Shivers : le forum du chlex D'abord unique forum français entièrement dédié au couple Chloé/Lex de Smallville, Shivers se tourne aujourd'hui vers l'écrit sous toutes ses formes ! |
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| Taille Mannequin | |
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Sixpence Pigiste
Messages : 628 Date d'inscription : 24/05/2010 Age : 36 Localisation : Rennes (pour le moment)
| Sujet: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 14:58 | |
| Disclamer : rien n'est à moi. Contexte : Fic Chlex très inspirée du film "Le diable s'habille en prada"
L’homme assis sur sa chaise commençait à perdre patience et se passa nerveusement une main sur le visage. _STOP ! Décréta-t-il sur un ton sec. Les vingt personnes présentes se tournèrent automatiquement vers lui, jamais ou très rarement ils le voyaient interrompre une séance. _Emma qu’est-ce que tu me fais là ? Maugréât-il d’un signe de la main. Tu te dandines comme un canard depuis tout à l’heure, tu as oublié comment mettre un pied devant l’autre ou quoi ? La jeune femme brune devant lui baissa la tête, honteuse, ne sachant quoi lui répondre, elle savait qu’elle faisait n’importe quoi aujourd’hui. _Aller va te changer ! J’en ai marre. La chassa-t-il en se levant, scrutant la salle à la recherche de quelque chose. Emma releva la tête, réprimant sa déception et ses larmes et disparut de l’autre côté d’un paravent qui menait aux vestiaires. Évidemment, toutes les autres filles avaient suivi la scène d’une oreille attentive mais ne pourrait la rejoindre et la consoler qu’une fois la séance terminée, et telle que la matinée était partie sans compter l’humeur massacrante de Daniel aujourd’hui, elle allait durer encore deux bonnes heures. _Chloé ! Tu es prête alors tu y vas. Désigna-t-il en retournant s’asseoir près du photographe. La jeune femme blonde était restée tout à fait à l’écart durant toute la scène qui s’était jouée un instant plus tôt et, contrairement aux autres filles, elle n’avait pas jeté de coup d’œil curieux pour assister à la sortie d’Emma. Elle attacha rapidement le dernier ruban de sa robe couleur chocolat où étaient brodés des petites lamelles de tissu blanc. Discrètement, elle ne dissimula pas un petit sourire en coin, jubilant de participer in extremis à la séance photo. _Comme tu sais si bien le faire ma belle, du naturel tout en douceur, fait ressortir ta timidité, fait la exploser devant l’objectif vas-y ! Encouragea-t-il. Chloé lui lança un de ces petits sourires complices qu’ils partageaient et se lança, avança et apprécia toute la longueur du tapis rouge long de plusieurs mètres et au cours de ces quelques secondes de défilé, elle se remit dans la peau de la fille qu’elle avait été dans une autre vie, son enfance, puis son adolescence quelque part de l’autre côté de l’atlantique. Rien n’était plus facile pour elle, c’était véritablement la carte magique qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui, une future étoile montante du mannequinat. Au cours de cette séance, elle observa Daniel, son manager, de temps à autres qui demeurait impassible, une main sous le nez, sans rien montrer qui pourrait lui laisser penser qu’il appréciait son travail. Elle recommença à deux occasions la traversée du tapis et au bout d’un quart d’heure, son manager la remercia pour son professionnalisme. _En voilà au moins une qui sait ce qu’elle fait ici, merci Chloé. Tu peux aller te changer mais reste dans les parages. Précisa-t-il. Chloé disparut comme l’avait fait Emma, sans un regard pour personne mais un grand sourire habillait son visage, la dernière phrase de Daniel voulait tout dire. Les fois où il la prononçait s’était pour parler en privé aux meilleures filles qui avait ensuite connu une spectaculaire avancée dans leur carrière. Elle descendit un petit escalier derrière le fameux paravent qui menait directement aux vestiaires. Là, elle récupéra ses vêtements dans son casier et s’installa derrière un atelier de coiffure et maquillage pour retrouver son vrai petit minois qui se dissimulait derrière la sublime créature que le maquillage avait créer. Une fois vierge de toute substance pharmaceutique sur le corps, elle se changea dans une cabine juste en face puis, avant de sortir pour aller passer un coup de téléphone, elle aperçut Emma près de son casier, qu’elle était en train de vider. _Tu ne crois pas que cette réaction est un peu extrême ? Ça va lui passer, comme à chaque fois ! Positiva Chloé en s’asseyant sur un banc. _Garde ta mauvaise foi pour toi ! Les rôles se sont inversés, en un an les choses ont changés. _Mais à toi il t’accordera une seconde chance ! Insista la blonde. _Nan ! Dit-elle, sûre de ses propos. Je n’ai plus rien de la Emma des débuts, celle qui savait s’exposer sous les projecteurs et qui faisait la une du magazine. Tu l’as entendu ? « Je me dandine comme un canard ». Ça, c’est le signe annonciateur de la fin. Alors tu vois, dit-elle en sortant une cigarette de son sac à main, je préfère encore me retirer avant de qu’il me vire bien propre. _Je comprends ton choix. _Non Chloé, parce que tu es complètement propulsée sur une autre planète sur laquelle on est en train de te faire miroiter les plus belles choses. La nouvelle étoile montante, la favorite aux yeux de Daniel c’est toi ! Il n’y a que toi qu’il regarde d’un œil aussi admiratif. Alors s’il te plaît ne joue pas à la petite fille innocente. Lança-t-elle en allumant sa cigarette, quittant les vestiaires sans lui lancer un dernier regard. Chloé savait que c’était la dernière fois qu’elle la voyait, et elle s’en fichait. Une de moins c’était une place en plus à prendre et son départ tombait à pic. D’une certaine façon, elle espérait vraiment qu’Emma dise vrai à son sujet, car, si elle montait dans l’estime de Daniel, alors son heure de gloire avait peut-être sonné. Elle se retourna pour saluer la personne qu’avait été Emma, qui elle avait eu la chance de défiler aux côtés de mannequins de renom comme Laeticia Casta. Voyant les filles apparaître une à une dans les vestiaires, Chloé se dépêcha de débarrasser le plancher et s’engagea dans un couloir où il y avait de grands cadres disposés tous les mètres dans lesquels reposaient les photographies des mannequins qui travaillaient, ou avaient travaillé pour l’agence. Elle se retrouva rapidement dans le hall et s’installa confortablement sur un siège, profitant de cette pause pour se rafraîchir et attendit patiemment que Daniel la fasse appeler dans son bureau. Deux minutes plus tard, la porte s’ouvrit.
_Mets toi à l’aise assieds-toi. Invita-t-il, une bouteille déjà en main. _On fête quelque chose de particulier ? Se hasarda-t-elle à demander. Chloé prit place sur un siège en croisant les jambes, passa une main dans ses longs cheveux blonds bouclés et attendit une réponse qui se traduisit par un verre offert et un sourire malicieux de la part de son manager. _Le photographe a été séduit par ton travail, il veut revenir demain pour d’autres photos et… _N’était-on pas sensé faire des essayages demain ? Coupa-t-elle. _Les autres filles oui, mais une journée plus productive t’attend. Il veut te voir dans une tenue de chacun des grands couturiers que nous avons en stock. De plus, il a fortement souhaité que la séance ait lieu en extérieur pour donner plus de profondeur et d’âme aux photos. Incapable d’articuler une réponse cohérente, Chloé se contenta de boire quelques gorgées du vin blanc que Daniel lui avait servi. Sa première séance privée, sa première mise en avant. _Alors ? Réactions ma princesse ! S’exclama-t-il, avachit dans son fauteuil. _Une fois que j’aurais réalisé la nouvelle. _Tu ne le dois qu’à toi, tu fais des efforts et tu bosses pour espérer percer. Je peux te dire qu’il y en a dans cette boîte qui attendent que tout leur tombe tout cuit dans le bec, celles là ne t’arrivent pas à la cheville. _Et à quelle heure débute la séance ? _Il faut que tu sois là pour 8h30 dernier délai à l’atelier maquillage. Informa-t-il en regardant son emploi du temps. En revanche tu as ton après-midi, je veux te voir rayonnante comme un petit soleil demain. _Très bien. Acquiesça-t-elle, contente de savoir que pour une fois elle avait sa journée. _Je vais superviser le montage des décors cette après-midi, tout sera parfait pour toi. Assura-t-il en l’accompagnant jusqu’à la sortie d’une main dans le dos. Ils se saluèrent dans un sourire et avant de passer les portes, Chloé s’empara du magazine « Taille Mannequin » revue officielle de l'agence du même nom. Toutes les deux semaines elle le mettait au fond de son sac comme un bien précieux, pas pour elle qui était toujours au courant de ce qui se passait sur son lieu de travail et des différents travaux effectués, non, c’était pour son trésor à elle qui se délectait des images en regardant sa maman avec admiration.
Les lunettes de soleil sur le nez, les cheveux lui tombant sur les épaules, elle se déplaçait à pied de l’agence jusqu’à chez elle, qui, par chance, se trouvait à un petit quart d’heure de marche. En cours de route, elle s’arrêta devant les boutiques de luxe qui mettaient en valeur des vêtements de haute couture. Elle s’était déjà plu à les essayer dans les réserves et ils ne servirait probablement plus puisqu’ils étaient pour la plupart de la saison dernière. Jusqu’à maintenant, elle n’avait jamais osé demander la permission de porter tous les jours ces vêtements, alors que certaines filles adoraient s’exposer avec. Peut-être qu’elle pourrait se le permettre et demander à Daniel demain. Elle aimerait ça, se balader dans une tunique Chanel et un pantalon Pierre Cardin. Dehors, la chaleur était écrasante mais cela ne durerait pas, à tous les coups il pleuvrait à torrent demain pour la séance photo, même si l’arrière-plan sous la pluie pouvait être très glamour. Mais il n’était pas encore tout à fait temps de se préoccuper de la journée qui s’annonçait. Elle allait enfin pouvoir profiter d’un après-midi avec son petit ange de six ans qui ne s’attendait pas à voir arriver sa maman à l’heure du déjeuner. Elle savait qu’elle adorerait ça, quitter le centre de loisir et rentrer à la maison pour ne penser qu’à s’amuser. Midi moins trois minutes, c’était le temps nécessaire à Chloé pour réfléchir à leur programme. Les choix étaient vastes, mais autant profiter du beau temps, elles iraient se promener, pourquoi pas aux Tuileries ? Ça les changerait de Montmartre, la fille comme la mère ne se lassaient pas de cette butte ni de ses si agréables ruelles. Chloé en profiterait pour gâter un peu sa petite princesse qu’elle ne voyait plus que le soir et les week-ends lorsqu’elle n’était pas appelée à l’agence en plein samedi, parfois de bonne heure comme ce serait le cas demain. Heureusement, elle pouvait toujours compter sur la baby-sitter qu’elle payait largement en conséquence des services qu’elle lui rendait. _MAMAAAAAAAN ! Entendit Chloé dans son dos. Et en effet, derrière la grille, elle vit une petite bouille blonde se précipiter dans sa direction avant de sauter dans les bras de sa mère en lui donnant un gros baiser bruyant sur la joue. _ça va mon cœur ? Demanda-t-elle en lui chatouillant le bout du nez. _Ouiiiiiiiiiiii. S’exclama-t-elle en faisant partager sa joie en serrant sa maman fort dans ses bras. Heureuse de l’effet de sa surprise, Chloé reposa sa fille par terre et s’accroupit à sa hauteur, prenant ses petites mains dans les siennes. _Dis-moi, qu’est-ce que tu préfères, est-ce qu’on rentre à la maison pour manger ce qu’il reste dans le frigo et après on va se promener et là je t’achète une énorme glace, ou bien on va manger quelque part pour qu’on soit plus près pour pouvoir se promener ? _Ché pas. Il reste des crêpes ? Comme tu as fait hier tu te rappelles ? _Oui mon poussin il en reste plein. _Veux rentrer alors. Où on va se promener ? _Ah, tu verras ça après ! Annonça Chloé, pleine de mystères et la petite Clémence enfouit sa main dans celle de sa mère, pressée de retrouver sa chambre, sa télé, sa maison, tout son petit monde !
Aux alentours de 17h, Clémence dépassa sa mère dans l’entrée pour aller exprimer encore et toujours son énergie débordante, même après un après-midi comme celui-ci. Chloé tanguait légèrement sur ses jambes mais fit l’effort de franchir le dernier mètre pour s’avachir sur le canapé, appréciant toujours autant la vue qu’elle avait sur la ville. Pour deux personnes, elle n’avait pas à se plaindre, ce n’était pas la place qui manquait ici. Au début, Chloé avait pas mal bataillé pour assurer le loyer ainsi que tous les autres frais à sa charge. Mais heureusement pour elle, son métier lui assurait un bon revenu qui avait fait disparaître tous ses éventuels ennuis financiers. L’appartement était donc sur un étage, le rez-de-chaussée qui comprenait une cuisine, un espace salon et salle à manger, sa chambre, une buanderie et la salle de bain. A l’étage, c’était le domaine privé de la petite demoiselle qui avait une grande chambre, une salle de jeux et un cabinet de toilette. Oui, Chloé pouvait le dire et le redire, elle s’était rarement sentit aussi bien et satisfaite dans sa vie, elle ne manquait de rien, exerçait un boulot dans lequel elle s’investissait, et par-dessus tout, avait un enfant génial ! Pour rien au monde elle ne regrettait sa vie passée dans une petite bourgade américaine. _Chérie tu fonces dans la salle de bain pour te laver tu m’entends ? Cria-t-elle dans l’appartement. Et si tu as besoin d’aide tu m’appelles ! Un petit oui lointain lui répondit et la jeune mère put enfin se laisser aller dans la mollesse de ses coussins dans un gémissement sonore. Elle se promit de s’accorder une petite heure pour prendre un bain une fois que la tornade ambulante serait couchée, ça l’aiderait à se relaxer. Elle aurait bien voulu que la détente commence dès maintenant, mais son téléphone portable se mit à vibrer bruyamment dans son sac à main et l’empoigna brusquement. _Allô. _ « Merde j’ai parié vingt dollars avec Ted que tu répondrais pas ». _Et moi je te croyais en service ce soir ! _ « Je le suis, mais j’ai une heure de libre alors autour d’un petit dîner rapidement… » _Et qui va me garder Clémence ? Tu sais bien que les rendez-vous-rapide-à-la-dernière-minute je déteste ça. Excuse moi Eric mais en plus j’ai une séance photo demain de bonne heure. Dans tous les cas c’est impossible. _ « Ok, j’aurais tenté au moins. On s’est vu une fois dans la semaine Chloé ! » _Je sais, mais que veux-tu que je réponde à ça ? _ « Je sais pas, quelque chose comme, oui j’ai envie d’aménager du temps pour nous, voilà ce que j’aurais aimé entendre. » _Je regrette Eric, mais, pour le moment c’est impossible. On se voit demain soir dans tous les cas. _ « C’est vrai. Je te souhaite une bonne soirée et une bonne nuit alors Chloé. » _Oui, toi de même. Elle raccrocha d'un mouvement sec et hésita avant d’éteindre son téléphone. Une journée de repos était une journée de repos, elle ne voulait recevoir d’appels de personne, pas même de la personne sensée être son petit ami du moment. Ils se connaissaient depuis quatre mois, son record depuis qu’elle vivait à Paris, mais il n’y avait rien à faire, elle n’arrivait pas à éprouver le moindre sentiment pour ce jeune policier de vingt-cinq ans. En réalité sa vie privée se résumait aux aventures d’une nuit, dont elle profitait chaque fois qu’elle était conviée ave Daniel et quelques filles de l’agence aux galas, remises de prix, inaugurations et elle en passait. Si un jour elle devait vraiment se caser, se serait uniquement par amour ou bien pour sa fille qui se sentirait en manque d’une présence masculine. Mais pour le moment, Chloé n’avait pas à se plaindre dans ce domaine. A six ans, l’âge des grandes questions embarrassantes, Clémence n’en posait encore aucune sur son père de toute façon et elle aurait toutes les peines du monde à lui trouver des réponses. Elle ignorait tout simplement qui était le père. Elle était tombée enceinte dans une période particulièrement dévergondée de sa vie ici. Elle fut sortie de ses songes par Clémence, roula des yeux et se leva dans un grognement pour aider son bout de chou à se nettoyer un peu. Elle se gratta la tête en passant devant le tas de vêtements sales dont elle ne s’était pas encore occupée. Il fallait se rendre à l’évidence, si elle faisait le tour de la maison comme ça elle était assurée de trouver de quoi tuer son temps libre toute la soirée au lieu de se reposer.
Le lendemain, 7h30, elle était debout, prête psychologiquement à affronter cette journée, prête surtout à profiter de cette exclusivité qui lui était offerte. Elle s’enferma dans la salle de bain et se doucha pour se réveiller. Le gros avantage des séances photos c’était qu’elle n’avait pas besoin de perdre une demie heure si ce n’était pas trois quarts d’heure pour se coiffer et se maquiller, des spécialistes étaient payés pour le faire. Elle se contenta de se passer ses deux crèmes fétiches pour se donner bonne mine, brossa la longue tignasse de cheveux blonds qu’elle avait ordre d’entretenir à une certaine longueur et se chercha des vêtements potables dans sa garde robe assez pauvre. Pourtant ce n’était pas défaut de ne pas aimer la mode, bien au contraire, mais elle avait un budget serré et d’autres priorités. Elle se prépara ensuite un thé au citron. Plus de café, elle avait arrêté et puis Daniel lui avait tout de suite fait remarquer que cette sale manie jouerait sur son corps. Alors elle s’y était pliée et avait arrêté. Elle sortit tasse, théière, la boîte de sachets mille saveurs dans laquelle était glissée un flacon rempli de comprimés. Elle en sortit un et l’avala, remis la petite boite à sa place et mit l’eau à chauffer. Elle sortit ensuite tout ce dont sa fille aurait besoin pour petit déjeuner, lait, chocolat en poudre et céréales, accompagné de diverses brioches et pâtes à tartiner. S’était généralement à ce moment là qu’elle montait l’escalier à pas de loup, se dirigeait vers la chambre de Clémence, ouvrait délicatement la porte et déchirait un post-it qu’elle trouvait sur le bureau de sa fille. Un morceau de papier rose en forme de cœur sur lequel elle déposait toujours ses lèvres pour y laisser la trace de son rouge à lèvre mais ce matin, elle se contenta d’attraper un crayon rouge, de dessiner une bouche et inscrivit les trois mots qu’elle lui répétait au moins une fois par jour, « je t’aime ». Elle sourit au milieu des escaliers, la baby-sitter était exactement à l’heure et alla lui ouvrir. _Bonjour Clara. Salua-t-elle en lui faisant la bise. Elles se connaissaient depuis la naissance de Clémence après tout. Chloé n’avait pas pu se permettre de faire une pause dans sa formation de mannequin et avait dû trouver quelqu’un de toute urgence pour garder sa fille en son absence. _Je t’ai fait te lever tôt cette fois, merci de t’être déplacée. _T’inquiète pas, j’ai pas cours aujourd’hui de toute façon. Bon courage pour ta journée. _Merci. Dit Chloé en attrapant son sac et sa veste avant de quitter l’appartement pour laisser la place à la seule personne de confiance à qui elle pouvait confier sa fille sans risque.
Chloé déboula dans le hall de l’agence, dégoulinante de la tête aux pieds. Pour ne pas risquer d’attraper froid elle retira sa veste et son chemisier et se dirigea directement aux ateliers. La jeune femme déposa ses affaires dans son casier et malgré elle, ses yeux se tournèrent vers celui d’Emma, vide. Daniel l’avait sûrement remarqué, il n’avait pas dû apprécier qu’elle laisse tout tomber seulement à cause d’une séance photo qui avait mal tourné. Mais selon Chloé, il valait mieux en effet qu’Emma arrête tout. Elle n’était plus à la hauteur et d’après ce qu’elle savait, sa santé ne jouait pas en sa faveur. Toutes les filles avaient bien remarqué qu’elle souffrait d’anorexie qu’on appelait « mentale » depuis un bon moment. Fatalement, il arrivait un moment où elle ne pouvait plus gérer sa maladie. Ce qui s’était passé hier en était la preuve. Ne voyant toujours personne dans la pièce, elle descendit par les vestiaires et monta les quelques marches qui la conduisirent dans la grande salle où Daniel et les photographes finissaient de tout mettre en place, mais, elle fronça les sourcils, espérant se tromper sur ce qu’elle voyait. _Haaa, voilà la plus belle, le personnage central de notre mise en scène. S’exclama-t-il en venant à sa rencontre, lui faisant la bise. _Heu, Daniel, ce que je vois c’est……. _Je te l’ai dit hier, Marc veut des clichés en extérieur, ce n’est pas une averse qui va l’arrêter, et puis on a trouvé une idée géniale, tu vas voir ça va te plaire. Dit-il en la guidant vers l’atelier maquillage en glissant une main dans son dos. Coiffeuses et maquilleuses se pressèrent autour de Chloé et la firent s’asseoir devant un petit atelier avec un grand miroir ovale et une tablette où tous les instruments étaient soigneusement disposés les uns à côté des autres. _Voilà, je te laisse entre de bonnes mains, tu trouveras les différentes tenues dans la penderie, comme d’habitude, tu seras superbe ! Assura-t-il avant de s’éclipser. Complètement à l’aise, Chloé s’adossa dans le fauteuil et ferma les paupières. Elle adorait ça, les heures passées à se faire papouiller les cheveux, se faire bichonner et puis il y avait l’effet de surprise aussi. Chloé rentrait dans la catégorie de mannequins à préférer ouvrir les yeux pour se découvrir sous un autre visage, transformée. Les autres, elles, voulaient à tout prix suivre toutes les étapes en donnant leur opinion sur tout et déceler le moindre petit défaut dans ce « déguisement ». Et cette fois, elle se sentait bien impatiente de savoir ce qui l’attendait. Séance dehors, sous la pluie, elle attraperait la mort c’était certain mais Daniel devait vraiment avoir une idée bien précise qui lui tenait à cœur ainsi qu’au photographe pour vouloir passer des heures dans le froid. Mais, au final, elle n’en garderait que le meilleur qui serait visible sur les photos, là était l’essentiel. Et une heure plus tard, Chloé ouvrit les yeux, stupéfaite de ce qu’elle voyait. C’était toujours elle, mais les gros traits de crayon noir sous ses paupières et le far à paupière noir coulant autour de ses yeux lui donnaient un petit air terrifiant et désespéré à la fois. Ses cheveux mouillés avaient été bouclés davantage qu’ils ne l’étaient déjà, de fines particules brillantes y avaient été collées et le tout était tenu par une demie tonne de laque. Elle remercia l’équipe autour d’elle comme à son habitude et chercha sa tenue, enfin, ses, parce qu’il y en avait un certain nombre qui témoignaient de la journée qui l’attendait. Lorsqu’elle passa la baie vitrée qui donnait sur la terrasse puis le jardin, Daniel l’applaudit, assit à côté du photographe qui se leva pour la saluer avant de commencer la séance. Le manager prit le relais et lui expliqua en deux mots la façon dont se déroulerait la première partie. _Place toi là où Marc te le demandera, tous tes mouvements doivent être lents, presque sensuels, le secret de Marc, il n’est pas tellement dans le cliché qu’il va prendre quand tu vas poser, il va te photographier juste quand tu te déplaceras. Sur les premières photos, soit fragile, montre une facette de toi timide, renfermée et vulnérable, puis, petit à petit, au fur et à mesure que tu te déplaceras, transforme cette fragilité en force, profite justement de cet atout, montres que tu sais jouer avec l’objectif, soit aguicheuse, tu dois le charmer. Demanda-t-il en désignant l’appareil. A la fin de la séance dans cette première tenue, elle savait qu’elle devrait revenir par le tapis, noir en l’occurrence qui avait été déroulé, puis elle irait se changer pour tout recommencer, et ce une bonne dizaine de fois. Elle écouta donc avec attention les consignes de Marc et commença par se placer assise sur le rebord de la fontaine en face d’eux et retrouvant encore la Chloé timide enfouit en elle, elle se positionna comme on le lui demandait. Et, plus elle quittait cette attache que constituait la fontaine en pierre, et plus elle prenait de l’assurance, faisant ressortir une sensualité presque sauvage, elle eu même l’idée de s’allonger à même le sol trempé, relevant simplement un visage effarouché sur l’objectif. Elle se prenait au jeu facilement, pour le moment elle s’amusait et avait déjà hâte d’aller essayer les autres modèles de vêtements. Ceux-ci étaient noirs et assez osés mais ponctués à la fois d’une touche de modernité qu’elle affectionnait. Elle se releva, déterminée, et se dirigea de sa démarche gracieuse sur le tapis, défila une fois de face, puis une autre de dos avant de disparaître dans les vestiaires pour se changer une première fois.
