchérit-il en se retournant, un sourire victorieux peint sur le visage.
Lex se mordit la lèvre et leva la tête, comment diable pouvait-il être au courant ? Avait-il encore des informateurs de confiance à Smallville ?
_Pourquoi crois-tu encore ressentir le besoin de me surveiller comme tu le fais ?
_Tu es encore loin d’avoir l’étoffe d’un bon chef d’entreprise Lex, je te laisse ta chance avec ta filiale qui t’a coûté tant d’efforts et d’argent pour la racheter mais il suffirait d’un rien pour que ton investissement s’écroule.
_Je gère mon usine comme je l’entend je n’ai pas besoin de recevoir de conseils de ta part, je m’en sors très bien jusqu’ici et ça fait plus de deux ans que ça dure.
_Oui, c’est la durée de vie que l’on octroie aux petites entreprises comme la tienne mais je te préviens Lex, je ne tenterai aucun sauvetage inutile le jour où ça se produira. Je n’ai envi d’être associé à tes expériences mystérieuses et surtout souviens toi que ta place n’est plus à Smallville, il est temps que tu rejoignes les bancs de Luthorcorp.
_Pour te servir de larbin et t’avoir dans les pattes toute la journée il faudrait me payer très cher papa.
_Tu penses toujours que tu peux tout gérer et te débrouiller tout seul, mais tu verras, je sais qu’un jour tu réaliseras que tu as besoin d’autre chose que de cette pseudo indépendance que tu crois avoir acquis.
_C’est tout ?
_Non, non ce n’était pas du tout le but de ma visite, je n’aurai pas fait tout ce chemin pour ça, disons que c’était une mise en bouche de ce que j’ai déposé sur ton bureau. Je suis sûr que tu trouveras ce dossier fort intéressant et ce serait évidemment pour toi l’occasion de prouver toutes les compétences que tu dis posséder.
_Si c’est encore un test je ne marcherai pas.
_Tu jugeras par toi-même mais je suis convaincu que ça va te faire sortir de ton mutisme.
_Lex on a un problème ma voiture est encore ensevelie sous la neige alors je me demandais…oh, excusez-moi je ne voulais pas vous déranger. Dit Colleen en voyant cet homme d’un certain âge qu’elle ne connaissait pas se retourner vers elle.
Le regard noir, incapable d’articuler le moindre mot, Lionel passa de Colleen à Lex, attendant que l’un d’eux prennent la parole et lui explique à quoi rimait cette comédie. Soit il commençait réellement à halluciner soient les lois naturelles n’étaient qu’une farce.
_Papa je, je te présente Colleen Farell, une New-Yorkaise qui vient d’emménager en ville. Colleen, mon père. Présenta-t-il succinctement, se faisant violence pour dissimuler au mieux ses émotions.
_Enchanté, monsieur, heu, je vous laisse. Hésita-t-elle en remarquant la même lueur dans ce regard que ce qu’elle avait vu avec Pete, encore quelqu’un qui la confondait et qui ne voyait que cette ressemblance, jamais elle ne s’y ferait.
_ça vaut mieux oui ! Maugréât Lionel.
Devant le regard de son père, Lex déglutit et ne savait plus vraiment où se mettre, s’attendant à recevoir les pires reproches de sa part, il aurait préféré éviter ce genre de face à face mais maintenant c’était trop tard.
_Jamais je n’aurais pu ne serait-ce qu’imaginer que tu serais capable de te rabaisser à ce point !
_Garde tes sarcasmes pour tes employés !
_Arrête de te bercer d’illusions comme tu le fais Lex ! Tu ne vois pas que tu cherches tout simplement à compenser ce que tu n’as pas pu sauver à temps en traînant avec cette, pâle copie ! Accepte ta défaite Lex, tu n’arrives pas encore à mon niveau et il n’est pas encore arrivé le jour où tu pourras prendre le dessus.
_Au contraire, il est temps que toi tu arrêtes de penser que tu es le centre dans ma vie et que toutes mes pensées ne gravitent qu’autour de toi !
_Il y aura à faire à Métropolis jusqu’au nouvel an et il vaudrait mieux que je te trouve dans les parages en même temps que le conseil d’administration.
_Désolé mais tu feras ta petite réunion tout seul ne compte pas sur moi.
_Parce que tu comptes fêter Noël avec ta nouvelle « amie » ? Tout le monde t’a tourné le dos ici Lex, il est temps que tu rentres avec moi, tu n’as pas finit de souffrir si tu t’atttaches trop à de telles futilités. Lança-t-il avant de sortir en coup de vent du bureau sans un au revoir.
Lex ignorait combien de minutes s’étaient écoulées mais il ne retrouva ses moyens qu’une fois Colleen revenue dans le bureau, toute gênée alors qu’elle n’avait rien fait de grave, cette attitude arrivait même à le détendre, au moins il faisait face à un visage détendu et serein, pas à un morceau de glace.
_Je suis désolé que tu ais assistée à ça. Il n’a jamais été très agréable, pas avec moi en tout cas.
_Ne t’inquiète pas. Murmura-t-elle.
Dans un froncement de sourcils, Lex compris soudain d’où venait le réel malaise de la jeune femme et se rapprocha d’elle, prenant ses mains dans les siennes.
_Essaye de ne pas tenir compte du regard qu’il a pu te lancer, je t’assure ça n’en vaut pas la peine.
_Tout le monde ici me regarde de la même façon, je ne suis rien d’autre que la réincarnation d’une morte, à chaque coin de rue, je retrouve toujours ce même visage livide et je commence sérieusement à me demander comment je ferai pour tenir le coup à la rentrée.
Lex n’hésita pas une seconde avant de la prendre dans ses bras, une main puissante caressant ses cheveux. Elle était de nouveau crispée, comme la nuit dernière et il comprenait mieux d’où venaient ses angoisses et elles étaient justifiées. Il savait quelle réputation avait Chloé au lycée et se serait une véritable épreuve pour Colleen de s’affirmer à sa façon sans faire ressurgir l’image de leur apprenti journaliste.
_Heureusement que tu es là pour équilibrer la balance, parce que, c’est un coup à devenir fou. Rajouta-t-elle pour atténuer le problème et détendre l’atmosphère en lui donnant un baiser sur la joue.
_Bon, tu avais besoin de quelque chose il me semble. Lui rappela-t-il.
_Oui, une pelle !
_Il me semble même que j’en ai deux.

A suivre…
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:27

Chapitre 4_02 : Pour Noël, je souhaiterais…

18h, à cette heure-ci, le Talon commençait tout juste à se vider et pourtant, deux voix enjouées se firent entendre et Clark, encore assis au comptoir, se tourna en reconnaissant la voix masculine de Lex et il eut un gros pincement au cœur en voyant le couple avancer vers lui. Les deux jeunes gens ne semblaient porter aucune attention au jeune fermier qui ne parvenait pas à les ignorer. Colleen se débrouillait pour épousseter au mieux son manteau recouvert de neige de ses petites mains tremblantes alors que Lex portait plusieurs paquets à bout de bras. Néanmoins, il trouva le moyen de l’aider à retirer sa grosse écharpe en laine. En lui souriant, Colleen passa devant lui, sortit les clés de l’appartement de sa poche et monta quatre à quatre les escaliers. Elle laissa le passage libre au milliardaire, s’engouffra dans la pièce à sa suite et referma derrière elle, disparaissant comme ils étaient entrés dans le café.
Clark baissa les yeux, soupira et se retourna sur son tabouret, faisant tourner sa tasse dans ses mains.
_Qu’est-ce qui te gêne le plus dans tout ça ? Que Colleen se sente bien avec Lex ou alors le fait que cette récente amitié te rappelle combien Lex peut se montrer attentionné envers les gens qu’il affectionne ?
Clark releva brusquement la tête vers sa mère sans s’être attendu à ce qu’elle aussi ait assisté à la scène. D’abord, à court de mots, il secoua la tête de gauche à droite mais grogna en réalisant que ce genre de réponse ne suffisait pas à sa mère.
_Il y a peut-être un peut des deux. Avoua-t-il malgré son opinion mitigée sur le réel intérêt que Lex pouvait bien porter à la jeune femme.
_Et bien, il est peut-être temps que tu penses à enterrer la hache de guerre. Clark je ne voudrais pas que tu restes sur de mauvais sentiments, tu n’en tireras que des regrets. Souviens toi, tu as toujours tenu Lex en très haute estime avant que le procès de Lionel ne vienne tout chambouler.
Il refusait d’admettre que sa mère avait raison et se détourna à nouveau. Regrets ou pas regrets il venait de se mettre définitivement Lex à dos en acceptant d’aider Alix et il était hors de question qu’il fasse demi tour. Au moins, d’ici vingt-quatre heures il saurait une bonne fois pour toute si Lex avait des choses à se reprocher et s’il recommençait ses expériences bizarres.
_Il faut que je rentre, le troupeau ne va pas se nourrir tout seul. Prétexta-t-il en se levant, déposant quelques pièces sur le bord du comptoir pour payer son café.
_D’accord, je ne rentrerais pas tard ce soir, je ferme dans une petite heure. Assura sa mère.
Clark acquiesça et lança un regard en direction de l’appartement avant de s’en aller, utiliser sa vision aux rayons X pour savoir ce qu’ils faisaient là haut le démangeait, mais il n’avait pas le droit de violer leur intimité. Du moment que Lex se conduisait correctement avec Colleen il n’y avait aucune raison qu’il s’en mêle. Et même s’il devait arriver quelque chose, il savait au fond de lui que s’immiscer dans la vie de Colleen qu’il connaissait à peine était un luxe qu’il ne pouvait pas se permettre. Jamais il ne retrouverait avec Colleen les rapports quasi fraternels qu’il avait entretenus avec Chloé et il était grand temps qu’il tire une croix là-dessus, Colleen n’était pas Chloé.

Générique

Lex s’installa sur le canapé et sortit de leurs barquettes les plats chinois qu’ils avaient choisi et s’amusa à regarder Colleen en pleine tentative désespérée pour se réchauffer. Elle courrait d’un bout à l’autre de la pièce en grelottant et tourna les boutons des radiateurs à leur maximum. Vrai il faisait particulièrement froid en cette veille de 24 décembre mais curieusement, lui n’avait jamais vraiment craint le froid, par tous les temps il supportait sa chemise en soie et son long manteau. Mais pour faire plaisir à la jeune blonde il avait quand même accepté de fouiller dans ses placards pour trouver une écharpe. Il posa à ses pieds les sacs en cartons et jetant un coup d’œil rapide à l’intérieur. Voilà bien une autre expérience tout à fait nouvelle qu’il partageait avec elle. Il l’avait aidé à choisir ses vêtements pour demain et il devait bien avouer que passer l’après-midi entière à faire les magasins avec elle était assez plaisant. Colleen disparu dans l’espace chambre qu’elle s’était constituée en installant un grand paravent sur toute la largeur de la pièce et elle en ressortit vêtue d’un épais gilet blanc. Il lui fit de la place à côté de lui et en s’affalant dans la mollesse des coussins, elle chercha automatiquement les mains de Lex pour y cacher les siennes.
_Bon sang mais comment tu fais pour être toujours aussi chaud, tu ressembles à une bouillotte ambulante.
Elle gémit en appréciant ce contact brûlant et ferma les yeux quelques instants. Déjà, elle sentait la chaleur de ses mains se répandre petit à petit partout dans son corps et dans un sourire gêné elle se décida à le lâcher. Elle piocha deux barquettes et des baguettes et laissa ensuite Lex se servir. Affamée, elle trempa son doigt dans la sauce et se leva précipitamment pour mettre de l’eau à chauffer et leur préparer une réserve d’infusion à la menthe pour toute la soirée.
Lex profita de son absence pour sortir une enveloppe de sa poche et la déposa sur la table basse. Voilà des souvenirs qu’il n’avait pas ressortis depuis des années mais qu’il désirait faire partager à la jeune femme.
_Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-elle en revenant près de lui.
Lex ne répondit rien mais lui tendit les quelques photos avec, tout de même, une légère appréhension se lisant dans ses yeux. Colleen fronça un instant les sourcils, prit soigneusement les clichés dans ses mains et se rassis en mettant ses cheveux derrière ses oreilles.
_Est-ce que, c’est toi ?
Lex le lui confirma dans un sourire et la laissa s’imprégner des images sur lesquelles elle resta attentive plusieurs minutes chacune. Elle caressa chaque visage de son doigt et un rictus se forma sur le bout de ses lèvres.
_Et ta mère. Murmura-t-elle.
Elle baissa davantage la tête, sentant les larmes lui monter aux yeux. Lex lui avait vaguement parlé de sa mère, dans les grandes lignes elle savait qu’ils étaient très proches et que le jeune homme avait particulièrement souffert de son décès prématuré. Colleen était réellement touchée qu’il lui fasse ainsi partager ses souvenirs de jeunesse, elle se sentait tellement plus importante à ses yeux aujourd’hui.
_Tu lui ressembles beaucoup. Davantage qu’à ton père que j’ai pourtant vu, en chair et en os disons.
Elle sourit à Lex et lui rendit les photos. N’y tenant plus, ils se jetèrent en même temps sur leurs barquettes et avalèrent leur contenu comme s’ils n’avaient pas mangé depuis un certain temps. Dans un regard complice, ils comprenaient à quoi l’autre pensait, faire du shopping pendant tout un après-midi ça ouvrait l’appétit.

*****

Le lendemain matin, Colleen s’affairait à ranger un peu l’appartement et à nettoyer le salon après l’agréable repas qu’elle avait partagé avec Lex. La jeune femme sourit devant la vision qui s’offrait à elle. Le jeune milliardaire dormait encore d’un sommeil de plomb, allongé sur le canapé, une couverture recouvrant la plus grande partie de son corps. Comme l’autre soir au manoir, les deux jeunes gens avaient discuté toute la soirée jusqu’à atteindre l’épuisement total et avaient finit par s’endormir sur le canapé, lovés l’un contre l’autre. La nuit de Colleen avait été bien courte et le réveil était difficile mais elle s’en fichait pas mal. Elle avait toute la journée pour se reposer en attendant que la nuit tombe et que les festivités commencent.
En voyant enfin Lex bouger, elle se rua sur la cafetière pour lui verser une pleine tasse de café. De retour dans le salon, elle rapprocha un fauteuil du canapé en se faisant aussi discrète que possible et déposa la tasse sur la table basse en attendant que Lex émerge complètement. Amusée, elle le regarda ouvrir les yeux, se relever et s’étirer un peu surpris de se trouver là.
_Quelle heure est-il ? S’inquiéta-t-il.
_Quoi ? Même le 24 tu travailles ? Se moqua-t-elle, connaissant très bien la réponse. Il n’est que huit heures. Répondit-elle.
_J’ai dormi tant que ça ! S’étonna-t-il.
_Il semblerait ! Je suis sûre que tu manques de sommeil, et de toute façon je ne t’aurai certainement pas réveillé aux aurores ! Prévint-elle.
Lex roula des yeux et but son café d’un trait. La tête baissée et le regard plongé dans le fond de la tasse, il sourit aux bonnes attentions de Colleen. Il ne se souvenait pas avoir déjà passé un si bon réveil depuis longtemps, sans compter la nuit précédente au manoir. A dire vrai il n’était pas non plus pressé de la quitter, même s’ils se verraient encore ce soir. Il appellerait sa secrétaire tout à l’heure pour lui demander d’annuler ses rendez-vous. Colleen avait raison, il pouvait s’accorder une ou deux journées de repos. Il repensait à son père et au dossier qu’il lui avait laissé. Il ne l’avait pas encore ouvert mais sentait qu’il devait profiter au maximum de tous les moments qu’il pouvait partager avec la petite blonde.
_Tu as pris ton petit déjeuner ? Demanda Lex.
_En vitesse. Dit Colleen en passant une main devant son visage.
Dans un hochement de tête, Lex se leva, alla s’humecter le visage dans la cuisine et enfila son manteau.
_Met toi à l’aise en m’attendant. Je vais chercher des croissants et autres délices de Martha et nous allons prendre un bon petit déjeuner ensemble. Décida Lex.
Il gagna un large sourire enthousiaste de la part de Colleen et le milliardaire passa la porte de l’appartement le corps complètement détendu et l’esprit serein à l’idée de passer une journée tranquille en sa compagnie.