En toute fin de séance, Daniel vint lui glisser un mot au creux de l’oreille, alors qu’elle commençait à se changer, fatiguée d’avoir passé des heures sous la pluie à défiler. Après avoir retrouvé son vrai visage, elle s’exécuta et monta au bureau de son manager. Il n’était pas encore arrivé alors, en attendant, elle feuilleta l’album photos qui se trouvait sur le plan de travail, perdu au milieu d’un amoncellement de divers documents. Elle porta un regard très surpris dès qu’elle ouvrit la première page, habituellement réservée aux meilleurs clichés d’une séance. Les siens y étaient, pour la première fois, et ne pouvait pas nier qu’elle les trouvait superbes. Elle passa ses doigts sur le film de protection, satisfaite de son travail et n’entendit même pas Daniel entrer à son tour dans la pièce. _J’ai pris le temps de les développer hier soir. Elles sont sublimes Chloé, je ne te cache pas que je suis content du travail que tu as accompli. Confia-t-il en s’asseyant sur son fauteuil. La jeune femme resta muette sous le coup de cette déclaration avec de grands yeux ébahis, se redressant légèrement sur son siège. _Et Marc est très satisfait de la séance, tu as pris des initiatives qui lui ont plu, à moi aussi d’ailleurs. Tu sais t'adapter rapidement aux nouvelles situations, sans te poser de questions sur les attentes du photographe et les expressions qu'il veut capter à tel ou tel moment. C’était complètement vrai, si on lui demandait de poser, elle posait, si on lui disait, défile, elle défilait. Evidemment elle ne se contentait pas non plus d’obéir à une demande, elle tâchait toujours d’apporter une petite touche d’innovation qui était susceptible de se marier parfaitement au thème de la séance, c’était un vrai travail. Elle comprenait pourquoi la photographie était considérée comme un art. _Demain tu verras par toi-même le résultat, j’ai hâte de voir ces photos ! Elle se contenta de lui sourire, un peu gênée par tant de compliments en si peu de temps et, fébrile, ne sachant quoi faire de ses mains, elle les posa à plat sur ses genoux. _J’ai volontairement décidé de t’annoncer la nouvelle après la séance, mais les photos que Marc désignera comme les meilleures seront montrées à Cyril Lagel. Elle en avait le souffle coupé. Il n’avait pas besoin de lui dire qui était Cyril Lagel, LE photographe de renom que les agences s’arrachaient. Dans son book annuel il ne sélectionnait qu’un tout petit nombre de photos de mode, elle n’en revenait pas, tout ceci était trop beau. _Je n’ai pas encore eu le plaisir d’entendre ta voix depuis que je suis entré dans ce bureau. Sourit-il. _Je, je ne réalise pas, c’est, une chance inouïe pour moi, tout arrive tellement vite ! _Tes efforts et ton travail sont récompensés, je te surveille depuis quelques semaines, au cours desquelles tu as encore progressé, je te donne simplement ta chance, à toi de tout faire pour gravir les dernières marches. _Je veux m’affirmer ! Déclara-t-elle, sûre d’elle. _Je n’en doute pas, tu as du potentiel à exploiter. Tant que j’y pense, n’oublie pas le gala de ce soir, si tu regardes bien autour de toi, tu apercevras des gens du métier avec qui tu pourras sans difficulté entrer en contact. Lui conseilla-t-il. _Merci ! Répondit-elle avec un sourire complice avant de se lever. Daniel pris un appel et Chloé le salua d’un signe de main, souhaitant s’éclipser en toute discrétion pour ne pas perturber sa conversation mais celui-ci la rappela immédiatement. Elle fronça les sourcils, remarquant son brusque changement d’expression. Il avait le teint livide, les yeux presque exorbités par la surprise et Chloé se rassit, sentant que quelque chose de grave s’était produit. Il raccrocha rapidement, se passa une main tremblante sur le visage et poussa un gros juron sonore qui fit sursauter Chloé. _C’était la police. Ils viennent de m’annoncer, le décès d’Emma. Chloé colla une main contre sa bouche, réprima une puissante envie de vomir et tenta de reprendre son souffle. _Est-ce qu’ils t’ont, enfin, dit….Articula-t-elle sans que les mots ne puissent sortir. _Ils l’ont retrouvé, dans son appartement, les poignets ouverts. Répondit-il d’une voix éteinte. Quelle horreur ! Elle avait vu sa détresse, hier, après la séance, mais n’aurait jamais imaginé qu’elle en arriverait à cette extrémité. Allait-elle si mal que ça ? Dans un pincement de lèvre, elle réalisa que la brune devait être au bord du gouffre sans vouloir en parler. Elle ne pouvait pas dire que la nouvelle la bouleversait, le geste désespéré la troublait, mais elle ne s'était jamais sentie très proche d’Emma, elle n’allait pas feindre d'être attristée, ce serait ridicule. _Désolé de changer complètement de sujet, la nouvelle va être dure à avaler, surtout quand il faudra l’annoncer aux filles, mais je voudrais juste savoir quel sera mon emploi du temps de l’après-midi. _Toi rien, tu te reposes, tu t’es suffisamment donnée aujourd’hui. _Merci. Si tu veux, je peux me charger de leur annoncer….Proposa-t-elle. _Non, merci mais, c’est à moi de le faire. Et merde à cause de ses conneries on va retomber dans les emmerdes ! _De quoi tu parles ? Elle s’est suicidée en quoi ça a un rapport avec l’agence ? _J’en sais rien ! Cria-t-il en se levant brusquement, prêt à quitter le bureau. J’espère me tromper mais avec les flics…On verra, n’y pense pas Chloé, rentre chez toi, tâche de te détendre. Conseilla-t-il vivement en l’invitant à sortir. Loin d’elle l’envie de l’énerver davantage, elle s’exécuta sans traîner avec, en tête, l’envie subite de se trouver une nouvelle tenue pour la soirée qui s’annonçait. Déjà, la mort d’Emma était bien loin dans son esprit, même si un détail commençait à faire surface. Une chose, à laquelle elle ne préférait pas songer, et qu’elle chassa tout de suite de ses pensées.
Le soir même, elle ne s’étonna pas de voir les paparazzis entassés les uns sur les autres à l’entrée du bâtiment, flashant absolument tout ce qui bougeait. Heureusement pour elle, on la laissa passer assez facilement. Même si elle aimait la renommée et qu’on puisse la reconnaître était tout ce qu’elle pouvait espérer pour la suite de sa carrière, elle n’était pas amatrice des bains de foule comme celui-ci. Elle commençait à franchir les premières marches du perron, mais elle sentit aussitôt un bras se glisser autour de sa taille et s’étonna de voir apparaître Daniel de nulle part, lunettes de soleil sur le nez, s’arrêtant avec elle pour se faire photographier et pour saluer tout ce monde qui ne demandait que ça. Pour son entrée discrète c’était raté, mais son manager faisait preuve de tellement de légèreté qu’elle se laissa porter à son tour, autant profiter de la soirée après tout, même si elle restait septique sur la fausse image que véhiculait Daniel. _Ils ne le savent pas encore, mais ces photos valent de l’or bébé, ils les ressortiront quand tu feras la une de tous les magazines ! Assura-t-il en lui volant un baiser sur la joue. Chloé se contenta de sourire et se laissa guider à l’intérieur où tout le gratin parisien était déjà réuni. Là, elle commença à sentir son cœur s’emballer, elle se laissait si facilement emporter par l’euphorie de ces soirées. Cette sensation lui arracha un sourire. _Ha ! Et voilà le chevalier servant ! Dit-il en apercevant le petit ami de sa nouvelle égérie. Il se décida enfin à la lâcher et Chloé lui souhaita une bonne soirée avant de rejoindre Eric. Elle l’embrassa furtivement sur la bouche, mais celui-ci, guère d’humeur à faire la fête, la traîna à l’écart par le bras, provoquant l’étonnement du jeune mannequin. _Tu as eu une mauvaise journée ? Lui demanda-t-elle sur un ton trop léger. _J’espérais que tu m’enverrais peut-être un message pour me dire que finalement tu préfèrerais rester chez toi ce soir, mais encore une fois je me trompe sur toute la ligne. _Attend ! Dit-elle, encaissant le coup de ses paroles en se passant une main sur le front. Je croyais que tu voulais qu’on se voit ? Rappela-t-elle sèchement. _Oui, je sais mais ça c’était avant qu’on me mette sur l’affaire Emma Rayes. _Quelle affaire ? Elle s’est suicidée. L’histoire s’arrête là et pourvu qu’elle repose en paix ! _Pendant trois ans elle a fait la une de nombreuses revues, elle s’était fait un nom, alors la police veut connaître la cause de ce suicide en pleine gloire, une autopsie a été demandée. _C’est aberrant. S’exclama-t-elle simplement. Il lui emprisonna une fois de plus le bras, énervé qu’elle ne comprenne rien de là où il voulait en venir. _Arrête de jouer l’innocente ! J’en ai marre ! Tu fais semblant de ne pas te sentir concernée alors que tu sais très bien pourquoi cette fille en est arrivée là ! Tu sais je me souviens parfaitement de toutes les histoires sordides que tu m’as raconté, sans parler de toi ! _Et alors ! Dans ce métier c’est chacun pour sa pomme, tout le monde savait ce qu’elle faisait, personne n’a jamais levé le petit doigt pour la soutenir et l’aider. _Quand j’entends ça, je réalise combien tu te laisses bouffer par tes illusions. Tu en es exactement au même point qu’elle au tout début. Les cochonneries que tu avales, je parie que l’autopsie nous révèlera qu’elle en prenait aussi, sans parler des autres supplices que tu fais subir à ton corps. Là, Chloé baissa les yeux. Elle ne se sentait coupable de rien mais s’il y avait bien une chose qu’elle ne pouvait pas supporter c’était bien les jugements qu’on pouvait lui porter, et Eric était très doué pour ça. _Toi aussi tu souffres de cette maladie, désolé de te lancer cette vérité de cette façon mais je ne veux pas que tu finisses comme ça ! _Parce que je l’ai fait une fois ? _C’est comme n’importe quelle première fois, se faire vomir une fois incite fatalement à recommencer ultérieurement. _C’est bon ? Tu as fini ou tu veux continuer à me gâcher la soirée ? _Tu ne veux pas qu’on sorte, qu’on aille ailleurs ? Invita-t-il. _Toi sors tout seul si tu veux, j’ai attendu cette soirée toute la semaine et tes petits caprices « vient-par-ici vient-par-là » ça me reste en travers de la gorge ! Déclara-t-elle avant de planter magistralement dans un coin, mettant de côté leur dispute pour ne penser qu’à s’amuser. Elle ne se serait pas attendue à ce qu’autant de monde ait été convié, il fallait vraiment se faufiler entre les gens pour trouver son chemin, mais en réalité, tous restaient agglutinés dans les couloirs par où arrivaient les gens en masse. Une fois dans la grande salle, l’espace était déjà plus vivable et l’ambiance agréable, un petit air de musique se faisait entendre, servant de fond sonore. Elle allait prendre une flûte de champagne sur un plateau qui passait sous son nez mais fut distraite par une voix aigu qui ne se gênait pas pour hurler. _J’Y CROIS PAAAAAAAAAAAS !!! Dans un petit rire nerveux, Chloé se retourna complètement et amortit l’arrivée fulgurante de sa cousine dans ses bras, fonçant comme un boulet de canon. _Dans le très profond de moi-même j’ai espéré pendant une seconde, je me disais, et si je croisais ma bien-aimée cousine ce soir, et, tu es là ! Après deux mois de silence ! Accusa-t-elle finalement en la pointant violemment du doigt. _Et toi le jour où tu te décideras enfin à ouvrir ta boite mail ! Renchérit aussitôt la cousine blonde. _Moui je te l’accorde, tu es pardonnée ! Alors raconte moi tout ce que tu as fait pendant ce temps là ? Oooooh montre moi une photo récente de ma pitchounette de nièce ! Supplia-t-elle en croisant les mains. _Tu la verras en chair et en os ! Viens passer la nuit à la maison, je dormirais sur le canapé. _Ton duplex contre un hôtel cinq étoiles ? Tu rêves ! _Tu sors avec une célébrité sans m’en avoir dit mot ? Chercha-t-elle en se moquant. _Hum, presque. S’écarta-t-elle pour laisser à Chloé l’occasion de voir la personne qu’elle accompagnait en réalité. Presque choquée par ce qu’elle voyait, elle lança un grand regard interrogateur à Lois qui se contenta de hausser les épaules. _T’inquiète, il est pas mon type, mais, j’avoue avoir quand même une certaine considération pour son corps de rêve. Bon, je tombe les masques avant que tu n’agonises, respire ma belle respire ! Je suis son attachée de presse. J’ai décroché le boulot il y a deux mois justement. J’ai pas compris au début. Il voulait quelqu’un d’insupportable, de rigoureux et qui sache parler. Il m’a pris d’office en me voyant postuler devant la porte. _Et il ne s’est pas trompé ! Il n’aurait pas trouvé mieux. Confirma Chloé en avalant un verre de champagne pour faire passer la pilule. Elle n’arrivait pas à décoller son regard de lui. _Oui je comprend ce que tu ressens, il fait cet effet là à pas mal de gens. Fit remarquer Lois qui passa une main devant sa cousine pour la sortir de sa rêverie. _Il n’a pas changé depuis six ans, bon si peut-être s’est-il davantage affiné niveau musculature. Admit-elle en baissant le regard. _D’ailleurs tu vas pouvoir refaire connaissance. Fit-elle savoir en se retournant, apercevant le milliardaire Lex Luthor se diriger vers elles. Chloé choisit de fuir son regard et se replongea dans sa boisson qu’elle but à petites gorgées, mais la jeune femme frissonna en redécouvrant sa voix si naturellement rauque. _Mesdemoiselles, j’espère que je n’interromps rien. S’invita-t-il en faisant trêve des convenances et habituels bonsoirs. _Lex ! Tu tombes parfaitement au contraire, on parlait de toi. Répondit Lois en toute franchise qui se voulait être de l’effronterie pure et simple. _Vraiment ? S’étonna-t-il, intéressé par la jeune blonde en face de lui qu’il détaillait des pieds à la tête. _L’avantage c’est que je n’ai même pas besoin de faire les présentations. Bon ! Je vous laisse ! Annonça-t-elle avant de s’éclipser, donnant un énorme clin d’œil complice à sa cousine dont les joues s’étaient légèrement empourprées. _Je suis confus, habituellement j’ai une très bonne mémoire des visages. Surtout, des beaux visages comme le votre. S’excusa-t-il en lui offrant un autre verre. _Tu es tout pardonné Lex, six ans après comment veux-tu que je t’en tienne rigueur, nous nous connaissions à peine à ce moment là. Révéla-t-elle. Il fronça les sourcils, réellement embarrassé de ne pas reconnaître cette merveilleuse jeune femme qui se tenait devant lui, et pourtant, un tutoiement distinctif, une connaissance qui datait de ses vingt-cinq ans, ses jeunes années à Smallville en somme. _Chloé ? Tenta-t-il sur une certaine réserve. _Tu n’auras pas été très long, bravo ! Lex lui sourit largement et trinqua avec elle, très heureux de se retrouver en sa compagnie, Dieu qu’elle avait changé, une vraie femme se tenait devant lui, et plus une adolescente. _Alors ? En plus de crouler sous l’argent te voilà depuis peu sénateur ! Quel parcours ! Souligna Chloé. _J’en suis fier. Ne cacha-t-il pas. Et toi ? Je suis curieux de découvrir qu’elle est ta vie après le Kansas. Elle allait ouvrir la bouche, mais Daniel la devança et encercla une main autour de l’épaule de la jeune femme tout en échangeant une chaleureuse poignée de main avec Lex. _Lex Luthor ! Ça fait trop longtemps ! Ça me fait plaisir de te revoir, personne ne s’attendait à la visite d’un sénateur américain sur notre sol. _J’ai raté un épisode ? Vous vous connaissez ? Demanda Chloé aux deux hommes. _Et nos parents avant nous. Répondit Daniel. Lex, laisse moi te présenter la nouvelle égérie de ma troupe. _Et bien, voilà ce qu’on appelle une reconversion radicale ! Chloé et moi nous nous connaissons depuis plusieurs années. Précisa-t-il. _Le monde est décidément très petit, je ne vais pas m’imposer plus longtemps, prenez le temps de vous retrouver. Lex, je t’envoie mes coordonnées. Passe à la maison un soir on prévoira quelque chose. Invita-t-il d’une tape sur l’épaule avant de disparaître au milieu de la foule. _Alors te voilà mannequin ! N’en revenait toujours pas le milliardaire. _J'ai commencé depuis deux ans, une formation qui va durer quatre ans, je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai tout plaqué pour ce milieu mais je m’y plais. Expliqua-t-elle brièvement. _C’est extraordinaire que tu en sois arrivée là, surtout avec Daniel comme manager, tu peux toi aussi être fière de ce que tu as accompli. _Rassure-toi je le suis ! Pourquoi ne pas chercher une table et continuer cette conversation tranquillement ? Proposa-t-elle. _Se sera avec plaisir, je me laisse guider. Chloé lui sourit, glissa son bras autour du sien et ils parcoururent la salle à la recherche d’un endroit plus calme pour discuter de leur six années respectives.
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| | | Sixpence Pigiste
Messages : 628 Date d'inscription : 24/05/2010 Age : 36 Localisation : Rennes (pour le moment)
| Sujet: Re: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 14:58 | |
| Légèrement émue par l’alcool qu’elle avait continué à ingurgiter, Chloé se plaisait à lui raconter sa vie depuis son départ d’Amérique, mais commençait tout de même à rechigner lorsque Lex resservit les verres. _Je ne vais même pas être capable de me lever ! J’aime bien boire mais là, je crois que j’ai un peu trop forcé sur la dose ! _Non ne t’inquiète pas ce n’est pas très fort, et puis au pire je te retiendrais. _Oui, tu as intérêt ! Donc, je disais, on m’avait envoyé pour photographier la semaine de la mode, je trouvais ça amusant, et puis en fin de soirée quelqu’un m’a abordé, Daniel donc ! Il m’a fait comprendre que j’avais apparemment le profil pour cette carrière et qu’il était prêt à me donner des conseils et à me guider dans la formation. Quand je dis formation, ça n’a rien à voir avec une école, non j’ai simplement fait quelques séances photos avec différents photographes. On m’a conseillé de suivre un régime alimentaire assez strict pour m’affiner mais il restait toujours le même problème, tu devines ? _Hum, je ne sais pas, la taille peut-être ? Dit-il au hasard, n’y connaissant strictement rien à ce milieu si particulier, même s’il avait souvent rencontré, et plus que rencontré quelques mannequins dans sa vie. _OUI ! J’étais trop petite, toujours trop petite. Mais Daniel a persisté et a décidé de passer outre cette condition et de briser un peu les traditions, il voulait tenter le coup. Pendant quatre ans j’ai beaucoup observé les filles, je me suis surtout souciée de l’entretien de mon corps, et, aujourd’hui voilà le résultat ! _Et le changement est remarquable c’est indéniable, la preuve puisque je ne t’ai pas reconnu sur le moment. _C’était mignon. Approuva-t-elle, remarquant les doigts de Lex caressant avec douceur le dos de sa main. Et toi alors, tu l’as emporté largement pour être élu ? Je n’ai même pas su. _Non pas du tout, nous étions trois candidats, ma campagne a été plutôt rude. Tu sais bien que je n’avais pas une très bonne image auprès du public. Il a fallu que je remédie à cette situation, en commençant par redorer le blason de Luthorcorp et faire taire les polémiques concernant les pesticides que je déversais soit disant dans les eaux de Smallville. _Oui, c’est vrai que tu as en plus traîné la réputation de ton père. Se souvint-elle. _Il n’a pas cherché longtemps à me mettre des bâtons dans les roues quand il a enfin compris que mes intentions étaient louables. Tu sais, je n’ai pas fait ça pour la gloire, ou le pouvoir, je voulais vraiment avoir un rôle à jouer en politique, donner mon opinion et avoir un certain pouvoir de décision. _Avec Luthorcorp ça ne te suffisait pas ? _Je me révèle davantage en politique, je rêve secrètement de monter encore plus haut sur l’échelle mais, garde le pour toi. Murmura-t-il dans une moue mystérieuse. _J’apprécie les hommes qui sont plein d’ambition, toi tu en as toujours eu. Je t’imagine bien tout de blanc vêtu à la maison blanche. Plaisanta-t-elle en terminant ce qu’elle décréta être son dernier verre. Lex émit un bref rire et fit lentement remonter sa main le long de son bras dans une agréable caresse qui la fit frissonner. _Es-tu pressée de rentrer ? Lui demanda-t-il sans détour. Chloé posa sur lui un regard hésitant, évidemment qu’elle voudrait poursuivre la soirée avec lui, mais elle ne s’attendait pas à un miracle lorsqu’elle lui annoncerait dans une minute que sa fille de six ans n’allait pas passer la nuit toute seule. C’était toujours à ce moment là que les hommes revenaient sur leur décision en la laissant partir bien volontiers. Comme si les jeunes mères célibataires étaient à rejeter. _Lex, je t’assure que je ne le serais pas, si... je ne vis pas seule, admit-elle, j’ai une petite fille ! Alors qu’il avait cru pendant un bref instant qu’elle voulait lui faire comprendre qu’elle avait quelqu’un, ce qui n’aurait rien eu de surprenant, elle lui balançait la nouvelle la plus inattendue à laquelle il aurait pu s’attendre. Il releva un regard très surpris, attendant qu’elle lui en dise plus. _Elle a six ans. C’est arrivé au début lorsque je me suis réellement installée. Je t’avoue, ça m’a terrorisé, mais après mûre réflexion, j’étais… persuadée que je saurais gérer ça. J’ai dû retarder ma formation, mais lorsqu’elle est arrivée, je n’avais jamais été aussi heureuse. Et comme je me l’étais promis, j’arrive tout à fait à équilibrer ma, drôle de vie. Raconta-t-elle dans un petit sourire nerveux, les yeux brillants. _J’avoue, j’ai du mal à t’imaginer en maman, mais, j’avais aussi du mal à t’imaginer en mannequin. Dis-moi, comment s’appelle ta petite fierté ? Chloé lui offrit un sourire sincère. Pour la première fois elle voyait quelqu’un s’intéresser à sa fille, sans la juger. _Clémence. _Très joli. Tu as choisi en fonction de tes préférences ou le « C » était intentionnel ? Chloé rit franchement à la remarque et haussa les épaules. _Heu, je ne sais pas, peut-être un peu des deux. _C’était la question piège. Tu sais il y a une solution, pourquoi est-ce que tatie Lois n’irait pas veiller sur sa nièce ? Très enthousiaste à la suggestion, elle chercha la brune des yeux. Lex se leva, lui proposa sa main qu’elle accepta bien volontiers et ils partirent à la recherche de la nouvelle attachée de presse qui se trouvait un peu plus loin, en pleine dégustation autour du buffet. _Lois est-ce que je suis ta cousine adorée ? Dis le, dis le ! Supplia-t-elle. _ça dépend du service que tu es sur le point de me demander ! _Aurais-tu l’extrême gentillesse de reporter ta super nuit dans un super hôtel de luxe pour aller dormir à la maison, c’est pour Clémence, tu sais ! Ta nièce chérieeuuh. Lois releva un sourcil, relativement stupéfaite de voir ces deux vieilles connaissances aussi proches et, visiblement sur le point de devenir encore plus proches. _Si c’est pour une nuit, vas-y, donne moi tes clés ! Accepta-t-elle sans faire attention aux mots qu’elle employait, gênant visiblement les deux personnes en face d’elle. _Merci ! Je te revaudrai ça ! _Bien sûr ! Dit-elle, voyant s’éloigner Lex et Chloé main dans la main et se mordit la lèvre, incapable de retenir un fou rire. Elle en connaissait deux qui allaient prendre du bon temps, et ils avaient bien raison, pensa-t-elle.
En passant la porte du hall d’entrée, tenue par un portier, Chloé eut une pensée pour Lois qui, en quelque sorte, lui avait donné sa place. Elle sourit en réalisant que Lex était toujours aussi raffiné. En plein cœur du boulevard Saint-Germain, il était descendu à l’hôtel Lutecia, réputé pour être l’un des meilleurs de la capitale. Sans se séparer d’elle, il se dirigea vers l’accueil où il réclama la clé de sa chambre avant de chercher les ascenseurs. Il la laissa entrer dans l’habitacle en premier et appuya sur le bouton qui les conduirait au quatrième étage. _ça m’a fait drôle de passer sur le boulevard, je n’ai pas l’occasion de me promener dans Paris. La dernière fois ça devait être l’année dernière, je prenais le train gare Montparnasse pour une séance photo dans le parc de Versailles. _Moi aussi, mon dernier voyage à Paris commence à dater, les intérêts de Luthorcorp n’y sont pas vraiment. Il arrive de trouver des investisseurs dans la région mais les occasions de me rendre ici sont rares. _Et aujourd’hui qu’est-ce qui t’amène ? _Mes nouvelles responsabilités, je dois rencontrer quelques uns des sénateurs français. Chloé acquiesça, impressionnée et se laissa étreindre par le bras de Lex qui les guida hors de la cabine puis le couple s’engagea dans le couloir. La chambre se trouvait sur leur gauche complètement au fond et Lex s’arrêta après avoir enfoncé la clé dans la serrure. _Tu n’as encore fait aucune réflexion, mais je ne voudrais pas que tu me trouves trop entreprenant. _Ne raconte pas n’importe quoi, tu sais très bien que tu es maître dans l’art de la séduction, j’ai remarqué ce regard que tu n’as pas arrêté de poser sur moi. Et puis j’ai choisi de te suivre, ça devrait te suffire comme réponse. Dit-elle en lissant sa cravate entre ses doigts. Satisfait, il les fit entrer dans la grande pièce qui donnait sur un espace salon, meublé de façon très art déco avec du cérusé clair, mélangeant des chaises et des tables de différentes formes, donnant un aspect très lumineux aux lieux. Lex les débarrassa de leurs manteaux et rejoint rapidement la jeune femme qui se permettait de faire le tour, elle tira les rideaux, appréciant la vue magnifique sur le boulevard éclairé. _Je ne te propose pas un dernier verre. Dit-il en se glissant derrière elle. _Non merci. Sourit-elle. En plus, rajouta-t-elle en se retournant vers lui, je ne suis même pas sensé en boire. Mais, Daniel comprendra très bien que j’ai eu envie de profiter de la soirée. Elle enroula ses bras autour de la nuque de Lex qui passa les siens le long d’un bras nu, ponctuant son geste d’un baiser sur l’épaule. Impatiente, elle se rapprocha encore de lui et sursauta lorsque Lex l’agrippa par les hanches pour la coller à lui. Dans un sourire appréciateur, elle se mit sur la pointe des pieds et scella ses lèvres aux siennes, heureuse de se retrouver dans ses bras. Ils échangèrent un ou deux baisers chastes jusqu’à ce que Lex lui caresse la lèvre inférieure du bout de la langue et Chloé ne perdit pas de temps pour approfondir leur étreinte, gémissant déjà du baiser langoureux qu’ils partageaient. _J’ai envi de toi Lex. Susurra-t-elle entre deux étreintes passionnées. _Permet-moi d’en dire autant. Répliqua-t-il en la soulevant par les fesses, avant de se diriger vers la chambre. En chemin, Chloé s’était débarrassée de ses chaussures à talons et s’étonna d’atterrir sur un tapis aussi moelleux. Elle fit reculer Lex jusqu’à un fauteuil sur lequel elle le força à s’asseoir et le rejoint, à califourchon sur ses jambes. Du bout des doigts, elle entreprit de déboutonner méticuleusement sa chemise en soie blanche, ce serait dommage de l’abîmer. Chloé se mordit la lèvre en découvrant peu à peu son corps si bien sculpté qu’on ne pouvait que deviner sous les vêtements. Elle lui retira ensuite sa cravate et se colla contre son torse, enroula ses mains autour de son crâne et l’embrassa de plus belle, se laissant chavirer par la douceur dont ils faisaient tous les deux preuve. Dans un grognement, Lex agrippa le pan de la robe noir de Chloé de chaque côté, puis la fit remonter le long de ses jambes dans une lenteur insupportable et il lui caressa les cuisses en effleurant son entrejambe. Sans qu’il s’y attende, elle se releva, fit le tour du fauteuil et se déplaça dans la pièce d’une démarche féline, imitant le défilé et s’arrêta devant lui, un petit sourire aguicheur au coin de la bouche. Lentement, elle fit descendre la fermeture éclair de sa robe et la laissa glisser avec beaucoup de sensualité et retira ensuite son soutien gorge. En face d’elle, Lex s’avachit un peu plus et retint un soupir, profitant de la vue qui lui était offerte. Elle vint se rasseoir sur lui et il plongea immédiatement sa tête entre ses deux seins qu’il emprisonna dans ses mains. Leurs pointes étaient déjà bien élancées et Chloé sursauta au passage de la langue du milliardaire sur chacun d’eux. Et il ne s’arrêta pas en si bon chemin, il ne laissait aucun grain de peau étranger à sa langue et la caressa en même temps avec précaution, prenant garde à ne pas lui faire mal. Tout son corps se raidit sous cette torture et trouva leur position tout à coup très désagréable, alors elle se releva, entraîna Lex à sa suite et s’installa plus confortablement sur le lit. Avant de s’allonger, il retira chemise et pantalon et s’étendit à côté d’elle, laissant son regard détailler ses formes si généreuses. Chloé lui sourit lorsqu’il s’imposa sur elle, l’engloutit dans ses bras et écarta les jambes. Ses mains reprirent l’exploration du corps sexy de la demoiselle et Lex chercha de nouveau ses lèvres pour un baiser passionné. Il descendit dans la courbe de sa gorge, la chatouillant du bout de la langue, laissant son souffle chaud empreint sur sa peau et reprit l’exploration du bas de son corps. Chloé s’agitait de plus en plus, ses mains glissant le long du dos du milliardaire, la chaleur de son corps augmentait. Elle ne se souvenait pas avoir déjà ressentit autant d’émotions dans les bras d’un homme. Lex releva la tête vers elle et planta son regard dans le sien avant de lui retirer son dernier sous-vêtement avec douceur. Il se pencha pour lui embrasser le visage et rapprocha ses doigts de son intimité. Son cœur fit un bond dans sa poitrine en la sentant humide et entama une caresse le long de son sexe avant d’y introduire deux doigts. Chloé commençait déjà à se mouvoir contre lui en mimant l’acte sexuel, la respiration haletante, soupirant contre son oreille et sentant encore l’excitation monter d’un cran. Satisfait de la voir réagir ainsi à ses caresses, il s’abaissa, les yeux dilatés par le désir et lui embrassa le ventre goulûment, impatient de pouvoir goûter à son parfum et de lui donner encore davantage de plaisir avant de s’unir à elle. Chloé se cambra brusquement sous la pression de la langue de son partenaire sur son intimité, c’était la première fois que quelqu’un lui faisait connaître un tel moment. Elle transpirait, s’agrippait aux draps désespérément et ne pouvait plus retenir ses gémissements mais grogna lorsque Lex remonta vers son visage, l’embrassant avec ardeur avant de venir s’installer confortablement entre ses jambes. Chloé le retint un instant et abaissa sa main pour qu’elle aussi puisse le câliner un moment, caressant le haut de son crâne de son autre main pour calmer ses spasmes d’excitation et quelques minutes plus tard, elle se lova de nouveau contre lui, le teint écarlate à l’idée qu’il allait la faire sienne. Elle enroula ses jambes autour de son corps et, ne pouvant plus attendre, Lex agrippa ses hanches et la pénétra dans un geste doux, ils se sourirent l’un l’autre. Il enchaîna par un mouvement de va et vient pour être sûr que leur corps s’emboîtaient à la perfection et se rallongea sur Chloé. Leurs langues s’enroulèrent dans un autre baiser et Lex commença à bouger en elle dans des coups de reins puissants et s’amusa de ce rythme soutenu alors que Chloé perdait pied peu à peu. Il les fit rouler sur le matelas pour laisser à Chloé le temps d’imposer son propre rythme, plus décousu mais aussi plus passionné et cette sensation l’incita à reprendre le dessus pour lui donner ce qu’elle voulait en accélérant leurs mouvements. Complètement chamboulée, Chloé se contenta de le suivre, voyant tout tourner autour d’elle dans l’euphorie du moment et sentait l’orgasme monter en elle. Leurs gémissements s’étaient mués en cris et avant de sombrer, les deux amants se fixèrent, ravis d’atteindre le plaisir ultime ensemble. Fatigués mais content d’avoir partagés un tel moment, ils se reposèrent dans les bras de l’autre, se glissèrent sous les couvertures et attendirent que le sommeil les prenne. _Lex, combien de temps restes-tu à Paris ? Demanda-t-elle en lui caressant le torse du bout des doigts. _Une semaine tout au plus, mais, n’y songe pas trop pour le moment, dis-toi que nous avons quelques jours devant nous. _Je ne suis pas déçue, je m’attendais plutôt à ce que tu me dises que tu partais demain, ou après-demain. Expliqua-t-elle en fermant les yeux. Lex déposa un baiser sur son front et s’endormit avec un sourire peint sur le visage, pour rien au monde il ne regrettait ce voyage.
_Service d’étage ! Lex et Chloé se redressèrent d’un même bond et leur regard se croisa. _J’suis à la bourre ! Dirent-ils d’une même voix. Chacun de leur côté, ils partirent à la recherche de leurs vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre mais trouvèrent tout de même le temps pendant leur méticuleuse fouille de s’embrasser en guise de bonjour. Lex avait déjà filé dans la salle de bain lorsque Chloé mit enfin la main sur son string caché dans les couvertures qu’elle venait de retourner sans dessus dessous. Elle dut ensuite bien insister en frappant à la porte de la salle de bain pour que Lex daigne lui ouvrir, se moquant du fait qu’il s’enferme alors qu’elle l’avait déjà vu tout nu quelques heures plus tôt. Il lui avait aussitôt ouvert, l’avait plaqué contre le mur pour se délecter encore de son corps mais elle trouva quelque part le courage de se détacher et prit rapidement une douche. Bon en même temps il n’était que 7h30, pourquoi paniquer ? Elle avait encore trois quarts d’heure pour retourner chez elle, s’occuper de sa fille un moment, se préparer et aller à l’agence. _Lex j’ai un gros service à te demander ! _ça se négocie, tu me payes comment ? _Comme tu voudras, mais s’il te plaît dépose moi à mon appartement, je n’ai pas de moyen de locomotion et appeler un taxi prendrait trois fois trop de temps. _D’accord, alors c’est simple en échange tu libères ta soirée pour qu’on se voit. Elle roula des yeux, ce refrain elle l’entendait aussi avec Eric, qu’elle avait trompé ouvertement cette nuit, mais cela prouvait encore qu’elle n’en avait rien à faire de ce type. Mémo personnel, penser à prendre une minute pour l’appeler et rompre. De toute façon elle ne se considérait déjà plus avec lui. Quelques minutes plus tard, elle était parvenue à s’arranger correctement pour mettre le nez dehors et retrouva Lex dans le salon. Elle releva un sourcil, il était censé être en retard, mais monsieur était attablé et dégustait le petit déjeuner qu’on leur avait apporté en lisant le journal. _Lex, tu me conduis ou pas ? _J’arrive ma biche une minute. Dit-il en levant le doigt. Abattue, elle baissa les bras et se poqua dans le fauteuil à côté d’elle. Sa biche ? Depuis quand Lex donnait-il des surnoms aussi ridicules à ses conquêtes ? _Tu savais que le petit déjeuner était le repas le plus important de la journée ? _Il parait. Répondit-elle simplement. _Alors, dit-il en se levant, tu me manges ce croissant, continua-t-il en le lui enfournant d’office dans la bouche, et ensuite tu bois le chocolat chaud qui est posé juste là, désolé je ne bois que du café. _Et moi je suis désolée je ne bois que du thé ! Renchérit-elle en avalant rapidement le croissant en traînant Lex dans l’entrée. A partir de là il arrêta de la taquiner et répondit à sa demande en la ramenant devant chez elle.
_Le quartier est tranquille ? Demanda-t-il en s’arrêtant devant l’immeuble. _Oui, j’ai de la chance, je n’ai jamais eu ce qu’on pourrait appeler, des problèmes, ici. _Tant mieux. Heu, pourras-tu dire à Lois que je l’attends comme prévu à 8h30 devant l’hôtel de ville ? _Tu la crois capable d’oublier ça ? _Sait-on jamais ! Chloé, avant que tu ne t’enfuis, est-ce qu’il y a un numéro où je puisse te joindre ? Chloé roula des yeux, sortit un crayon de son sac à main et prit la main de Lex pour y inscrire les quelques chiffres sur le dos. _Voilà ! Il la retint une dernière fois, la rapprocha de lui et posa ses lèvres sur les siennes. Chloé se dépêcha de sortir une fois pour toute de la voiture et se rua dans les escaliers. Ça lui faisait cet effet là à chaque fois, passé une nuit loin de sa fille et elle lui manquait déjà. Lex ne daigna pas redémarrer tant qu’elle apparaissait encore dans son champ visuel. Il jeta un coup d’œil sur sa main, il se croyait revenu à ses jeunes années où les filles laissaient leur numéro de téléphone de la même façon, seulement ça ne lui était jamais arrivé à cette époque. Il sentait une toute nouvelle vague de sensations déferler en lui depuis qu’il avait revu Chloé et ne pouvait pas l’expliquer pour le moment. Elle prit le temps de souffler en entrant et déposa ses affaires lourdement sur le canapé avant d’accueillir son bout de chou dans ses bras. _Comment ça va ma puce ? Demanda-t-elle en l’embrassant. _Bien, j’ai même dormi avec tatie. Chloé lança un regard intrigué à la principale intéressée qui semblait fonctionner au radar ce matin. Elle était prête, en tailleur foncé très élégant, maquillée brièvement mais le mélange avec les gros chaussons, genre charentaises faisait vraiment tâche dans le paysage. _J’ai pas pu refuser ! Elle n’arrivait pas à s’endormir même après lui avoir lu cinq histoires ! _Ho nan tu t’es laissée avoir ! C’est ma faute aussi j’aurais dû te prévenir que cette petite chipie était déjà une très bonne comédienne et qu’elle ferait tout pour avoir plus d’histoires et l’assurance de ne pas dormir toute seule dans sa chambre. Dit-elle en lâchant Clémence qui se rassit à table pour finir son petit déjeuner. _ça c’est signe que tu la protèges trop ! Fais gaffe ça pourrait te jouer des tours. Prévint Lois, les yeux à moitiés ouverts. Enfin dans tout ça je suis rassurée de savoir qu’il y en a une autre qui n’a pas beaucoup dormi ! _Ho si ! Tu sais on a pas passé toute la nuit à faire l’a…. _Mais chuuuuuut ! Chloé il y a des oreilles sensibles dans cette pièce ! Alors c’est qui la mieux réveillée de nous deux ! _Désolé ! _Au moins je sais ce que vous avez fait, même si c’était évident ! Vous n’allez pas ensemble pourtant, c’est surprenant je veux dire, mais est-ce que je peux m’en mêler ? La réponse évidente est non. Chloé chercha sa boite de thé, fit bouillir l’eau et avala son comprimé dont elle cacha immédiatement la boite des yeux curieux de Lois. _Mais, tu sais, il y a quelques détails qui me font penser que ce n’était pas qu’une simple aventure d’une nuit pour lui. Déjà il voulait me revoir ce soir, dès en se levant ce matin, il m’a donné un surnom hideux et il est collant ! À un point inimaginable ! _Si j’avais le temps je voudrais connaître chaque détail de vos ébats pour analyser cet étrange comportement, parce que là j’ai l’impression que tu me parles d’une personne totalement différente de celle qui va me passer un savon parce que je serais en retard ! Dit-elle en ramassant ses affaires. Et au fait, la baby-sitter sera là dans dix minutes maintenant. _Merci Lois ! _Je passerais dans l’après-midi si j’ai le temps. _Trop cool ! S’exclama Clémence. _Bon, tu vois ça ! Elle a parlé pour deux ! Lois se dépêcha de partir, et Chloé se rua dans sa chambre, objectif armoire – tenue propre et décente – salle de bain – maquillage. Mon Dieu elle avait une tête horrible ce matin, pas étonnant, après l’alcool qu’elle avait absorbé et la nuit qu’elle avait passé, mais ça en valait largement la chandelle, Lex lui avait offert une superbe nuit qu’elle n’était pas prête d’oublier.
Comme elle l’avait supposé, Chloé avait bien quelques minutes de retard, et espérait que Daniel se montre compréhensif. Aucun programme déterminé ne lui avait été communiqué, donc elle ne s’attarda pas dans les vestiaires. Elle déposa juste ses affaires dans son casier et monta dans la grande salle de défilé. Elle s’arrêta sur la dernière marche, les yeux écarquillés et les sourcils froncés. Ainsi Eric disait vrai, une enquête avait bien été ouverte. Trois agents et un commissaire avaient investi les lieux, et de ce qu’elle voyait, elle n’avait jamais vu Daniel aussi embarrassé. Elle déglutit et trouva le courage de se faufiler dans la masse et rejoint un groupe de filles qui s’était formé. Toutes étaient prises du même tic nerveux de se ronger un ongle. Certaines d’entre elles venaient seulement d’apprendre le décès d’Emma sûrement. _Tu étais au courant toi ? Demanda, bouleversée une fille prénommée Aurélie. _Oui, j’étais avec Daniel lorsque la police lui a téléphoné. _Merde mais qu’est-ce qu’elle avait besoin de faire ça ! Sa vie ne se limitait pas qu’au mannequinat quand même ? Chloé ne répondit rien, doutant elle-même de la réponse mais ne s’y attarda pas. Elle fut rapidement distraite par une voix qu’elle reconnut parfaitement et tourna la tête pour avoir confirmation. Dans un élan de colère, elle se dirigea vers Eric qui commençait à interroger d’autres filles et s’interposa entre eux en croisant les bras sur la poitrine. _Tu le savais hier soir hein ! Ha il était beau le grand discours de prévention que tu m’as servi ! Tu voulais me laisser la surprise ? _Je n’ai pas eu le choix, on m’a nommé comme assistant sur cette enquête. _Bien sûr ! Dans ce cas je compte sur toi pour m’expliquer pourquoi les flics perdent leur temps dans une histoire de suicide, vous n’avez vraiment que ça à foutre ! _J’aimerais que tu baisses d’un ton là je suis en service. _C’est drôle parce que hier soir aussi je te sentais en service. Alors, est-ce que tu leur a déjà déballé sur un plateau ce que tu sais sur moi ? Et bien sûr tu comptes peut-être t’en servir comme tremplin ! _Tu délires ! Pourquoi je ferais une chose pareille ? Je n’ai pas envie de te balancer si c’est ta question. _Tu y serais forcé de toute façon si tes supérieurs te posaient des questions alors arrête de me ménager. Mais tu sais quoi ? Je vais te faciliter la tâche, je ne veux plus te voir, nous deux c’est fini ! Annonça-t-elle en faisant demi tour. _Chloé ce n’est pas vraiment le moment approprié pour déborder sur le privé ! Siffla-t-il en refoulant son chagrin, l’agrippant par le poignet. _Dommage moi j’ai envi de le faire maintenant ! Et encore tu as de la chance parce que je comptais le faire par téléphone. Un flic doit toujours s’adapter dans les situations inattendues, bah vas-y, prouve que tu en es capable ! Défia-t-elle en se détachant une bonne fois pour toute de lui. En observant les gens autour d’elle, Chloé se refusait à s’immiscer dans un groupe quelconque, la plupart des filles étaient dévastées et pleuraient à chaudes larmes. Franchement tout ce débordement émotionnel lui donnait la nausée. Aucune d’elles n’affectionnaient réellement Emma, ce n’était qu’une mise en scène. Ou alors ce geste incompréhensible agissait-il sur elles de façon inattendue ? Peut-être avait-elle peur pour elles-mêmes? Peut-être étaient-elles en train de remettre leur carrière en question? Oui, Chloé sentait bien planer un air d’incompréhension sur tous ses visages. Etait-elle la seule à rester parfaitement indifférente à l’émotion collective ? Un peu plus loin, elle aperçut Daniel qui se mettait volontairement à l’écart. Elle espérait seulement qu’il accepte sa présence. _Daniel ? _Ha Chloé ! J’attendais que tu arrives. Empêche moi de commettre un meurtre sur ces crétins de flics ! Demanda-t-il, hors de lui. _Je suis d’accord cette enquête c’est du grand n’importe quoi, d’ailleurs ils espèrent découvrir quoi ? _Ils pensent que l’autopsie révèlera la présence de substances illicites dans son organisme. Expliqua-t-il en essayant de se calmer. _Et alors, en quoi c’est notre problème ? _Si leurs soupçons sont exactes, vous serez toutes contrôlées, ce qui suppose pesée, vérification des mensurations et si vous êtes en dessous des moyennes, vous subirez bilans médicaux, examens et j’en passe. Chloé tourna la tête, écœurée que le suicide d’Emma leur apporte autant de problèmes. _Si l’une de vous est en infraction, je dis bien une seule ! L’agence et moi le premier irons au devant de graves problèmes ! La justice serait intolérable là-dessus. Cette histoire commence déjà a réveiller les polémiques tu t’en doutes. Révéla-t-il. Intérieurement, Chloé hurlait et ne savait pas quoi dire à Daniel pour essayer de le calmer ou de le soutenir. Elle-même commençait à angoisser et comme si ça ne suffisait pas, son regard croisa celui de Eric. Elle pouvait peut-être lui reconnaître qu’il avait bien fait de la mettre en garde hier. Elle ne prit pas garde au policier qui s’avançait vers elle pour l’interroger. Elle se massa les tempes un instant. Il ne fallait pas qu’elle soit désagréable avec un flic. La journée allait être bien longue et ce n’était certainement pas aujourd’hui qu’ils travailleraient beaucoup. Chloé détestait ce genre de journées qui ne produisaient rien, une perte de temps considérable selon elle. Et si cette visite matinale ne suffisait pas, le commissaire chargé de l’enquête se chargea d’annoncer que personne ne serait autorisé à quitter les lieux sans s’être soumis aux tests préliminaires de la pesée et du contrôle des mensurations. Chloé voyait naître l’anxiété sur certains visages. Elle aussi pouvait se sentir mal à l’aise. Elle savait qu’elle avait encore perdu du poids depuis qu’elle prenait non plus une pilule tous les quatre matin, mais une tous les matins. Cependant, il valait mieux faire bonne figure. Elle ne s’était pas pesée depuis deux semaines mais se sentait tout de même moins squelettique que certaines filles. Elle jeta un coup d’œil à sa montre. Déjà deux heures qu’elle était là et elle se demandait bien à quelle heure elle rentrerait. Trois heures plus tard, deux filles ne s’étaient pas encore faites contrôlées. Chloé regardait les autres filles sortir une à une de l’atelier coiffure qui avait été réquisitionné comme salle médicale. Certaines échangeaient des regards inquiets avec elle, quatre notamment, Aurélie, Caroline, Amélia et Cyntia avec qui Chloé avait le plus d’affinités. Comme elle, au moins ces quatre filles là prenaient aussi les mêmes médicaments mais elle n’avait jamais osé leur demander à quelle fréquence. Ça leur arrivait régulièrement de sortir ensemble, et à chaque fois, le sujet de l’anorexie revenait. Chacune faisait comme si cette maladie les hantait, mais jamais aucune confidence n’était échangée. Si l’une d’elles connaissait des problèmes de santé, elles le gardaient pour elle secrètement un peu comme l’avait fait Emma. Et résultat, le silence s’était terminé en catastrophe. Chloé, elle, s’en tirait bien. Elle était à la limite. Bonnes mensurations mais avec deux kilos de moins que la moyenne acceptée. La police était toujours présente, encadrait les tests. Personne n’était autorisé à se parler, mais Chloé se doutait que d’autres qu’elles étaient bien en dessous des moyennes légales. Notamment Aurélie qui semblait plus dépitée et bouleversée que tout à l’heure. Les médecins ne disaient rien, mais il fallait espérer qu’aucun examen plus poussé ne lui serait demandé. La présence des médicaments serait immédiatement détectée. Elle croisa les doigts à cette pensée et chercha Daniel du regard qui était debout, adossé à une colonne, les yeux fixés sur la salle médicale d’appoint. Elle sentait peu à peu l’ambiance devenir irrespirable et n’avait qu’une hâte, rentrer chez elle et bichonner sa petite puce.
Lois et Lex déambulaient dans le couloir après avoir réussi à se tromper d’étage. Maintenant, il suffisait de retrouver le bon numéro sur la porte de l’appartement. Enfin ça, c’était facile si l’on ne possédait pas la cervelle de moineau d’une Lane. _Tu avais dit que c’était sur la gauche, à 100% sûre ! _Je fonctionnais au radar hier soir quand je suis arrivée. Il faisait nuit et ce matin j’étais à la bourre ! Se justifia-t-elle. Et puis d’ailleurs, c’est quoi ce besoin irrépressible de venir faire ton curieux en m’ayant accompagné ? _Je ne suis pas venu par curiosité. _Ha non ! Pourquoi d’autre alors ? En plus la pauvre petite va prendre peur en te voyant avec ton crâne chauve ! _C’est par intérêt ! Se défendit le milliardaire. Et puis qu’est-ce qui te fait croire que je vais l’effrayer ? Depuis la nuit des temps les filles me tombent les bras parce qu’elles me trouvent sexy comme ça. _C’est ton fric qu’elles trouvent sexy ! Je dis pas que Chloé est comme ça ! Se rattrapa-t-elle. _Porte 14, c’est là ! Informa Lex. _Je le savais très bien ! Je t’avais dit qu’on était pas perdu ! Lois frappa deux coups assez prononcés contre la porte et se mit bien devant Lex pour le cacher un minimum. Mais avec ses 1m70 contre le mètre quatre-vingt de son patron l’effet rendu était des plus ridicules, surtout lorsque Clara ouvrit la porte. _Bonjour Lois ! Dit-elle d’une petite voix, apercevant une forme massive toute de noire vêtue cachée derrière elle. _Si tu veux je te relève de tes fonctions ! Où est ma nièce d’amour ? Demanda-t-elle en passant la tête dans l’entrebâillement de la porte. _Tatiiiiie ! S’exclama Clémence en accourant dans ses bras. _Viens là ma puce ! Tu sais quoi ? Je t’ai amené une grosse boite de crème au praliné, comme tu adores. _Merci ! Dis c’est qui le monsieur derrière ? Murmura-t-elle. _Heu, c’est heuuu. Lois était en plein dilemme, devait-elle dire qu’il s’agissait de son patron au risque de créer un léger trouble pour l’enfant, ou simplement…..C’est un très bon ami de ta maman ! _Bonjour. Salua-t-elle d’une petite voix en restant collée contre Lois. Lex lui sourit en lui faisant un petit signe de la main, subjugué de voir devant lui une Chloé en miniature. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux soigneusement tressés et cette petite merveille portait une jolie robe blanche. _Est-ce que tu sais quand Chloé doit rentrer ? Demanda Lois à Clara. _Non elle ne m’a rien dit, et comme son emploi du temps est très mobile elle ne se risque jamais à me donner une heure de retour. _D’accord, merci, passe une bonne soirée ! _Vous aussi. Souhaita-t-elle en sortant, refermant derrière elle. Clémence retourna à ses activités dans le salon, et, voyant Lois trop occupée à remplir la cafetière, Lex suivit la petite demoiselle qui s’agenouilla devant la table basse sur laquelle était posé un jeu de bataille navale. Le milliardaire leva un sourcil devant cette scène complètement insolite. A six ans les enfants connaissaient-ils déjà tout des ruses et les stratégies en matière de jeux de société ? Il la regarda ranger soigneusement les pièces et les petits bateaux dans leurs boîtiers et s’assit près d’elle sur le canapé. _Comment tu t’appelles ? Demanda Clémence sans se retourner, trop occupée à ramasser le désordre qu’elle avait mis sur la table. _Alexandre, mais, tout le monde m’appelle Lex, c’est, comme un surnom. Toi aussi tu peux m’appeler comme ça si tu veux. _D’accord. Répondit-elle en haussant les épaules, comme si ça lui était complètement égal. Maman elle t’appelle comme ça aussi ? _Oui. Assura-t-il, pensant qu’il s’agissait là d’une sorte d’autorisation détournée. Si Chloé l’appelait de cette façon, alors sans doute en avait-elle aussi le droit. _J’ai envi de jouer encore, est-ce que tu veux bien jouer avec moi ? Demanda-t-elle avec de petits yeux suppliants. Elle applaudit aussitôt dans ses mains en voyant Lex se déplacer pour venir s’asseoir dans le fauteuil en face d’elle. _Je suis très fort à ce jeu là. Prévint-il en l’aidant à tout réinstaller. _Ils disent toujours ça les grands et à chaque fois je les bats. Démentit-elle en secouant la tête de gauche à droite. Lex émit un bref rire et commença à disposer ses bateaux sur le plateau de jeu, lançant de temps en temps des regards amusés à sa jeune partenaire. _Au moins, j’aurais vécu assez longtemps pour assister à un tel spectacle dans ma vie ! S’exclama Lois, scotchée net dans l’entrée de la pièce, les yeux écarquillés. Lex, ôte moi d’un doute. Tu t’apprêtes à jouer à la bataille navale avec une fillette de six ans ? _Oh non tu ne rêves pas Lois, tu as accepté de signer avec moi lorsque je t’ai dit que tu en verrais de toutes les couleurs non ? _Ce n’est pas, le genre de tableau qui se dessinait dans mon esprit ! Mais tu sais quoi ? C’est parfait ! Vas-y ! Joue les nounous pour moi. Tu ne m’en voudras pas si je m’éclipse une heure ou deux ? Parce que, contrairement à toi, je n’ai pas eu le plaisir de goûter au luxe de l’hôtel que tu as réservé. _Wouah ! J’apprécie la confiance que tu me portes ! Me confier la fille de ta cousine adorée sans hésiter, tout mon être en est chamboulé. _Tu pars ? S’inquiéta Clémence en lui lançant un regard de chiot abandonné. _Pas pour longtemps ma puce ! Promis, tu sais j’ai des choses à faire, mais tu vas t’amuser avec ton nouveau copain ! Encouragea-t-elle. Maman ne devrait plus tarder. Assura-t-elle avant de laisser les deux joueurs tranquilles. _C’est moi qui commence ! S’écria Clémence en levant deux petits doigts en l’air.