*****

En cette veille de Noël, le Talon avait pour habitude d’être plein à craquer et comme la fête se déroulait ici, il y avait deux fois plus de choses à organiser et à préparer. Martha et Lois s’affairaient à servir la file de clients qui, par défaut de ne pas trouver de place, emportaient leurs cafés et gâteaux. Clark était là pour tout mettre en place pour ce soir dans la salle de cinéma mais ses nombreuses habilités lui permettait aussi de donner un coup de main non négligeable aux filles. Partout, le jeune homme pouvait sentir planer le parfum des fêtes de fin d’année, que ce soit sur les visages de clients ou dans leur attitude. Tous se montraient excités, impatients de passer une nouvelle fois un agréable moment en famille ou entre amis. D’ailleurs, leur petite soirée risquait d’être plus animée que prévue. Quelques connaissances du lycée souhaitaient être là, certains en couple, d’autres par petits groupes de trois ou quatre personnes. Lui aussi avait hâte de profiter de la soirée après s’être donné autant de mal pour tout mettre en place.
Il portait encore à bout de bras des caisses de boissons dans l’arrière boutique et en revenant dans le salon de thé pour aider sa mère, il vit Lex descendre les escaliers qui menaient à l’appartement de Colleen. Par pur réflexe, il jeta un coup d’œil à sa montre et un scénario se mit tout de suite en place dans sa tête. A côté de lui, sa mère l’appelait depuis quelques secondes mais il lui semblait entendre sa voix à des kilomètres tant son esprit s’embrouillait.
_Clark ? Répéta Martha avec plus d’insistance.
_Heu, oui !
_Est-ce que tu peux aller me chercher d’autres boîtes de serviettes en papier s’il te plait ?
_Je te fait ça tout de suite ! Assura-t-il dans un hochement de tête.
D’un œil mauvais, il regarda Lex s’avancer vers le comptoir et Lois s’occupa de le servir.
Connaissant la fougueuse brune, il pouvait compter sur elle pour essayer de tirer un maximum d’informations de Lex. Il n’était pas du genre à vouloir connaître les potins du coin mais apparemment il ne pouvait pas s’empêcher de contourner ses principes quand ça concernait la relation de Colleen et de Lex.
Il déposa ses caisses de boissons avec les autres qui envahissaient bien l’arrière boutique et chercha rapidement ce que lui avait demandé sa mère et lui apporta les lots de serviettes derrière le comptoir sans accorder un regard au milliardaire. Il s’arrangea pour trouver de l’occupation du moment qu’il ne lui faisait pas face et attendit que Lex se décide à s’en aller.
_Bon appétit à vous deux en tout cas ! Souhaita Lois avec une voix pleine de sous-entendus.
Lex la remercia, remarquant l’attitude immature de Clark mais il ne le laisserait pas gâcher sa journée. Il ne perdit pas de temps pour remonter les escaliers et ignora complètement le fermier à son tour.
_Aller Smallville arrête de te cacher, tu me fais honte ! Fit savoir Lois.
_Non mais tu te rends compte ! Cria-t-il en faisant de grands gestes de mains. Ils se connaissent depuis quoi ? Une semaine et ils passent déjà la nuit ensemble ! Dit-il plus bas en s’emparant du bras de Lois.
_Calme tes ardeurs Hulk ! Si je ne te connaissais pas aussi bien je dirai que tu es jaloux !
_De lui ! Ca ne va pas !
_C’est toi qui pète un câble ! Et rends-moi mon bras, j’en ai besoin MOI ! Ce que font Lex et Colleen ne nous regarde pas. Je les trouve mignon tous les deux.
_Tout ce que Lex va réussir à faire c’est la faire souffrir, dans une semaine il se sera lassé tu verras.
_Je suis sourde ! Garde ta mauvaise foi pour toi et occupe toi des livraisons qui arrivent plutôt, tu as encore du pain sur la planche jusque ce soir. Conseilla la jeune femme.
Avant de retourner servir les clients, elle donna un coup de poing dans l’épaule du jeune homme et lui fit un clin d’œil encourageant.


*****

Une heure plus tard, Clark vit Colleen descendre les escaliers en baillant mais il retourna rapidement à ses occupations, feignant de ne pas être en train d’épier le moindre mouvement de la porte de l’appartement. Le jeune homme s’engouffra dans l’arrière boutique pour entasser une énième caisse sur une autre et il attrapa un bloc note avec la feuille des commandes. Tout était enfin arrivé, il ne restait plus que la sono et les quelques instruments de musiques que Pete lui avait supplié de commander. Heureusement, après avoir interrogé toutes les personnes susceptibles de venir, il en avait trouvé une pour chaque instrument loué.
Dans un soupir de contentement, Clark barra sur sa liste toutes les commandes déjà arrivées et stockées au frais. Le plus contraignant pour lui était l’obligation de tout faire à main nu sans se servir de ses pouvoirs. Même en se faisant discret il y avait trop de monde à circuler au Talon, donc deux fois trop de risques de se faire prendre.
_’alut ! Dit Colleen, la tête plongée dans son mug.
_Salut. Répondit-il sans grand entrain.
_Si tu as besoin d’aide je peux peut-être……...
_Non, ça ira. Et puis tout est arrivé tôt ce matin.
_Ah ! Se contenta-t-elle de répondre, légèrement gênée par le ton brusque employé par Clark et se remit à bailler de plus belle.
_La nuit a été mauvaise ? S’aventura Clark.
_Oh non, bien au contraire ! Mais affreusement courte. Se justifia-t-elle.
Clark acquiesça, certain à présent d’avoir les idées claires sur les activités nocturnes d’elle et de Lex et disparu de nouveau dans la salle de projection cinéma cette fois et ne put s’empêcher de claquer la porte derrière lui.
Surprise par le comportement presque brutal du garçon de ferme, Colleen fronça les sourcils et commença à se demander si elle n’avait pas fait quelque chose de mal. Est-ce qu’il s’était attendu à ce qu’elle se lève de bonne heure pour l’aider ? C’était possible, seulement à aucun moment elle ne se souvenait qu’ils en aient parlé.
Lois débarqua la minute suivante, des paquets de courses plein les mains et immédiatement, la petite blonde se précipita pour prendre un sac à la brune qui lui sourit mais qui refusa poliment.
_C’est bon merci ! J’ai traversé toute la rue piétonne sous la neige et dans un froid sibérien, alors je peux encore faire deux pas de plus jusqu’au comptoir ! Assura-t-elle avant d’étaler le contenu de ses achats sur le bar et s’accouda quelques instants pour reprendre son souffle.
_Je vais finir par me sentir frustrée, tout le monde refuse mon aide aujourd’hui.
_Tu parles de l’ours des cavernes qui se cache là bas ? Désigna Lois du doigt.
_Hin hin ! Répondit Colleen d’un signe de tête.
_Tu veux un bon conseil ?
La jeune femme haussa les épaules mais se tenait quand même prête à écouter Lois qui le connaissait bien apparemment.
_Ne va pas le voir, ne lui parle pas et surtout, ne le regarde pas !
_Ca me rassure, je croyais qu’il me reprochait quelque chose.
_Ne dis pas n’importe quoi ! Et ne rejette pas constamment sur toi la mauvaise humeur de certains.
_J’aurais pensé qu’au moins aujourd’hui et demain il nous épargnerait ça.
Lois était bien d’accord avec elle seulement, elle ne pouvait pas lui sortir d’emblé qu’il savait que Lex avait passé la nuit chez elle et que son esprit pervers croyait qu’ils avaient couchés ensemble. La jeune femme garda cependant un œil sur la petite blonde en rangeant ses courses et si son instinct ne lui jouait aucun tour, elle devinait que Colleen aussi n’était pas au meilleur de sa forme mais elle se passerait de la moindre remarque. Noël n’était pas qu’une fête. C’était aussi la meilleure période pour brasser des souvenirs et plonger dans un élan de nostalgie. Elle-même pouvait en témoigner. C’était le jour de Noël que sa sœur Lucy avait fugué pour la première fois de la maison et cette période avait vraiment été difficile à vivre. Alors Noël aujourd’hui ne signifiait plus grand-chose pour Lois.
_Au fait, ton chevalier servant aurait-il eu l’audace d’abandonner sa princesse dans sa tour ? Demanda Lois pour détendre l’atmosphère et balayer pour un moment le sujet Ours-Clark.
_Pas du tout figure toi ! Il est juste passé à Luthorcorp régler une affaire urgente. Après ça il passera me prendre et nous iront nous promener.
_Dans les rues enneigées ! C’est très romantique !
_Pas du tout ! Contredit-elle avec force. Lois, Lex et moi nous sommes amis, rien de plus. Assura-t-elle de façon catégorique.
_Excuse-moi, j’ai dû mal interpréter certaines choses. Capitula la brune qui se remit à son rangement.
Dans sa tête, elle se disait qu’elle n’était pas la seule à se faire des films alors que Colleen semblait sûre d’elle sur ce sujet. Pourtant Lois n’était pas stupide, il fallait être aveugle pour ne pas douter de cette relation ambiguë qu’entretenaient les deux jeunes gens.

*****

Dans les sous sols de l’usine, Lex resta un petit moment derrière la vitre de la chambre de Tom qui était en plein exercice physique. Si cela n’avait représenté aucun risque, le milliardaire n’aurait pas hésité à lui laisser quelques jours de liberté pour les fêtes. Seulement, son jeune protégé en était incapable, il ne maîtrisait pas encore ses capacités et ensuite il serait stupide de lui accorder un peu plus de temps hors de l’usine car il ne connaissait personne et n’avait aucun proche à Smallville.
Lex pénétra dans la pièce à l’aide d’un badge et referma aussitôt derrière lui et se rapprocha de Tom qui ne lui avait accordé aucune attention et Lex ne s’attendait pas non plus à ce qu’il essaye de créer un quelconque contact avec lui. Le jeune homme était allongé sur un tapis et restait concentré sur son exercice d’haltérophilie.
_Je vous attendais plus tôt pour les bonnes grâces du 24 décembre. Maugréât-il en soulevant énergiquement son altère.
_Je n’ai pas vu le temps passé. Se contenta de répondre Lex.
_Je me serait passé de justificatif. Si vous saviez ce que je m’en contre fou. Répliqua-t-il.
Lex ne scia pas face à la froideur dont faisait preuve Tom, même si une partie de lui se sentait toujours frustrée qu’il fasse preuve d’autant d’indifférence à son égard.
_Je voulais savoir quel privilège tu souhaiterais que je t’accorde pour Noël, à moins que ta sortie d’un soir te convienne ?
_C’est tellement pratique ! Comme ça je suis quasi assuré de ne voir personne et que ma présence passera inaperçue, comme toujours !
_Acceptes-tu ? Réitéra Lex avec plus de force dans la voix.
_Bien sûr. Si vous saviez ce que je me sens prêt à faire pour sortir de votre trou à rats ! Lança Tom en défiant Lex pour la première fois depuis son arrivée.
_Parfait. J’enverrai quelqu’un te chercher pour te faire installer une puce. Il serait dommage que tu cherches à t’échapper, ou que je sois dans l’obligation de te neutraliser si tu devenais incontrôlable. Fit-il savoir.
_C’est ça !
_Et évite de te servir de tes pouvoirs, les risques d’effets secondaires au traitement ne sont pas à exclure. Ajouta Lex en se montrant assez persuasif.
Tom ne sembla pas prendre garde à cette remarque et se concentra de nouveau sur son activité en soulevant plus rapidement son altère, impatient au fond de lui d’être à ce soir et de pouvoir admirer le ciel et respirer un air frais loin de sa prison.

*****

L’heure de pointe avait sonné et les clients se pressaient autour du comptoir ou discutaient autour d’une table. Martha et Lois étaient autant débordées l’une que l’autre et elles appréciaient l’aide que leur apportait Clark de temps à autres entre une installation électrique et la décoration de la salle de projection où aurait lieu le petit concert.
« Oh non c’est pas vrai », pensa Lois en voyant débarquer une énième personne et la jeune femme se précipita alors derrière le bar pour mettre au sale les plateaux qu’elle avait dans les mains et se tint prête à prendre la commande de la jeune femme qui se dirigeait vers elle.
_Excusez-moi. Bonjour, se rattrapa la jeune femme en tombant face au regard de Lois. Je cherche Clark et on m’a dit que je le trouverai ici.
Lois observa cette fille tout juste un peu plus âgée qu’elle. Ses cheveux fins et noirs lui tombaient sur les épaules et ses yeux sombres laissaient refléter une certaine froideur.
_Bien sûr, vous le trouverez derrière, il y a une porte juste sur votre gauche.
Alix murmura un merci à peine audible avant de s’éloigner. En se dirigeant là où la serveuse lui avait indiqué, elle tourna la tête et tomba sur la blonde avec qui Lex allait passer la soirée. Elle ne put s’empêcher de lui lancer un regard noir avant de s’engouffrer derrière la porte et chercha le fermier.
Un peu déboussolée, Colleen descendit les dernières marches de l’escalier et rejoint Lois directement derrière le comptoir.
_Tu as vu comment cette fille m’a regardé ?
_Oui. Répondit Lois dans le vague.
Cette fille avait piqué sa curiosité, elle aurait aimé savoir qui elle était et surtout pourquoi elle cherchait Clark. Peut-être s’agissait-il d’une admiratrice secrète. En tout cas, elle s’en méfiait d’emblé.
_Elle ne me dit rien qui vaille. Et en plus il parait que j’ai toujours une bonne impression des gens au premier regard.
_Je partage ton opinion. Fit savoir Colleen.
Emmitouflée dans sa doudoune, une paire de gants dans une poche, un bonnet dans une autre, la petite blonde s’accouda au comptoir, attendant Lex de pied ferme mais à peine sa tête reposait-elle dans une main qu’elle aperçu le milliardaire passé la porte du Talon.
_Ton sourire le fait craquer. Lança Lois qui essuyait de la vaisselle d’un œil et qui suivait la scène de l’autre.
_Tu es prêtes ? Demanda Lex en arrivant auprès d’elle.
_Il ne manquait plus que toi ! S’enthousiasma-t-elle.
Lex sourit, lui proposa son bras et Colleen l’accepta avec plaisir en y glissant le sien.
_Bon courage Lois ! Dit-elle par-dessus son épaule.
_Profitez biiien ! Répliqua la brune sur un ton enfantin.

*****

En passant la porte, Alix se laissa un instant séduire par le décor qui s’élevait devant elle. Droit devant, la scène avait été recouverte d’une fine pellicule blanche imitant la neige tombée. A l’arrière, les instruments trônaient déjà et une gigantesque frise en relief représentait les rues de Smallville enneigées la nuit donnait une allure enchanteresse à la salle.
De petits spots avaient été soigneusement installés au plafond pour venir éclairer la scène ainsi que le sol vers lequel Alix baissa les yeux. Celui-ci était recouvert de paillettes argentées et leur éclat semblait se refléter partout. Et puis, de chaque côté de la scène siégeait un immense sapin sobrement habillé de quelques boules et guirlandes bleues et argentées. Alix ne pouvait que constater que l’ensemble s’épousait parfaitement et que les couleurs étaient bien assorties.
Dans un sourire, elle trouva enfin la personne qu’elle était venue voir et alla à la rencontre de Clark qui était apparut de derrière le rideau de la scène.
_Il faut l’avouer, tu t’es démené comme un diable pour arriver à ce résultat. Reconnut Alix.
_Je n’ai pas fait ça tout seul.
_Trop modeste ! Sois au moins content de ce que tu as fait de cet endroit, vous allez bien vous amuser.
_Pendant que toi tu vas te mettre en danger ! Rappela Clark.
_Ne t’inquiète surtout pas pour moi, je le fais en totale conscience des risques que j’encourre.
_Comment vas-tu t’y prendre alors ? Ce ne sera pas facile de s’infiltrer dans l’usine.
Alix sourit. Clark n’était peut-être qu’un jeune fermier qui ne connaissait rien du monde, mais il avait le mérite d’avoir de l’esprit et semblait bien connaître Lex et ses façons de faire.
_Tu sais combien Lex est parano en matière de sécurité. Il a peut-être mis au point les systèmes de sécurité les plus performants dans son usine, mais il existe un moyen très simple de tout déconnecter. Fit-elle savoir, sûre de la fiabilité et de la future réussite de son plan.
Avec un regard insistant, Clark attendait qu’Alix lui dise clairement ce qu’elle avait l’intention de faire et la réponse ne se fit pas attendre longtemps.
_Avoir une sécurité infaillible c’est bien, mais encore faut-il la faire fonctionner et sans électricité ça risque d’être plus dur. Il y a une borne dans l’enceinte de l’usine, à l’extérieur et les clôtures seront faciles à escalader. Il me suffira de couper le courant et les portes de Luthorcorp me seront ouvertes. Dévoila la jeune femme.
Clark baissa la tête et sembla réfléchir un instant. Puis, il reporta son attention sur la jeune femme. Il se demandait s’il voulait qu’elle prenne tous les risques seule pendant que lui serait ici à faire la fête. Avait-il accepté de l’aider oui ou non ? Il ne pensait pas qu’il se mettrait à découvert en l’accompagnant jusqu’à l’usine et en s’occupant lui-même de court-circuiter la borne électrique. Quelque part il savait qu’il se sentirait responsable s’il lui arrivait quelque chose.
_Je t’accompagnerai. Décida-t-il.

*****

En fin d’après-midi, le Talon s’était peu à peu vidé de sa clientèle alors que la nuit tombait doucement dans une autre pluie glacée. Clark s’affairait derrière le comptoir à nettoyer la dernière vaisselle et à servir les personnes encore présentes qui appréciaient la tranquillité des lieux autour d’un dernier café avant de rentrer chez eux pour préparer le réveillon. Lois était partie elle aussi pour se préparer et Martha devait faire la cuisine pour ses invités ce soir. C’était bien la première fois que le jeune homme passait le réveillon sans ses parents et après tout, consacrer le soir du vingt-quatre aux amis et le vingt-cinq à la famille était une bonne idée.
L’ouverture de la porte d’entrée provoqua un lourde bise de fraîcheur tout droit venue de l’extérieur et derrière un nuage de neige apparurent Colleen et Lex qui mirent immédiatement fin au calme des lieux. Ils riaient et souriaient, complètement déconnectés de ce qui se passait autour d’eux et s’amusèrent à épousseter le manteau de l’autre partiellement recouverts de flocons.
_Je ne m’étais pas autant amusée depuis des années ! Franchement Lex on a quoi ? Une vingtaine d’années et nous venons de passée une après-midi en pleine régression vers l’enfance ! Réalisa Colleen dans un autre éclat de rire envers son compagnon.
_Et tu crois que mon cas n’est pas plus inquiétant ? Mais avoue-le, tu as adoré ça !
_J’aurais dû prendre mon appareil photos de toi et ton copain le bonhomme de neige.
Lex secoua son écharpe en éclaboussant de la neige au visage de Colleen pour toute réponse et glissa un bras autour de ses épaules pour la conduire jusqu’au bar d’où Clark avait suivi toute la scène.
Quand il pensait à l’énergie qu’il avait dépensé toute la journée pour préparer la soirée, il savait que ce serait ridicule de tout gâcher en exprimant de façon direct ses ressentiments à l’égard de Lex. Ça ne lui plaisait pas que Colleen l’ait invité mais il ne pouvait pas le chasser pour deux bonnes raisons. L’idée de fêter le réveillon ici venait de la petite blonde et seul Lex pouvait donné l’accord. Il subirait sa présence et même mieux, il se sentait capable de jouer la carte de l’hypocrisie en se montrant aimable.
_Bonsoir ! Souhaita-t-il aux deux arrivants.
_Bonsoir Clark. Répondirent de chœur Lex et Colleen, un peu hésitant toutefois sur le comportement à adopter devant le fermier qui n’hésita pas à leur décrocher un sourire.
_Heu, on prendra un café je suppose, Lex ? S’assura-t-elle.
_Tout à fait. Répondit le milliardaire.
_Et un chocolat bouillant pour moi s’il te plait ! Supplia-t-elle presque.
_ça arrive dans une minute ! Annonça Clark.
Agréablement étonné, Lex émit un bref sourire à son tour et se rapprocha davantage de Colleen qui en profita pour se coller contre lui, soucieuse de rapidement se réchauffer.
Dès qu’ils furent servis, les deux jeunes gens avalèrent rapidement leur boisson. L’heure tournait et chacun avait encore des choses à faire de leur côté avant de se retrouver tout à l’heure.
_On fait comme on a dit, dix-neuf heures ? Redemanda Colleen.
_Parfait !
Clark leva soudainement le nez de ses activités. Cette information était très bonne à savoir. Il savait désormais à quelle heure Lex serait ici et donc que se serait le meilleur moment pour que lui retrouve Alix sur le site de l’usine.
Colleen prit le soin de raccompagner Lex jusqu’à la porte et avant qu’il ne sorte, elle se hissa sur la pointe des pieds pour le prendre dans ses bras en enroulant ses bras autour de sa nuque.
Complètement attendrit, Lex se laissa étreindre et s’autorisa même à fermer les yeux un instant, profitant de la douce chaleur que dégageait la jeune femme et avant qu’elle ne s’écarte, il déporta son visage vers le sien et il se pencha pour lui donner un baiser sur la joue.
_A tout à l’heure. Murmura-t-il au creux de son oreille.
Une fois Lex sortit, Colleen se retourna et se dirigea d’un pas léger vers son appartement sans pouvoir décrocher le sourire qui peignait ses lèvres.
Clark la suivit des yeux, intrigué par ce qu’il venait de voir. Il avait très clairement perçu une leur étrange dans le regard de Lex, presque comme s’il était possible de croire qu’il tenait réellement à la jeune femme. Un petit doute envahit l’espace d’une seconde l’esprit du fermier mais cette idée fut rapidement chassée lorsqu’il songea qu’il agirait dans le but de nuire au milliardaire ce soir.
Assis sur le siège en cuir dans sa voiture, Lex ne parvenait pas à faire démarrer le moteur, il n’arrivait pas à se vider la tête de ce qui venait de se passer. Tout son corps frissonnait encore de l’étreinte partagée avec Colleen. Il savait qu’il éprouvait un profond respect et qu’il affectionnait ce petit bout de femme, mais pas à ce point là. Il n’était pas préparé à ça et pourtant il comprenait quel changement s’effectuait en lui. Il s’était rapidement attaché et entretenait une relation très forte avec elle depuis leur rencontre. Alors fondre devant un tel débordement de tendresse de sa part le conduisait inévitablement à penser que peut-être leur relation prenait un nouveau tournant et il avait envi de ça. Il commençait à développer autre chose que des sentiments amicaux à l’égard de Colleen.
Lex soupira un bon coup, se décida enfin à faire démarrer son bolide et quitta son emplacement pour s’engouffrer prudemment à travers les rues enneigées de Smallville jusqu’au manoir.

*****

Devant son miroir, Colleen se débattait comme une forcenée pour remonter la fermeture de sa robe dans le dos mais rien n’y faisait. Elle avait pourtant essayé cette tenue cet après-midi avec Lex quand ils avaient fait les boutiques et tout était parfait. Alors pourquoi fallait-il qu’elle rencontre un obstacle maintenant ? Elle pouffa bruyamment et commença à faire glisser la robe sur son corps mais la sonnette de l’entrée l’empêcha de se déshabiller. Elle remonta rapidement l’étoffe au dessus de sa poitrine et pria très fort pour qu’un élément féminin se trouve derrière la porte.
_HAAA super t’es là ! S’exclama Lois en entrant en trombe dans l’appartement, les bras chargés de paquets de toutes tailles et de toutes formes.
La grande brune déposa le tout sur le lit de la locataire et s’autorisa un soupir de soulagement accompagné d’un sourire victorieux.
_ça, c’est fait ! Dit-elle sans quitter les paquets des yeux.
_Heuuuu, Lois, c’est quoi tout ça ?
_D’après toi ça ressemble à quoi ? Demanda-t-elle à son tour en fronçant légèrement les sourcils devant la petite blonde.
_A…..des cadeaux.
_Ouais ! Je te jure je pensais que c’était cuit cette fois ! En plus Clark rôde dans les parages alors tu penses bien que je stressais à mort. Expliqua-t-elle en tournant en rond autour de la maison.
_Mais….tous ses cadeaux viennent de toi ? Demanda Colleen, complètement déconcertée.
_Non ! Il y aussi ceux de Pete et des Kents.
_ça me gêne un peu, je ne vous connais pas encore assez pour savoir quoi vous choisir, je n’ai fait dans l’originalité, mise à part pour, Lex. Admit-elle en remarquant le regard de Lois posé sur le grand tableau recouvert de papier cadeau.
Colleen était allé le chercher un peu plus tôt dans la soirée et bien qu’elle s’y soit prit très tard auprès du peintre, le travail était remarquable.
_Tu nous a fait des cadeaux ? Tu es trop gentille, on aurait comprit tu sais. Tu viens seulement d’arriver alors moins que les cadeaux, s’est ta présence qui nous importe ce soir. Confia Lois de bon cœur.
Colleen détourna la tête, les joues rougissantes mais son regard reconnaissant croisa celui de Lois et les deux jeunes femmes restèrent ainsi à se sourire un petit instant.
_Au fait, j’ai un service à te demander. Est-ce que tu pourrais m’aider à fermer ma robe s’il te plait ?
_Je commençais à me demander ce que tu faisais avec ta robe en pendant. Ricana Lois.
Elles se placèrent face au miroir et d’un seul coup, Lois réussit ce que Colleen avait tenté de faire pendant plusieurs minutes.
_Je te remercie. Fit-elle, soulagée de pouvoir porter une robe qui lui avait coûté une petite fortune.
_Tu es très belle comme ça ! Mais tu n’as pas fait autant d’efforts par hasard, c’est pour Lex que tu portes cette robe. Dit Lois effrontément.
Colleen ignora complètement la remarque et s’apprêtait à s’occuper d’autre chose mais Lois la devança et lui barra la route. Elle se passa une main sur le menton, fronça les sourcils et sonda la petite blonde, quelque chose manquait.
_Pour que tu sois presque parfaite, tu devrais t’attacher les cheveux. Viens avec moi, on a encore du temps, je vais jouer les coiffeuses d’un soir. Dit-elle en entraînant sa « cliente » avec elle dans le coin salle de bain.

*****

En super vitesse, Clark arriva dans un dérapage contrôlé sur le site de l’usine. Il avait téléphoné à Alix pour décider de l’heure de leur rendez-vous et il arrivait pile à l’heure. Sauf qu’il avait beau regardé partout autour de lui, il ne voyait pas âme qui vive et surtout pas la seule personne qu’il attendait. Dans un soupir, il enfouit ses mains dans les poches de son jean et baissa les épaules. Il fronça les sourcils. Il entendait un petit sifflement sur sa droite et en se tournant, il aperçu la jeune femme, dissimulée derrière un conteneur, lui faisant signe de la rejoindre.
_Qu’est-ce que tu fais ? On devait se rejoindre devant l’usine ! Pesta-t-il en arrivant auprès d’elle.
_Oh arrête tu vas pas râler pour trois cent mètres ! J’ai trouvé plus discret de me planquer là en attendant que tu arrives.
Clark s’abstint de toute réponse et lança un regard aux alentours. Il n’était pas question qu’ils se fassent prendre et même si les risques étaient faibles en cette veille de Noël, mieux valait rester sur ses gardes.
_Puisque tu es arrivée avant moi, je suppose que tu as déjà repéré la borne électrique ! Répliqua Clark d’un air hautain.
_Tourne toi.
Surpris, Clark s’exécuta et effectivement, il était difficile de louper la borne qui était elle-même piégée dans un cercle de barbelés.
_Quand je te disais que Lex était vraiment parano ! Dit Alix en s’approchant.
Clark ouvrit de grands yeux, il fallait admettre l’évidence et il se résolu à suivre la jeune femme mais il l’intercepta en attrapant son bras. Ils n’avaient pas besoin de s’approcher si près.
_Qu’est-ce que tu fais ?
_Je préfère que tu restes en retrait. Je vais aller désactiver tout ça. Assura-t-il.
Dans une grimace, Alix obéit et recula d’un pas. Sans qu’elle ne s’y attende, elle fut secouée par une rafale de vent et elle ferma automatiquement les yeux.
Lorsqu’elle les rouvrit, dégageant du même coup quelques mèches de cheveux de son visage, elle aperçu Clark qui avait pénétré dans l’enceinte. Bouche bée, la jeune femme se demanda comment il avait fait ça. L’idée qu’il est sauté par-dessus la clôture lui traversa l’esprit mais elle émettait une réserve sur cette hypothèse. Elle plaqua une main sur sa bouche et étouffa un cri en voyant maintenant le jeune fermier retirer la porte de la borne à mains nues. Alix essaya ensuite de se décaler d’un côté ou de l’autre mais rien n’y faisait, elle ne voyait rien de ce que Clark trafiquait. Alix sursauta et se tourna dans tous les sens lorsque toute lumière alentour disparue et avant même qu’elle ne se soit retournée, Clark était de nouveau devant elle.
_C’est fait ! Dit-il, tout sourire.
_J’ai vu ça ! Tu es efficace dans ton genre ! Souligna-t-elle. Bon maintenant il faut que je pénètre dans l’enceinte de l’usine.
Consciente qu’elle n’avait peut-être pas beaucoup de temps devant elle, Alix voulut courir vers les grilles mais Clark la retint une nouvelle fois.
_Clark….j’ai pas beaucoup de temps !
_Raison de plus ! On va faire plus simple.
Et sans lui demander l’autorisation, il la prit dans ses bras, la serra contre lui et il prit son élan avant de sauter par-dessus les clôtures.
Un peu secouée, Alix resta quelques secondes dans les bras du fermier pour se remettre de ses émotions. Elle avait misé juste en pariant sur le fait qu’il avait sauté. Dès qu’elle se détacha de lui, la journaliste partit en excursion dans les tous proches alentours de là où ils étaient et pour l’instant, Alix ne voyait personne dans les environs.
_Je pense que la voie est libre. Décréta-t-elle en retournant auprès de Clark.
_Sois prudente !
_Désolé mais ça n’a jamais fait parti de ma personnalité. Quant à toi tu devrais y aller, ton absence sera vite remarquée.
_Alix, si jamais tu avais un problème, appelle moi s’il te plait. Pria Clark avant de déguerpir en super vitesse sans laisser à la jeune femme le temps de répondre.

*****

En ouvrant la porte de l’appartement, Lois et Colleen furent autant surprise l’une que l’autre de voir autant de personnes défilées sous leurs yeux, se dirigeant vers la salle où se déroulait la soirée. Lois esquissa une grimace, pas très enthousiaste à l’idée de passer le réveillon entourée de lycéens tandis que Colleen semblait assez excitée et elle traîna la brune dans les escaliers, attirée par la musique qui s’élevait déjà et elle était curieuse d’apercevoir des gens qu’elles croiserait à la rentrée.
_Et bien quelle synchronisation ! S’exclama Lois en voyant le milliardaire entrer à son tour.
Colleen tourna la tête dans sa direction et elle ne put s’empêcher de décrocher un grand sourire au jeune homme qui avait revêtu un costume noir et belle chemise blanche ornée de motifs de la même couleur.
Amusée par l’alchimie évidente entre ces deux là, Lois poussa Colleen d’un doigt dans le dos pour qu’elle se rapproche de Lex.
_Vous êtes splendide tous les deux ! Admit Lois.
_Merci Lois. Répondit Lex.
_Je ne m’interpose pas plus longtemps. Signala-t-elle en s’éloignant. Passez une bonne soirée ! Souhaita-t-elle en les saluant de la main.
Colleen la regarda s’en aller et ne prit pas garde à Lex qui s’était encore rapproché et qui prit ses petites mains dans les siennes. La jeune femme reporta immédiatement son attention sur lui et fixa leurs mains liées, puis plongea son regard dans le sien. Lex se pencha pour venir humer son délicat parfum prêt de son oreille et lui déposa un baiser sur la joue.
_Tu es sublime. Murmura-t-il.
Il s’écarta pour contempler la jeune femme qui avait bel et bien choisi la petite robe rouge qu’il lui avait conseillé. Elle était simple mais très élégante, laissait ses bras dénudés et enveloppait ses formes à la perfection.
_Merci !
Lex proposa son bras à la petite blonde qui l’accepta avec plaisir et le suivit dans la salle et tous deux purent constater les efforts de Clark pour l’organisation de cette fête.
_Je me sens un peu coupable de ne pas lui avoir donné un coup de main. Avoua Colleen.
_Tu lui as fourni l’endroit c’est déjà pas mal. Dit Lex pour la rassurer.
_Où est-il d’ailleurs ? Demanda-t-elle en remarquant son absence.
_Sache que Clark et la ponctualité n’ont jamais fait bon ménage.
Colleen émit un bref rire et se tourna vers la scène où quelques lycéens s’improvisaient musiciens et semblaient avoir déjà adopté les instruments. L’un d’eux avait même osé prendre le micro et il fallait reconnaître qu’il se débrouillait très bien. Colleen avait le sentiment que la soirée serait couronnée de succès et que tout le monde allait s’amuser. En jetant un coup d’œil partout, elle remarquait aussi que tout le monde se connaissait, ce qui n’avait rien d’étonnant dans une si petite ville et elle frissonna à l’idée que son intégration ne serait peut-être pas une partie de plaisir.
_Regarde, on dirait que la piste de danse n’attend que nous ! Fit remarquer Lex en proposant sa main à Colleen.
Légèrement étonnée, la jeune femme le sonda un instant, ignorant s’il était sérieux ou non mais il insistait. Elle se mordit la lèvre et roula des yeux. Elle prit sa main dans la sienne et accepta de le suivre.
Colleen déglutit lorsque Lex la colla presque contre lui mais elle oublia rapidement sa gêne en suivant sans trop de difficultés Lex dans ses pas. Elle le découvrait bon danseur et il parvint rapidement à lui faire oublier qu’ils étaient entourés de lycéens qui devaient les fixer avec attention.
D’ailleurs, Lois ne ratait rien du spectacle et entre temps, elle surveillait les moindres allers et venues dans le café, surveillant sa montre. Intérieurement elle pestait contre Clark qui n’était toujours pas là et elle accouru vers lui à l’instant où il passa la porte.
_Qu’est-ce que tu fais Smallville ? C’est ta fête alors tâche au moins d’être un minimum présent.
_J’ai eu des choses à faire mademoiselle ! Et puis je suppose que tu apprécierais de boire autre chose que du jus d’orange je me trompe ?
Ne voyant pas ou il voulait en venir, elle fronça les sourcils et vit arriver Pete avec une caisse de champagne et un grand bol de ponche.
_Très bien ! Tu es pardonné mais fait attention, je te surveille ! Prévint-elle, trop heureuse d’avoir un peu de boisson alcoolisée.
Elle les aida à tout installer sur le comptoir et de là, Clark aperçu le couple s’élancer sur la piste, tout proche l’un de l’autre.
_Ne fais pas de zèle ce soir je t’en pris. Demanda Lois qui imaginait très bien ce pouvait penser Clark.
_Sérieusement, tu crois qu’il peut tenir à elle ? Lança Clark.
_Si tu t’y connaissais un minimum dans ce domaine tu ne poserais même pas la question ! Riposta Lois, sachant très bien que sa réponse le vexerait.
Tous deux se tournèrent vers Pete pour trancher et avoir un tiers avis sur le sujet mais le jeune homme avait fait comme s’il n’avait rien entendu. Il ne préférait même pas se mêler de ça. Lois haussa les épaules et passa devant Clark la tête haute en emportant le ponche dans la salle. Si la jeune femme n’avait pas cherché à comprendre le comportement de Pete, Clark décelait très bien son malaise de se retrouver au même endroit que Colleen. Il n’avait toujours pas digéré l’arrivée de la petite blonde.
Avec un sourire désolé pour son ami, Clark suivi Lois et mit à disposition des bouteilles de champagne à chaque bout de la table dressée au fond de la salle sur laquelle des plateaux de nourritures étaient déjà posés.
Les bras croisés sur la poitrine, Lois attendit que la chanson se termine pour attirer l’attention de tout le monde et siffla avec ses doigts. Tous se retournèrent et la jeune femme les invita à venir se rafraîchir. Tous se ruèrent sur le ponche que Clark s’occupa de servir et Lois s’occupa du champagne et tendit deux coupes à Colleen et Lex qui s’étaient dirigés vers elle. La grande brune ne manqua pas de remarquer que le milliardaire tenait Colleen par la taille et leur lança un regard soupçonneux.
_Aller, pour vous prouver que je ne suis pas aussi ingrate que certains je vais trinquer avec vous. Dit-elle en désignant Clark qui ne préférait pas faire attention à eux.
_A une nouvelle année qui s’achève ! Se lança Lois en levant son verre.
_A l’arrivée de Colleen, une personne exceptionnelle à mes yeux. Suivit Lex.
_A Noël et cette soirée qui nous réunit tous ici et, à votre accueil.
Ils firent tinter leurs verres pleins et Lex se pencha pour embrasser la petite blonde sur la joue avant de vider sa coupe d’un trait et se resservit.
Lois se sentit complètement attendrie par la scène qui se jouait devant elle. Ce Lex là elle ne le connaissait assurément pas et elle ne pouvait s’empêcher de les trouver mignon tous les deux.
_Lois, est-ce que je peux aider ? Parce que heu, les garçons ont l’air un peu débordés. Fit-elle remarquer sans vouloir gêner.
La brune lui fit signe de la rejoindre derrière la table et Colleen s’en réjouit. Elle délaissa donc ses deux compagnons quelques minutes et rejoint Clark qui lui sourit en la voyant arriver.
_Tu n’es pas un peu trop belle pour faire le service ? Complimenta-t-il indirectement.
Colleen grimaça et lui donna une petite tape sur l’épaule avant de commencer à remplir des verres.
_Tu as vraiment fait du bon boulot ici ! J’adore la déco.
_Merci ! Je voulais vraiment que ce soit une belle soirée, ça me fait deux fois plus plaisir que ce soit toi qui me le dise. Tout se passe bien de ton côté ?
_Très bien ! Regarde Lois. Je connais son aversion pour Lex qui était aussi profonde que la tienne et puis finalement ils ont l’air d’enterrer la hâche de guerre.
_Je voudrais pouvoir en faire de même tu sais mais tant que je n’aurai aucune preuve de son innocence…….Non. Tu sais quoi ? Ce soir on ne parle pas de ça. Ce n’est pas juste vis-à-vis de toi.
Colleen ne su même pas comment le remercier et ses yeux se mirent à briller. Elle lui lança simplement un regard très reconnaissant.
_Est-ce qu’il resterait par hasard quelques gouttes de ponche ? Demanda un jeune homme aux cheveux très courts, châtains et aux yeux profonds.
Colleen le reconnaissait, il s’agissait d’un des musiciens qui avaient si bien joué tout à l’heure. Et lui en l’occurrence était celui qui avait si bien chanté tout en jouant de la basse.
_Tu arrives un peu tard mais je vais voir ce que je peux faire ! Répondit Colleen malicieusement.
_Tu as un bon pas de danse. Fit-il remarquer. Cette blondinette l’avait étonné sur la piste et il devait avouer qu’il ne l’avait pas quitté des yeux.
_Et toi une belle voix ! Vraiment ce n’est pas ce à quoi on s’attend de la part d’un lycée dans une si petite ville. Répliqua-t-elle en lui servant un verre à lui et son coéquipier qu’elle vit derrière lui.
_Je te remercie. Excuse moi d’être aussi direct mais, je ne crois pas d’avoir déjà vu au lycée.
Colleen faillit lâcher le verre qu’elle tenait dans sa main. Elle désespérait d’entendre quelqu’un d’ici lui dire ce genre de choses. Soit il plaisantait soit il était vraiment sérieux et il ne la prenait pas pour cette Chloé Sullivan.
_Je l’ai plus ou moins fait comprendre ! Dit-elle en se retournant. Je suis installée depuis une semaine. Par contre on risque de se croiser au lycée dès la rentrée.
_Tu seras la petite nouvelle alors ! Bienvenue à Smallville en tout cas ! Et tu t’appelles ?
_Colleen Farell.
_Moi c’est Josh Gordon. Et celui qui se cache derrière moi depuis tout à l’heure c’est Chris.
_Salut ! Dit-il en se rapprochant.
Colleen le sentit un peu réticent, peut-être que lui par contre voyait la ressemblance flagrante, ça ne l’étonnerait pas. Mais elle lui répondit tout de même.
_Salut ! Je suis contente de pouvoir enfin faire connaissance avec des gens que je croiserai au moins dans les couloirs. Je ne connais quasiment personne pour le moment.
_Ne t’en plaint pas. A Smallville tout le monde se connaît, surtout les lycéens, tu ne feras pas exception à la règle. Répondit Josh.
Colleen acquiesça dans une moue surprise. Ces deux garçons avaient l’air sympathique et particulièrement à l’aise, aussi bien dans une conversation que sur scène.
_Nous sommes tous les deux en dernière année. Intervint Chris.
_Moi aussi. Fit savoir Colleen.
_Dans ce cas nous serons souvent amené à nous voir. Dit Josh. Excuse-nous, mais il va falloir qu’on retourne jouer.
_Oui bien sûr je comprends, allez-y ! J’ai été contente de faire votre connaissance.
_Nous aussi ! Passe une bonne soirée, joyeux Noël et on se verra la semaine prochaine.
_Joyeux Noël à vous aussi !
Les deux garçons retournèrent vers la scène et Chris donna un coup dans les côtes de son coéquipier.
_Tu t’es vraiment foutu d’elle avoue !
_Pourquoi je ferai ça ? Demanda-t-il, les sourcils froncés, froissé par la question de son ami.
_Tu ne l’as pas reconnu ?
_Cette fille n’est pas Chloé. Parce que si c’était vraiment elle, jamais tu ne l’aurais vu s’éclater comme ça sur la piste avec Lex Luthor. Et si ça avait été elle, tu sais très bien qu’elle se serait collée à Clark toute la soirée. Expliqua-t-il dans un sourire moqueur.
La jeune femme continua à servir quelques personnes et une fois que tout le monde retourna s’amuser et profiter du concert, Clark la rejoint.
_Pour tes premières rencontres tu tapes fort !
_Pourquoi tu dis ça ?
_Non pour rien. Je ne vais pas gâcher le suspens, tu découvriras par toi-même à la rentrée.
_Bien sûr ! Je préfère oublier que ce que tu viens de faire était presque vicieux. Dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
_J’essayerai de me retenir la prochaine fois.
_Il y a intérêt ! Et maintenant tu te joins à nous avec Lois et Lex ! Tu ne vas pas rester dans ton coin toute la soirée et puis qui sait, c’est la veille de Noël, j’ai envi d’être optimiste et de croire que ton amitié avec Lex n’est pas encore morte ! Dit-elle en le traînant de force par le bras.