Un quart d’heure plus tard, une main sous le menton, Lex était en pleine réflexion, il avait un bateau de taille moyenne coulé et deux autres plus petits partiellement. Cette petite était coriace et jubilait d’avoir encore toute sa flotte en parfait état. _Alors tu jooooooouues ? S’impatienta-t-elle. Lex fut coupé dans son élan par la sonnette de la porte et s’excusa auprès de Clémence. Il allait dire que c’était sûrement Chloé mais ce serait absurde de sonner si elle avait ses clés non ? En ouvrant, Lex ne se serait pas attendu à trouver en face de lui un jeune homme à peu près de son âge qui lui renvoyait son regard surpris. Mais au moment où Eric ne s’y attendait pas, il baissa la tête en se mordant la lèvre, dépité. Le jeune policier bouillonnait. Il était à deux doigts d’envoyer son poing dans la figure de ce parfait inconnu par simple élan de colère. Il pensait Chloé capable de beaucoup de choses, mais pas de ramener un mec dans son appartement et de le sauter alors qu’ils étaient encore ensemble hier. Elle l'écœurait mais ses sentiments l’empêchaient de la haïr, ce qu’il trouva bien dommage pour l’occasion. _Je venais pour voir Chloé. Trouva-t-il la force d’articuler entre ses dents serrées. _Elle est… _Laissez tomber ! Lança-t-il en faisant immédiatement demi tour. Sa journée n’aurait pas pu être plus merdique. Mais il avait besoin d’une sérieuse discussion avec elle. Il se sentirait mieux ensuite et il la verrait, qu’elle le veuille ou non. _Tu, sais qui c’était ? Demanda Lex, pas certain que la pitchounette lui donne une réponse. _L’amoureux de maman. Mais je ne l’aime pas beaucoup. Il veut jamais venir à la maison, et de toute façon maman m’a dit qu’elle ne l’aime pas beaucoup non plus. Là, le sang de Lex ne fit qu’un tour. Il était pris d’un sérieux doute et, pour la première fois de sa vie, se sentait mal à l’aise. Si Chloé avait déjà quelqu’un, pourquoi avoir passé la nuit avec lui ? Pour s’amuser ? S’était-elle moquée de lui du début à la fin pour satisfaire deux ou trois fantasmes ? Pourtant, il avait envie de croire aux paroles de cette petite qui venait de lui assurer que Chloé ne tenait pas beaucoup à ce garçon. _Bon tu viiiiiiiiiiiiiieeeeeens ou quoi ? Lex s’extirpa de ses pensées et préféra se concentrer sur son jeu. Il avait encore une partie à gagner et n’allait pas se laisser couler aussi facilement !
En passant la porte de l’immeuble, Chloé se posait encore la question de savoir si ce n’était pas la voiture d’Eric qu’elle avait croisé sur la route. Mais dans la logique des choses il était peu probable qu’il cherche à la contacter ou même à la voir après la rupture en publique qu’elle lui avait infligé. Elle ne regrettait pas ce qu’elle pouvait appeler sa cruauté. Entre la tension qui régnait, tout ce qu’elle ressentait, et qu’elle avait gardé trop longtemps en elle, était ressorti d’un seul coup. Elle pouvait se contenir pendant un moment, mais là, sa patience avait atteint ses limites. Elle pouffa bruyamment en sortant de l’ascenseur, n’ayant qu’une envie, s’affaler dans son canapé et ne plus y bouger. Elle avait même trouvé le courage d’aller faire des courses, alors il était exclu de lui demander quoi que ce soit d’autre. D’une main, elle poussa la porte d’entrée, et de l’autre elle tenait fermement contre elle son sac plein à raz bord. _J’ai gagnéééééééééééééééééé nanèèèère !! S’enthousiasma Clémence. Qu’est-ce que je te disais ! Avec un grand sourire aux lèvres, Chloé se retourna pour voir sa fille en pleine gloire et une Clara qui n’aimait pas tellement perdre. Elle faillit tout lâcher, laissant son sourire s’affaisser en voyant Lex, assis sur le fauteuil, serrant la petite main de sa fille dans le sienne en guise de trêve prolongée jusqu’à la prochaine partie. Lex se leva ensuite pour rejoindre la jeune mère. _Mais, enfin, qu’est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle, complètement secouée de voir un homme dans son appartement. _Je me suis laissé entraîné pour jouer avec ta fille et Lois en a profité pour aller se prélasser un peu à l’hôtel. A mon avis ne compte pas trop la voir revenir. Prévint-il. Chloé respira à fond pour se calmer et alla dans la cuisine poser ses sacs. _La pauvre ! C’est vrai que je lui ai banalisé sa soirée hier. Raconta-t-elle sans lui faire face. C’est normal qu’elle se repose un peu. Alors comme ça, toi tu joues à la bataille navale ? S’intéressa-t-elle pour faire passer son trouble. _Et à pleins d’autres choses encore, moi aussi j’ai été enfant. _Lex tu joueras encore avec moi ? Demanda Clémence. _Ma puce et si tu allais, je ne sais pas, t’amuser un peu dans ta chambre hein ? _Oui maman. Obéit-elle en lui faisant un bisou sur la joue. A mi chemin dans les escaliers, elle se retourna et Lex lui fit un clin d’œil en signe d’accord. Toute contente, elle trottina jusqu’à sa chambre et laissa les deux adultes entre eux. _J’aurais peut-être dû prévenir que je passerais. En fait j’accompagnais Lois. S’expliqua-t-il alors que Chloé rangeait les affaires, reniflant de temps en temps, les yeux brillant de larmes. Lex perçu le malaise de la jeune femme et posa une main sur son épaule. _Je suis très touchée que tu sois venue Lex ! Vraiment ! Je, c’est la première fois que je vois un homme entrer chez moi et s’occuper de ma fille, jouer avec elle. La voir émue de cette façon l’attendrissait, il ne perdit pas une seconde pour la prendre dans ses bras et la bercer un instant, déposant un baiser sur son front. Chloé soupira. Jamais elle ne s’était sentie si bien dans les bras d’un homme. Cette sensation s’était déjà faite ressentir la veille mais aujourd’hui c’était encore plus vrai. C’était une étreinte encore différente d’hier alors qu’ils faisaient l’amour. Elle se laissa aller, ferma les yeux un instant, profitant juste du moment présent. Lex aussi se détendit complètement dans ses bras. Si elle s’était réellement moquée de lui, elle aurait adopté un tout autre comportement en le surprenant ici. Au contraire elle recherchait sa présence. _Je ne vais peut-être pas m’imposer trop longtemps. Chuchota-t-il au creux de son oreille. _Lex ! Tu peux. Je veux dire, ça me ferait plaisir que tu restes. Invita-t-elle implicitement. Pour le convaincre, elle emprisonna son visage dans ses mains et l’embrassa avec la douceur que Lex lui connaissait. _Vu comme ça, je ne peux pas refuser !
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| | | Sixpence Pigiste
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| Sujet: Re: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 14:59 | |
| Chloé venait de coucher Clémence et maintenant, elle se reposait un peu dans les bras Lex où Ils étaient tous les deux allongés sur le canapé, elle sur lui, leurs mains entrelacées sur son ventre. Un agréable silence venait de s’installer et elle ne faisait que se repasser le film de la soirée dans sa tête. Elle n’avait que trop rarement vu sa fille aussi bavarde et à l’aise avec un homme. Autre chose, elle avait perçu une qualité du milliardaire qu’elle n’aurait jamais pu imaginer avant. Il faisait étonnamment preuve de tact avec Clémence. Il savait de quelle manière lui adresser la parole, sur quel ton et il savait d’instinct de quelle façon réagir avec elle. Non vraiment elle n’en revenait pas. _Raconte moi, comment s’est passée ta journée ? Demanda Lex en la sortant de ses réflexions. _Longue et pénible. Je ne sais pas si tu es au courant, une des filles de la troupe… _Est décédée, oui j’ai lu les journaux, et vu la télé aussi. _Je n’ai même pas eu la jugeote de le faire. Je suis l’affaire en direct de toute façon. Les flics se sont empressés d’envahir l’agence et le studio aujourd’hui. Je n’arrive pas à croire qu’ils aient obtenu l’autorisation de toutes nous contrôler. Tout le monde était paniqué. _Oui, j’imagine que c’était pénible. Comment Daniel prend-il les choses ? _Mal, et il a de bonnes raisons d’être inquiet. Certaines filles ne sont pas en règle, avec seulement des tests de base. Tu vois, je redoute déjà la journée de demain. Si la police obtient les résultats de l’autopsie, on est toutes bonnes pour les bilans médicaux complets et les examens, des procédures assez lourdes à supporter d’après ce que j’en sais. _Malheureusement, tu ne pourras pas y échapper si c’est la justice qui a recommandé ces mesures. _Lex, est-ce qu’on ne pourrait pas changer de sujet, s’il te plait ? _Si, et ça tombe bien parce que je voulais te faire remarquer à quel point tu avais une petite fille intelligente. Chloé émit un bref rire et se blottit davantage contre Lex, ça lui plaisait énormément qu’on lui parle de Clémence. C’était une situation tout à fait inédite pour elle. _Elle a toujours été très vive d’esprit. Bébé déjà elle s’éveillait rapidement et observait les choses, comme avec fascination. C’était amusant. Pour toute réponse, Lex lui donna un baiser sur la tempe et ferma les yeux un instant, profitant du calme qui ne dura pas très longtemps. _Maman ! Dit une petite voix endormie en haut des escaliers. _Bah, alors ma puce tu ne dors pas ? Demanda Chloé en se détachant de Lex pour aller à la rencontre de Clémence. Elle lui fit signe de se baisser, porta sa main près de l’oreille de sa mère et lui murmura quelques mots. La jeune mère écarquilla d’abord les yeux, pas très sûr d’avoir réellement compris ce que voulait Clémence, mais avec un petit signe de tête, Chloé eut confirmation et retint un rire en se mordant la lèvre. _Lex, je crois que cette jeune demoiselle a quelque chose de capital à te demander. Curieux, Lex se tourna, s’accouda au dossier du canapé et attendit que Clémence sorte son pouce de sa bouche pour parler. _Tu peux venir me faire un bisou dans mon lit, j’arrive pas à dormir. Demanda-t-elle, le pouce coincé entre ses dents. Très surpris par la demande qui, normalement ne s’adressait qu’à une personne proche de l’enfant, il demanda l’approbation de Chloé en la fixant du regard et celle-ci se contenta de hausser les épaules pour faire comprendre que c’était à lui de décider. Elle ignorait si elle cachait bien l’émotion qui s’emparait d’elle. Pour que Clémence réclame un bisou, il fallait vraiment qu’elle se sente en confiance avec Lex, ce qui était visiblement le cas. Incapable de refuser cela, il se leva, contourna le meuble et grimpa les quelques marches. Il échangea un étrange regard avec Chloé, mêlé d’incertitude et d’affection et sentit une petite main venir se glisser dans la sienne et fut entraîné de force dans le couloir. Chloé les suivit mais resta à l’entrée de la chambre et surveilla la scène d’un œil bienveillant. Clémence se glissa entre les couvertures, blottit sa peluche en forme de chien tout contre elle et de son autre main elle tira sur la manche de la chemise de Lex pour qu’il s’approche d’elle. Il hésita un instant mais s’assit finalement sur le bord du petit lit et se pencha pour poser ses lèvres sur son petit front. Clémence l’encercla vivement de ses bras autour de sa nuque et donna un gros bisou sur la joue du milliardaire. _Bonne nuit la terreur des mers ! Murmura-t-il avant de se lever. Clémence s’était déjà tournée de l’autre côté et brisa le silence par un grand bâillement sonore. Lex sortit de la pièce à reculons pour ne pas faire de bruit et Chloé ferma la porte, réprimant toujours le même rire entre ses lèvres. Arrivés au rez-de-chaussée, c’est elle qui le tira cette fois par la main jusque dans sa chambre. Elle ferma la porte et se jeta à son cou pour l’embrasser, étreinte à laquelle Lex répondit volontiers, un peu perdu par une telle demande d’affection mais ce n’était certainement pas pour lui déplaire. Elle lui arracha presque sa chemise, passa ses mains le long de son torse en gémissant et le poussa sur le lit. Lex fronça les sourcils, surpris de l’attitude presque sauvage qu’elle adoptait mais son sourire aguicheur ne lui promettait que de bonnes choses à venir. Il s’installa contre la tête de lit, la chemise grande ouverte et sourit, admirant Chloé en plein déhanchement sexy, retirant peu à peu les boutons de son chemisier. Dans un grognement, il commençait à se sentir à l’étroit dans son pantalon et n’avait qu’une envie, lui sauter dessus pour prendre les commandes. Tout doucement, elle retira son vêtement et l’envoya voler sur le lit où Lex le récupéra pour en humer l’envoûtant parfum, fixant sa proie d’un air affamé. Avec les mêmes gestes, elle retira son pantalon et passa sensuellement ses mains sur son corps, prête à défaire ses sous-vêtements. _Chloé et si tu me laissais….. Lex n’eut pas le temps de terminer sa phrase, le soutien gorge était déjà parti voler dans la pièce, bientôt rejoint par le string. Chloé fit ensuite le tour du lit d’une démarche féline, nullement gênée par sa nudité, Lex en connaissait déjà les moindres recoins. Envieux de redécouvrir ce corps si fantastique, Lex la fit monter en l’agrippant par les hanches et s’imposa immédiatement sur elle en la forçant à s’allonger, trop heureux de sentir à nouveau sa peau frémir contre la sienne. Il plongea une main puissante dans sa chevelure et se pencha sur sa bouche pour un baiser assoiffé auquel leur corps tout entier réagit. Ils cherchèrent un peu plus à se coller l’un contre l’autre et Chloé exerça même une pression sur les fesses de son compagnon juste par satisfaction de sentir son érection contre son bassin. Elle savait comment l’exciter ! Alors Lex approfondit encore leur étreinte et laissa son autre main gambader follement sur son corps. Impatiente de se perdre de nouveau en lui, elle défit sa ceinture et la braguette de son pantalon et le laissa se déshabiller complètement, en envoyant sa chemise voler dans la chambre dans un geste brusque pour reprendre Chloé aussitôt dans ses bras. Elle les fit rouler dans l’espoir de lui donner autant de plaisir qu’il lui en avait donné hier soir, mais il la fit rapidement passer de nouveau sous lui. Il ne pouvait plus attendre. Son petit strip-tease de tout à l’heure avait eu un effet monstre sur lui et à présent, il n’attendait plus que le moment où leurs corps ne feraient qu’un. Il plongea la tête dans la courbe de son cou et la pénétra d’un puissant coup de rein, grognant de la sensation de plaisir qui l’envahit. Désireuse de savoir jusqu’où Lex pouvait l’amener, elle se laissa guider par le rythme qu’il imposait sans rechigner. Après tout, elle aimait dominer, mais trop peu d’hommes avaient déjà réussi à la faire chavirer et se montrer plus impulsifs et passionnés qu’elle. Pour lui faire comprendre combien elle appréciait ses initiatives, elle commença à passer ses mains partout sur son corps dans de langoureuses caresses qui devenaient plus urgente à chaque fois que la délivrance se faisait sentir.
Comme tous les matins, Chloé faisait la course pour ne pas être en retard ou oublier quelque chose. Une douche s’imposait après la nuit torride passée dans les bras de Lex qui se remettait encore, enroulé dans les draps. La séance coiffure et maquillage dura une bonne demie heure et elle devait ensuite se faire discrète en fouillant dans son armoire pour trouver jupe, chemisier et chaussures assorties. Chaque bruit de trop se ponctuait par une grimace en direction du lit mais le jeune sénateur semblait imperturbable, heureusement pour elle. Chloé pencha la tête pour apercevoir le réveil posé sur la table de nuit du côté de Lex. Parfait. Clémence allait bientôt descendre prendre son petit déjeuner, elle était parfaitement dans les temps. Elle empoigna ses talons aiguilles dans une main, les posa sur le comptoir de la cuisine et sortit le lait, le chocolat en poudre et les céréales pour sa petite puce. Pour elle, la boite de thé habituelle, avala sa gélule à l'abri des regards indiscrets et mit l’eau à chauffer. Même si elle n’avalait rien le matin, elle tenait de temps à autres à prendre sa boisson favorite en compagnie de sa fille qu’elle voyait déjà trop peu à son goût. En voyant Lex sortir de la chambre encore complètement endormi, elle bondit et écarquilla les yeux. Quelle idée lui prenait de se balader dans l’appartement en caleçon ? Il se croyait chez lui ou quoi ? Alors elle s’empressa de lui rapporter sa chemise et son pantalon, l’enferma d’office dans la salle de bain et lui demanda expressément de s’habiller. _Bonjour Maman. Au son de la voix de sa fille, Chloé se retourna brusquement, un sourire gêné au lèvres et embrassa sa fille qui trottina ensuite derrière elle jusque dans la cuisine. _Tu as bien dormi ? Demanda-t-elle en regardant Clémence verser ses céréales dans son bol en mettant comme d’habitude la moitié à côté. _ça va. Dis, pourquoi Eric il a jamais voulu venir me voir alors que Lex lui il s’amuse avec moi ? Chloé faillit avaler de travers, ne sachant comment aborder ce sujet avec sa fille, mais en même temps, elle était la seule avec qui, faute de mieux, elle pouvait justement en parler. Elle n’avait pas vu Lex qui restait à moitié caché dans l’embrasure de la porte de la salle de bain, tout de même curieux d’entendre la version de Chloé, surtout après la seconde nuit qu’ils venaient de passer. _Et bien, justement, ma chérie, j’ai réfléchi à tout ça. Depuis quelques temps déjà, je me dis que ça ne sert à rien de continuer à fréquenter un garçon pareil, alors que, je ne l’aime pas, et puis, aussi parce qu’il ne veut pas te voir. _Pourquoi ? _Je ne sais pas, peut-être qu’il n’aime pas les enfants. De toute façon, ne t’inquiète pas, je lui est dit hier que je ne voulais plus le voir. Rassuré d’entendre ce genre de discours, il rejoint les demoiselles et attrapa une brioche et une tasse pour se servir un café, se permettant de faire comme chez lui, ce qui, apparemment, ne gêna absolument pas Chloé. _Bah, qu’est-ce que tu fais là toi ? T’as dormi ici ? S’étonna la petite. _Oui, dans ce canapé. Inventa-t-il. Chloé se tourna pour étouffer un rire, et jeta un énième coup d’œil à sa montre, comme si elle luttait un combat constant contre cet ennemi invisible et immeuble. _Ma puce, ton cartable est posé près de l’entrée comme toujours. Juste au cas ou j’oublie de le dire avant de partir. Je vais finir de préparer. Elle s’éclipsa rapidement dans la chambre et Lex la suivit en coup de vent, ferma la porte et la plaqua derrière pour lui dire bonjour à sa façon, dans un baiser passionné. Chloé ne tarda pas à y répondre, laissant une jambe se frotter vigoureusement contre la jambe de Lex qui, pour s’amuser, la ramena contre lui et approfondit encore un peu leur étreinte avant de la relâcher. _Est-ce que tu veux que je dépose Clémence à l’école ? _Quoi ? N’en revenait pas Chloé. Non ! Je veux dire, oui bien sûr ça m’aurait fait plaisir mais c’est toujours Clara la baby-sitter qui s’en charge. Je t’assure, fais ce que tu as à faire. _ça va te sembler passionnant, j’ai rendez-vous à l’assemblée nationale toute la journée. _Ha oui, j’avoue ! Sourit-elle. Ils restèrent ainsi à se fixer dans le blanc des yeux pendant quelques instants et furent interrompu par la sonnette de l’entrée. Lex ne vit même pas Chloé foncer hors de la chambre, sac et manteau en main, prête à partir. Elle fit un rapide détour pour embrasser sa fille et finit par ouvrir à Clara. _Bonjour ! _Bonjour ça va ? _Oui oui. Heu, Lex, je t’appelle en sortant de l’agence ? Proposa-t-elle. _Il y a intérêt ! Cria-t-il, la voyant déjà déguerpir dans le couloir. _Leeeex. Entendit-il dans son dos. Il se retourna alors pour faire face à un petit sourire malicieux de Clémence qui faisait tourner lentement sa cuillère dans son chocolat. _Tu viendras jouer avec moi aujourdhuiiiiiiiiiiiii ? _Si tu promets d’être sage, gentille et tout et tout, énuméra-t-il en finissant son café dont l’odeur répugnante faisait grimacer la petite, je te promets d’essayer de me libérer pour revenir. _Promis ! Lex lui fit un clin d’œil en guise de réponse, salua Clara et rassembla ses affaires à son tour avant de partir. Il devait passer à l’hôtel, au moins il était sûr de trouver une Lois de bonne humeur. En prenant l’ascenseur, une curieuse pensée lui traversa l’esprit, il avait l’impression de quitter le domicile comme un père modèle qui n’attendait déjà plus qu’une chose, que la journée passe pour retrouver sa famille le soir même. Etait-il possible qu’il se soit si rapidement attaché à ces deux petits bouts de femme ?
En sortant des vestiaires après y avoir déposé ses affaires, Chloé trouva la plupart des filles en plein entraînement sur le tapis de défilé et portaient, d’après ce qu’elle pouvait voir, des vêtements de la nouvelle collection que Daniel attendait depuis un mois. En revanche, le principal intéressé ne se trouvait nul part. Pourtant, avant de se mettre au travail, elle aurait souhaité avoir des nouvelles de l’enquête. Elle se fit discrète pour quitter la salle sans être vue, mais Aurélie la pinça avant qu’elle n’ait pu faire demi tour. _Tu vas te trémousser dans les jambes de Daniel ? _Je te demande pardon ? _C’est bien lui que tu allais voir, je me trompe ? Répéta-t-elle plus durement. _Oui mais ce n’est pas pour….Et puis qu’est-ce que ça peut te faire la raison pour laquelle je dois le voir ? Demanda Chloé sur le même ton provocateur en se rapprochant d’elle qui était assise sur le bord de la piste. _Toi aussi on t’a révélé en infraction, mais nan, Daniel passe outre ! Oh oui pour sa précieuse petite Chloé ! HEIN ! _Daniel me sanctionnerait comme les autres si je n’étais vraiment pas conforme aux règlements ! Je n’ai que deux kilos en moins, pas six avec des mensurations inquiétantes ! _On est bonne pour passer au scanner et aux bilans médicaux, cinq d’entre nous ! Je te rappelle que c’est toi qui nous a parlé de tes miraculeuses pilules coupe-faim dont tu ne peux pas te passer ! _Je ne vous ai jamais incité à la consommation alors arrête de raconter n’importe quoi. Et je n’en prends qu’une par jour, pas six ou sept ! Il est un peu tard pour te permettre de m’accuser de tes problèmes et ton anorexie ! Répliqua-t-elle. _Je te préviens Chloé. Tu as les bonnes grâces de Daniel pour le moment. Il t’embarquera pour les meilleures défilés, te donnera l’exclusivité des séances photos et tu feras la une de Vogue et j’en passe, mais tout ça ne dure qu’un temps, et quand la chute arrivera ça fera mal, et il n’y aura personne pour t’aider tu entends ! P-e-r-s-o-n-n-e. Articula-t-elle. Dépitée, Chloé fit demi tour, préférant ne pas tenir compte de toutes ces remarques désobligeantes. _Une dernière chose, autant que je vide mon sac, tu dois avoir les chevilles qui enflent à force de faire la une des tabloïds depuis que tu te tapes un sénateur milliardaire étranger. Chloé se sentit bouillir de l’intérieur. Elle pouvait tout laisser passer, mais pas cette insulte. Lex était tout sauf une vulgaire sauterie de passage. Elle se dirigea jusqu’à cette petite garce et la gifla aussi fort qu’elle le pu, souhaitant qu’elle s’en souvienne pendant un moment. Elle ne se sentait pas du tout blessée par toute cette jalousie ambiante mais ne elle ne se laisserait jamais insulter de la sorte en faisant en plus passer Lex pour le premier vautour à la recherche d’une proie.
Arrivée devant le bureau de Daniel, elle souffla un bon coup après cette houleuse dispute et se passa une main dans les cheveux. Elle pouvait peut-être espérer pouvoir dialoguer normalement avec un être humain ici, parce que, ce qu’elle avait vu en bas ressemblait plus à une bande de chacals. Elle frappa deux fois à la porte et il lui en autorisa l’accès. Il était assis derrière son bureau, avachi dans son fauteuil, l’air complètement ailleurs. Il n’osait même pas lever un regard vers elle. Chloé ne prit donc pas la peine de s’asseoir, il était hors de question qu’elle reste plus de quelques minutes dans cette pièce, elle se contenterait de lui demander ce qu’elle voulait savoir. _Est-ce que tu as du nouveau, concernant l’enquête ? Précisa-t-elle, comme s’il ne s‘en doutait pas. _Oui, et aucun produit n’a été détecté dans son organisme au cours de l’autopsie. Chloé baissa la tête tellement elle se sentait soulagée. Toute poursuite serait donc stoppée et l’enquête bouclée. _Cependant, je me sens tellement, trahi. J’étais tellement en colère contre ma propre équipe de travail que toutes les filles qui ne sont pas en règles seront soumises sous mon ordre à des tests plus approfondis. Si elles ne s’y plient pas, elles prennent la porte. Je ne veux plus les voir ! Il n’y a pas de place pour les anorexiques dans mes défilés. _C’est l’image que tu voudrais donner de toi, et de l’agence, mais tu es complètement contradictoires avec tes propres méthodes ! Tu nous demandes sans arrêt le meilleur de nous en nous mettant tous les jours la pression sur le dos parce que tu veux voir de belles filles maigres et élancées dans des robes de mousseline, et la limite à ne pas dépasser est trop étroite dans ce cas là. Certaines filles finissent anorexiques parce qu’on leur demande de maigrir encore et encore. _Toi tu n’es pas concernée pas le problème, alors ne plaide pas leur cause, d’autres projets plus ambitieux t’attendent. Nous pourrions en parler ce soir autour d’un bon repas, et ensuite… _Tu as bu ! Le coupa-t-elle, écoeurée d’entendre ce genre de discours. _Et alors ! Ça ne m’empêche pas d’avoir envie de toi, et de vouloir te voir te plier sous mes traitements. Prise d’une furieuse envie de vomir, elle osa se rapprocher de lui pour lui faire comprendre parfaitement les choses. Elles ne devaient pas rester ambiguës dans sa tête. Elle conserva également son calme pour paraître le plus crédible possible et puis, il fallait que lui ne s’énerve pas. Il pourrait faire un geste qu’il regretterait par la suite. _Tu sais qu’en ce moment je ne suis pas seule, et tu n’es pas censé l’être toi non plus. _Ha ! Oui, Lex ! Il en a de la chance de pouvoir se trouver des filles comme ça, en claquant des doigts ! Et si. Pour ta gouverne, c’est déjà fini avec la dernière en date. Trop fade, contrairement à toi Chloé. _Daniel, je ne suis pas Emma, je ne me laisserai jamais entraîner dans tes combines et dans tes coucheries pour attirer tes bonnes grâces ! Pesta-t-elle en faisant demi tour. Elle avait hâte de quitter cette atmosphère étouffante et malsaine. _J’apprécie que tu sois aussi intègre Chloé, j’espère que c’est une qualité que tu ne perdras pas. Soulagée qu’il n’insiste pas, elle quitta précipitamment le bureau non sans claquer la porte derrière elle. Chloé se demandait bien de quelle façon elle allait occuper sa matinée, vu l’ambiance qui régnait entre les filles et Daniel qui, visiblement n’était pas décidé à se mettre au travail.