*****

Colleen ne s’était pas trompée, les deux hommes parvenaient à discuter et même s’ils se contentaient d’aborder des sujets d’une grande banalité, ils discutaient ! Evidemment, Lois ne pouvait pas s’empêcher de venir mettre son grain de sel au milieu de tout ça en débitant quelques phrases piquantes mais au lieu d’être gênante, cette petite dynamique rendait l’ambiance du petit groupe agréable et détendue. Colleen s’en amusait. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas passé une si bonne soirée. De temps à autres, elle remarquait que Clark tournait la tête du côté de la scène où les sportifs du lycée, d’après ce qu’elle pouvait remarqué, s’étaient regroupés. Parmi eux se trouvait Pete, ce jeune homme qui l’avait mis si mal à l’aise lors de leur unique face à face dans la grange du fermier. Clark et Colleen se lancèrent un regard désolé que seuls eux semblaient comprendre et après un bref coup d’œil à sa montre, le jeune homme s’excusa.
_Je vais prévenir tout le monde pour la distribution des cadeaux. Annonça-t-il dans un sourire avant de s’éloigner.
En effet, Colleen n’avait pas remarqué l’amas de paquets sous les deux sapins qui était pourtant assez impressionnant et difficile à manquer. Lois semblait elle aussi excitée à l’idée de partager ce moment mais la petite blonde ne ressentait pas les choses de la même façon. Alors que tout le monde se ruait au même endroit, elle aurait préféré s’éclipser discrètement mais son cavalier, comme s’il avait lu dans ses pensées, agit à sa place.
_Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle, étonnée malgré sa joie de quitter la salle.
_Je ne crois pas me tromper en disant que ni toi nu moi ne mourront d’envi de nous joindre à cette foule grouillante d’étudiants. Dit-il en s’arrêtant en plein milieu de la pièce principale, prenant la jeune femme contre lui.
_J’avoue, mais…………………..Répondit Colleen, gênée de leur rapprochement soudain.
_Je souhaitais partager ce moment privilégié avec toi. Dit-il en passant le dos de sa main sur sa joue.
Colleen s’éloigna et prit la main de Lex dans la sienne, c’était le bon moment pour lui offrir son cadeau qu’elle avait volontairement laissé chez elle. Ils montèrent rapidement les escaliers et la petite blonde fit entrer le milliardaire dans son salon.
Appréciant l’instant, elle fit lentement le tour de son canapé où elle posé la toile, pour le moment recouverte d’une couverture qu’elle souleva après avoir échangé un regard complice avec Lex. Colleen prit également son temps pour soulever le drap qui s’échoua au sol et elle rejoint Lex comme pour admirer le tableau pour la première fois. Elle s’intéressa de près aux émotions du jeune homme et un sourire satisfait passa sur ses lèvres. Elle ne s’était pas trompée dans son cadeau.
Lex était loin de s’attendre à une telle surprise. Il émit un rire et jamais il ne s’était senti sourire de la sorte. Il s’avança d’un peu plus près pour admirer les couleurs et les traits de pinceaux très soignés. La scène représentait avec une étrange exactitude la colline de Crater Lake. Il savait déjà où il mettrait cette toile. Emu, il prit Colleen sans ses bras et lui murmura un merci sincère au creux de l’oreille.
_Je voulais conserver ce très bon moment que nous avons partagé. Répondit-elle.
La jeune femme apprécia cette longue étreinte qu’ils partagèrent et elle ne put s’empêcher de penser que Clark avait perdu un des meilleurs amis qu’il pouvait exister.
Les deux jeunes gens se séparèrent et presque immédiatement, Lex plongea sa main dans la poche de sa veste et en sortit une petite boite en velours qu’il lui tendit. Il avait eu la volonté de trouver un cadeau tout à fait original qui lui correspondait et qu’il n’avait jamais offert à personne. Il s’en était donné du mal pour trouver ce qu’il recherchait dans les boutiques de Métropolis.
Il regarda Colleen soulever délicatement le couvercle et il l’entendit pousser une petite plainte mêlée de surprise et à la fois d’émerveillement devant la barrette composée de petits diamants roses et blancs qui reposait sur son socle. Le milliardaire prit l’initiative de décrocher le bijou, posa le boîtier sur la table derrière lui et s’approcha de Colleen pour lui mettre la barrette des sa jolie chevelure dorée, exactement à l’endroit où quelques mèches de cheveux venaient toujours la gêner.
_Et voilà, c’est parfait ! S’exclama-t-il dans un petit sourire.
Colleen le remercia, de l’émotion dans la voix et Lex profita de cet instant de pleine intimité pour caresser ses joues roses du dos de ses mains. Il les retourna pour que ses doigts s’emparent complètement du visage de la jeune femme dans un geste tendre et Lex fit encore un pas en avant. Il n’avait jamais entendu son cœur battre aussi fort de toute sa vie alors qu’il se penchait pour venir poser ses lèvres sur celles de Colleen.
Surprise, mais aussi apeurée, elle le repoussa tout de suite en forçant ses mains sur son torse et elle s’écarta rapidement, l’esprit noyé dans la confusion la plus totale. Elle plaqua ses mains sur son visage. Elle ne comprenait rien à ce qui venait de se passer et encore moins ce qui avait poussé Lex à commettre un tel geste.
Les larmes aux yeux, elle empêcha le jeune homme de l’approcha en s’écartant toujours de lui et à la première occasion, elle quitta précipitamment son appartement et dévala les escaliers.
En bas, Clark était justement parti à la recherche de cette dernière et il la percuta de peu au bas des marches.
_Tu tombes bien je voulais t’offrir tes cadeaux ! Dit-il en lui prenant la main.
Colleen se détacha violemment et baissa le visage, elle ne voulait pas que Clark la voit ainsi, le visage souillé par les larmes.
_Colleen ça ne va pas ? Remarqua-t-il tout d’un coup.
_Je, j’ai besoin de prendre l’air. Bégaya-t-elle entre ses pleurs avant de s’enfuir.
L’air mauvais, le jeune fermier vit Lex descendre les escaliers et il se mit à sa hauteur.
_Qu’est-ce que tu as fait ? Demanda-t-il sauvagement.
_Je n’ai rien fait ! Se défendit Lex. Je te le jure ! Je ne comprends pas ce qui se passe. Dit-il, l’esprit réellement en déroute.
En secouant la tête, Clark redescendit les quelques marches, ne croyant pas un seul mot de ce que venait de dire le milliardaire.
_De toute façon tu fais du mal à tout ce que tu approches ou touches de trop près. Accusa-t-il avant de retourner dans la salle avec tout de même un regard désolé vers la porte d’entrée. Il préférait attendre que la jeune femme revienne d’elle-même.
Dépité des paroles de Clark, Lex se rua sur la porte d’entrée et il fit quelques pas dehors, dans le froid en espérant apercevoir la jeune femme quelque part. il ne voulait pas rester sur un malentendu c’était trop important à ses yeux. Seulement il avait beau regarder de tous les côtés, il ne voyait personne et surtout, les traces de pas qui se dessinait sur le tapis neigeux s’étendait sur une longue distance. Colleen s’était déjà bien éloignée et ne semblait pas vouloir être poursuivit.

*****

Essoufflée, et surtout dans la plus grande ignorance de la distance qu’elle avait bien pu parcourir ou de l’endroit où elle se trouvait à présent, Colleen s’arrêta un bref instant pour reprendre son souffle et essuyer les larmes qui coulaient encore en abondance sur ses joues sans qu’elle ne puisse les arrêter.
Comme un boulet de canon, elle fut propulsée à en arrière sur quelques mètres de distance et atterrit lourdement sur le dos. La neige secouée faillit la recouvrir complètement mais elle trouva la force de se dégager malgré son étourdissement. Le corps complètement engourdi par ce choc, la jeune femme ne pouvait même pas se relever et, apeurée, elle regardait partout et dans tous les sens ce qui aurait pu « l’agresser » de cette façon.
Dans un écho, le même son lourd se fit entendre à quelques pas d’elle, remuant encore un peu plus de neige et Tom s’écrasa au sol sans retenir un grand crie de joie. Après une année d’enfermement dans des sous-sols froids et austères, recouvrer la liberté l’espace de quelques heures était bien plus vivifiant que tout ce qu’il avait pu imaginer. Il se sentait revivre et une grande force emplissait à nouveau son corps meurtri par les expériences. Il avait l’impression de ne plus avoir voltigé dans les airs depuis des années alors réussir son premier atterrissage constituait pour lui une grande victoire. Il avait hâte de recommencer et si ça ne tenait qu’à lui, il ne rentrerait pas dans quelques heures, il voulait continuer à profiter pleinement de cette impression de liberté sans avoir à se soucier de quoi que ce soit d’autre. Il savait qu’il ne remplacerait cette sortie annuelle pour rien au monde.
Il s’apprêtait à redécoller mais un bruit suspect attira son attention derrière lui, il entendait une forme se mouver dans la neige et dans un sourcillement, il remarqua une jeune femme étendue par terre, l’air complètement désemparé et perdu. Il compris rapidement qu’il pouvait être l’auteur de son grand bouleversement, il pensait être seul ici alors il ne ménageait pas sa force. Il espérait seulement ne pas l’avoir blessé.
_Est-ce que tout va bien ? Vous n’êtes pas blessée ? S’inquiéta-t-il en se rapprochant de la jeune femme.
Colleen osait le fixer des yeux mais rien ne voulait sortir de sa bouche, elle était encore trop troublée par le geste incompréhensible de Lex.
_Venez ! Je vais vous aider ! Assura cet étrange jeune homme brun et aux yeux profonds sortit de nulle part.
Il lui tendit ses deux mains pour l’aider à se relever et Colleen hésita un long moment avant d’accepter, elle se méfiait beaucoup trop.
_Je sui désolé de vous avoir percuté si violemment, normalement il n’y a personne dehors à cette heure. Fit-il remarquer.
_Percuté ? Répéta Colleen, complètement dans le flou. C’était impossible qu’il ait pu faire ça, la projeter aussi loin ! Non, elle refusait d’y croire.
_Je ne contrôle pas ma force parfois. Répondit-il comme s’il était sérieux.
Colleen le regarda de travers et se demandait bien à quel genre d’individu elle avait à faire. Tout ce qu’il disait pourrait être interprété comme les paroles d’un fou, mais lui semblait croire dur comme fer à ce qu’il disait.
_Je vous effraie dites-moi la vérité ?
_Non, non, c’est juste que, vous avez débarqué comme ça, dans mon dos…..
_Un peu comme vous ! Termina-t-il en croisant les bras sur sa poitrine, sourire aux lèvres.
Fatiguée de cette soirée, Colleen abaissa les épaules et abandonna l’idée de terminer sa phrase, elle n’en avait plus la force.
_Est-ce que je peux vous raccompagner chez vous ? Ça me ferait plaisir de discuter encore un peu, je n’en ais pas souvent l’occasion.
Automatiquement, Colleen se retourna, ignorant si elle avait vraiment envi de retourner au Talon. Elle craignait que Lex soit là bas à l’attendre, ou que quelqu’un comme Clark ou Lois n’essaye de l’intercepter par tous les moyens. Mais elle ne pouvait pas fuir. Elle voulait seulement se retrouver seule maintenant, et aller se reposer après cet incident et cette rencontre mystérieuse qui attendait d’elle une réponse.
_J’accepte seulement si vous me dîtes votre prénom. Exigea-t-elle.
_C’est de bonne guerre. Reconnut-il. Tom.
_Colleen.
Tom lui indiqua donc d’un signe de main la route à suivre pour retourner en ville et ils tentèrent de reprendre tranquillement une conversation sensée et au mieux agréable, l’un comme l’autre en avait besoin pour clore le chapitre de cette soirée qui ne fut faite que d’imprévus.