Toute la journée, Chloé s’était complètement isolée du reste du groupe pour profiter pleinement de la nouvelle collection de vêtements fraîchement arrivée au studio. Avec l’aide du responsable des essayages, elle se fit plaisir à en oublier les accusations d’Aurélie, et, mettre de côté les avances de Daniel. Tout lui allait, une véritable merveille ! Les robes de soirée, les jupes courtes, les corsets et vestes, le tout agrémenté des plus beaux accessoires que l’agence possédait. Alors, pour prolonger le jeu plus longtemps, elle se laissa bichonner au maquillage et au coiffeur. Et, comme la salle qui servait pour les défilés grouillait de filles désespérées et de très mauvaise humeur, elle se laissa prendre en photo avec des appareils numérique par le coiffeur, toujours fier du travail qu’il réalisait sur Chloé. Et tout compte fait, cette petite séance sans aucun intérêt pour son travail et non-productif à souhait avait fait passer la journée très rapidement. Il était 16h lorsqu’elle quitta l’agence, les photos de sa folle journée entre les mains et traversa le trottoir avec un petit sourire gravé sur les lèvres en admirant ses clichés. Ils finiraient sur le frigo une fois que Clémence aurait rassasié sa soif d’images. En arrivant sur le parking, elle chercha ses clés dans son sac à main et aperçu Eric dont la voiture était garée juste à côté de la sienne mais baissa la tête immédiatement. Elle aurait dû s’attendre à ce qu’il riposte et qu’il cherche à la revoir, mais il serait vite déçu. Elle avait déjà tourné la page et sans éprouver la moindre petite once d’émotion pour ce jeune assistant de flic. Elle laissa échapper un cri d’exclamation lorsqu’il lui agrippa un peu violemment le bras alors qu’elle allait entrer dans son véhicule sans lui porter la moindre attention. _Lâche moi tout de suite si tu ne veux pas que je hurle et fasse un scandale ! Se défendit-elle. S’il y avait bien une chose qu’elle ne pouvait pas supporter avec les hommes, c’était leur brutalité naturelle, quoi que, elle attendait toujours que Lex dévoile cette facette forcément enfoui au fond de lui. _Alors ne fais surtout pas comme si je n’étais pas là ! Répliqua-t-il en la libérant de son étau. _Et tu es qui pour t’octroyer le droit de me forcer à te porter de l’attention ? Je vais te le dire, personne ! Parce que tous les deux nous n’avons rien en commun, nous n’avons jamais rien eu en commun et pour compléter le tout, nous ne sommes plus, ensemble. _Peut-être, mais tu ne t’es pas gêné pour te taper le premier mec qui se présentait à toi quand tu en as eu marre hein ! Et nous étions encore ensemble ! _Je fais ce que je veux de ma vie ! Si tu savais ce que tu peux paraître fade à côté de, ce mec, comme tu dis ! Il joue à un niveau bien supérieur au tien ! _Les détails immondes je m’en passe, ça ne me regarde pas ! _Je ne te parle pas de cul ! Et au contraire ! Ça te regarde ! Tu n’as toujours pas compris pourquoi j’ai rompu ? Lui reprocha-t-elle avec un soupçon de peine dans la voix. Eric détourna le visage une seconde, l’air hagard. Non. Il était évident qu’il était venu l’attendre justement pour lui demander des comptes sur les raisons de leur rupture. Mais il ne l’aurait pas dit de façon directe. Ça aurait porté un coup trop dur à son ego sans doute, parce qu’au fond, il savait qu’il était le responsable. _C’est parce que tu ne m’as jamais accepté. Tu voulais toujours qu’on se voit dans des lieux que toi tu choisissais ! Un hôtel ou même ta résidence au commissariat, juste pour me mettre dans ton lit. Qu’est-ce que tu connais de moi depuis quatre mois ? Rien ! Tu n’as jamais voulu mettre les pieds chez moi lorsque je te le proposais. Tout ça parce que tu ne voulais surtout pas voir ma fille, la personne la plus importante dans ma vie ! Dit-elle, la main posée sur le cœur. Ne jamais l’avoir acceptée elle, ça voulait aussi dire que par conséquent, tu ne m’as pas acceptée non plus. Finit-elle. Un silence pesant s’installa pendant une minute et Chloé se passa une main sur le visage avant de se retourner vers le jeune homme. Il était nécessaire qu’elle lui dise une dernière chose. _Si tu voyais Lex avec Clémence, il passe du temps avec elle, joue avec elle, discute même avec elle, ce sont des choses qui ne te seraient même pas passées par l’esprit. Une fois dit, elle grimpa sur le siège conducteur, ferma sa portière, fit démarrer le moteur et quitta le parking sans lui accorder un dernier regard. Il ne le méritait pas, et au moins maintenant, elle savait que c’était la dernière fois qu’elle le voyait. Elle s’en sentait extrêmement soulagée. En rentrant, elle posa lourdement sac et manteau dans l’entrée et s’autorisa un long soupir. Elle se sentait encore trop déconnectée du monde pour remarquer combien l’appartement pouvait être vivant en cette fin d’après-midi. Lois courrait de la cuisine jusqu’à la salle à manger et portait un plat brûlant dans les mains en criant « chaud devant ! Chaud devant ! ». Le plat contenant un gros gâteau bien gonflé glissa sur la table et l’attachée presse s’épongea le front du coin de ses gants de cuisine, soulagée que son dur labeur ne finisse pas sa course sur le carrelage. Non loin de là, toujours agenouillée devant la table du salon, Clémence tripotait des pions rouges dans ses mains avec, face à elle, un Lex qui ne la quittait pas des yeux, faisant lui, tourner des pièces de couleur jaune. Chloé sourit en constatant qu’ils avaient apparemment troqué la bataille navale pour le Puissance 4. Comme chaque fois qu’elle gagnait, la petite blonde leva bien haut ses bras et cria victoire. Alors Lex profita que la partie soit terminée pour aller à la rencontre de Chloé qu’il n’hésita pas à enlacer et chercha automatiquement les lèvres du jeune mannequin pour une douce étreinte. Il n’était absolument pas gêné d’être observé par une Lois attendrie et une Clémence incertaine de l’attitude à adopter. Toute chamboulée, Chloé se remit sur pieds et dû se tenir à la chemise du milliardaire pour ne pas tanguer tant l’émotion du moment l’avait transporté. Elle était loin de s’imaginer que Lex voudrait montrer à Clémence comment les choses se déroulaient réellement entre eux, sans faux semblant. Cette attention la troublait, l’emplissait de bonheur même. Elle leva sa main pour la poser sur la joue de Lex et longer son visage dans un geste tendre et elle sentit tous ses muscles se détendre. Elle pouvait dès à présent tirer un trait sur cette journée qui avait mal débuté, mais qui, au fur et à mesure, n’avait fait que s’arranger. Dans une exclamation, Lex s’écarta de Chloé et alla chercher quelque chose dans la poche de son manteau suspendu au portemanteau. Il en sortit une petite boite rouge joliment enrubannée et la tendit à Clémence qui ne s’attendait pas du tout à recevoir quelque chose de la part de Lex, pas plus que les deux jeunes femmes d’ailleurs qui réagirent d’un même mouvement en se passant une main sur la nuque. _C’est quoi ? Demanda-t-elle, l’émerveillement se lisant dans ses petits yeux verts. _Et bien pour le savoir il faut que tu l’ouvres ! Elle acquiesça et se retrancha dans le salon pour ouvrir tranquillement son cadeau. Chloé se rapprocha de Lex et glissa une main dans son dos, admirant sa fille déchirer le papier avec beaucoup de soin comme elle ne l’avait jamais vu faire. _Dis moi, qu’est-ce que tu lui as pris ? Chuchota-t-elle. _Une paire de boucles d’oreilles. J’ai remarqué hier qu’elle avait les oreilles percées mais qu’elle n’en portait pas, c’est dommage ! _Elle en a une paire, la première et unique que je lui ais offert, elle ne les a jamais porté, mais, je crois que mes goûts en matière de bijoux laissent à désirer. Admit-elle. Son domaine à elle s’était plutôt les vêtements, et puis quelqu’un était toujours là pour lui faire les meilleures suggestions à l’agence, suggestions qu’elle suivait toujours. Avec la petite boite ouverte dans les mains, Clémence admirait la paire de deux anneaux en or qui s’enlaçaient l’un dans l’autre, surmontés d’une petite barrette également en or. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour faire un bisou à Lex qui se baissa pour l’accueillir dans ses bras. _Merciii, elles sont très jolies ! Aussi vite qu’elle était venue, elle se détacha et grimpa les escaliers en expliquant qu’elle allait les mettre tout de suite. _Bon ! Je sais qu’on a rien a fêté mais je me suis quand même mise à la popotte ! Et je vous préviens il n’y a que Clémence qui ait le droit de dire qu’elle n’aime pas sans que ça ne me vexe ! Lex et Chloé sourirent en croisant les bras et la blonde encouragea Lex à la suivre dans un petit signe de tête alors que Clémence redescendait tranquillement les escaliers, tout fière avec ses nouveaux bijoux et pris place entre le milliardaire et sa mère.
Un quart d'heure plus tard, Chloé aidait sa fille à faire ses devoirs dans le salon et Lois préparait ses affaires, prête à rentrer à l'hôtel, elle rêvait de retourner un peu nager dans la piscine et de goûter au buffet à volonté. _Franchement, tu me déçois Lex ! De tout ton séjour tu n'auras pas dormi une fois à l'hôtel ! Tu as réservé la suite royale et elle reste vide. _Correction ! J'ai passé une nuit inoubliable la première fois, et, comme on dit, il vaut mieux rester sur une bonne impression. Dit-il avec un petit sourire en coin pour Chloé qui avait suivi toute la conversation en se mordant la lèvre. _Bon, les tourtereaux, je vous laisse dans votre petit nid d'amour, moi je vais aller me ramasser avant que le ciel ne me tombe sur la tête. Prévint-elle en jetant un coup d'œil par la baie vitrée. En effet, le temps se gâtait sérieusement et une grosse averse menaçait de tomber à tout moment vu l'épaisseur et la couleur des nuages. Les deux jeunes gens eurent juste le temps de baisser la tête du spectacle désolant du mauvais temps que Lois avait déjà filé en fermant bruyamment la porte. _Et, est-ce que, tu restes ici, cette nuit ? Demanda Chloé, incertaine de la réponse qu'on lui donnerait. Lex émit un rire amusé et se rapprocha d'elle, la prit par la taille et l'embrassa à pleine bouche sous les yeux étonnés de Clémence. _Hoo les amoureux ! Dit-elle en les pointant du doigt, nullement gênée de cette scène. _J'ai le droit ? Demanda Lex sans lâcher la jeune mère pour autant. _Hum, ça dépend, si t'es gentil avec elle ! _Ho oui il l'est ! Déclara Chloé avant de reprendre sa bouche en otage. _Bon et mes devoirs, tu m'aides ? Chloé, résignée, se détacha de lui et rejoignit sa fille. Lex était toujours attendri de les voir toutes les deux et chercha une occupation autour de lui pour faire passer le temps. Il trouva rapidement une pile de vaisselle sale bonne à être lavée. Il s’arrêta en remarquant l’absence de lave-vaisselle mais haussa les épaules. Tant pis, il ferait tout à la main. En même temps, quel intérêt d’en avoir un ? Les filles étaient deux la plupart du temps. Dans sa petite corvée, il se mit même à siffloter, prenant beaucoup de plaisir dans ce simple geste du quotidien qu'il avait si peu l'occasion de pratiquer. Pas que ça lui manquait, il ne fallait pas exagérer. Il se sentait disons, normal, il quittait pendant quelques instants son image de milliardaire impeccable. D'ailleurs, en parlant d'impeccable, il commençait à en mettre partout, trois tonnes de mousse débordaient du bac et Clémence venait s'amuser avec les bulles. _Jeune fille et votre travail scolaire? _Tout fini ! _Va t'amuser dans ta chambre alors si tu veux, je viendrais te voir pour te dire bonsoir. Dit Chloé avant de venir enlacer Lex par derrière, appréciant trop avoir d'un homme à la maison qui prenait part aux tâches ménagères. C'était du jamais vu pour elle, et c'était encore plus vrai lorsqu'il s'agissait de lui. Lex ne cessait de l’étonner. _Est-ce que l'une de vous arrêtera un jour de me coller comme une sangsue? Plaisanta-t-il. Bon je sais, je suis séduisant, riche, pourtant je suis chauve mais je plais quand même, ça ne devrait plus m'étonner depuis le temps, mais, je sens comme une légère amplification du phénomène quand vous êtes près de moi. _En ce moment ce qui me plait c'est de voir ce corps d'athlète prenant son courage à deux mains pour laver quelques assiettes. _Mon corps d'athlète rêve de pratiquer des activités plus intéressantes et aussi plus, fatigantes. _ça m'inspire tout ça ! Et, sache que ce n'est pas moi qui vais te retenir ! Lex se retourna pour faire face au sourire aguicheur qu'elle montrait et Chloé lui vola un baiser sur la joue. _Je vais prendre une douche, je reviens. Dans une moue étrange, il acquiesça et la laissa partir sans faire le moindre commentaire, il fallait seulement qu'il termine rapidement la vaisselle.
Chloé déposa sa nuisette en soie grise sur une chaise, se déshabilla, alluma une bougie senteur fruité qu’elle huma un instant en fermant les yeux et referma sur elle les deux battants de la cabine de douche. Pour qu’elle se détende complètement de cette sale journée il n’y avait rien de mieux. Les paroles d’Aurélie et les avances de Daniel ne cessaient de tourner dans sa tête. Devrait-elle se résoudre à subir sa gloire de cette façon là ? En se retrouvant complètement exclue par les autres filles, jalouses, et devrait-elle supporter d’autres tentatives de séduction par Daniel ? Elle avait soif de renommée et de succès, c’était vrai, mais avait-elle une fois songé aux inconvénients ? La solitude avait-elle eu raison d’Emma ? Chloé ne voulait y croire. Seulement, un cercle vicieux s’était dessiné autour d’elle. D’abord était venu le temps des rejets, du succès, les récompenses, puis des dessous de la gloire, les nuits avec Daniel qu’elle n’avait probablement jamais voulu, mais qu’elle avait subies en silence pour ne pas en pâtir. Puis était arrivée le temps de la déchéance, la prise de cachets, les vomissements, l’anorexie, la solitude totale, pour en arriver au suicide. Mais il fallait à tout prix qu’elle songe à autre chose, comme de l’homme en bas qui la faisait tant frissonner. Les jets d’eau ruisselaient le long de son corps. Elle s'appuya contre la paroi, elle se laissa aller et ferma les yeux un instant, profitant juste de cette agréable tranquillité. Mais une fois les paupières clauses, son esprit reprenait le dessus. Les mêmes pensées l’assaillaient. Non, elle s’en sortirait, elle n’était pas seule, sa fille était d’un soutien implacable et elle ne souffrait pas de cette maladie mentale si destructrice. Elle devait se reprendre, se calmer et faire en sorte que son rythme cardiaque reprenne sa course normalement. Elle se retourna pour attraper son savon et sursauta en poussant un cri, se retrouvant face à face à un intrus qu’elle pensait au rez-de-chaussée. Mais quel bel intrus, tout en muscle qu’il était, et aussi tout nu, une friandise a dévorer sur le champ pensa-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Lex s’occupa de refermer les deux battants et la fit reculer jusque la paroi, ses mains posés de chaque côté du carrelage, faisant d’elle sa prisonnière. _Est-ce que tu as pensé à fermer la porte à clé ? _Ne t’inquiète pas, Clémence ne risque pas d’assister par mégarde au spectacle le plus choquant de sa jeune vie. Répondit-il d’une voix rauque, détaillant les formes de la jeune femme qu’il commençait à bien connaître. _C’est parfait alors ! Déclara-t-elle en enroulant ses bras autour du cou du milliardaire qui se colla encore davantage à elle, appréciant ce silence presque érotique brisé par les jets d’eau, comme s’ils étaient dans leur bulle, intouchables. D’une main possessive sur la nuque, il se pencha pour l’embrasser avec ardeur et laissa une autre main caressante descendre le long de son dos jusqu’à ses fesses qu’il se mit à pétrir avec soin. En approfondissant leur étreinte, Chloé enroula ses doigts autour du sexe de son partenaire et entama un langoureux mouvement de vas et vient qui ne mit pas longtemps pour faire son effet, ce qui fit sourire la jeune femme. Ils riaient chaque fois que leur peau glissait l’une contre l’autre sous l’effet des gouttelettes et malgré l’effet glacial que laissait le carrelage, leurs corps bouillonnaient de se retrouver ainsi presque réunis. Incapable de retenir son plaisir, Lex émit un grognement et enfouit sa tête dans la courbe du cou de Chloé qui posa sa main sur sa nuque pour une caresse. Dans un petit sourire diabolique, elle accentua et accéléra le mouvement de va et vient de sa main jusqu’à ce qu’elle le sente se raidir complètement, à la limite de l’insupportable et dans un geste brusque, Lex lui attrapa les deux poignets et les retint d’une main au-dessus de sa tête. Il était temps qu’il prenne lui aussi les choses en main. De sa main libre, il lui longea le visage, dégageant en même temps quelques mèches de cheveux et s’empara avec impatience d’un sein qu’il palpa prudemment en jouant avec un téton durci par l’excitation. Cette caresse arracha un gémissement à Chloé qui appréciait doublement ses traitements en gardant les yeux fermés. D’un doigt, il traça son chemin en partant de la vallée de sa poitrine pour descendre sur le ventre, lui chatouillant le nombril au passage et s’attarda maintenant sur son entrejambe. Il en dessina sensuellement les contours avec beaucoup de maîtrise, effleurant juste son intimité pour le moment. Il allait la torturer autant qu’elle l’avait fait. Avec douceur, il introduisit un doigt entre ses lèvres, puis en elle et engageant un petit mouvement de va et vient lui aussi, cherchant à chaque fois son point sensible. Agitée, Chloé commençait à dangereusement se cambrer et ne retenait plus ses gémissements, mélangés au prénom de Lex qu’elle susurrait au creux de son oreille. L’entendre ainsi prononcer son nom le rendait dingue. Il voudrait tout de suite la conduire au sommet du plaisir, elle n’en était pas loin, mais il voulait être en elle. Maintenant. La faire sienne et partager encore une fois un moment unique d’abandon total. Elle grogna de déception mais se ravisa lorsque Lex souleva une de ses jambes tout contre lui qu’il maintint avec force par les fesses et après un baiser affamé, il la pénétra d’un coup sec, lui arrachant un cri. Elle se cramponnait à lui comme elle le pouvait, pouvant sentir combien il la désirait et qu’il était tout près de la délivrance. Elle dû se mordre la langue pour ne pas hurler de plaisir tant ses poussées étaient urgentes et passionnées à la fois. Dans un dernier coup de rein, il la serra plus fort dans ses bras et cria son nom avant de sombrer dans les méandres d’un plaisir sans nom, entraînant Chloé avec lui qu’il sentit se contracter dans ses bras. Blottie contre lui, il sentait leurs rythmes cardiaques s’emballer encore et encore et laissa du temps à Chloé pour se remettre de ses émotions avant de déposer un baiser dans ses cheveux trempés. Il en avait même oublié que l’eau coulait toujours. _Je vois que tu as particulièrement aimé ces quelques instants de plaisir inattendus. Fit-il remarquer en longeant son visage de deux doigts. _Tu as compris qu’il fallait qu’on me surprenne pour avoir la moindre chance de me séduire. _Oui et ça marche à la perfection. Murmura-t-il en cherchant son oreille pour en mordiller le lobe. Dans un sourire appréciateur, Chloé lui massa de nouveau la nuque de ses deux mains avec attention et ne vit pas Lex attraper la bouteille de gel douche et un gant. Elle rit juste à cette nouvelle initiative et resta blottie contre lui, le laissant à sa guise parcourir son corps encore et encore, faisant planer dans l’air un doux parfum d’amande et de cannelle. Curieuse elle aussi de prendre part à ce lavage corporel mutuel, elle attrapa un autre gant et y déposa un peu de la substance dorée. Par moments, elle ne pouvait s’empêcher de sourire ou d’émettre un petit rire, amusée par cette situation tout à fait inédite pour elle, et sans doute aussi pour Lex qui arborait la même expression. Elle n’avait jamais rien connu d’aussi tendre et à la fois sensuel. Elle se sentait si bien en sa compagnie. Comment ferait-elle sans lui après son départ ? Elle s’habituait petit à petit à sa présence dans son appartement et Clémence l’appréciait aussi. Elle ne l'aurait pas cru si on lui avait dit que Lex pouvait se montrer si attentif et doux. Voilà une facette de lui qu’elle continuait à découvrir avec étonnement et bonheur. Une fois propres, Chloé éteignit les robinets et rejoint Lex sur le tapis et. Celui-ci l’enroula dans une grande serviette et resta blotti contre son dos. Il la cajola un moment. Lui aussi pensait déjà à son départ, la semaine passait si vite et il n’était pas prêt à se séparer d’elle. Il s’était énormément attaché en l’espace de trois jours. Tout ce qu’il avait à faire s’était de profiter au maximum de leur présence à toutes les deux. Il ne voulait pas nourrir de regrets à son départ. Il ne le supporterait pas. A son tour, elle l’enveloppa dans une serviette en lui volant un baiser et ils se séchèrent en silence. Chloé souffla en remarquant qu’il n’était pas si tard que ça. Elle avait complètement perdu la notion du temps pendant cette très agréable douche mais Clémence ne s’était sûrement pas aperçu de leur absence prolongée.Elle aurait juste le temps de descendre pour faire un peu de rangement et de coucher sa fille. Elle attacha donc rapidement ses cheveux mouillés, enfila sa nuisette et abandonna Lex pour quelques minutes.
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| | | Sixpence Pigiste
Messages : 628 Date d'inscription : 24/05/2010 Age : 36 Localisation : Rennes (pour le moment)
| Sujet: Re: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 15:00 | |
| Epuisée, Chloé finissait de tout ranger dans l’appartement et une fois qu’elle commençait à y voir un peu plus clair dans tout ce bazar, elle fronça les sourcils en se demandant bien où étaient passés les deux autres occupants de cet appartement. Pas un bruit ne venait perturber la tranquillité de la pièce, ce qui lui parut d’emblée très louche. elle balança son torchon sur la table pour résoudre ce mystère qui planait dans sa tête. Elle monta discrètement les escaliers, arpenta le couloir de l’étage. Sa première intuition lui disait d’ouvrir la porte de la salle de jeu. Elle connaissait bien sa fille pour la savoir capable d’entraîner Lex dans une énième partie de bataille navale ou de puissance 4 juste avant d’aller se coucher. Mais non, la pièce était vide de toute présence humaine et étrangement bien rangée, grande première ! Elle ne s’était pas encore rendue compte que la porte de la chambre de Clémence était entrouverte, laissant filter de la lumière et elle tendit l’oreille. Un grand sourire attendri se dessina sur son visage et se reprit rapidement avant que les larmes ne commencent à lui monter aux yeux. Elle entendait la douce voix de son compagnon raconter une histoire à Clémence, et voilà, elle était de nouveau surprise et émue. Elle passa donc sa tête dans l’entrebâillement de la porte et n’hésita pas à entrer, se doutant qu’elle ne perturberait pas la lecture. Clémence était à demie assise dans son lit, tenant son ourson dans son bras, son pouce dans sa bouche et Lex était étendu à côté d’elle, un bras autour de la taille de la petite fille et l’autre tenant le livre au niveau de son menton. Chloé s’accouda à la commode près de l’entrée et admira de là le spectacle sous ses yeux. Elle sentait sa fille s’endormir peu à peu et Lex la surveillait d’un œil bienveillant. Dès que la petite blonde s’appuya davantage contre Lex, fermant dangereusement les yeux. Le jeune milliardaire ferma le livre, tenta de se dégager le plus discrètement possible. Il aida l’enfant à s’allonger correctement et l’embrassa sur le front avant de s’éloigner à pas de loup. Il posa le livre sur la commode et ferma la porte. En sortant, il embrassa Chloé et la suivit au rez-de-chaussée. Lui aussi avait hâte d’une bonne nuit de sommeil et se laissa faire lorsque Chloé le tira jusque dans sa chambre. Lex se déshabilla pour la seconde fois rapidement en éparpillant ses vêtements dans la chambre et se glissa tout de suite sous les couvertures, attendant Chloé qui se préparait dans la salle de bain. En se couchant à son tour, Chloé fit la moue en remarquant que Lex était couché sur le côté, les yeux déjà fermés. S’il dormait vraiment, elle ne tenait pas à le réveiller mais elle ne résista pas à l’envie de lui donner un baiser sur la joue. Celui-ci ouvrit un œil et la blottit contre elle d’un bras. _Fatigué ? Demanda-t-elle. _Un peu, mais je peux encore tenir le choc un moment. Je n’ai même pas eu l’occasion de te demander comment s’était passée ta journée. Dit-il en enlaçant ses doigts aux siens. _Oh, il n’y a pas grand-chose à en dire. Répondit-elle, la gorge serrée, anxieuse à l’idée que Lex la relance sur le sujet. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, il n’était au courant de rien. Elle lui caressa le torse un instant, hésitante, puis se passa la langue sur les lèvres. Peut-être que se confier lui serait bénéfique. Elle pouvait se fier à lui, il l’écouterait. _J’ai eu le droit à de belles accusations et de me faire entendre mes quatre vérités par celle que je considérais comme une amie. Je suis définitivement exclue du groupe, et, pour finir, Daniel m’a fait des avances. Résuma-t-elle le plus succinctement mais le plus clairement possible. _Daniel ? Des avances ! S’étonna-t-il en se redressant immédiatement. _Il avait bu, mais ça m’a permis de comprendre qu’il s’accordait certains plaisirs avec quelques filles de la troupe. Ça me dégoûte rien que d’y penser. Il n’y a plus aucune limite entre vie privée et professionnelle, c’est malsain ! _Je suis assez d’accord, mais, je suis aussi rassuré qu’il n’ait pas insisté devant ton refus. _Il n’aurait rien tenté, j’espère. Dit-elle pas réellement convaincue. _S’il continue il aura à faire à moi. Tu pourras le prévenir ! Chloé se mordit la lèvre et sourit contre son torse devant cette marque d’affection qu’elle avait très bien saisie. _Par contre je ne comprends pas pourquoi les autres t’excluraient ? Ce n’est quand même pas de la pure jalousie de te voir grimper les échelons ? _Et pourtant tu viens de taper dans le mille. Je me moque de ce qu’elle peuvent penser, mais, tu comprends je pense à cette fille, Emma, qui s’est suicidée. Elle a aussi un jour été au point où j’en suis aujourd’hui, alors ça m’effraie de me retrouver toute seule. _Si tu prends ta carrière au sérieux sans déraper, tu y arriveras sans problème je te fais confiance. Ne te laisse pas bouffer par quelques filles qui n’iront jamais plus loin que toi et, cette fille n’avait pas les épaules assez solides il faut croire. Sans parler de cette maladie que l’on retrouve encore trop souvent chez les mannequins. Chloé déglutit. Sur ce point, Lex ne la connaissait pas encore tout à fait, et elle s’attendait un jour ou l’autre à le décevoir s’il apprenait ses écarts. Entendre ces paroles de la part d’une personne extérieure lui faisait un peu plus réaliser les enjeux, et les risques encourus, et elle culpabilisait de jouer avec le feu à présent. Sans qu’elle s’y attende, elle se retrouva plaquer contre la matelas, sur le dos et Lex s’imposait déjà sur elle, fonçant sur sa bouche, l’étreignant dans ses bras puissants. Il l’embrassa avec passion, enroulant sa langue avec la sienne, n’hésitant pas à passer ses mains sous sa nuisette pour la soulever et apprécier le contact de son corps nu contre le sien. Elle enroula sans protester ses bras autour de son corps musclé, enfonçant par moments ses ongles dans sa peau, particulièrement lorsque ce maître de l’amour s’amusait à souffler légèrement tout contre son oreille pour la faire sombrer un peu plus. Au milieu d’un autre baiser, elle stoppa tout et concentra son écoute sur un bruit suspect qu’elle avait perçu. La réponse ne se fit pas attendre. Un éclair transperça toute la pièce, suivit de près par un fort coup de tonnerre. _ça ne va pas ? Demanda-t-il, inquiet de la voir se détacher de lui si brusquement. _Si, mais, il y a de l’orage. _J’avais remarqué ! _Clémence en a peur et chaque fois qu’il y en a elle…… Chloé n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la petite frimousse de sa fille apparut dans l’entrebâillement de la porte et s’approcha prudemment du lit, étonnée d’y trouver Lex. _Elle vient dans ma chambre pour le reste de la nuit les soirs d’orage. Murmura Chloé à l’oreille de Lex pour lui expliquer la situation. Clémence grimpa sur le lit, se faufila dans le creux laissé au milieu et se laissa tomber comme une masse contre le traversin. _Pourquoi tu m’as dit que tu dormais dans le canapé ? Demanda-t-elle avec ses dernières forces. _Garde ce secret pour toi mais, moi aussi j’ai peur de l’orage. Murmura-t-il. Sa remarque fit rire Chloé qui secoua la tête de gauche à droite. Lex avait dit la seule chose qui lui avait traversé l’esprit mais apparemment Clémence se contentait de ce vilain mensonge pour le moment. Avant de se rendormir, la petite s’empara d’une main de sa maman et d’une main de Lex et les posa tout contre elle, permettant aux deux jeunes gens de garder un petit contact et dans un sourire bienveillant pour le petit ange entre eux, ils se rallongèrent, prêts à passer une nuit paisible.