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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:29

*****

Discrètement, Colleen s’engagea avec son mystérieux accompagnateur dans la ruelle qui menait à l’entrée de service du Talon. De cette façon, elle rentrerait en empruntant l’escalier de secours. Personne ne la verrait rentrer et personne ne viendrait l’importuner. La neige recommençait à tomber en petits flocons.
Arrivés à destination, Colleen chercha ses clés en tremblotant, surprise par le froid et se tourna vers le jeune homme sans savoir quoi lui dire. Le cadre de leur rencontre avait asséché son puits de paroles apparemment.
_Merci. Dit tout simplement Tom, les mains dans les poches et amusé par l’attitude décontenancée de la petite blonde.
_Merci pour quoi ? Sourit-elle.
_Pour m’avoir tenu compagnie et, pour avoir évité toute question embarrassante aussi, j’apprécie le geste.
_J’ai eu du mal à me retenir ! Reconnut-elle.
_Vous vous êtes très bien débrouillée !
_Vous savez, j’ai l’étrange impression que nous ne nous reverrons pas avant un long moment, ais-je tort ? Demanda Colleen.
_Non. Confirma Tom.
Dans un froncement de sourcils, la jeune femme se rapprocha de Tom et tendit la main pour prendre entre ses doigts un flocon en forme d’étoile qui venait de se poser sur le blouson du jeune homme.
_Une étoile ! Je sens que vous êtes quelqu’un de spécial Tom, il y a quelque chose de mystérieux en vous ! Déclara Colleen.
_J’aimerai le croire. Dit-il en commençant à s’éloigner. Si un jour j’en avais l’occasion, je viendrai vous voir. Passez on bon Noël Colleen.
_Joyeux Noël à vous aussi. Souhaita-t-elle.
La jeune femme détourna le regard une seconde et elle sentit soudainement un vent glacial la frôler. Lorsqu’elle se retourna, Tom avait disparu, il était parti comme une flèche, exactement de la même façon qu’à leur rencontre.
Une petite étoile en cristal d’eau s’échoua au même moment sur son épaule droite et Colleen la garda précieusement au creux de sa main jusqu’à ce que de l’état solide, la glace reprenne sa forme liquide et lui coule entre les doigts. Chaque fois qu’elle en verrait une, elle savait qu’elle penserait à ce mystérieux jeune homme.
Avec prudence, Colleen monta une à une les marches de l’escalier et en voulant remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, elle sentit quelque chose la gêner. La barrette de Lex se détacha facilement et après un bref intérêt porté sur l’objet, Colleen le mit dans sa poche comme un désir d’oublier son début de soirée.


A suivre…
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:30

Chapitre 5 Partie 1 : Impression de déjà vu

Une semaine plus tard

Debout devant son miroir, Colleen ne tenait pas en place et tentait désespérément de se coiffer mais dans son énervement, elle n’arrivait à rien. Après un énième soupir de mécontentement, elle laissa définitivement tomber et laissa ses cheveux blonds bouclant flotter sur ses épaules.
Un coup d’œil sur l’horloge du salon lui permit de constater qu’elle avait encore quelques minutes pour finir de se préparer et de ranger la pagaille qu’elle avait laissée dans son appartement. Maintenant qu’elle avait pris ses marques dans son « loft », il serait peut-être tant qu’elle pense à reprendre ses petites habitudes qui se résumaient en une phrase « chaque chose à sa place. »
Voilà bien une philosophie qu’elle avait complètement mise de côté la semaine dernière entre ses soirées films et chocolat à volonté avec Lois ou sa grève momentanée du ménage et autres corvées. Aujourd’hui il était plus que temps de reprendre un rythme de vie normal et cela devait commencer maintenant.
Colleen ne s’était d’ailleurs jamais sentit si nerveuse avant d’entamer une nouvelle rentrée scolaire. Même à New-York elle n’avait jamais ressenti ça mais elle savait pertinemment quelle était la cause de son comportement et voir resurgir autant de souvenirs d’un coup la perturbait. Tout ce qu’elle souhaitait c’était que les choses se déroulent bien. Six mois se n’était pas la mort, elle pourrait tenir le coup jusqu’à ce qu’elle obtienne son diplôme.
Agenouillée près du canapé à ramasser des vêtements sales, Colleen releva brusquement la tête. Quelqu’un frappait à la porte. La jeune femme se releva, une boule de linge dans les bras et elle se précipita dans son coin buanderie pour cacher ça et alla ouvrir la porte.
_Clark !
_Bonjour ! Dit-il en se penchant pour lui faire la bise.
Contente de le voir, Colleen le laissa entrer et avant de refermer la porte, elle se délecta des bonnes odeurs de chocolat et de croissants chauds qui émanaient du rez-de-chaussée.
_Alors, prête à intégrer le club très réputé de Smallville High ?
Pour toute réponse, Colleen grimaça et rassembla ses affaires à côté de la commode dans l’entrée pour être sûre de ne rien oublier.
_Ce n’est pas si terrible qu’on le pense tu sais !
_Disons que je ne garderai pas un souvenir impérissable de mes années de lycée. Se sera une période de ma vie qui je laisserai volontiers derrière moi. Fit-elle savoir.
_Ah oui ? Peut-être parce que tu n’as vraiment eu le temps de bien intégrer une école, si tu voyages souvent. Suggéra-t-il.
_Oui il y a de ça.
Voyant qu’un silence commençait à s’installer après cette conversation une fois encore écourtée par Colleen de façon volontaire, Clark en vint à la véritable raison de sa visite.
_Je n’y ais pensé qu’hier soir en préparant mes affaires, comme je suis la seule personne que tu connaisses assez bien et qui ailles aussi au lycée, je pourrais être ton guide pour ta première journée. Qu’est-ce que tu en penses ?
_C’est très gentil de ta part Clark. Je veux bien oui.
_Et puis si tu veux, je te ferai la visite complète du lycée, je te présenterai à quelques personnes……proposa-t-il, toujours soucieux d’être présent pour aider.
_Clark ! Même si tu te contentais de me montrer les salles de cours ça me suffira amplement. Je suis assez grande pour faire le reste par moi-même je pense.
Clark acquiesça et attendit que Colleen enfile manteau, écharpe et gants avant de partir. Il ne lui avait rien dit mais il était très content de la voir porter le pull qu’il lui avait offert pour Noël.
En passant la porte, Clark posa délicatement sa main sur une épaule de Colleen. Il la sentait particulièrement nerveuse et une tentative pour la rassurer à travers un geste comme celui-ci pouvait avoir de l’effet. Aucun d’eux n’avaient évoqué le sujet même s’ils y songeaient sûrement, aller au lycée signifiait aussi être confronté à beaucoup de personnes qui la prendrait pour Chloé. Se serait sans doute pénible au début mais Clark préférait optimiser et penser que cela ne serait l’affaire que de quelques jours ou au pire quelques semaines. Lorsque l’histoire aura fait le tour du lycée plus personne ne se souciera de cette flagrante ressemble. Clark commençait tout doucement à s’y faire alors il ne doutait pas que des lycéens qui ne connaissaient Chloé que de vu ou alors très peu y parviendrait très facilement.

Générique

En arrivant au niveau des grilles, Clark dû entamer quelques manœuvres pour éviter de trop coller les voitures devant lui. à cause de la neige et du froid, la parking c’était transformé en une véritable patinoire et le terrain de basket, une fois déblayé de la neige servirait de parking provisoire en attendant que la météo s’arrange. Il n’y avait évidemment pas autant de place sur le terrain et Clark fit son possible pour garer au mieux son 4x4.
A coté de lui, il voyait Colleen observer tout et n’importe quoi derrière la vitre, aussi bien la structure de l’établissement partiellement recouvert de neige ou bien les lycéens sortant de leurs véhicules et qui se dirigeaient vers l’entrée. Comme chaque année à la même période de l’année, ceux qui ne prenaient pas l’autocar s’organisaient pour venir en groupe avec le moins de voitures possible. Sans doute chamboulé avec l’arrivée de Colleen, Clark n’avait pas pensé demander à quelques uns de ses camarades de les amener. Ce n’était pas la place qui manquait.
_On m’avait prévenu que j’aurai mon emploi du temps à la rentrée, tu penses que j’aurais le temps de passer à l’administration ? Demanda Colleen en sortant de la voiture.
_Ne t’inquiète pas pour ça, tous les élèves de dernière année sont réunis dans une seule classe.
_Ah ! Ce qui signifie que ton emploi du temps sera aussi forcément le mien !
_J’en ai peur !
_C’est bizarre. Dans la dernière école que j’ai fréquenté il y avait une dizaine de classes de dernière année.
_Tu savais qu’on était à la campagne rassure-moi ? Plaisanta Clark.
_Idiot ! Bon et le professeur d’histoire promet moi que c’est quelqu’un de « normal ».
_ça dépend ce que tu appelles par « normal ». Et puis de toute façon on sera à égalité, celui qu’on avait jusqu’ici partait aux vacances. Se sera un remplaçant.
En arrivant dans le couloir central, Colleen resta volontairement derrière Clark et la seule fois où elle tenta de lever le visage, elle n’eut pas besoin d’un dessin pour analyser ce qui se lisait sur le visage des trois quarts des lycéens. Tous devaient sûrement se croire dans la quatrième dimension et voir revenir un mort. Mais contrairement à ce qu’elle s’était imaginée, Colleen ne ressentait pas la gêne et le malaise qu’elle s’était imaginée depuis déjà plusieurs jours. Elle n’avait en face d’elle que des visages inconnus et donc nouveaux et de son côté elle ne ressentait rien. Peut-être s’était-elle finalement habituée au premier regard des gens sur elle. Depuis son arrivée elle n’avait eu droit qu’à ce genre de regard mais ce qui avait fait la différence, c’était peut-être l’étonnante réaction du jeune homme apprenti chanteur qu’elle avait rencontré le soir de Noël. Sans qu’elle ne s’en rende compte, Colleen comprenait maintenant que la réaction de tout le monde ici et l’étonnement que son arrivée produisait finirait par passer.
Par manque de repère, Colleen préférait rester avec Clark le temps qu’elle prenne ses marques plutôt que de partir à l’aventure dans les couloirs et la jeune femme s’adossa à un casier pendant que Clark prenait ses affaires.
_Tu peux laisser des livres ici, il y a de la place. Proposa-t-il.
_Non merci ça va. Dit-elle en portant son sac d’une main pour convaincre Clark qu’il n’était pas trop lourd. On m’en a attribué un en plus, le numéro……324. Lit-elle en sortant une petite clé de sa poche.
_C’est celui de la rangée d’en face.
_Tu sais que tu es flippant ! Fit remarquer Colleen apercevant le numéro du casier derrière elle.
_C’était le casier de Lana. Répondit simplement le jeune fermier.
_Oh !
Colleen emboîta rapidement le pas à Clark qui s’était mis à marcher à vive allure. Elle devinait qu’évoquer cette fille le mettait mal à l’aise. Elle n’en avait que peu entendu parler avec Lois mais elle savait que son départ avait fait beaucoup de peine à Clark. Elle ne se permettrait donc pas de faire le moindre commentaire au son sujet.

*****

Les deux jeunes gens entrèrent dans leur salle de cours juste au moment ou la sonnerie annonçant le début du cours retenti. Tout le monde s’était déjà placé, sans doute à leurs places habituelles et par chance pour Colleen, les tables étaient individuelles et elle s’installa à la gauche de Clark alors qu’elle vit Pete prendre place à la droite de son meilleur ami. Assit au rang devant elle, Colleen aperçut le jeune homme de l’autre soir, Josh, lui faire un signe de la main accompagné d’un sourire et Colleen lui rendit un geste un peu hésitant. Contrairement à ce dont elle avait l’habitude à New-York, la salle était beaucoup plus remplie et elle devait compter une quarantaine d’élèves alors que son ancienne classe n’en comptait que la moitié. Elle se sentait soudainement un peu intimidée.
A l’autre bout de la classe, une porte s’ouvrit pour laisser entrer le nouveau professeur d’histoire et Colleen écarquilla brutalement les yeux, elle hallucinait ce n’était pas possible.
Le nouvel arrivant, un homme d’une quarantaine d’année, l’allure fine, les cheveux bruns coupés courts et élégamment vêtu en costume prit son temps pour installer ses affaires sur son bureau après avoir salué ses élèves.
Dépassée par ce qui se passait, Colleen se pencha vers Clark qui en fit de même, comprenant qu’elle voulait lui parler.
_Clark, il s’appelle Milton Fine, c’était mon professeur à New-York. Annonça-t-elle dans un chuchotement.
Clark ne répondit rien mais partagea un regard avec Colleen qui en disait long de son propre étonnement.
Pendant ce temps, le nouveau professeur avait commencé à passer entre les rangs pour mieux imprimer le visage de chacun.
_Je suis le professeur Milton Fine. Je m’efforcerai de vous enseigner toutes les périodes et les événements historiques qui expliquent pourquoi notre monde en est là où il est aujourd’hui, et ce jusqu’à la fin de l’année aussi marqué par vos examens. Je souhaite donc que nous entretenions au sein de cette classe une relation qui sera marquée par la volonté de communiquer, d’échanger et de débattre. Enuméra-t-il tout en retournant à son bureau.
_Mais avant de débuter ce cours, je pense essentiel de faire une petite parenthèse. Poursuivit-il. Je pense que cela n’a échappé à personne, nous accueillons une nouvelle élève qui fera partie intégrante de votre groupe classe, mademoiselle Colleen Farell. Désigna-t-il.
Cette fois, Colleen s’était complètement enfoncée dans son siège, les joues aussi rouges que le blouson de Clark. Elle qui voulait faire une rentrée discrète s’était raté mais avec Fine elle aurait dû s’en douter. Elle priait presque pour qu’il en reste là. Elle n’avait pas quitté New-York pour rien et malheureusement pour elle, s’il y avait bien une personne qu’elle ne voulait plus affronter s’était bien lui.
_Pour ne rien vous cacher, mademoiselle Farell était mon élève dans le dernier lycée dans le quel j’enseignais. C’est une élève sérieuse, motivée et très agréable alors j’espère que vous saurez l’aider à se sentir à l’aise au lycée de Smallville. A présent je vous propose de vous replonger dans le dernier chapitre que vous avez étudié et nous reprendrons en pleine Guerre Froide, la mort de Staline. Dit-il en amorçant son cours.
Attentive au moindre regard dirigé vers elle, Colleen sortit son manuel de son sac et remit une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle redouterait toujours d’assister à ces cours à présent. Elle avait naïvement pensé qu’elle pourrait fuir son ancienne vie sans que celle-ci ne cherche jamais à la rattraper, grave erreur.
Après avoir passé toute l’heure à scruter sa montre, Colleen se hâta à ramasser ses affaires dès que la sonnerie retentit et après avoir rapidement pris en note le travail à faire pour le cours suivant, la jeune femme quitta aussitôt la salle de cours et pourtant, comme elle le craignait, elle entendait dans son dos son ancien et nouveau professeur l’appeler depuis l’autre bout de la classe. Il était hors de question qu’elle aille l’affronter, elle n’avait rien à lui dire et tant qu’elle pourrait éviter le moindre face à face avec lui elle ne s’en porterait que mieux. Il lui semblait d’ailleurs que l’air extérieur de la salle lui faisait le plus grand bien.
Tenant sa promesse, Clark lui emboîta le pas. Pendant toute la durée du cours, il avait finement observé sa voisine et il savait qu’il n’avait pas intérêt à tenter la moindre remarque ou à poser la moindre question au sujet de ce Milton Fine.

*****

En passant les portes du Talon, Colleen sentit clairement tout le poids de cette horrible journée s’envoler. Si elle l’avait pu, elle se serait écroulée sur place et elle n’aurait pas eu la force de se relever. Elle n’avait même pas envi d’un bon chocolat chaud et quand elle vit qu’il n’y avait personne derrière le comptoir, cela la découragea encore davantage et la petite blonde grimpa quatre à quatre les escaliers qui menaient à son appartement.
Une fois à l’intérieur, elle balança bonnet, manteau, gants et sac sur son lit et elle s’accouda au comptoir de la cuisine pour se masser les tempes. Ce n’était pas possible qu’une seule journée soit passée ! Cela avait eu l’air d’une semaine entière ! En tout cas, son programme de la soirée était tout trouvé. Elle ferait rapidement ses devoirs et ensuite elle plongerait sous sa couette. Les vacances n’avaient rien eues de reposantes entre son déménagement express et son Noël désastreux.
Lorsqu’elle se résumait son arrivée à Smallville, Colleen ignorait si le bilan a en tiré était plutôt négatif ou positif mais les deux aspects étaient bien présents.
Plongée dans ses pensées, Colleen sursauta en entendant frapper contre sa porte et elle se traîna pour aller ouvrir. Elle n’avait pas franchement envi de voir du monde ce soir. En plus, Lois était repartie à Métropolis pour la semaine et Clark avait passé la journée avec elle alors elle voyait mal qui pourrait la déranger à part…
Sa dernière idée était la bonne. Colleen resta inexpressive en ouvrant la porte à Lex.
_Bonsoir.
_B’soir. Répondit-elle en baissant la tête.
_Je n’ai pas eu de nouvelles depuis le soir de Noël, je voudrais comprendre ce qui s’est passé. Demanda-t-il clairement.
N’ayant pas vraiment le choix, Colleen le laissa entrer mais la volonté d’avoir une discussion sérieuse ce soir n’y était pas.
_Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
_La vérité, peut-être ? Proposa-t-il, les sourcils froncés.
_Je, j’ai été très surprise !
_Il s’agissait plus d’une peur panique à mes yeux Colleen !
_Je ne voulais pas que ça aille aussi loin. Expliqua-t-elle sans avoir le courage de le regarder.
_Je ne nie pas avoir fait le premier pas Colleen, mais je pensais vraiment que tu répondrais, c’est le sentiment que j’avais compte tenu de notre si rapide rapprochement ces derniers jours.
_Excuse-moi mais je ne vois pas les choses de cette façon là ! Répliqua-t-elle, la voix chevrotante. Lex, je n’ai pas envi de me montrer brusque mais…..
_Si ! Fais-le ! Sois complètement honnête !
_Je ne ressens rien pour toi, pas sur le plan sentimental en tout cas. Mais, j’ai de l’affection pour toi, en tant qu’ami ! C’est cette relation que je veux conserver avec toi. En ce qui me concerne je refuse que ça aille plus loin.
_Il suffisait d’être clair à ce moment là ! Dit Lex en montant le ton. J’aurai comprit je ne suis pas idiot ! Tu n’étais pas obligée de faire la morte pendant une semaine c’est un peu exagéré !
Colleen ne savait vraiment plus où se mettre et elle commença à se frotte le bras. Elle savait que Lex avait raison, elle ne lui en voulait pas de s’énerver mais elle ne pouvait pas lui expliquer les raisons qui l’avaient poussées à agir comme elle l’avait fait.
_Je suis désolée, mais je n’ai que mon amitié à t’offrir. Parvint-elle à articuler.
_Jusqu’à un certain stade je suis capable de tenir ce rôle, mais il ne faut pas dépasser les limites qui rendent une relation ambiguë Colleen. J’espère que tu réalises que c’est ce que tu as pourtant fait.
Les larmes aux yeux, la jeune femme acquiesça nerveusement, consciente d’être en faute et d’avoir cassé quelque chose avec lui qu’elle aurait du mal à réparer.
_Je voulais que les choses soient claires. Dit Lex en prenant ses distances. Mais changeons de sujet maintenant. Dis-moi comment s’est passée ta journée.
_Franchement ? Catastrophique ! Malgré les efforts de Clark, mais je n’étais pas au point de m’écrouler. Précisa-t-elle en se laissant tomber sur le bord de son lit.
_C’était à prévoir. Mais tu verras, une fois la nouveauté passée les gens devront se faire petit à petit à l’idée que tu es une personne complètement différente.
_J’espère que tu dis vrai.
_La première étape est franchie. Maintenant les cartes sont entre tes mains pour franchir la seconde avec brio.
_Et c’est quoi la deuxième étape ?
_L’intégration.
Colleen vit où Lex voulait en venir. Avant de pénétrer dans le lycée elle s’était dit que pour six mois il n’était pas capital qu’elle crée des liens mais ce soir elle savait combien ce serait important.
Lex ne s’attarda pas plus longtemps, il souhaita une bonne soirée à la petite blonde en lui conseiller de ne pas trop attendre pour se coucher et le milliardaire quitta l’appartement l’esprit plus léger qu’à son arrivée.