7h30, Chloé tentait une percée vers le miroir de la salle de bain pour ajuster son maquillage. Elle se passa délicatement son pinceau de rouge à lèvres alors que Lex prenait toute la place devant elle, mettant la dernière touche à son costume et resserra le nœud de sa cravate avec élégance. Le jeune mannequin roula des yeux, vérifia une dernière fois que son mascara et son crayon noir sous les yeux étaient correctement mis. Elle posa malicieusement une main vagabonde dans le bas du dos de son compagnon et le laissa se préparer tranquillement pour rejoindre sa fille, déjà attablée et dégustant son petit déjeuner dans le silence, ou presque. Du couloir elle pouvait déjà entendre le craquement des céréales dans sa bouche. _Tu as bien dormi ma puce ? Demanda-t-elle en ouvrant les placards à la recherche de sa boite de thé. Comme d’habitude, elle sortit discrètement sa boite de cachets mais pour la première fois, elle se sentit incapable d’ouvrir le couvercle. Un pincement au cœur très douloureux l’en empêchait. Elle repensait à ce que Lex lui avait dit hier soir. Elle se savait à la limite de craquer et de devenir comme Emma. Son corps n’avait cessé de se transformer ces dernières années, et aujourd’hui il en réclamait encore plus. Chaque fois qu’elle mangeait un grain de riz de trop, la même envie de se faire vomir, puissante et horrible lui remontait jusque dans la gorge mais elle se retenait. Etait-il nécessaire qu’elle en arrive là pour voir sa carrière décoller au-delà de ses rêves ? Sans qu’elle s’y attende, Lex lui agrippa violemment la main qui tenait la boite de comprimés, placé de tel façon derrière elle pour que Clémence n’assiste pas à cette scène. _J’espérais me tromper. Je constate que mes soupçons étaient fondés malgré tout ! Mais peut-être que tu as une bonne explication à me donner ! Susurra-t-il au creux de son oreille, furieux au fond de lui. Il la relâcha avec autant de force et avala rapidement son café qui lui parut amer avant d’embrasser Clémence et de quitter l’appartement aussi sec. Chloé cligna des yeux en entendant la porte claquer et fit un sourire forcé à sa fille pour l’autoriser à quitter la table. Seule dans la pièce, elle s’appuya contre l'évier, en pleine réflexion sur la signification de la phrase de Lex. Il avait gardé le silence pendant tout ce temps et dans sa tête, il se permettait de l’accuser des pires horreurs sans doute. Entre cette scène et sans doute l’ambiance tendue qui l’attendait à l’agence, elle était déjà sur le point de craquer. Non elle ne devait pas. Elle n’était pas anorexique. Elle avait fait d’énormes sacrifices pour en arriver au résultat de ce corps qu’on lui enviait. Il était hors de question de se remettre en question à cause d’un, d’un, type, qui revenait dans sa vie et qui l’avait remarqué au départ pour quoi ? Son corps ! Surmenée, elle laissa une et unique larmes marquer son visage fin et creusé et ramassa toutes ses affaires. Tant pis pour son thé. Le départ précipité de Lex venait de la dégoûter de tout et elle pouvait sans problème se passer de ses pilules. Elle ne s’attendait pas à le voir ce soir. Peut-être devait-elle se préparer à ce qu’il ne revienne pas du tout ? Et puis quoi ? De quoi se mêlait-il à la fin ? Il n’était que de passage, il ne partageait pas sa vie au quotidien et se permettait déjà de la juger ! Finalement il ressemblait un peu à Eric pour ça, et elle ne l’avait pas quitté pour en retrouver un deuxième. Elle se reprit en passant une main dans ses cheveux en apercevant sa fille au bas des escaliers, prête à partir à l’école et justement, quelqu’un frappa à la porte. Résignée à subir cette journée identique aux autres, Chloé ouvrit la porte à Clara, puis se dépêcha d’embrasser fort son petit ange avant de filer, ne songeant qu’à garder la tête haute, prête à encaisser encore et encore d’autres réflexions.
Arborant une moue attristée, elle trouva sur le siège passager les photos d’hier qu’elle n’avait même pas montrées à Clémence, mais, finalement, les avoir oubliées était peut-être une bonne chose. Si Lex ne revenait pas ce soir, Clémence aurait une autre distraction qui lui ferait oublier même pendant quelques instants l’absence du milliardaire. Feignant la bonne humeur et une irrésistible envie de travailler, Chloé traversa le parking en faisant claquer ses talons sur le bitume et passa la porte d’entrée de l’agence sans accorder un regard à qui que ce soit, et elle ne se gênerait sûrement pas pour adopter cette attitude envers quiconque la regarderait de travers. En plein milieu du hall d’accueil, le visage bas, elle reconnu la démarche d’Aurélie et les deux jeunes femmes s’ignorèrent complètement, comme si elles n’étaient plus que deux étrangères l’une pour l’autre. Plus loin, elle perçut des murmures, des bribes de conversations dans des rires étouffés, mais elle continua sa route, ne se laissant pas atteindre. _Chloé ! Ma déesse, la meilleure ! Te voilà ! S’exclama Daniel en accourant vers elle, sortant tout pimpant de son bureau.
Difficile d’imaginer l’état abominable dans lequel il se trouvait pourtant hier. Il l’étonnait d’ailleurs pour cette extraordinaire capacité qu’il avait de pouvoir passer d’une émotion à une autre, de passer d’une journée à une autre comme s’il recommençait chaque jour une nouvelle vie dans laquelle tout était à construire. Pour lui, la mort d’Emma devait être à des milliers de kilomètres. Il avait déjà tourné la page, prêt à construire quelque chose de neuf autour d’elle. Oui il fallait aussi être rationnel de ce point de vu là, elle prenait la suite en quelque sorte, comme une cycle ininterrompu. _Je ne suis pas en retard, ni………. _As-tu observé l’environnement qui t’entoure ! N’est-ce pas de l’art, ça ! Dit-il en levant les mains droit devant lui. Chloé se tourna sans attendre et ses yeux s’écarquillèrent encore plus. Elle devait avoir l’air d’un poisson hors de l’eau, mais, la surprise se mêlait à une soudaine et inattendue explosion de joie intérieure que trahissait un sourire éclatant sur son visage. Elle en rêvait, elle l’avait dit encore quelques jours plus tôt et elle voyait cet instant se concrétiser. Elle, ses photos, son visage, tout ça était à présent exposé aux yeux de tous ici. Un cadre avait été ajouté aux nombreux autres dont les visages avaient marqué et marquaient encore le monde de la mode. Daniel était donc si satisfait de cette séance photo sous la pluie, et troublé de par cet air aguicheur qu’elle montrait. C’était la première photo de cette série qu’elle voyait. Les couleurs étaient parfaites, ternes, presque froides, accentuant la mélancolie qui se dégageait d’elle, la rendant inaccessible. _Tout travail mérite récompense. Suis-moi. Ce n’est pas fini. la suite devrait te plaire. Anticipa-t-il. Il n’en fallut pas d’avantage à Chloé pour se laisser guider par son manager jusqu’à son bureau. Elle prit place sur un siège, le vit se servir un verre d’alcool, chose rare qu’il ne se permettait qu’exclusivement dans la journée au boulot. _Je n’ai pas choisi cette photo au hasard. C’est avant tout parce qu’elle a énormément plu Chloé, sache le. Dit-il en la pointant du doigt. Elle se redressa sur son siège mais ne dit rien. Elle attendait impatiemment la suite, les yeux grands ouverts et les oreilles en pleine écoute. _Cyril Lagel a vu tes photos. Annonça-t-il sans détours. _Heu, woua ! C’est super ! Je suis émue, je, je ne peux même pas aligner deux mots cohérents. _Il a été troublé par cette douceur fragile mais électrique que tu dégages m’a-t-il dit, quelque chose comme ça...Enfin, il n’a pas tari d’éloges à ton sujet. Ça lui a même donné quelques idées. Tu sais sans doute qu’il fait partie de l’équipe qui organise la semaine de la mode cette année. _Oui, je le sais bien sûr. _Et il a conseillé quelques têtes qu’il voudrait voir dans les nouveautés Calvin Klein, Chanel et j’en passe, dont, la tienne, ma chère. N’y croyant pas, elle leva un regard plein d’espoir sur lui, espérant qu’il démente cette annonce que n’importe quel mannequin pouvait rêver d’entendre dans sa vie sans qu’il ne devienne réalité. _Je te laisse profiter de cette annonce ! N’oublie pas cependant que se sont des mois de préparations. Tu devras travailler deux fois plus dur que les autres ces quatre prochains mois. La presse voudra connaître ton visage, tu seras amenée à souvent te déplacer aussi. _Je ne réalise pas encore alors, s’il te plait ! _Je sais, et je suis très doué pour remettre les pendules à l’heure. C’est bien de rêver à ces sept jours magiques, je te l’accorde, mais je préfère que tu sois consciente de l’investissement que ça demande. _Je vais y réfléchir. Je n’ai pas le choix, mais savoir que je vais vraiment faire ce qui me plait, cette fois pour atteindre un objectif, cet objectif ! C’est comme si je redécouvrais que j’aime ce que je fais. _C’est encourageant d’entendre ça ! Et, autre chose. Dit-il en plongeant sa main dans son tiroir. Plusieurs copies de tes photos ont été réalisées, et j’ai pensé à t’en tirer pour toi. Il lui tendit un album qui ressemblait beaucoup au book personnel qu’il conservait et remplissait des plus beaux clichés des mannequins qu’il entraînait. Chloé accepta l’épais livre qu’elle rangea dans son sac. Elle aurait bien le temps de le feuilleter ce soir. _Désolé de devoir couper court à ces réjouissances que j’espère nous fêterons dignement mais du travail nous attend. Je vous fait toutes défiler aujourd’hui, et parmi celles que j’ai dans le collimateur, une seule me fait un faux pas sur cet exercice, je la vire ! Décréta-t-il en invitant Chloé à sortir. Cela jeta un froid énorme après son débordement de joie. Elle savait qu’il ne plaisantait pas, ses menaces n’étaient pas à prendre à la légère, il allait se débarrasser rapidement de certaines filles et inévitablement, cela rendrait l’atmosphère explosive et ranimerait l’animosité chez certaines. Au moins elle pouvait se rassurer. Sa nouvelle position lui donnait droit aux confidences et aussi à une immunité qui ne pourrait pas être revendiquée avant longtemps.
Après trois heures d'effort intensif et d'exercices qui, selon elle, n'avaient servi à rien du tout à part donner l'opportunité à Daniel de choisir les filles qu'il allait virées, Chloé se réfugia quelques instants sur la terrasse, les bras croisés et laissa son regard se perdre dans le vide. Elle avait senti Daniel l'observer à de nombreuses reprises, et précisément au moment où elle avait failli craquer. Elle n'avait rien dans le ventre depuis la veille, se sentait particulièrement faible et perturbé par la scène de ce matin avec Lex. C'était bien la première fois qu'elle évitait un malaise et cette idée fit couler une larme le long de sa joue. Elle commençait à comprendre que son état ne ferait qu'empirer dans les semaines et les mois à venir avant la semaine de la mode. Daniel allait la pousser à bout. Elle le sentait, surtout après ce qui venait de se passer, il la garderait sévèrement à l'œil. Après cette belle et chaude journée, le ciel était à présent de nouveau couvert par d'épais nuages et quelques gouttes commencèrent à tomber. Chloé releva la tête et se décida à retourner à l'intérieur. La journée ne faisait que commencer et elle allait être longue. Mais pour la première fois de sa vie, elle se demandait si passer l'après-midi ici à souffrir serait pire que de rentrer chez elle, pour se retrouver confrontée à Lex.
Trempée des pieds à la tête, Chloé était en plus chargée comme une mule et frappa à la porte. Elle remercia Lois et courut dans sa chambre pour se changer, disant bonjour à son petit cœur sans regarder au préalable si elle se trouvait dans la pièce et ferma la porte. Dans un frisson de dégoût, elle retira son manteau dégoulinant qui tomba comme une masse sur la moquette et allait retirer tous ses vêtements aussi rapidement mais fut interrompu par la porte qui se rouvrit pour se refermer aussi sec. Chloé attendit, immobile que quelque chose soit dit, mais rien ne vint et il ne lui en fallait pas davantage pour comprendre que Lex se trouvait juste derrière elle. Et, pour lui montrer qu'elle n'acceptait pas spécialement sa présence ici pour le moment, elle garda ses vêtements mouillés sans oser se déshabiller et se mit à chercher quelque chose de propre et surtout sec à se mettre sur le dos dans son immense armoire. Elle trouva un jean et une tunique qu'elle balança négligemment et furieusement sur son lit et, le visage bas après cette rude journée, elle jeta un coup d'œil par la fenêtre où la pluie tombait à torrent. _Bon, Chloé je ne vais pas faire le pied de grue devant la porte de ta chambre pendant des heures. Si tu ne veux pas me parler tu me le dis maintenant, dans ce cas je m'en vais. J'ai un dîner important que j'ai annulé pour toi, mais auquel je peux encore me rendre. Dit-il sèchement. La jeune femme se retourna immédiatement, la tête baissée pour cacher les larmes de fatigue qui inondaient ses joues. _Je ne pensais pas te revoir, vu la façon dont tu as détalé ce matin. _J'étais furieux. Je le suis toujours d'ailleurs. Quand je t'ai vu, dit-il en passant la main sur son visage, quand je t'ai revu à cette soirée, je me suis posé la question. Et au fil de nos conversations, ton sérieux et la détermination que j'ai sentie en toi a gommé cette idée. _Que quoi ? Je ne suis pas anorexique, Lex ! C'est m'insulter que de d'oser le dire devant moi. _Tu ne l'es peut-être pas mais tu triches, d'une autre façon. Tu ne manges rien et tu te gaves de cachets ! Tu crois que tu pourras supporter cette situation longtemps ? Tu crois que ton corps ne va pas craquer à un moment ou à un autre ? Complètement abattue, Chloé se laissa tomber mollement sur le bord du lit, croisa ses mains entre ses cuisses et fixa le sol. _J'ai failli faire un malaise aujourd'hui. Avoua-t-elle. _Chloé, je te dis ça parce que je me soucie de toi. Prends cette première mise en garde très au sérieux. Je ne peux pas agir à ta place. Je ne sais pas non plus ce que tu ressens mais je peux te parler, essayer de t'aider et t'écouter. Dit-il calmement en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. A ce contact, Chloé se pencha et posa sa tête contre l'épaule de Lex. Elle s'attendait à une conversation houleuse mais il faisait tout pour lui prouver qu'il était présent pour elle. C'était une situation qu'elle n'avait jamais pu connaître jusqu'à aujourd'hui et elle lui était extrêmement reconnaissante pour ce qu'il faisait. _J'ignore comment je vais faire pour tenir le coup. J'ai été sélectionné pour participer à la semaine de la mode dans quatre mois, et évidemment Daniel veut me voir au top de mes capacités. _C'est une bonne nouvelle, tu le mérites mais ne néglige pas ta santé au détriment de cette nouvelle étape, s'il te plait. C'est certain que tu t'effondreras si tu oublies de te nourrir. _Si j'arrête les pilules maintenant je sais que j'en viendrais à me faire vomir, je ne peux pas. Pas maintenant. _Dans ce cas, je veux que tu fasses attention, que tu ne te détruises pas comme ça. Tu peux m'en faire la promesse ? Chloé se blottit davantage dans ses bras et acquiesça dans son cou en murmurant un petit oui. Comme s'il s'agissait d'une enfant fragile, Lex la garda un instant contre lui sans qu'une parole ne soit échangée et dans sa tête, une évidence le frappa soudain violemment. Chloé ne méritait pas cette vie là. Elle s'était laissée trop aisément séduire à entreprendre une carrière dangereuse et instable où elle finirait par y laisser ce qu'elle avait de plus fort et de plus beau en elle. Mais de quelle façon pouvait-il bien interférer sur cette vie qu'elle avait choisie, puis bâtie avec sa fille ?
Trois jours plus tard, la veille du départ de Lex, il avait emmené Chloé, Clémence et même Lois dîner dans un petit restaurant convivial. A présent, le milliardaire raccompagnait la petite famille chez elle et durant le trajet, il avait trouvé la jeune femme bien silencieuse. En pénétrant dans l'appartement, Chloé embrassa sa fille et lui demanda d'aller faire une rapide toilette et d'aller se coucher en lui promettant d'aller la border. Habillée comme une petite princesse, Clémence obéit et monta les escaliers en trottinant, heureuse de sa première soirée avec les grands comme elle l'avait appelée. _Elle s'est vraiment amusée ! Constata Lex en accrochant les manteaux dans l'entrée. _Oui, je suppose que c'est une bonne chose. Répondit Chloé, lui tournant le dos. Lex fronça les sourcils. Avait-il rêvé ou Chloé était-elle un brin mélancolique ce soir ? Pourtant, outre la petite, ils s'étaient tous amusés, avaient abordés tous les sujets possibles et imaginables, relatés de vieux souvenirs et avaient même envisagé l'avenir sans prendre leurs paroles au sérieux. Il posa ses mains sur ses épaules et se pencha pour lui donner un baiser sur la nuque et il pouvait aussi dire qu'elle était tendue. Il ne pouvait pas s'éterniser ce soir. Son avion décollait de bonne heure demain matin. Voilà pourquoi il avait organisé cette petite soirée. Cependant il ne s'en irait pas sans savoir ce qui mettait Chloé dans cet état. _Je vais me changer. Fit-elle savoir avant de détacher de leur étreinte. Monte dire au revoir à Clémence si tu veux. Elle disparut dans le couloir avant que Lex ne puisse répondre quoi que ce soit. Il se résigna donc, acceptant la proposition et grimpa les marches. Chloé avait su employer le bon terme car, cette fois, il s'agissait bien d'un au revoir. Était-il possible que son départ affecte autant Chloé ? Cette pensée lui noua immédiatement l'estomac. Il savait qu'il détesterait les quitter lui aussi. Son retour serait difficile.
Chloé retira brusquement ses vêtements dans son énervement, tira sur sa chemise de nuit pour la faire sortir de l'armoire. Une fois changée, se contrôler était devenu trop dur. Elle tapa du poing contre le mur et laissa enfin ses larmes couler le long de ses joues. Elle avait bien profité de la présence de Lex. C'était certain. Mais le temps avait passé beaucoup trop vite. Elle réalisait seulement maintenant que demain, elle et Clémence reprendraient leur vie à deux. Elle se sentait beaucoup plus malheureuse qu'elle n'aurait pensé l'être à l'idée de le voir partir. Elle craignait aussi pour Clémence. Elle aussi s'était attachée à Lex. Il s'était comporté comme un père cette semaine et comme un compagnon aimant. Pourquoi fallait-il que cet idéal de vie soit si éphémère ? Elle chassa ses larmes, tenta de se maîtriser. Elle ne craquerait pas devant lui. Elle préférait éviter les adieux déchirant qui, elle le savait, viendraient éclabousser les merveilleux moments passés ensemble.
En haut, Lex s'était assis sur le bord du lit de Clémence qui n'avait pas tardé à venir s'enfoncer dans les draps. Voyant que Chloé n'arrivait pas, il commença à lui lire une histoire qu'il eut le temps de finir, mais la petite blonde à ses côtés ne dormait toujours pas. _Tu devrais être fatiguée après une telle soirée. _Non, j'arrive pas à dormir parce que je sais que quand je me lèverai demain matin, tu seras plus là. La gorge de Lex se noua douloureusement, un mélange de tendresse et de tristesse devant les quelques mots de la fillette. Alors, il passa doucement un bras autour de la petite épaule et lui donna un baiser sur le front. _Tu sais, je suis certain qu'on se reverra bientôt. Peut-être pas dans une semaine ou dans un mois, mais je te promets, que je ne vous oublierais pas ta maman et toi. _Moi je voulais pas que tu partes. Dit-elle en cherchant à se blottir davantage contre lui. _Tu sais, j'ai du travail très important chez moi, sur la carte que je t'ai montré, et sur les photos de ma maison. Et puis, je t'écrirai, je vous écrirai. Toi aussi ? _Oui, promis ! Clémence présenta sa main pour que Lex la lui serre et le milliardaire s'exécuta, pactisant ainsi cette promesse et ils relevèrent la tête en voyant la porte s'ouvrir pour laisser apparaître la jeune mère. Lex embrassa la petite une dernière fois avant de se lever mais celle-ci le retint et posa ses deux mains de part et d'autre de son oreille, souhaitant lui souffler quelque chose. _Dis, est-ce que tu l'aimes ma maman ? Ce sera un secret. Précisa-t-elle. Dans un sourire, Lex imita Clémence qui attendait une réponse avec impatience. _Oui, très fort. Répondit-il. Satisfaite de cette affirmation, elle sourit largement et se jeta dans les bras de Lex, un peu surpris de cette réaction mais il resserra ses bras autour du petit corps avant de quitter la pièce pour de bon. Il laissa donc la place à Chloé qui restait incrédule de la scène qui s'était jouée sous ses yeux. En passant à côté d'elle, Lex l'entendit renifler et la retint un instant par le bras. _Tu vas bien ? S'inquiéta-t-il. _Oui, oui. Assura-t-elle en passant sa main sur l'épaule du jeune homme. Il la laissa entrer dans la chambre et la lâcha, mais cette réponse était loin de lui suffire. Après sa petite conversation avec Clémence, il savait d'où venait le problème. Il ressentait la même chose à l'idée de les quitter, et se sentait prêt à soutenir Chloé et à trouver les mot justes pour qu'ils ne se disent pas au revoir dans la tristesse. Alors il décida d'attendre la jeune femme devant la porte de la chambre. Il ne bougerait pas avant de la voir sortir. Un coup d'œil à sa montre le soulagea, il avait encore un peu de temps devant lui. Dans un mince sourire, il repensa à la remarque très pertinente de Lois. Il avait loué une suite dans un hôtel cinq étoiles et il était vrai qu'il n'en avait pas profité. Mais que valait le luxe contre la présence et l'amour que lui avaient apporté Chloé et Clémence ? Adossé contre le mur, il vit Chloé sortir de la chambre quelques minutes plus tard et se rapprocha d'elle. Il enlaça leurs doigts, l'invita à descendre les escaliers et lui vola un baiser en bas. _Je ne vais pas tarder. Fit-il savoir en essayant de ne pas la brusquer. Immédiatement, Chloé se détacha de lui, croyant étouffer, retenant quelque chose de puissant en elle et après un soupir, elle éclata en sanglots, rompant sa promesse de conserver son calme. _Oh Chloé ! Murmura-t-il en la prenant dans ses bras, la serrant contre lui aussi fort qu'il le put. Ne pleure pas. Implora-t-il en la couvrant de baisers. _La semaine est passée trop vite. Et toi, tu as été si génial, si attentionné, si...plein d'amour aussi. Chercha-t-elle ses mots, la tête posée sur une épaule. _Ne t'en vas pas tout de suite, s'il te plait ! Tu ne peux vraiment pas rester dormir ? Dormir une dernière fois dans mes bras. Supplia-t-elle en levant un regard attristé vers lui. Lex baissa la tête un instant, après tout, il pourrait aussi bien somnoler dans l'avion, lui aussi voulait au maximum profiter de ces derniers moments avec elle. Il ne pouvait pas refuser. _D'accord. Accepta-t-il. Avant même que Chloé ne puisse lui sourire et le traîner à sa suite, il eut encore l'occasion de la surprendre et la souleva dans ses bras pour la conduire lui-même dans sa chambre. Il la posa délicatement sur le matelas et retira sa veste pour être un peu plus à l'aise puis la rejoint. La jeune femme se blottit aussitôt contre lui, une jambe entre les siennes et une main sur le torse. Pendant quelques minutes, ils ne firent que profiter de la présence de l'autre, humant leur parfum ou s'adonnant à une caresse. Si Chloé perdait le fil du temps, Lex lui ne quittait pas le réveil des yeux et malgré lui, plus les minutes passaient et plus il sentait son cœur se serrer douloureusement. _Cette fois je ne veux pas que l'on perde contact Lex. Fit savoir Chloé. _Je n'en avais pas l'intention, rassure-toi. _Des nouvelles au moins une fois par semaine, Clémence aussi apprécierait. _J'ai promis de lui écrire. Chloé se hissa jusqu'à lui, emprisonna son visage et l'embrassa langoureusement, laissant ses doigts courir sur son crâne, souriant de l'effet que cela avait sur Lex. Puis elle se rallongea confortablement sur lui, soupirant d'aise et malheureusement, c'était bien dans ces moments là que le sommeil se faisait rapidement sentir. Un premier bâillement en fut la preuve concrète. _Fatiguée ? _Hum hum. Grommela-t-elle en acquiesçant. Mais il ne faut pas que je m'endorme parce que, je sais qu'à mon réveil tu ne seras plus là. _Je comptais pourtant m'éclipser une fois que tu te serais assoupie, comme ça tu ne garderas que le bon souvenir de cette soirée, et des nombreux autres qu'il y a eu, et pas de mon départ.
Ce qu'il disait était tout à fait sensé, ne pas assister à cette scène déchirante de le voir franchir le pas de la porte lui serait deux fois plus pénible que se réveiller seule dans quelques heures. Elle releva une fois encore son regard pour le plonger dans le sien, lui sourit amoureusement et se rallongea, plus sereine et prête à se laisser aller, à se détendre.
_Endors-toi ma belle et à ton réveil, tu auras déjà un message sur ta boite vocale. Promit-il en déposant un baiser dans ses cheveux.
Pour la première fois de sa vie, Chloé se redressa dans son lit en sursaut, réveillée par la sonnerie du réveil et porta directement son regard partout sur le lit. Rien. Il n'y avait plus rien. Il était sept heures. Lex était parti depuis bien longtemps et pourtant, son odeur restait bien imprégnée dans les draps. Cette semaine avait-elle été réelle ? Ou bien n'était-ce qu'un rêve dont elle venait de s'extirper ? D'un geste inconscient, elle posa sa main sur la machine infernale pour l'éteindre et se leva, faisant le tour de la chambre, des images plein les yeux de tout ce qu'ils avaient vécu uniquement dans cette pièce. Tout cela pouvait désormais prendre la place de ce qu'on appelait conventionnellement des souvenirs. Hier soir elle voulait se montrer optimiste. Penser qu'ils pourraient continuer à entretenir un semblant de relation longue distance mais c'était impossible. Elle ignorait quand elle le reverrait. Peut-être jamais. Et quand bien même, d'ici là, chacun d'eux aurait rencontré d'autres personnes. La seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher maintenant c'était l'acharnement investi pour profiter pleinement de ces quelques jours, pour, au final, ne nourrir aucun regret. Elle n'en aurait jamais, et elle ne laisserait pas le chagrin lui faire penser le contraire. Malheureusement résignée à passer une mauvaise journée, elle s'habilla sans faire d'histoire et sans chercher à se mettre sous son plus beau jour car elle n'avait personne à séduire ou à impressionner aujourd'hui. C'était vrai. Sans Lex elle venait subitement de perdre cette habitude de toujours vouloir mettre sa beauté extérieure en avant. Ça pourrait lui arriver, de façon tout à fait involontaire, mais son besoin de séduire autour d'elle, jusqu'à se montrer à toutes les soirées de Paris, venait de disparaître. Elle ne se remettrait pas du passage du milliardaire dans sa vie, et ne verrait plus personne avant un bon moment, comme un besoin de restée fidèle à l'homme qu'elle avait découvert. En attendant, elle devait se résigner à reprendre sa vie et ses habitudes du quotidien, et cette vérité la gifla au moment où Clémence dévala les escaliers pour venir prendre son petit déjeuner. Chloé appréhendait de la rejoindre dans la cuisine. Elle ignorait encore à quel point son petit ange pourrait souffrir de l'absence masculine dont elle avait, finalement, autant besoin. Lex s’était comporté comme un père pour Clémence. Cette constatation fit de nouveau monter les larmes à la jeune mère. Oui, le terme employé était tout à fait exact, Lex avait agit comme tel tout le temps qu'il était là. Voilà deux personnes à qui il était sûr de manquer. Au même instant, son téléphone sonna sur la table de chevet et elle l'attrapa d'un geste brusque. Elle savait de quoi il s'agissait. Un message vocal de Lex. Mais ce matin, alors qu'elle se sentait plus affectée par son départ qu'elle ne l'aurait pensée, il était exclu qu'elle écoute l'enregistrement, qu'elle entende sa voix. Elle n'était pas prête. Mieux valait attendre ce soir et que la journée ait apporté son lot d'événements pour l'aider à mieux digérer la pilule. Elle rangea donc directement son mobile dans son sac à main, préférant vraiment attendre ce soir pour que Clémence écoute le message avec elle. Avant de quitter la pièce, elle se laissa tomber une dernière fois sur les couvertures. Elle les huma à grandes bouffées en fermant les yeux, pouvant presque sentir les mains de Lex lui caresser tout le corps et s'égara ainsi pendant quelques minutes avant d'accepter de continuer à tracer son chemin sans lui.
4 mois plus tard...
Debout devant un miroir, Chloé voyait courir les stylistes autour d’elle dans le reflet, prêtes à accueillir les mannequins pour les aider à se changer et à enfiler de nouvelles tenues sans risquer de les abîmer. La femme qui s’occupait de Chloé était affairée à retirer toutes les épingles de sa robe de soirée qu’elle avait trouvée inconfortable toute la durée du défilé. D’une part, elle était trop longue pour elle et avait failli se prendre les pieds dedans mais ce détail n’avait pas été corrigé même après l’avoir signalé à plusieurs reprises. D’autre part, les épingles lui rentraient dans le dos et elle sentait qu’elle n’avait pas brillé lors de son défilé sur scène. Il n’y avait rien de plus décevant pour le dernier jour, pour elle mais aussi pour les éventuelles personnes qui l’auraient remarqué. Elle pensait plus spécialement à Daniel qui connaissait par cœur sa façon de défiler. Elle était certaine que cette dernière présentation ne flatterait pas son image et elle pouvait ajouter cet incident aux nombreux autres qui s’étaient produits dans la semaine. Une fois libéré de cette tenue, la styliste l’autorisa à quitter la loge dans un sourire que Chloé ne lui rendit pas, trop énervée pour se montrer aimable pour une fois. Il fallait maintenant qu’elle passe chez les maquilleurs pour qu’ils lui rendent enfin son apparence normale. Sans faire d’histoire, elle s’assit sur un siège et se laissa faire, se repassant le film de la semaine dans sa tête. Daniel l'avait prévenu combien il était fatigant de passer des heures à défiler, se changer, défiler encore et retourner se changer, mais elle n’aurait pas pu imaginer que ce serait à ce point. Elle n’avait pas ajouté la pression dans son calcul, ni l’ambiance qui régnait en coulisses alors qu’une fois sur scène, seuls comptait les strasses et les paillettes. Si elle devait comparer Daniel à d’autres managers qu’elle avait aperçus, le sien faisait vraiment preuve de souplesse et respectait globalement ses mannequins. Ce qui était loin d’être le cas d’un en particulier qui avait reproché à l’une de ses filles de ne pas savoir se tenir droit ou d’avoir le teint trop pâle. Cela n’avait rien d’étonnant. Elle s’était discrètement rapprocher pour constater l’ampleur des dégâts. La pauvre fille était si maigre qu’elle ne pouvait pas se tenir droit et n’importe qui pouvait déceler son anorexie à des kilomètres. Décidément, la semaine de la mode n’était pas aussi glamour qu’on le prétendait. Il fallait seulement voir l’aspect extérieur des choses dans ces cas là, et ne pas vivre l’expérience en coulisse. Elle soupira d’aise lorsqu’elle sentit qu’on lui passa une lingette apaisante pour la peau et fatalement, le vrai moment, le seul que Chloé avait apprécié lui revint en tête. C’était mardi soir et sans qu’elle s’y attende, en plein défilé d’une robe Chanel qu’elle aurait bien volée, elle avait aperçu sa fille accompagnée bien sûr de Clara que Daniel avait laissé entrer. Elle avait vu cette lueur de fierté dans les yeux de sa fille et ce simple regard lui avait donné toute l’énergie nécessaire pour tenir le coup toute la semaine. Au moment de se lever, elle sentit légèrement ses jambes tanguer mais se retint de justesse. Cet étourdissement lui rappela brusquement qu’elle n’avait rien dans le ventre depuis la veille et pour la première fois depuis des mois, elle sentait la faim la tirailler au creux du ventre. La fatigue ne faisait qu’aggraver son cas, mais elle trouverait bien quelque chose à se mettre sous la dent ce soir à la dernière réception avant la clôture du défilé. Il était évidemment exclu qu’elle n’y assiste pas, même si elle s’en serait bien passée. Ce que Chloé voulait, s’était rentrer chez elle et dormir. Ces derniers jours, son sommeil se limitait à quatre heures par nuit et c’était loin d’être suffisant pour tenir toute une journée.
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| | | Sixpence Pigiste
Messages : 628 Date d'inscription : 24/05/2010 Age : 36 Localisation : Rennes (pour le moment)
| Sujet: Re: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 15:01 | |
| Chloé attendit les vingt heures pétantes pour se permettre de passer l’entrée de la salle où se déroulaient toutes les réceptions après les défilés. Elle y avait assisté deux fois déjà. La première fois parce que sa présence était requise, la seconde sur la demande de Daniel et il était exclu de refuser une invitation pareille. Après tout, Chloé représentait l’agence, elle se devait de faire bonne figure. La première fois, elle s’était amusée car il s’agissait en fait de la soirée d’ouverture et elle n’avait pas encore découvert les dessous du spectacle à ce moment là. Ce soir, elle ne s’y rendait que par convenance pour saluer le talent de certains mannequins qu’elle admirait et qu’elle avait toujours cru impossible à approcher. C’était l’image que l’on montrait d’elles dans les magazines, encore un mensonge. Comme il le lui avait promis quelques jours avant le début des défilés, Daniel avait présenté à Chloé quelques grands photographes dont Cyril Lagel qui lui fit un petit signe de la main auquel elle répondit dans un sourire chaleureux. A son plus grand étonnement, elle avait aussi été remarquée et interviewée par plusieurs revues de mode étrangères qu’elle regrettait de ne pas avoir connu auparavant et se retrouvait aujourd’hui avec plusieurs propositions de contrats entre les mains. Oui, elle pouvait définitivement dire que cette semaine fut riche en émotions. Elle sentait nettement sa carrière décollée sans se sentir dépassée pour le moment seulement, elle ne sentait pas heureuse ni euphorique comme elle le devrait. Elle savait qu’il lui manquait quelque chose sans pouvoir mettre le doigt dessus. Elle fut sortie de ses réflexions par Daniel qui passa une main dans son dos et qui l’invita à faire quelques pas. _Charmante soirée de clôture tu ne trouves pas ? _Il y a du monde. Admit-elle. _Allons Chloé ! Tu devrais être contente après cette longue semaine au cours de laquelle tu m’as étonnée. Vraiment. Tu peux être fière. Tu as passé les quatre derniers mois à travailler sur ce défilé. C’est ton droit de savourer ta victoire. _A part aujourd’hui qui fut un désastre tu ne peux pas le nier ! _Ce n’était pas de ta faute. Je me suis entretenu personnellement avec le couturier et je peux t’assurer qu’il a présenté des excuses qui, je te l’accorde, ne seront jamais à la hauteur pour récupérer cet incident. Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas ce que les gens retiendront. _Peut-être. Tu vois, je suis contente d’avoir mis mon travail à profit mais ce que j’ai découvert cette semaine n’était pas à la hauteur de mes espérances. J’ai sacrifié quatre mois de ma vie pendant lesquels je n’ai quasiment pas vu ma fille pour finalement découvrir quelque chose qui me sautait déjà aux yeux. Ce métier est très difficile, pour tout le monde mais je ne me rendais pas compte qu’au-delà de notre petite agence les choses étaient les mêmes. _Tu ne t’es donc pas amusée ? Même un petit peu ? _Non, j’aurais voulu ressentir cette impression, je l’ai attendu mais tout n’a été que professionnel. Je faisais mon job et ça n’allait pas plus loin. _Tu sais ce qu’on va faire ? Tu vas tranquillement aller te chercher une table, commande nous deux grandes boissons fraîches et nous allons discuter de tout ça d’accord ? Proposa-t-il. Chloé roula des yeux et regarda sa montre. Elle n’aurait jamais envisagé que Daniel veuille d’une conversation sérieuse ce soir. Elle ne songeait qu’à quitter cet endroit rapidement et son manager allait encore la retenir. Malheureusement, parce qu’il s’agissait de lui, elle ne pouvait pas refuser et acquiesça, le regardant s’éloigner pour aller serrer quelques mains. Résignée à l’attendre, Chloé baissa les bras et se dirigea vers le bar. Il était hors de question qu’elle commande quoi que ce soit d’alcoolisé. La fatigue suffisait pour l’achever et il était hors de question qu’elle subisse d’autres avances de la part de Daniel, une fois suffisait. _Deux Perrier s’il vous plait. Demanda-t-elle à un serveur. Elle s’assit sur un tabouret en attendant qu’on lui serve les boissons et laissa ses yeux vagabonder dans la salle. Elle crut revoir exactement les mêmes têtes que les autres soirs. Il n’y avait rien de plus ennuyant et il était par conséquent impossible de faire de nouvelles rencontres. Abattue, elle s’accouda contre le comptoir et se contenta d’attendre qu’on la serve. Elle commençait à avoir soif. Elle ne vit pas l’homme assis à côté d’elle se rapprocher mais eut la mauvaise idée de se tourner à cet instant et de tomber dans son regard sombre. Elle écarquilla les yeux, surprise d’être soudain aussi proche d’un homme mais s’abstint du moindre commentaire et attendit que lui prenne la parole. Elle devait avouer qu’il était plutôt mignon, brun, les yeux si sombres qu’ils auraient pu être noirs et il était élégamment vêtu dans un costume de haute couture, un séducteur en résumé vu le regard qu’il lui lançait. _Je vous ai aperçu l’autre soir déjà mais, je n’ai pas osé venir vous aborder. Elle leva un sourcil, l’envie puissante de lui répondre qu’il avait bien fait et qu’il aurait mieux fait de s’abstenir encore cette fois-ci. _Je vous ai observé et je me demandais si vous étiez le mannequin qui avait défilé tout à l’heure dans la robe de soirée Chanel. _Vous avez visé juste. Répondit-elle simplement. _Laissez-moi vous offrir quelque chose à boire ! _Désolé, la commande est déjà faite. _Dommage, mais peut-être pouvons-nous discuter un moment, je ne me suis pas présenté, je m’appelle Benoît Cram. Dit-il en présentant sa main. _Le fils de Geneviève Cram, présidente de l’agence Magellan, je connais. Répondit-elle en serrant la main tendue, un sourire crispé aux lèvres. Elle regrettait déjà d’adresser la parole à cet arriviste trop pourri par sa mère qui allait bientôt prendre la relève. Elle avait aussi entendu dire par Daniel qu’il s’intéressait de près à Taille Mannequin. Elle devait par conséquent prendre garde à ce qu’elle dirait. _C’est drôle mais, vous ne me demandez même pas mon nom, dois-je en conclure que vous savez déjà qui je suis ? _La nouvelle protégée de Daniel. Votre renommée parle déjà pour vous Chloé. Chloé baissa la tête, faisant semblant de se masser la nuque. Il ne devait surtout pas voir que ce compliment la flattait mais elle craignait que cela ne soit trop tard. De plus son geste n’était pas des plus discrets. Heureusement pour Chloé, le serveur lui servit les deux boissons sur un plateau pile au bon moment et elle le remercia. Elle le paya en en lui laissant un pourboire et allait partir à la recherche d’une table mais une main agrippa son bras, l’empêchant de s’en aller. _Que me voulez vous, Benoît ? Demanda-t-elle en appuyant sur son prénom. _J’aurais espéré passer un moment avec vous, avant que vous ne preniez la fuite. Vous m’intriguez Chloé. Avoua-t-il en lui effleurant la main. _Vous êtes franc vous au moins ! Reconnut-elle. _C’est une de mes nombreuses qualités paraît-il. S’il vous plait, ne me refusez pas cette invitation, où pourrions-nous nous retrouver ce soir ? Demanda-t-il, les yeux plein d’envie et se rapprochant d’elle. _Dîtes-moi, que faites vous lorsque vous vous retrouvez confronté à un refus ? Parce que c’est non, je sais ce que vous attendez de moi et c’est dommage pour vous mais je suis déjà prise. _Je ne pensais pas qu’à passer la nuit avec vous. Dit-il sérieusement en se levant, se retrouvant rapidement à son niveau. Il sortit une carte de sa poche et la tendit à Chloé qui resta perplexe sur le coup mais ne refusa pas le morceau de carton. _Il existe une agence mieux reconnue qui ne paye pas ses mannequins au rabais, pensez-y Chloé. Murmura-t-il au creux de son oreille en passant une main sur sa hanche. _Vous alors vous êtes une belle ordure ! Mais avant de penser au plan cul essayez une fois dans la délicatesse en premier pour recruter vos mannequins ! Lança-t-elle. _Aurélie a aimé la première suggestion elle ! Contredit-il en haussant les épaules. Elle aurait été capable de lui renverser son Perrier sur la tête et ensuite de lui balancer la bouteille en pleine figure mais ça n’aurait même pas réussi à apaiser sa colère. Daniel arriva une minute plus tard et Chloé laissa littéralement ses nerfs lâcher en lui racontant ce qui venait de se passer avec le fils à maman trop gâté. Dans son récit, elle se souvint alors d’une de ses répliques. Elle avait eu le réflexe de dire qu’elle avait déjà quelqu’un, et au fond d’elle, à cet instant précis où les mots étaient sortis, elle savait qu’elle en était convaincue elle-même. Elle ne songea qu’à cela sur le chemin du retour. Son chauffeur conduisait tranquillement et le regard de Chloé s’égara rapidement et elle replongea dans ses pensées. Elle n’en avait encore jamais eu conscience, mais elle ne se considérait pas comme une femme célibataire. Depuis le départ de Lex elle avait gardé cette sensation qu’ils étaient toujours ensemble, même s’il n’en avait jamais été question entre eux. Elle se corrigea mentalement. Elle voulait dire qu’ils n’avaient jamais abordés le sujet tous les deux. Ils n’avaient fait que profiter du temps passer ensemble sans jamais se poser de questions. Et il fallait qu’elle parvienne à faire le point sur ses sentiments ce soir, quatre mois plus tard alors qu’il lui manquait atrocement. Elle l’aimait tout simplement parce que d’ordinaire, elle serait déjà passée à autre chose. Or, avec Lex, les choses étaient différentes, il donnait bien régulièrement de ses nouvelles, laissait des messages que Chloé ne se lassait pas d’écouter et de réécouter. _Vous êtes arrivée mademoiselle. Informa le chauffeur. _Merci. Dit-elle avant de descendre du véhicule. Elle s’enfonça bien dans son manteau en parcourant les quelques mètres qui la séparaient de l’entrée principale de l’immeuble et marcha rapidement jusqu’aux ascenseurs. Elle avait hâte de rentrer et de pouvoir enfin se reposer, même si ses récents problèmes au niveau professionnel et privé l’empêcheraient de trouver le sommeil.
Comme elle se l’imaginait, l’envie même de fermer les yeux ne se faisait pas sentir. Elle avait tout de même fini par se changer et se mettre au lit avec un livre, profitant du silence qu’offrait l’appartement. D’après Clara, Clémence s’était bien conduite, comme d’habitude et dormait profondément avec, posé sur sa table de chevet, l’album photos de cette fameuse séance quatre mois plus tôt. Dans un soupir, Chloé referma brusquement son roman et se massa les tempes un instant. Elle s’était mise à recenser les points positifs et négatifs de cette semaine et comparait le tout au travail fourni et à l’investissement personnel donné. Le résultat était loin d’être celui qu’elle espérait mais dû se résoudre à accepter ce constat qui et elle le savait, la mènerait à une entière remise en question sur son avenir dans cette agence et peut-être bien dans cette carrière. Enfin décidée à s’allonger et à éteindre la lumière, elle fit un bond sur le matelas, étouffa un cri en se mordant la langue. Mais qui était l’imbécile qui venait frapper à sa porte à une heure du matin ? Elle se leva aussi sec, marcha pieds nus dans l’appartement les poings serrés, se rappelant que le voisin d’à côté l’avait mis en garde la veille contre les nouveaux locataires du dessus dont les enfants perturbaient la tranquillité de l’immeuble. S’il s’agissait d’eux ils allaient l’entendre ! Elle retira frénétiquement les verrous de sa porte et tira brusquement sur la poignée mais fut paralysée par la surprise sitôt le gêneur à portée de vue. La seconde suivante, toute son expression se transforma. Elle se retint fortement de hurler de bonheur et se jeta dans les bras de Lex. Un peu surpris par la force dont Chloé fit preuve, il sourit en la serrant fort lui aussi et avança dans la pièce en soulevant Chloé dans ses bras. La jeune femme n’entendit même pas sa porte se refermer, trop occupée à sentir le parfum naturel qu’il dégageait, appréciant de pouvoir de nouveau enfouir sa tête dans la courbe de son cou. _Tu m’as manqué si tu savais ! Murmura-t-elle au creux de son oreille avant de l’embrasser sur les tempes. _Et moi donc ! Répliqua-t-il en la déposant au sol, attaquant directement ses lèvres pour une étreinte passionnée. Ils se séparèrent une minute pour reprendre leur souffle et Lex posa son front contre celui de Chloé. Ils plongèrent leurs yeux dans le regard de l’autre, émus par des retrouvailles inattendues, se demandant tous les deux comment ils avaient fait pour rester séparés aussi longtemps. _LEEEEEEEEEEEEEEEX !! Cria une voix, rompant le silence agréable qui s’était installé. Clémence dévala les escaliers et se jeta à son tour dans les bras du milliardaire qui la fit décoller du sol. _Alors ma puce, ça va bien ? _OUIIIII ! Affirma-t-elle en l’enlaçant de ses petits bras, ponctuant le geste d’un gros bisou sur la joue. Lex porta un instant son regard sur l’expression qu’affichait Chloé. Elle avait les yeux brillants d’émotion, visiblement heureuse de voir sa petite fille si épanouie de retrouver celui qu’elle considérait presque comme un père. Lex revenait à Paris avec des idées et des projets plein la tête. Il sourit et s’intéressa de nouveau à l’enfant qu’il embrassa à son tour et la déposa par terre. _Tes lettres sont dans ma boite à secrets ! S’extasia-t-elle. _Tu vois, je n’ai pas oublié ma promesse, ni celle de revenir te voir un jour. Dit-il en posant son doigt sur le bout du nez de la petite coquine. _J’espère que tu restes longtemps cette fois. Pleurnicha-t-elle en l’étreignant par une jambe et remonta dans sa chambre. Sa mère n’avait pas besoin de lui dire qu’il était tard. Maintenant que Lex était dans la maison, elle irait bien.
Les deux adultes se fixèrent du regard l’espace de quelques instants et Chloé rompit le silence. Elle étreignit Lex très fort contre elle pour s’assurer qu’elle ne délirait pas, qu’il était bien là et l’embrassa. Un sourire très inhabituel ne pouvait plus quitter ses lèvres, elle se sentait simplement heureuse. _Est-ce que tu veux manger quelque chose ? Je suppose que tu as faim. Au fait, tu viens seulement d’arriver ou….. ? _Il me semble que ça fait deux questions ! Mais, non, tu as raison je viens le ventre vide et j’ai hâte de dévorer un de tes succulents plats surgelés et j’avoue, j’ai abandonné Lois devant l’hôtel en me permettant égoïstement de passer te voir en premier. Chloé s’amusa de la réplique et prépara donc sans plus attendre un repas décent pour son homme et passa le reste du temps à le regarder manger, accoudée contre le bar et la tête appuyée sur une main. Elle le regardait sous tous ses traits, le voyait complètement détendu et elle pouvait même sentir qu’il se sentait bien depuis son arrivée. Elle remarqua à cet instant que son cœur battait la chamade et au risque de le perdre une seconde fois, elle n’attendrait pas un jour de plus pour lui avouer ses sentiments. Lex termina difficilement son repas. Il était trop concentré sur cette petite nuisette que Chloé portait, enveloppant ses formes à la perfection, même s’il la trouvait encore amaigrie. Encore une fois, il ne restait guère plus d’une semaine à Paris, et ces quelques jours lui seraient très précieux, il ne gâcherait aucun moment. Il aurait bien voulu savoir si Chloé était consciente du regard qu’elle lui lançait, des yeux emplis d’un désir fou et cela était loin de le laisser indifférent. Il se débarrassa rapidement de la vaisselle, la rejoint en lui volant un baiser et la conduit lui-même dans sa chambre. Dans un pincement de lèvres, Chloé s’occupa de bien verrouiller la porte tandis que Lex était soucieux d’instaurer une ambiance romantique dans la pièce. Il alluma les bougies soigneusement disposées sur la commode et la table de chevet et retira sa veste qu’il déposa sur une chaise. Il se rapprocha de Chloé, la prit par la taille et écarta de longues mèches de cheveux pour fondre dans la courbe de son cou, laissant sa bouche et sa langue se délecter de nouveau de la peau si douce de la jeune femme. Chloé ferma instinctivement les yeux et se laissa porter par la douceur qu’il voulait lui donner et accrocha ses bras autour de sa nuque. Elle ne voulait plus jamais être séparé de lui, la rupture lui était trop douloureuse et les plaies trop longues à cicatriser. Une larme coula sur sa joue et dans son chagrin, elle lui arracha presque sa chemise en faisant sauter les boutons un à un. Elle soupira au contact de ses mains sur le corps d’athlète du milliardaire et lui enfonça les ongles dans la peau chaque fois qu’il s’amusait à lui mordiller la peau du cou. _Je n’avais pas oublié ton odeur. Murmura-t-il. Il se releva, déposa un chaste baiser sur les lèvres de Chloé et fit lentement glisser les bretelles de sa chemise de nuit le long de ses épaules. L’habit tomba au sol d’un coup sec. Lex profita un instant de la vue qui lui était offerte et se baissa, posant un genou au sol. Ses mains vinrent se camper sur ses fesses et sur une cuisse qu’il massa tendrement et pencha la tête, embrassant ses hanches et laissa sa langue courir jusqu’à son ventre. Les yeux fermés, il grogna de plaisir en réalisant qu’il venait bien de la retrouver. Impatient, il lui retira sa culotte d’un geste parfaitement maîtrisé et effleura son intimité avant de venir pétrir ses fesses avec délice. Chloé l’emprisonna dans ses bras dès qu’il se releva mais Lex, plus malin, la souleva contre lui. Elle lui retira sa chemise d’un air malicieux, enroula ses jambes autour de sa taille et le laissa la guider jusqu’au lit dans lequel elle comptait bien passer quelques heures.