Dès que la porte se referma, Colleen tomba sur le dos et apprécia d’être allongée et de pouvoir profiter d’un instant de calme. Sa journée avait été stressante et la visite de Lex l’avait achevée. Son estomac était tout noué et son mal empirait lorsqu’elle se remémorait les paroles échangées avec Lex. Elle craignait de l’avoir blessé et d’avoir été trop brutal dans ses propos. Pire que cela, elle craignait d’avoir perdu le seul réel appui qu’elle avait depuis son arrivée ici. Pourquoi fallait-il qu’elle rencontre autant de problème à s’intégrer où qu’elle aille ?


Flash back

Une semaine plus tôt, restaurant « La Plume » à Métropolis

_Je ne comprends pas pourquoi tu as subitement décidée de quitter New-York pour venir t’installer dans une petite ville où tu n’as aucun avenir. Reprocha la femme blonde assise en face de Chloé en allumant une cigarette.
_Maman…….
_Tu pourrais avoir tellement plus ! Je ne comprends pas ! Jamais tu ne parviendras à te faire une place. Tu resteras toujours en retrait des autres.
_J’ai mes raisons. Je ne me sentais pas à ma place là bas. A Smallville la vie semble plus simple et puis ce n’est que pour six mois le temps pour moi de finir mon année. Après j’aurai le choix d’aller dans l’université que je veux.
Colleen se laissa aller contre le dossier de sa chaise, sachant parfaitement que ce qu’elle disait ne pourrait jamais convaincre sa mère. Du coin de l’œil, elle l’observa écraser sa cigarette dans le cendrier posé sur la table avant de s’emparer de la carte des menus.
_Puisque tu es si sûr de toi et bien fonce. Lança sa mère.
Colleen savait pertinemment qu’elle se retenait de rajouter quelque chose comme « et écrase toi contre un mur ».
Elle mourrait d’envi de laisser sa mère en plan à présent et de la laisser déguster un repas gastronomique en solitaire. De toute façon elle n’avait plus faim. Cette unique conversation qu’elles avaient échangée lui avait littéralement coupé l’appétit. De toute façon autant qu’elle se souvienne, elle n’avait jamais entretenue une relation très affectueuse avec sa mère absente dont la carrière professionnelle passait avant tout le reste. Jamais elles n’étaient parvenues à s’entendre sur quoi que ce soit. Toutes deux étaient trop différentes et se connaissaient en réalité trop peu. Colleen se demandait même pourquoi sa mère avait demandé à la rencontrer aujourd’hui. Sans avait-elle soigneusement préparer son discours et les remarques qu’elle ferait à sa fille.


Après sa conversation avec Lex, Colleen réalisait que c’était peut-être elle qui n’arrivait pas à se faire une place et à intégrer des groupes. Elle ne savait définitivement pas comment s’y prendre. Peut-être devait-elle songer à se tenir un peu plus à l’écart au lieu de recherche immédiatement un contact physique agréable avec les proches qui l’entouraient comme elle l’avait fait avec Lex.
Ce soir elle n’avait vraiment la tête à s’imposer ce genre de réflexion. Elle n’avait d’ailleurs la tête à rien d’autre que se préparer quelque chose à manger et plonger sous sa couette avant d’aller affronter sa deuxième journée au lycée.

*****

De retour au manoir, Lex balança ses clés de voiture sur son bureau et son manteau sur sa chaise et il se laissa lourdement tomber dans un fauteuil. Il ne chercha même pas à aller se servir un verre, l’envie n’y était pas. Il n’avait pas envi de grand-chose d’ailleurs. Le jeune homme prit sa tête entre ses mains et il se remémora sa conversation quelque peu houleuse avec Colleen. En allant la voir, il n’avait pas prévu de se montrer si dur avec elle et si direct aussi. Mais cela avait fait son effet puisqu’il avait pu constater à quel point la jeune femme s’était forcée à retenir ses émotions jusqu’à ce qu’elle craque devant lui. Peut-être avait-il aussi cherché à lui faire comprendre qu’il souffrait de l’ambiguïté de leur relation. Plus il y songeait et plus commençait à comprendre qu’il s’était rapidement, trop rapidement attaché à Colleen tout simplement parce qu’au départ elle lui rappelait tout ce en quoi il croyait et qu’il avait perdu. Son père avait raison quelque part, il cherchait à compenser ce qu’il n’avait pas pu sauver, Chloé en l’occurrence. Il pensait qu’en s’attachant à Colleen il se rachèterait pour ce qu’il avait fait, ou pas fait justement et que les choses s’arrangeraient avec Clark.
Il était complètement paumé. Toute cette situation embrouillait ses pensées mais si cette vision des choses était vraie, peut-être devrait-il envisager l’éventualité de couper les ponts de façon définitive avec Colleen. Son cœur en souffrirait c’était certain, ses sentiments étaient bien présent et il était inutile de chercher à les nier. Mais il devrait sans doute se montrer raisonnable.
Justement, il vit l’enveloppe que lui avait laissé son père l’autre jour. Celle-ci n’avait pas bougé, Lex l’avait laissé là sans jamais y porter le moindre intérêt jusque là. Curieux, le milliardaire se décida à se lever et s’empara de l’enveloppe. D’un coup de coupe-papier, il déchira le papier et il en sortit deux feuilles qu’il parcoura rapidement des yeux. Il était très loin de s’attendre à ça. Lionel n’avait pas menti en assurant que cette enveloppe contenait des informations importantes qui l’intéresseraient. Pour une fois il ne se moquait pas de lui. Son père lui confiait la direction de la filiale de Luthorcorp située à Hong-Kong. C’était une nouvelle responsabilité qu’il ne pouvait pas mettre de côté. Enfin, son père lui accordait l’attention qu’il méritait et il semblait reconnaître ses compétences et aptitudes à gérer une firme, ce qu’il avait toujours dénier d’admettre depuis qu’il avait racheté l’usine de Smallville. Il se pouvait aussi que ce soit un plan tordu pour l’éloigner de son investissement et de la ville, mais si ça n’avait été que cela, jamais son père ne lui aurait confié une telle mission.
Lex ne prit même pas le temps de poser la nouvelle dans sa tête et de s’accorder un temps pour mûrir tout ça. Pour la première fois de sa vie, il avait envi de foncer droit devant et il était déterminé à partir. Il accueillait cette proposition à bras ouverts. S’était sans contexte ce dont il avait le plus besoin ces temps-ci. Il devait saisir l’occasion de prouver ses qualités à son père et il avait aussi besoin de faire le point au sujet des récents événements et tout ce qui concernait Colleen. Il espérait y voir plus clair par la suite.

*****

Dans la grange, Clark avait étalé partout ses affaires scolaire sur ce qui lui servait de bureau. Il y avait des manuels ouverts de tous les côtés, son ordinateur portable allumé était resté dans un coin et des feuilles jonchaient le sol. Tous les soirs, le jeune homme se réfugiait ici depuis longtemps pour travailler et méditer dans la tranquillité. Aujourd’hui ne faisait pas exception, à part les quelques mouvements des animaux installés dans leur box à l’étage du dessous et le frottement de la plume de son crayon sur une feuille, aucun autre son parasite ne pouvait détourner Clark de son attention sur ses cours. Il était tard et il ne s’attendait à aucune visite à part celle de ses parents qui recherchaient sa présence juste le temps d’échanger quelques mots. Et pourtant, il entendait des talons qui claquaient furieusement contre les marches de l’escalier qui menait jusqu’à son « antre ». Dans un demi sourire, le jeune homme se leva de sa chaise, se tourna pour accueillir son visiteur et il croisa les bras sur sa poitrine.
_Cinq messages ne suffisent pas à faire réagir une journaliste ? Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie.
_J’ai un boulot à Métropolis qui occupe pas mal de mon temps et j’accorde rarement d’intérêt à la curiosité d’un petit fermier. Répondit Alix de la même façon.
_Depuis une semaine ça ne t’aurait pourtant pas tué de me répondre. Reprocha-t-il légèrement.
En haussant les épaules, la jeune femme fit quelques pas dans l’espace aménagé avant de se laisser tomber comme une masse sur le vieux canapé qui trônait dans un coin.
Clark la rejoint, résigner à devoir laisser tomber son travail scolaire. Il s’intéressa immédiatement à la chemise en plastique qu’Alix tenait fermement entre ses mains et préféra couper court tout de suite aux éventuelles banalités qu’ils s’échangeraient pour tuer le temps avant d’entamer le sujet qui les intéressait tous les deux.
_Est-ce que se sont les photos que tu as prises à Luthorcorp ? Se hasarda-t-il.
_Ça et différents articles portant sur les activités actuelles de Luthorcorp, mais qui ne reflètent évidemment que ce que ses dirigeants veulent bien en dire. Précisa-t-elle.
_Il n’y a que tes photos qui m’intéressent. S’impatienta le jeune fermier.
_Monte pas trop rapidement sur tes grands chevaux, tu risques d’être déçu. Prévint-elle.
La jeune femme ouvrit la pochette et en sortit quelques clichés imprimés sur du papier glacé et elle tendit la petite pile à Clark. Alix ne put s’empêcher de sourire à sa mimique de froncer les sourcils lorsqu’il lisait à quelque chose qui avait de l’importance pour lui.
Clark passa rapidement sur les différents plans de l’usine photographiés par Alix mais en parcourant les clichés un à un, il commençait à percuter sur ce que venait de dire la jeune femme.
_Tu n’as rien trouvé s’est ça ?
_J’ai été la première déçue. J’ai parcouru trois labo, ils étaient tous nickels et chaque recherche correspond bien à un projet mis en place.
Excédé, Clark balança les photos sur la table devant lui et se prit la tête entre les mains. Ils avaient pris des risques pour rien. Pire, il avait espéré qu’elle trouvé quelque chose à reprocher au milliardaire et encore une fois Lex s’en sortait. Mais au milieu du paquet d’images maintenant éparpillées sur la table, l’une d’elle, à moitié cachée sous d’autres attira son attention et il l’extrait du tas.
_C’est quoi ça ? Demanda-t-il.
Il posait surtout cette question pour savoir exactement si Alix avait une petite idée de ce que pouvait être cet objet représenté que lui connaissait parfaitement. Il n’en croyait pas ses yeux.
_Ho, heu, quand j’ai vu ce, truc, enfin appelle ça comme tu veux, derrière une vitre dans un des labos et dans un tube réfrigéré sûrement protégé comme le Saint-Graal je me suis dit que ça pouvait être intéressant mais bon, à part une espèce de pièce en métal octogonale je vois mal ce que ça peut être d’autre. Répondit-elle.
Clark accorda un bref regard à la jeune femme avant de se concentrer à nouveau sur la photo. Il la manipula, la tourna dans tous les sens comme si ses mouvements brusques allaient lui apporter des réponses aux questions qui tournaient maintenant dans sa tête.
Ce qui était certain, c’était que ce disque octogonal n’était pas le sien. Depuis qu’on le lui avait volé à plusieurs reprises, Clark s’assurait que la pièce de son vaisseau reste en sécurité quelque part chez lui. Mais alors d’où provenait celle-ci ? Il ignorait si Lex possédait la technologie suffisante pour créer une copie de ce disque lorsqu’il avait eu le sien en sa possession. Tout cela l’inquiétait car cela voulait dire que Lex était toujours fasciné par ce mystère, les météorites, les grottes aussi, n’en sortirait-il jamais ?
Clark devait savoir. Il ne resterait pas indéfiniment à attendre que les choses se passent alors que Lex préparait peut-être quelque chose de dangereux. Il le ferait, mais sans Alix. Il lui avait déjà fait prendre trop de risques en la laissant s’aventurer seule dans l’usine et lorsqu’il voyait ce qu’il avait manqué, il regrettait un peu de ne pas l’avoir suivit.

*****

_Haaaaaaaaa, la récompense après quatre longues heures de cours intensives, la sonnerie de midi quinze ! Dit Clark, tout enthousiaste de pouvoir quitter la salle de classe.
_Est-ce que c’est l’estomac qui parle ? Demanda Colleen, surprise d’entendre ces mots là d’un élève aussi sérieux que lui.
_Mouais possible.
Colleen esquissa un sourire. Elle aussi commençait à avoir faim mais c’était surtout l’angoisse de se retrouver en cours l’heure suivante avec le professeur Fine qui la tiraillait.
_Est-ce que tu restes ici ce midi ?
_Nan je vais aller au Talon. À cette heure-ci il y a rarement de monde, c’est plus sympa que les repas trop caloriques du self et au moins on peut prendre l’air en dehors du lycée une heure ou deux.
Clark préférait se justifier de cette façon plutôt que d’avouer qu’il devait parler à sa mère. Depuis hier soir, il n’avait pas eu l’occasion de dévoiler à ses parents ce qu’Alix avait réussi à photographier à l’usine et cela commençait à le peser de ne pas en parler à quelqu’un. Il aurait pu le faire avec Pete mais depuis quelques temps il s’était résolu à laisser son meilleur ami en dehors de ses histoires extravagantes d’extraterrestres et de vaisseaux spatiaux qui ne lui avaient apportées que des ennuis.
_Ça te dérange si je t’accompagne ?
_Quoi le bellâtre du lycée ne t’a encore mis le grappin dessus ?
_Imbécile ! On s’est juste dit bonjour ce matin et on a parlé de la pluie et du beau temps. Qu’est-ce que tu as contre lui ? Tu es allergique aux quaterbacks ? Pourtant se serait risible vu que toi-même tu en fait parti.
_Il y a des gens entre qui le courant n’est pas fait pour passer, c’est le cas avec Josh c’est tout.
_Tu n’as rien non plus à envier à son physique…..Continua Colleen, déterminé à embêter Clark jusqu’à ce qu’il lui donne une réponse satisfaisante à son goût.
_Tu te fatigues pour rien. Dit-il en souriant. Aller vient, ma mère fait des salades dont tes papilles gustatives ne pourront bientôt plus se passer !
La jeune femme suivit Clark de près, trop heureuse de pouvoir oublier l’idée de se retrouver toute seule dans un bout de table à avaler difficilement son repas.
En sortant de l’établissement, Clark interpella Colleen et lui désigna d’un signe de tête une voiture garée un peu à l’écart des autres. Le genre de voiture qu’un lycéen n’avait certainement pas les moyens de s’offrir. La jeune femme eut à peine le temps de tourner la tête dans la direction indiquée qu’en effet, elle vit Lex en sortir.
_Je t’attend dans la voiture. Fit savoir Clark avant de s’éloigner.
Colleen acquiesça et elle se rapprocha du milliardaire qui venait à sa rencontre tout en prenant garde à ne pas glisser sur le parking toujours recouvert de glace.
_Je ne pensais pas te revoir aussi tôt. Avoua directement Colleen qui n’avait pas encore tout à fait digéré leur conversation d’hier.
_J’ai repensé à ce que tu m’as dis par rapport à ta journée d’hier.
Etonnée, la jeune femme leva un sourcil mais elle le laissa poursuivre.
_Je peux te donner quelques conseils qui pourraient te permettre de t’intégrer plus rapidement. A toi de voir si tu veux ensuite les suivre.
_Je t’écoute.
_Ce que je vais te dire va sans doute te paraître brutal mais l’évidence pour qu’on te considère vraiment comme une nouvelle élève, ça va être d’entreprendre des choses que Chloé n’a jamais faites.
_Tu te moques de moi ! Dit-elle, outrée que lui vienne lui parler de Chloé.
_Je ne suis pas venu pour perdre mon temps, donc non, je suis on ne peut plus sérieux. D’autre part, je te conseille aussi de ne pas trop restée collée à Clark, lui et Chloé formaient en quelque sorte une paire. Aussi, évite d’aller t’enfermer dans le bureau de la Torch, Chloé n’a jamais comprit que son manque d’ouverture avec les autres lui causait du tort.
_Il y a autre chose ? Demanda-t-elle, un peu excédée.
_Tu aimes le sport ?
_Je n’en pratique pas personnellement, pourquoi ? Ça aussi se serait une condition à bannir ?
_Non au contraire, fais-toi plaisir à ce niveau là, dans le cas où une discipline en particulier t’intéresserait.
Colleen cru avoir une grosse bouffée d’oxygène qui passait enfin dans ses poumons en entendant le klaxon du 4x4 de Clark résonner dans le parking. Elle pouvait mettre un terme à cette conversation qui la mettait très mal à l’aise sans avoir à trouver une excuse bidon.
_Il faut que j’y aille, notre temps de pause est assez restreint.
_Est-ce que tu pourrais passer au manoir ce soir ? Demanda Lex en changeant radicalement de ton.
Colleen pouvait sentir qu’il craignait qu’elle ne refuse et il avait raison.
_Je ne suis pas sûre d’en avoir très envie.
_Tant pis, j’espère que tu changeras quand même d’avis. Dit-il avant de s’éloigner.
Il ne s’attendait pas spécialement à la voir ce soir, mais il partait avec une impression d’inachevé. Il regrettait de la quitter en restant sur un malentendu. Il aurait préféré qu’ils se quittent en meilleur terme. Lex ne chercha même pas à se retourner pour la voir une dernière fois, peut-être était-ce mieux qu’elle ignore tout de son départ après tout.

*****

Dans une ambiance calme et détendue, tout comme Clark le lui avait décrit, Colleen mangeait son repas avec de plus en plus de difficultés. Depuis quelques minutes, elle s’amusait inconsciemment à séparer les légumes des féculents dans son assiette. D’un air distrait, elle regarda partout autour d’elle sans jamais apercevoir Clark. Son plat à lui n’avait pas été touché et avait sûrement refroidit. Dès que les deux jeunes gens étaient arrivés au Talon, ils avaient commandé et Clark avait aussitôt disparut dans l’arrière boutique avec sa mère et ils n’en n’étaient toujours pas ressortis.
Dans une grimace, Colleen pencha sa tête sur le côté pour la laisser reposer dans une main et elle repoussa définitivement son assiette. Sa courte discussion avec Lex lui avait coupé l’appétit apparemment. Elle se demandait après coup si elle ne s’était pas montrée trop abrupte, trop sèche. Il s’était spécialement déplacé pour l’aider. Il n’avait pas de mauvaises intentions, et pourtant elle s’était permise de l’envoyer balader.
Elle ne pouvait pas laisser les choses dans cet état. L’erreur venait d’elle en tout premier lieu. Elle s’était volontairement terrée dans le silence pendant une semaine après les fêtes de Noël et encore aujourd’hui elle adoptait le même comportement fuyant. Elle se promit alors d’aller voir Lex ce soir pour arranger les choses. Mais, savoir qu’elle ne pourrait plus entretenir avec lui les mêmes rapports qu’au tout début la déstabilisait. Privée de leurs contacts si particuliers elle était perdue.
Sur cette étrange pensée, un proche souvenir lui revint en mémoire avec souffrance. S’était un souvenir qui remontait à quelques mois, juste après son arrivée à New-York. Etait-elle naïve au point de reproduire une nouvelle fois un événement qu’elle avait déjà vécue par le passé ?
Colleen avait tellement peur de la réponse qu’elle ne chercha même pas à établir une quelconque comparaison. L’épisode New-York était clos et il devait le rester.
Enfin, elle aperçu Clark de l’autre coté du comptoir et il daigna la rejoindre. Il s’excusa auprès de la jeune femme qui avait l’air un peu abattue et sans un mot de plus, il attaqua son assiette. Plus les minutes passaient, moins les sourires et regards s’échangeaient et plus Colleen comprenait que Clark ne lui dirait jamais ce qu’il avait bien pu faire pendant une demie heure.
_Alors, pour quelle raison Lex s’est-il donné la peine de se déplacer jusqu’au lycée ?
_Il s’inquiète de l’image que je peux véhiculer auprès des lycéens alors il m’a donné quelques conseils pour que je m’intègre plus facilement disons.
_Il a dit ça ? Mais ça finira par passer, d’ici quelques jours…
_Et s’il ne se passait rien justement ? Peut-être bien que c’est à moi de faire le premier pas, de montrer que je suis vraiment quelqu’un de différent. Seulement, je me demande si les conseils de Lex sont les plus judicieux.
_Tu peux me donner un exemple, je pense être mieux placé.
_Il m’a proposé de m’intéresser à des domaines différents de ceux qu’affectionnait, Chloé. Dit-elle difficilement.
_Dans le principe ce n’est pas faux, mais après il ne faudrait pas que tu te forces à faire des choses ou à adopter une attitude particulière uniquement pour ne pas lui ressembler. Il faut aussi que tu restes toi-même, ça ne doit pas tomber dans la démesure.
_Je n’en ai pas l’intention rassure toi ! Je déteste le journalisme par contre, c’est déjà un bon point ! Dit Colleen, optimiste.
_Oui c’est sûr. Répondit Clark.
_En tout cas ça me rassure que tu penses toi aussi que ça puisse marcher de cette façon. Et toi maintenant si tu me disais ce que tu fabriquais depuis tout ce temps !
_Je, il fallait que je parle avec ma mère en privé. Confia-t-il sans grand enthousiasme dans la voix.
_Tu as des problèmes ? Demanda la jeune femme, alertée par le ton qu’employait Clark.
_Non, rien de grave ne t’inquiète pas. Mais il y a certaines choses qui ne peuvent pas se dire dans n’importe quelles circonstances. Se justifia-t-il simplement.
_Si tu as envi d’en parler, je suis là si tu veux. Fit savoir la petite blonde en prenant sa main dans la sienne.
Clark lui sourit pour toute réponse. Il voyait une évolution dans leur amitié. Il la sentait gênée et maladroite dans sa façon de vouloir le soutenir mais il appréciait énormément. Depuis son arrivée en ville, il ne pouvait pas dire qu’il la connaissait beaucoup. Elle parlait très peu d’elle en laissant parler les autres. Derrière ses grands yeux verts, il percevait une grande sensibilité qu’elle tentait de refouler à tout prix. Pourquoi ? Peut-être n’aurait-il jamais la réponse mais il sentait que Colleen avait une histoire. Si elle ne se confiait pas à lui, peut-être le faisait-elle avec Lex. Mais dans tous les cas, il espérait que si un jour elle trouvait la force de s’ouvrir à lui, il serait capable d’en faire de même de son côté. Après tout, Alix n’avait fuit en criant au monstre en connaissant sa véritable identité et cela n’avait fait que consolider son amitié avec Pete.



A suivre…
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:32

Chapitre 5 - Partie 2 : départ novateur


Pour la première fois, Lex déambulait dans les couloirs sombres et froids de son usine pour rejoindre les niveaux inférieurs d’un air absent. Il ne réalisait pas qu’il ne franchirait plus ses portes avant un bon bout de temps. Lui qui avait tant combattu et financièrement il ne pouvait pas dire qu’il ne s’était pas saigné pour sauver tout le travail qu’il avait accompli ici depuis trois ans. Et pourtant, il ne parvenait pas à ressentir les émotions qu’il devrait pourtant ressentir à l’idée qu’il ne reviendrait peut-être plus et que son investissement risquait, pendant son absence, de retourner aux mains de son père. Quelque part, peut-être songeait-il au fait qu’il avait l’occasion pour de bon de prendre un nouveau départ, loin de Smallville, loin des météorites, loin de cet accident de voiture qui le hantait, l’obsédait depuis qu’il avait remit les pieds dans ce patelin. Oui il avait de partir, de se curer de cette vie dont il n’avait absolument pas voulue au départ. Que quittait-il ici après tout ? Personne ne lui manquerait. Clark ne voulait plus le voir, il ignorait même tout de son départ et Lex pensait bien que se serait complètement égal pour celui qui avait été son ami le plus fidèle l’espace de quelques mois. Colleen ? Elle avait finit par se faire une opinion de lui qui ressemblait de près à celle que tous les habitants de cette ville s’étaient forgés. Tout ça à cause d’un malentendu. Son père lui restait égal à lui-même, pas de sentimentalisme jamais et surtout il voyait son fils comme un héritier illégitime car trop faible selon lui et surtout interchangeable comme n’importe lequel de ses salariés. Oui il étouffait ici, il avait vraiment besoin de partir, de prendre un nouveau départ et surtout d’oublier peut-être cette courte période de sa vie passée ici. il n’en retirait vraiment rien de positif.
Arrivé devant la chambre de Tom, Lex fit passer sa carte magnétique dans le lecteur de carte et ne fut pas réellement étonné de trouver le jeune homme en plein exercice physique. Sauf que cette fois, l’innovation de son protégé lui fit lever un sourcil. Tom soulevait des altères de plusieurs kilos tout en faisait le cochon pendu, les pieds enroulés autour d’une barre de fer symétrique.
_Ya des bruits qui courent. Est-ce que c’est vrai ? Vous vous tirez ?
_Je n’ai pas amené de bouteille pour célébrer ça, je suis sûr que tu aurais apprécié.
_Et comment ! Je crois que c’est le plus beau jour que j’ai passé ici en fait. je ne me suis jamais senti autant, comment vous dites ? Satisfait !
_Tout ce que j’ai fait pendant quatre ans Tom c’était uniquement pour te venir en aide ! Cria Lex, excédé de l’obstination dont faisait preuve le jeune homme. Sans moi je te signale que tu serais mort aujourd’hui ! Je suis loin d’être le monstre que tu imagines.
_Vous voulez quoi Luthor ? Que je vous dises que je vous en veux pas de m’avoir traité comme un chien pendant quatre ans juste sous prétexte que je verrai plus votre sale tête de capitaliste à deux ronds ? Allez vous faire foutre ! Pesta-t-il avant de se remettre à son exercice. Tout sourire, il savait que c’était la dernière fois qu’il le voyait, ou du moins il l’espérait.
Dans un pincement de lèvres, Lex resta posté quelques instants à l’entrée de la chambre, hésitant à lancer un dernier regard à ce jeune homme sur lequel il avait si naïvement misé de gros espoirs. Il avait même eu la bêtise de penser que peut-être ils finiraient par nouer des liens. Comme pour tout, il s’était bercé d’illusions. A présent, il souhaitait tout le bonheur à son directeur adjoint de prendre la relève avec lui comme pour tout le reste à l’usine.


Générique


La sonnerie annonça la fin libératrice des cours et Colleen se précipita dans les couloirs dans le sens inverse à la foule grouillante de lycéens trop pressés de sortir de l’enfer des cours et de rentrer chez eux. Bousculée à plusieurs reprises mais sans mal, la jeune femme finit par se retrouvée seule dans le couloir principal. Elle était nouvelle et endossée de ce statut, il y avait les inconvénients qui allaient avec. Elle recherchait un des seuls endroits que Clark avait apparemment omis de lui montrer et elle le soupçonnait de l’avoir fait de façon complètement volontaire. Déambulant sans espoir de trouver seule ce qu’elle cherchait, elle aperçut quelqu’un à l’autre bout du couloir et une fois qu’elle se fut suffisamment rapprochée de lui, elle reconnut Pete. Colleen baissa instinctivement les épaules, elle ne pouvait pas compter sur lui pour lui décrocher ne serait-ce qu’une parole mais il valait mieux tenter. En plus, le jeune homme semblait pressé, sac de sport sur le dos. Il y avait un gros risque qu’il l’envoie bouler mais tant pis, au moins elle était préparée.
_Pete ! Excuse moi, je, je cherche le gymnase.
Le jeune homme hésita longtemps à s’arrêter mais en même temps, il savait qu’il serait amener à la croiser ici, il n’allait pas feindre de ne pas la voir ou l’entendre, il avait quand même plus d’esprit que ça. Il se retourna alors vers elle non sans difficultés et il fit même l’effort de se rapprocher un peu d’elle.
_Au fond du couloir tu prends le premier escalier à gauche, c’est en bas au fond, tu pas le louper. Répondit-il froidement.
_Merci. Murmura-t-elle, ennuyée de l’avoir dérangée et elle reprit sa route.
_Pas de quoi ! Entendit-elle sur un ton bien plus sympathique derrière elle.
Colleen poussa un soupir et elle se mit soudainement à sourire, peut-être que Pete n’était pas si irrécupérable que ça, un jour qui pouvait le savoir, ils pourraient éventuellement réussir à entretenir une conversation normale.
En suivant l’itinéraire de Pete, Colleen arriva rapidement au gymnase et, comparé à celui de son ancien lycée, elle devait l’avouer, elle se sentait complètement déphasée. En fait il n’y avait pas que le nom de la ville qui était Small. Tout ici faisait penser à une ville pour nains de jardins et ce terrain était ridiculement petit, comme les salles de cours, les tables, la largeur des couloirs… le seul point positif à prendre en compte était la qualité du matériel qu’elle voyait autour d’elle, tout semblait neuf.
Dans les gradins, d’autres personnes étaient venues s’asseoir sur les bancs alors la jeune femme décida d’en faire de même et une fois installée à sa guise, elle sortit de son sac tous ses cours de la journée pour les réviser un peu. A peine avait-elle lu quelques mots qu’une effrayante musique accompagnée de trompettes se firent entendre. Colleen grimaça à s’en faire mal à la bouche, elle savait bien ce que cela annonçait. Les poules allaient sortir du poulailler d’un instant à l’autre. Et pas une minute plus tard, les pom-pom girls jaillirent de partout en piaillant pour envahir le terrain. S’était plus fort qu’elle mais Colleen se mit à rire sans se retenir et surtout sans chercher à le cacher. Voilà un spectacle qui mériterait toujours d’être vu et comme par hasard, elle décompta six blondes sur les dix filles présentes. Elle se fit une réflexion en songeant au pauvre capital neuronique qu’elle rassemblait à elles dix. A la suite de cette entrée fracassante, des applaudissements fusèrent de partout et Colleen n’en comprit la raison qu’en voyant Josh sortir des vestiaires en maillot, prêt à jouer. Elle sourit au fait de le voir si athlétique et dès que lui aussi l’aperçut, il lui offrit un grand sourire et un signe de la main. Gênée et surtout fusillée du regard par l’armée des poules en pleine parade, Colleen lui rendit son salut et essaya en vain de se faire toute petite sur son siège.
Bientôt, les autres joueurs suivirent dont Chris qu’elle connaissait déjà depuis la soirée de Noël et un autre de ses amis qu’elle avait aperçu dans la classe, un certain Micky parmi les autres sportifs.
Immédiatement, le coach les fit se mettre en place et le coup de sifflet fut donné pour annoncer le début de l’entraînement.
Bizarrement, au bout d’une heure et demie et sans voir le temps passer, Colleen était parvenue à faire tous ses devoirs pour le lendemain et à mettre ses cours en fiche.
Elle ne prit pas garde au dernier avertissement sonore qui annonçait cette fois la fin de l’entraînement et, sur le terrain, Chris donna un coup de coude à Micky pour lui faire signe de le suivre. Il avait bien remarqué la présence de la nouvelle et il s’était étonné en la surveillant de temps en temps qu’elle soit restée là pendant toute la durée de leur match fictif et de leurs exercices. D’habitude, les seules filles qui restaient ici c’était parce que leur mec était dans l’équipe et s’était tout.
Colleen fronça les sourcils en les voyant tous les deux, essoufflés, dégoulinant de sueur et tout rouge se diriger vers elle.
_Salut, fit Chris.
_Salut ! Répondit-elle en observant Micky qui, trop épuisé pour faire sortir le moindre mot de sa bouche fit un simple hochement de tête.
_Tu sais que les seules nanas qu’on voit par là se sont celles dont les mecs font partis de l’équipe.
_C’est pas vrai je suis pas…..voulut-elle contredire.
_Ok c’est vrai je suis toute seule. Fut-elle forcée d’admettre dans un sourire forcé après avoir jeté un œil dans les gradins. C’était sympa d’être là ! Je peux bosser tranquillement et en plus je peux suivre l’entraînement.
Tous les deux se penchèrent alors dangereusement vers elle, intéressés par les devoirs faits.
_Ne cède surtout pas ! Prévint Josh qui arriva derrière ses coéquipiers.
_Pourquoi ? S’ils veulent de l’aide je peux bien les aider une fois.
Le jeune homme donna une claque derrière la tête des deux autres.
_Si ce n’était qu’une fois ! Grommela-t-il. Et après ça s’étonne de cartonner dans toutes les matières !
Convaincue, Colleen rangea ses affaires alors que Chris et Micky redescendaient vers les vestiaires.
_Alors, pourquoi tu es venue ? S’intéressa Josh.
_Je n’en sais rien, j’avais envi de voir. Lui sourit-elle.
_Et on a bien joué ?
_Pour une parfaite inculte du basket je dirai oui ! Osa-t-elle, appréciant de pouvoir rentrer dans le jeu de Josh.
_C’est vrai, on s’est bien débrouillé, à dix. Plaisanta-t-il.
_Pourquoi à dix ?
_Il nous manque un joueur, un de mes attaquants s’est cassé le genou avant les vacances et sans remplaçant on est foutu pour les prochains matchs de la saison.
_Il faut faire de nouveaux recrutements. Proposa-t-elle.
_Je voudrais bien mais j’ai pas le temps entre les entraînements et les cours alors que le prochain match est dans un mois, c’est trop court.
Colleen baissa la tête et sembla réfléchir une minute. Elle réalisait que Josh était en train de lui tendre une perche énorme pour l’objectif qu’elle s’était fixée, elle voulait s’intégrer dans un groupe oui ou non ? S’était l’occasion ou jamais de s’investir dans quelque chose elle n’avait qu’à foncer.
_Moi je pourrai le faire. Je pourrais prendre des gens selon tes critères et après tu organiseras une et une seule séance d’essais.
_Ah je sais pas, ça m’ennuis un peu de d’imposer ça, je voudrais pas que tu le fasses juste parce que…
_Arrête de penser ok ! Ça me fait plaisir de t’aider, de vous aider. Corrigea-t-elle.
_Ça pourrait marcher !
Dans un sourire espiègle, les deux jeunes gens se serrèrent la main comme pour conclure un pacte. Colleen sentait qu’un premier pas était franchi.

*****

Pleine d’énergie, Colleen se dépêcha de passer les portes du Talon, elle retira bonnet, gants et écharpe, les fourra dans son sac et se mit frénétiquement à chercher son téléphone portable. Maintenant que sa première journée de cours était loin derrière elle comme un lointain souvenir et que sa deuxième journée s’était on ne peut mieux déroulée, elle voulait réparer les pots cassés de tous les côtés et il était par conséquent inconcevable qu’elle reste en froid avec Lex. Elle appuya sur une touche qui composa automatiquement le numéro du milliardaire et la jeune femme commença à monter les marches menant jusqu’à son appartement quatre à quatre. Après deux sonneries, son interlocuteur répondit.
_Allô ? Oui Lex s’est Colleen.
_ « Je n’attendais plus d’avoir de nouvelles aujourd’hui. »
_Ecoute pour hier, je tenais à m’excuser, je n’ai pas été franchement correcte avec toi. Je l’avoue j’étais froide et désagréable. Je peux passer au manoir ce soir si tu veux ? Proposa-t-elle tout en fouillant dans ses poches à la recherche de ses clés.
_Tu es toute pardonnée.
Chloé fronça les sourcils, elle n’entendait plus la voix de Lex depuis son téléphone. Elle se retourna et elle sursauta presque en se retrouvant face à face avec lui, souriant de l’effet produit par sa subite apparition et il raccrocha son téléphone. Colleen lui rendit son sourire et elle l’invita à entrer.
_Je te sers quelque chose ?
_Non merci.
_Je suis contente que tu sois venu !
_Même si tu n’étais pas venue au manoir il était exclu que je parte sans te dire au revoir.
_Au revoir ? Ne comprit-elle pas.
_Je quitte Smallville. J’ai accepté une proposition que m’a faite mon père. Il m’a confié la gestion de la nouvelle filiale de Luthorcorp au Japon.
_Pour combien de temps ? Demanda-t-elle, la gorge serrée, retenant difficilement ses larmes.
_Je n’en sais rien. Murmura-t-il.
Lex chercha un contact avec elle, conscient qu’il venait de la bouleverser mais la jeune femme repoussa son bras et elle recula. Elle n’encaissait pas la nouvelle, c’était trop soudain et alors même qu’il était encore là, elle se sentait déjà abandonnée et seule.
_Tu pars quand ?
_Demain matin.
Colleen poussa une exclamation de surprise et elle se passa une main dans les cheveux. C’était comme si elle était bloquée, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire ou dire.
_J’ai besoin de ce travail, de sortir de cet environnement dans lequel ne s’est crée que des tensions depuis des mois. Se justifia-t-il devant la déception évidente de Colleen.
_Bien sûr ! Dès que l’on sent qu’on ne fait que subir notre existence, la meilleure solution est encore de partir.
_Je vois que tu en parles comme si tu sembles avoir vécu ce genre de situation.
Colleen détourna le visage, elle n’avait aucune réponse à lui accorder.
_C’est pour cette raison que tu as quitté New-York ?
_Peu importe. Tu as sûrement des tas de choses à faire avant de partir.
_J’ai l’impression que tu me reproches de partir, j’espère que je me trompe, ça me décevrait venant de toi.
_T’inquiète pas. Parvint-elle à articuler.
Lex franchit les derniers pas qui les séparaient et la blottit dans ses bras. Il avait l’impression que ça la faisait autant souffrir que lui à l’idée qu’ils ne se reverraient pas avant un bout de temps mais il savait que ce n’était pas possible. Ils avaient déjà mis les choses au clair à ce sujet.
Colleen le raccompagna jusqu’à la sortie et dès qu’elle referma la porte, elle laissa enfin ses larmes couler sur ses joues à volonté sans chercher à les retenir. Tous les moments qu’ils avaient passés ensemble étaient passés trop vite, elle n’avait pas vu le temps passer avec lui et en se remémorant tout ça jusqu’à leur baiser à Noël, pour la première, elle avait l’impression d’être passée à côté de quelque chose. Elle n’aurait pas autant de peine à le voir partir sinon.

*****

En arrêtant le moteur de sa voiture, Colleen se dit que si elle avait fait la route jusqu’à la ferme, s’était qu’elle avait besoin de se confier. Il était d’autant plus étrange qu’elle ait choisit Clark seulement il était encore la seule personne avec qui elle pouvait parler. Elle aurait aussi tout simplement pu prendre son téléphone et appeler Lois mais rien ne valait la présence de quelqu’un.
Il n’était pas très tard et elle voyait de la lumière dans la grange, il y avait de fortes chances pour qu’il s’y trouve. La jeune femme traversa l’étable et elle monta les escaliers qui menaient au refuge du jeune fermier. Celui-ci était en train de travailler et il se retourna dès qu’elle fut assez proche de lui.
_Bonsoir !
_Salut.
_Désolé j’ai pas regardé mon téléphone, si jamais tu a essayé de m’appeler…
_Je n’ai pas cherché à te joindre.
_Est-ce que ça va ? Demanda-t-il en remarquant le visage rougi et les yeux gonflés de la jeune femme.
_Non.
Il n’en fallut pas plus à Clark pour l’inviter à venir s’asseoir sur son vieux canapé. Il s’assit près d’elle et il attendit patiemment qu’elle dise quelque chose. Il était désolé de la voir dans cet état, il voyait bien qu’elle avait pleuré, seulement il ne pouvait pas s’empêcher d’être content qu’elle vienne le voir lui pour se confier. Depuis son arrivée en ville, il ne l’avait jamais connu particulièrement bavarde, elle s’intéressait aux autres tout en restant très réservée sur elle-même. Pour la première fois il avait vraiment le sentiment qu’une véritable relation amicale s’établissait entre eux.
_Lex s’en va. Il est venu me voir pour m’annoncer qu’il quittait Smallville.
_Hein !
Clark détourna la tête. Il ne s’était pas attendu à entendre une telle nouvelle de la bouche de Colleen et il n’avait rien trouvé de plus intelligent à dire.
_Son père lui aurait offert un job en or de l’autre côté du globe.
_Et bien, jamais je ne me serais attendu à entendre ça. Son départ te fait de la peine. Atterrit-il.
_J’ai l’impression de perdre mes repères. Dès notre rencontre il y a eu comme, un lien entre nous, nous étions très proches.
_Mais ce n’est pas comme si vous n’alliez jamais vous revoir, vous vous donnerez des nouvelles, et puis il ne t’a pas dit que c’était un départ définitif. Supposa-t-il.
_Pff, à l’entendre j’avais pourtant bien l’impression qu’il n’était pas particulièrement décidé à revenir un jour. Clark, j’ai peur que Lex parte à cause de moi.
_Qu’est-ce que tu aurais à voir là dedans, tu viens de me dire que c’est son père qui lui a donné ce travail.
_Depuis Noël, nous étions en froid, je n’ai pas cherché à le joindre et même encore hier j’étais sur la défensive avec lui. Quand on s’est éclipsé au Talon le soir du réveillon…
_Avant que tu ne t’enfuis comme une furie ? Coupa-t-il brusquement.
_C’était à ce point là ?
_Heu, oui. Hésita-t-il, craignant de la contrarier.
_J’ai repoussé Lex alors qu’il allait, m’embrasser.
Là Clark était complètement dépassé. Il ouvrit de grands yeux en essayant d’assimiler ce que venait de lui dire Colleen. Lui qui s’était imaginé des scénarios bien plus avancés à leur sujet il tombait des nus. Que Lex ait tenté de la séduire ça il l’avait deviné mais que les intentions de Colleen soient différentes l’étonnait beaucoup.
_Depuis ça on ne s’est quasiment plus parlé alors peut-être que ça expliquerait son départ.
_Non Colleen ça m’étonnerait. Ne va pas te faire de fausses idées. Tu sais si je me réfère aux périodes où Lex et moi étions amis, il me disait souvent qu’il attendait de son père une plus grande reconnaissance. Lex n’a jamais voulu venir à Smallville, il avait plus d’ambition que ça et il a toujours entretenu des rapports conflictuels avec son père. Mais là tu me dis que Lionel lui a offert d’aller travailler, où ça ?
_Au japon, pour diriger une de leurs entreprises, quelque chose comme ça.
_Je peux t’assurer que c’est ce dont Lex a toujours eu envi. Tu n’es pas responsable de son départ. Ne te fais pas souffrir inutilement à cause de ça d’accord ?
_Ouais, merci ! dit-elle en essuyant une larme.
_Et puis tu verras que s’il se souci un minimum de toi, il te contactera. Rajouta-t-il difficilement.
Il avait peu d’espoirs que Lex le fasse en réalité mais avant que les choses ne dégénèrent entre eux, Lex donnait régulièrement des nouvelles ou il cherchait à en avoir.

Une fois Colleen partit, Clark eut beau faire tout ce qu’il pouvait, il n’y avait rien à faire il ne pouvait pas se remettre dans son travail. La visite de la jeune femme le travaillait trop. Il pensait à Alix et aux clichés qu’elle lui avait montrés. Sans Lex pour lui fournir des informations, Clark ne saurait pas avant longtemps ce qu’était cette autre pièce métallique qu’il possédait. Il était pourtant prêt à lui déballer son sac tellement cette histoire le préoccupait. Il craignait trop ce que Lex pouvait préparer. Il n’était pas dupe depuis le temps, il se doutait que le milliardaire était toujours aussi obsédé qu’au premier jour.
Mais maintenant que Colleen lui apprenait son départ, il ne pouvait pas nier qu’il se sentait pleinement soulagé. Dans son esprit, si Lex était décidé à partir de l’autre côté du globe pour travailler, il n’avait pas vraiment la tête à s’enfoncer dans ses obsessions. Clark voyait cette théorie comme étant très positive pour lui. Il savait qu’il allait enfin pouvoir souffler et continuer à vivre tranquillement pendant un temps sans avoir à craindre les magouilles de son ancien ami. Il n’aurait plus peur non plus de le croiser à un coin de rue ou au Talon. Oui, ces derniers mois il en était arrivé là, il le réalisait aujourd’hui. Cet homme faisait naître une véritable angoisse en lui au point de l’empêcher de vivre sa vie. Bien sûr, il n’en avait jamais parlé avec ses parents, il savait bien que son père était offensif et violent dès qu’il prononçait le nom de Lex. Sans lui, Clark espérait vraiment que les choses reviennent rapidement à la normale en ville, un peu comme s’il n’était jamais venu ici. Mais là encore, il fallait qu’il y ait une ombre au tableau, il y aurait une personne à qui Lex manquerait en fin de compte.


Le lendemain, en cours, Colleen s’était beaucoup isolée, fuyant cette fois l’équipe de basket et elle s’imaginait qu’ils l’avaient déjà cataloguée comme la névrosée de service, elle l’aurait mérité après tout, elle n’allait pas pouvoir se permettre de la jouer tout sucre et miel un jour et la déprime totale le jour suivant en prétextant avoir besoin de solitude. Mais comme elle s’y était plus ou moins attendue, le départ de Lex l’affectait plus qu’elle n’aurait pu le supposer. Mais elle se serait montrée d’un énorme égoïsme si elle avait tenté de le retenir. Elle pouvait comprendre qu’il ait besoin d’aller voir ailleurs si tout le monde lui tournait le dos depuis le décès de cette Chloé comme il l’avait spécifié. En y réfléchissant, elle ne cernait pas ce qu’elle aurait pu faire pour le retenir. Effectivement ils avaient mis les choses au clair mais si elle était revenue sur sa décision si rapidement cela n’aurait eu aucun sens pour Lex. Peut-être avait-elle besoin de temps elle aussi pour savoir où elle en était et ce qu’elle voulait vraiment. Elle se détestait lorsqu’elle commençait à jouer comme ça les esprits de contradictions.
Justement sortit de ses pensées par la sonnerie, Colleen attendait avec impatience de pouvoir sortir maintenant. Peut-être devrait-elle aller à l’entraînement voir les garçons ? Devant elle, Josh se retourna pour lui lancer un sourire auquel elle répondit. Elle pouvait au moins lui faire comprendre qu’elle allait bien. Même si elle le connaissait à peine, elle pouvait déjà remarquer qu’il n’avait rien du capitaine d’équipe chiant, trop sûr de lui avec des chevilles aussi large que son ballon de basket et jamais en panne de sous-entendus lourds. Pour le moment il lui renvoyait un peu une image à la Clark Kent mais en plus cool. Elle était curieuse d’aller gratter sous la surface pour apprendre à mieux le connaître.
Elle s’apprêtait à le rejoindre mais le professeur Fine choisit parfaitement bien son moment pour la garder après les cours, chose qu’il n’était pas encore parvenu à faire. Mais cette fois, il avait prononcé son nom tellement fort que la moitié de classe encore présente avait très bien entendu et que par conséquent, elle n’avait plus la possibilité de fuir comme les jours précédents.
Gênée au possible, elle attendit en bouillonnant que tous les élèves soient sortis, l’envie furieuse de botter les fesses aux trainards qui faisaient exprès de prendre leur temps pour espérer avoir le droit à des potins croustillants.
Une fois que toute la salle se fut vidée, Fine se leva lui-même pour aller fermer la porte et il invita la jeune femme à le rejoindre à son bureau. Elle s’assit en face de lui à contrecoeur, elle posa son sac lourdement par terre pour bien manifester son mécontentement de se retrouver seule ici avec lui. Elle savait que ce face à face finirait par arriver mais elle aurait appréciée pouvoir le repousser au maximum.
_Je t’ai aperçu avec Luthor, je suis surpris que tu te sois déjà fait des amis si hauts placés.
_Si c’est pour me parler de ça que vous m’avez fait rester je vous préviens tout de suite, aucun mot ne sortira de ma bouche. Prévint-elle durement en se relevant.
_Attends ! La retint-il. Je pensais que tu aurais tout de suite compris qu’il s’agissait d’une mise en garde. Il serait dommage que tu reproduises le même schéma qu’après ton, accident.
_Trop tard, le mal est déjà fait. Répondit-elle franchement. Elle savait qu’il était inutile de tourner autour du pot, il serait parvenu tôt ou tard à lui faire cracher le morceau.
_Pourquoi t’es-tu refermée sur ta coquille subitement ? Constata-t-il à regrets.
_D’après vous ? Relança-t-elle, sur la défensive.
_Pensais-tu réellement que fuir te permettrait de tout reprendre à zéro ? Une nouvelle vie où tes problèmes seraient effacés comme s’ils n’avaient jamais existés ? S’interrogea-t-il avec surprise.
_C’était à peu près l’idée oui. Confirma-t-elle.
_Quelle illusion !
_Mais allez-y ! Dites-moi quelles autres alternatives j’aurais dû prendre ! S’énerva-t-elle. Pour le coup, Colleen se sentait vraiment accusée d’avoir prit la fuite.
_Peut-être faire face. Je ne vais pas te rappeler que le semestre que tu as passé à New-York a été très difficile au tout début. Il a fallu que tu surmontes le traumatisme de ton accident et tu me forces à évoquer de nouveau Dave et les horreurs qu’il t’a fait subir.
_Je n’ai pas besoin d’un flash back ! Répliqua-t-elle.
_Ni même pour tout ce que j’ai fait pour toi ? Je t’ai pris sous mon aile Colleen, j’ai toujours été là pour t’écouter et te conseiller. Tu t’es finalement confiée après des semaines de tortures morales et physiques. Que reste-t-il de cette complicité aujourd’hui ?
_J’ai fuit New-York et tout ce qui s’y rattachait pour commencer une nouvelle vie, ça vous concerne aussi. Mais maintenant que nous sommes là je m’interroge, est-ce que vous ne m’auriez pas suivi ?
_Sur ce point tu as encore tort, ma mutation avait été décidée des mois plus tôt. Et si tu crois pouvoir fuir ton passé éternellement tu te trompes lourdement là aussi.
Colleen détourna le visage. Elle savait ce qu’elle avait fait, elle en avait parfaitement conscience mais elle refusait catégoriquement qu’on le lui dise.
_Ce qui s’est passé le mois dernier ne restera pas impuni.
_Ça suffit ! Cria-t-elle au bord des larmes.
_Non ! Parce que apparemment tu as besoin que quelqu’un te fasse un rappel de la situation ! Ramena-t-il à l’ordre. Le pire c’est que tu n’as tiré aucune leçon. Dit-il, dépité. En trop peu de temps tu t’es trop rapproché du milliardaire et tu refais les mêmes erreurs.
_La situation est complètement différente. Nia-t-elle. Pourtant, elle avait beau se remémorer leur baiser, elle savait qu’il y avait une part de vérité dans ce qui disait son professeur.
_Quoi qu’il en soit, je ne suis pas rancunier et le jour où tu auras besoin à nouveau de te confier, ma porte sera ouverte pour toi.
_N’espérez pas trop. S’enfonça-t-elle par fierté.
_Et moi je sens, contrairement à toi, que ma mutation aura un double avantage. Un jour ou l’autre je sais que tu auras besoin de moi à nouveau. Maintint-il avant de se plonger dans la préparation de ses cours du lendemain.
En bougeant la tête de gauche à droite, Colleen se souvint à présent à quel point Fine cherchait toujours tant à avoir le dernier mot et à vouloir avoir raison. Mais ça l’inquiétait davantage de savoir qu’il avait souvent raison. Elle espérait sincèrement que son passé sordide soit derrière elle mais elle devait admettre que son professeur avait raison, il n’y avait aucun moyen de s’en assurer définitivement.


A suivre…
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2011 - 12:02

Chic chic chic! De la bonne fic pour fêter la fin de l'écriture de mon mémoire (bon, je l'ai pas encore fini mais dès que c'est fait je m'y attelle ^^)
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitimeDim 22 Avr 2012 - 21:36

Bonsoir,

J'aimerai bien une suite si c"'est possible
Bonne soirée
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MessageSujet: Re: Perte d'identité   Perte d'identité Icon_minitime

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