Une heure plus tard, les deux corps retombèrent comme des masses sur le matelas pour la seconde fois et rien d’autre n’était audible dans la pièce que leurs halètements et leurs gémissements après les moments intenses qu’ils venaient de passer. Au lieu de s’imposer sur elle, Lex se décala pour installer Chloé sur lui sans arrêter de la couver de baisers sur son visage trempé de sueur. Après quatre mois d’abstinence, la jeune femme avait du mal à se remettre et attendait patiemment que son corps cesse de trembler pour oser le moindre mouvement. Leurs retrouvailles avaient clairement fini de l’achever après la semaine de dingue qu’elle avait passé. _ça va ? Demanda-t-il en lui dégageant les cheveux de son visage. _T’inquiète pas, c’est la fatigue. Répondit-elle en tentant de se hisser jusqu’à son visage. Il l’aida à se rallonger confortablement et plongea une main dans sa chevelure, l’autre maintenant son corps contre le sien. _Tu sais, il n’y a eu personne…depuis que…. _Je suis parti ? Termina-t-il la phrase. _Oui. _Dans ce cas je vais aussi pouvoir flatter ton ego. Je n’ai jamais pu me résoudre à voir quelqu’un de mon côté sans me sentir mal au point de me sentir…. _Coupable. Le coupa-t-elle. Un large sourire se dessina alors sur leurs visages, heureux d’être sur la même longueur d’onde et d’apprendre qu’ils avaient tous les deux été capable de tenir. Ils se lovèrent un peu plus l’un contre l’autre et Chloé sentait qu’elle n’aurait plus aucun problème pour trouver le sommeil tant qu’il était près d’elle. Lex s’enfonça complètement dans la mollesse de l’oreiller et ferma les yeux. Son corps était à présent détendu. Il s’était déjà posé cette question et s’était préparé à l’éventualité qu’elle ait trouvée quelqu’un d’autre. Et elle le surprenait avec cette nouvelle. _Chloé ? _Huum. _Je t’aime. Les yeux fermés et les cheveux ébouriffés, elle se redressa telle une somnambule et chercha les lèvres de Lex pour une étreinte langoureuse. _Moi aussi je t’aime. Répondit-elle avant de se rallonger, la tête calée dans son cou. Lex n’eut même pas le temps de réagir à la révélation de Chloé que le sommeil les frappa d’un coup, rendant la pièce totalement silencieuse.
La tasse de Chloé lui échappa des mains et se fracassa lourdement au sol. La jeune femme ne s’en soucia même pas. La surprise la paralysait complètement et elle restait tournée vers l’évier, les yeux et la bouche grande ouverts. _Je n’ai fait que réfléchir au cours de ces quatre mois Chloé. Ce n’est pas…..une décision que j’ai prise à la légère sous le coup de nos retrouvailles. Tenta-t-il de la rassurer en posant les mains sur ses épaules. Chloé ne l’écoutait qu’à moitié. Elle venait d’entendre une porte s’ouvrir à l’étage et se doutait que Clémence se serait réveillée par le bruit qu’avait provoqué le bruit de la tasse sur le carrelage. Elle voyait d’ailleurs son bout de chou descendre les escaliers, son chien en peluche dans les bras. Immédiatement, elle tenta de reprendre le contrôle d’elle-même et de cacher son expression. Elle enjamba les débris et dans un sourire forcé, elle prit sa fille dans les bras pour lui dire bonjour. _Fais attention dans la cuisine. Prévint Chloé en relâchant sa sauterelle, impatiente d’aller dire bonjour à Lex qui, lui, n’avait pas bougé. Lui aussi l’accueillit dans ses bras pour un gros câlin mais ne s’arrêta pas pour autant de regarder Chloé qui sortait balai et pelle pour ramasser les morceaux de verre. _Laisse Chloé je vais le faire. Proposa-t-il. _NON ! Cria-t-elle. Elle baissa les épaules et soupira, remettant ses cheveux derrière ses épaules et évita les regards étonnés de Lex et Clémence. Elle n’arrivait pas à avaler les paroles de Lex. C’était trop soudain et puis ça la mettait dans un état de stress comme elle en avait rarement connu. Elle ramassa les dégâts rapidement et retourna s’enfermer dans sa chambre pour mieux se remettre de ses émotions. Dans la précipitation, elle envoya voler toute une pile de vêtements de son armoire et choisit sa tenue sans vraiment se demander si c’était vraiment ce qu’elle voulait. Lex pénétra dans la pièce avec toute la délicatesse dont il était capable avant que Chloé ne s’enferme dans la salle de bain et conserva une certaine distance entre eux. _Chloé, le but n’était pas de t’effrayer mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps pour t’en parler. _Je suis pas en état de réfléchir rationnellement pour le moment. Tu te pointes sans prévenir hier soir. Je me fais doucement à l’idée parce qu’il n’y a rien qui pouvait me faire plus plaisir mais là tu me balance ça dans la figure….Désolée mais ça en fait trop pour moi. _Est-ce que tu vas y réfléchir ? Espéra-t-il. _Je me douche et m’habille. Je voudrais bien que tu dises à Clémence d’en faire de même et je vais l’emmener voir Lois. Se contenta-t-elle de répondre. Déçu, Lex baissa la tête et s’apprêta à sortir de la pièce mais se pinça la lèvre, il fallait qu’il soit clair. _Chloé ce que je t’ais dit hier soir est vrai, je t’aime, vraiment ! Chloé se contenta d’acquiescer et ferma la porte derrière elle. Une bonne douche l’aiderait à lui remettre les idées en place.
Lois embrassa sa nièce bien fort et la laissa s’amuser avec son kit complet de tours de magie qu’elle lui avait ramené de Métropolis puis retourna auprès de Chloé. La jeune femme s'était affalée dans un fauteuil et pleurait toutes les larmes de son corps dans un mouchoir. Lois fit une grimace en l’écoutant se moucher bruyamment et lui tendit la boite pour qu’elle se serve à sa guise. La brune s’assit en face d’elle, croisa les jambes et passa une main dans ses cheveux, prête à écouter les déboires de sa cousine. Elle l’avait vu débarquée dans sa chambre prête à éclater en sanglots et depuis, aucun son n’avait pu passer ses lèvres. _Quand tu auras fini ton double concerto, je serais curieuse de savoir ce qui t’amène et…dans cet état. Je t’imaginais plutôt en train de roucouler avec Lex, le genre à ruiner ton matelas. Lois se précipita sur Chloé en voyant ses larmes redoubler de puissance et s’agenouilla devant elle. _Je suis désolééééée, je voulais pas dire ça excuse-moi ! Au moins maintenant elle cernait LE problème mais c’était vraiment à ne rien y comprendre. Ce n’était pas le scénario qu’elle avait envisagé lorsque Lex l’avait lâchement abandonnée au pied de l’hôtel et confier au portier comme une gamine. Elle se souvenait encore qu’il lui avait crié dans les tympans « JE VAIS RETROUVER L’AMOUR DE MA VIE ». Cette phrase allait résonner dans ses oreilles pendant un bon moment en plus. Alors qu’est-ce qui clochait ? _Il a été méchant avec toi ? Tenta-t-elle, même s’il fallait avouer qu’en matière de première approche c’était nul. Chloé prit le temps de se moucher et se redressa, essayant de prendre sur elle pour réussir à se confier parce que c’était bien pour ça qu’elle était là. _Hier soir j’étais la femme la plus heureuse du monde. Il me fait un retour surprise très romantique qui a finit sous la couette avec…. _Wow wow wow, on passe les détails couette. Interrompit Lois et barrant les bras devant elle. _Il m’a dit qu’il m’aimait ! _Il était temps ! _Et, ce matin il m’a dit, il m’a dit…. _Non non ! Dis-le et après tu pourras pleurer. Prévint-elle. _Il m’a dit « Chloé, quitte ton boulot, quitte Paris et venez vivre avec moi toi et Clémence ». Je suis perdue, je sais pas quoi en penser ! Avoua-t-elle avant de replonger dans son mouchoir. _Pour une nouvelle ! S’enthousiasma Lois. Oui enfin…sur le coup, et même après le coup, ça te perturbe. Chloé se moucha de plus belle en guise de réponse. _Tu sais Chloé, en tant que membre de ta famille, je vais parler comme tel, je souhaite de te voir heureuse. Je connais un peu Lex maintenant avec le boulot et je peux te dire une chose. Il a toujours au moins vingt filles qui lui tournent autour mais il a attendu de te revoir, et encore quatre mois jusqu’à aujourd’hui pour vouloir se caser. Alors, je ne doute pas un instant qu’il soit sincère avec toi. _Moi aussi je l’aime. Mais là il me demande de faire un grand pas en arrière, de retourner dans un endroit où j’ai juré de ne plus jamais remettre les pieds ! _Chloé, c’est un grand pas en avant qu’il te propose. Il t’aime et il adore ta fille...au cas où tu n’aurais pas compris. _Et je laisse tomber ma carrière ! Je trime depuis six ans pour enfin atteindre un but ! _Et pour combien de temps ? Le succès ne durera pas et il est tant que tu en prennes conscience. Chloé, pour être sincère, je ne voudrais pas que tu regrettes de ne pas avoir suivi Lex et de donner une chance à votre histoire pour une carrière éphémère dans le mannequinât. Et en plus il ferait un très bon père pour Clémence. Chloé tourna la tête pour observer sa fille, plongée dans son jeu, loin de la discussion que les deux adultes avaient. _Elle aussi a son mot à dire il me semble. Informa Lois en baissant le ton. Chloé renifla et sourit à sa cousine pour la première fois et Lois tendit sa main. Chloé la serra dans la sienne, rassurée après ces quelques confessions. Cependant, elle savait qu’elle avait encore deux choses à mettre au clair. L’avis de sa fille avait toujours eu un impact majeur dans ses décisions et il y avait bien sûr la question de sa carrière. Elle avait besoin de peser le pour et le contre. _Chérie ! Clémence trottina jusqu’à sa maman mais son petit sourire disparut brusquement. _Tu as pleuré ? _Oui mais ce n’est rien ! Assura-t-elle. Ecoute, dit-elle en lui prenant les mains, il y a quelque chose que je dois faire aujourd’hui, c’est important. Alors je me demandais si tu voudrais bien passer la journée avec tatie ? _Et Lex ? Il vient pas ? _Si tu as envie qu’il passe la journée avec toi alors il le fera, j’en suis sûre. Clémence acquiesça, toute contente de l’après-midi qui l’attendait et serra sa mère dans ses bras. _Tu rentres pas tard dis ! _Non, non je te le promets ! Dit-elle en passant un doigt sur son petit nez. Chloé trouva le courage de se lever de son fauteuil, suivie par Lois qui la raccompagna à la porte et l’enlaça. _Même si j’ai une préférence pour l’option futur mariage, super mari plein aux as et vie de famille heureuse, je te soutiendrai quel que soit ton choix ! _Lois ! _Quoi ? Ce serait dans l’ordre naturel des choses ! _Merci ! Se contenta-t-elle de répondre en baissant les épaules. Lois lui fit un clin d’œil avant que Chloé ne disparaisse dans le couloir de l’hôtel et fronça les sourcils en refermant la porte. Il fallait maintenant prévoir un plan d’enfer pour l’après-midi qui incluait inévitablement Lex dans le rôle du futur super papa. Quoi ? Il n’y avait pas de mal à vouloir influencer un peu sur le cours des événements.
En sortant de sa voiture, Chloé attrapa son sac qu’elle ne se souvenait même pas avoir balancé sur le siège arrière et vérifia ses messages sur son téléphone. Lex avait tenté de la joindre trois fois et avait finit par laisser un message. Elle hésita un moment mais finit par composer le numéro qui la mettrait en ligne avec son répondeur. Sa gorge se noua juste avant d’entendre la voix de Lex mais elle tenait quand même à écouter ce qu’il voulait lui dire. Son comportement de ce matin n’avait pas été très correct vis-à-vis de lui qui s’était précipité chez elle pour la retrouver. _ « Chloé, c’est Lex, hum, écoute j’avoue avoir peut-être manqué de tact ce matin. J’aurais dû amener le sujet de façon un peu plus délicate et dans un moment plus approprié. Au lieu de ça, je t’ai agressé au réveil. Encore une fois je m’en excuse. Je voudrais seulement que tu saches que je suis sérieux. J’ai tourné et retourné les choses dans ma tête pendant des semaines. Quand j’étais de nouveau dans tes bras cette nuit, je ne pouvais pas être plus sûr de mes sentiments alors ce matin je n’ai pas hésité à te faire part de mes projets. Je n’ai jamais été aussi heureux qu’avec toi et Clémence lors de mon précédent voyage et je ne veux pas laisser passer une telle chance de vous avoir toutes les deux dans ma vie. Je sais que ta carrière compte beaucoup pour toi, que tu as tes rêves. Mais je voudrais être celui qui t’apportera tout le bonheur que tu mérites. Voilà je…..je voudrais vraiment que tu y réfléchisses. Je t’aime. » Chloé ferma le clapet de son téléphone, se laissa aller contre le dossier de son siège un instant, passa une main sur son visage et regarda au loin toutes les croix qui s’élevaient devant elle. Dans un soupir, elle s’empara de la gerbe de fleurs qu’elle avait déposé sur le siège passager et sortit de son véhicule en posant ses lunettes de soleil sur le bout de son nez. Si un jour quelqu’un lui aurait dit qu’elle mettrait les pieds ici, elle lui aurait vraiment ri au nez. Elle traversa le haut portail métallique et marcha, droite et décidée jusqu’à l’allée qui l’intéressait. Une fois face à la quatrième tombe, elle releva ses lunettes sur son front, posa une main sur le marbre et déposa les fleurs entre deux vases incrustés dans la pierre. Chloé se redressa, croisa les mains devant elle et soupira, le sourire bas en lisant les quelques inscriptions sur une plaque. _Bonjour, Emma. Tu dois bien te demander ce que je viens faire ici. Moi-même je me le demande encore. Et pourtant, j’ai pensé que tu serais la mieux placée pour comprendre ce que je ressens aujourd’hui. Nous ne nous sommes jamais entendues toutes les deux. Moi j’étais jalouse de ta notoriété, et toi tu te sentais bien trop supérieure pour te mélanger aux autres filles. Maintenant que je suis à ton niveau, si nous avions dû nous partager le podium, je pense qu’une guerre aurait éclatée, rit-elle. Comme toi l’an dernier j’ai participé à la semaine de la mode et comme toi sans doute, j’ai travaillé d’arrache pied pour être à la hauteur et ne pas décevoir Daniel et aussi atteindre une certaine fierté personnelle. Alors, aujourd’hui, je me demande ce que tu as bien pu ressentir une fois cette semaine si particulière achevée. Etais-tu satisfaite ? As-tu ressenti un sentiment de gloire ? Ou bien, comme moi, es-tu restée sceptique et déçue de ce que tu as découvert ? Mais revenons quelques semaines en arrière. Sans doute par fierté, tu n’as jamais parlé des abus de Daniel. Avec moi il a essayé. A partir de cet instant j’ai compris que pour avancer il fallait donner et se sacrifier, j’ai eu pitié de toi à cet instant. Mais j’ai compris pourquoi tu as accepté. Alors, pendant quatre mois je n’ai fait qu’espérer que mes efforts finiraient par payer. J’ai délaissé ma fille et je me suis laissé sombrer par moments en oubliant mon état de santé. Tout ça pour quoi ? Tout au long de la semaine je me suis posée la même question. Pourquoi je fais tout ça ? J’ai seulement eu l’impression de faire mon travail, ce pourquoi j’ai été formé. Je n’ai rien ressenti d’autre. Pas d’amusement, pas de sentiment d’aboutissement ou de mérite ou de fierté. De plus, j’ai également appris que nous n’étions que des pions sur l’échiquier des managers et plus haut, des directeurs d’agence. Alors, je commence à tout remettre en question. Si plus rien ne me motive, ne me donne un intérêt à le faire, alors, pourquoi continuer ? J’ai à peine eu l’occasion de profiter de la notoriété qu’elle me semble déjà avoir un goût amer. Tu veux savoir pourquoi ? Parce qu’en me regardant dans le miroir tous les matins, chaque fois que je me droguais. Je voyais ton visage la dernière fois que nous nous sommes parlés. Rien d’autre que désillusions peignait ton visage. Alors, j’ai pris la décision de ne pas marcher dans tes pas. Mais avant que je m’en aille, il faut quand même que je te remercie. Tu dois jubiler mais à présent, je me sens…sereine et libre de toute pression. La dernière fois que nous nous sommes adressées la parole, tu m’as mise en garde. Peut-être pas volontairement mais tu as laissé ta colère être honnête et franche à ta place. Je n’ai pas oublié ce que tu as dis et aujourd’hui j’en tire un enseignement. Chloé se pencha de nouveau et posa une main qui se voulait reconnaissante sur la pierre rugueuse et froide. Pour la première fois depuis longtemps, un grand sourire éclaira son visage. Elle avait besoin de se libérer des chaînes de cette carrière à laquelle elle s’était désespérément accrochée. Six années n’étaient pas le travail de toute une vie. Elle avait bien cru aimer son travail, mais là encore ce n’était qu’un profond mensonge auquel elle avait fini par se convaincre elle-même. _Je ne sais pas pourquoi je mérite une telle chance, mais j’ai l’opportunité de changer de vie tant qu’il en est encore temps et je n’ai pas envie de la laisser passer. Décida-t-elle, déterminée cette fois-ci à donner un nouveau départ à sa vie. Chloé fit de nouveau glisser ses lunettes sur son nez et traversa les allées dans le sens inverse. Seulement pour elle, la route empruntée semblait bien différente tout à coup. Elle pouvait à présent voir loin devant elle. Déjà, sa démarche était plus assurée et un petit sourire narquois fit son apparition. Elle imaginait déjà la tête de Daniel lorsqu’il trouverait sa lettre de démission sur son bureau. Mais en attendant, elle était impatiente d’aller retrouver les deux principaux acteurs de cette nouvelle vie et se dépêcha de reprendre le chemin de la maison.
En passant la porte, Chloé trouva Lex et Lois installés dans le salon en pleine discussion. Elle fuit leur regard en comprenant ce qui se passait. Dès qu’elle avait posé le pied dans la pièce, ils s’étaient immédiatement tus, ce qui tendait à prouver qu’ils parlaient d’elle. Gênée au plus profond d’elle, Chloé se débarrassa de ses affaires dans le silence, se déchaussa et posa son sac sur une chaise. _Où est Clémence ? Demanda-t-elle d’un ton neutre en suspendant son manteau. _Dans sa chambre, elle s’amuse, et tu sais elle est infatigable, si tu savais l’après-midi qu’on a passé ! Répondit Lois, visiblement mal à l’aise. Chloé reconnut ce signe parce que sa cousine avait les mains croisées et sa si naturelle confiance en soi était clairement absente. Un petit coup d’œil suffit à faire comprendre à Chloé que Lex souhaitait rester à l’écart. Il était assis sur le canapé et ne bougeait pas. C’était bien la première fois qu’une telle atmosphère pesait dans l’appartement et Chloé déglutit, ne sachant pas comment briser le silence désagréable qui venait de s’installer. _Mamaaaaaaan, t’es rentrée ! S’enthousiasma Clémence en dévalant les escaliers. _Hey ! Tu vois je t’avais dis que je ne rentrerai pas tard. Dit-elle en la prenant dans ses bras. _On a été se promener au parc, et puis aux manèges et Lex m’a même offert une gaufre ! _Le principal, c’est que tu te sois amusée. _Attends, c’est pas tout ! Ce soir, on va manger à l’hôtel où tatie dort et après si je suis encore assez en forme on ira sur un bateau mouche ! Dis, est-ce que je peux mettre ma nouvelle robe ? Celle que tu voulais que je garde pour une occasion spéciale. S’il te plaaaaiiit ? Supplia-t-elle avec son petit air de chien battu. _Oui, bien sûr que tu peux. Clémence embrassa sa mère et retourna à l’étage sitôt que ses pieds touchèrent de nouveau le sol. _Je vais l’aider à s’habiller ! S’esquiva Lois pour laisser Chloé et Lex discuter tranquillement. Chloé se passa une main sur le visage, ne sachant pas comment entamer la conversation et préféra s’éloigner le temps de se servir une boisson fraîche. La vérité était que, même après s’être libérée de ses engagements professionnels de façon officieuse, elle était maintenant sur le point de s’engager sur une voie qui lui était totalement inconnue. Elle n’avait jamais osé prendre le risque de s’engager sentimentalement, par peur d’être déçue et rejetée sans doute. Elle se souvenait avoir ressentie cette même crainte en apprenant sa grossesse. Ce jour là, elle avait délibérément pris la décision d’élever sa fille seule sans chercher à contacter le père. Elle craignait de ne pas être à la hauteur des espérances de Lex pour leur couple. Leur relation était si simple quatre mois auparavant. Ils n’avaient fait que profiter de la présence de l’autre sans se poser de questions mais aujourd’hui la situation était toute autre. Lex parlait de s’engager, de vivre ensemble et même si Lois la taquinait sur le sujet, en regardant plus loin il était possible d’apercevoir un mariage, peut-être aussi d’autres enfants. Alors oui, elle avait peur et appréhendait cette nouvelle vie que Lex lui proposait. Les premiers temps d’adaptation ne seraient peut-être pas faciles, mais, en y songeant bien, n’avait-elle pas pris le même risque en commençant une carrière dans le mannequinât ? Elle se retourna et tomba presque face à face avec Lex qui s’était levé et l’avait rejoint. Elle lui offrit un léger sourire, convaincu qu’il serait là pour la soutenir et l’aider à se faire de nouveau à la vie au Kansas. Le milliardaire se rapprocha encore, posa ses mains sur la taille de la jeune femme et se pencha pour l’embrasser sur le front. Chloé répondit à son étreinte et se blottit contre lui. La déclaration qu’il lui avait faite par messagerie interposée vint résonner dans ses oreilles et gonfla son cœur de façon inattendue. _J’ai pensé que cette soirée serait une bonne idée mais ça peut attendre si tu préfères. Chloé l’arrêta en posant deux doigts sur ses lèvres et plongea son regard dans le sien. _J’ai aussi besoin de cette soirée pour me détendre. Parce que j’ai comme le pressentiment que la semaine va être mouvementée. D’abord je vais devoir expliquer à Daniel pourquoi je plaque ma carrière pour les beaux yeux d’un homme et ensuite je crois que j’ai un déménagement à préparer. Lex fondit immédiatement sur les lèvres de Chloé et l’embrassa passionnément, trop heureux de la décision qu’elle avait finalement prise. Dans son excès de joie, il la souleva sur le bar et colla une de ses jambes contre lui pour lui masser la cuisse. Au même instant, Lois et Clémence commençaient à descendre les escaliers et dans un cri d’exclamation, Lois plaqua une main sur le visage de Clémence pour détourner ce regard innocent de la scène qui se jouait sous leurs yeux. _Trop tard tatie j’ai vu. Fit savoir l’enfant. _Oui et ben…..ce sont des trucs de grands que t’auras le droit de faire qu’après tes 21 ans compris ? Et sinon prends garde parce que tatie veille au grain ! Prévint-elle en chuchotant.
Tel un gentleman, Lex ouvrit les portières de la limousine qu’il avait louée et proposa sa main pour aider ses ladies à descendre. Chloé était aux anges, le temps d’une soirée elle s’était crue dans un véritable conte de fées où son prince charmant était aux petits soins pour elle et plein de tendresse. Elle se souvenait particulièrement de son teint rouge cramoisi chaque fois que Lex posait sa main sur sa cuisse au restaurant. D’un sourire épanoui, elle observa sa fille s’amuser à faire des courbettes et à s’amuser sur le trottoir dans sa jolie robe qui, malheureusement, serait bientôt trop petite. Chloé reconnaissait qu’elle avait eu tort de l’empêcher de porter cette petite merveille. Lois sortit en dernière, profitant de la soirée mais elle se sentait tout de même en retrait de ce nouveau couple. Cependant elle était très heureuse pour eux alors ce sentiment parvenait sans difficultés à chasser cette impression de gêne qu’elle dissimulait à la perfection. Elle n’avait pas souvenir d’avoir déjà vu sa cousine si épanouie alors pour rien au monde elle ne voulait être celle qui viendrait perturber cette parfaite soirée. Il faisait agréablement bon ce soir et Lex pensait que se promener un peu dans les rues de Paris ferait plaisir aux filles. Une fois ce petit monde en route, il se rapprocha de Chloé et enlaça amoureusement sa taille. Quelques mètres plus loin, ils s’étaient arrêtés à un croisement avant de pouvoir traverser et Clémence s’immisça entre les deux adultes et leur prit la main. _On fait l’avion ? _Chérie tu n’es pas un peu grande pour ça ? Demanda sa mère. _Alléééééééééééééééé, juste une fois ! Lex et Chloé se regardèrent, hésitants, mais Lex céda dans un sourire au coin de la bouche et commença à souleva Clémence, bientôt suivi par sa mère et imitèrent le bruit d’un avion. Lois les suivit en secouant la tête de gauche à droite, les mains croisées sur la poitrine. « De vrais gamins », pensa-t-elle. Une fois arrivés sur le bord du trottoir d’en face, Lex et Chloé lâchèrent la petite qui riait encore de leur jeu et se remit à trottiner tranquillement devant eux, songeant que c’était la plus belle soirée de sa vie. Tous quatre continuèrent leur promenade au cours de laquelle Chloé osait enfin demander à Lex comment se déroulait la vie à Métropolis et Smallville depuis son départ. Quelque part, elle se sentait soulagée d’apprendre qu’il avait coupé les ponts avec le passé lui aussi en vendant le manoir quelques années plus tôt. Chloé n’avait pas percuté tout de suite mais elle se souvenait maintenant des photos qu’il avait montrées de sa maison à la périphérie de la grande ville. Lex poursuivit la conversation en commençant à élaborer toutes sortes de projets pour eux trois mais elle ne l’écoutait plus qu’à moitié à présent. Toute son attention était portée sur sa fille et elle se sentait prête à lui parler. Elle fit taire Lex en l’embrassant et lui demanda quelques minutes, le temps de tout expliquer à Clémence. Lex acquiesça en souriant et la lâcha. Il enfouit ses mains dans ses poches et observa la scène de loin d’un regard bienveillant. Lois ne mit pas longtemps à le rejoindre et lui donna un coup amical sur le bras. _Si tu abîmes leurs petits cœurs, je te préviens, tu auras à faire à moi. _On va faire un pari, dans six mois je m’imagine marier à ta ravissante cousine et père par adoption. Si jamais je me trompe dans mes projets je t’augmente d’environ, deux mille dollars, c’est mon jour de bonté. Précisa-t-il. _Oh ! Se contenta-t-elle de répondre en soulevant un sourcil.
Chloé se rapprocha de sa fille à pas de loup et s’accroupit devant elle, posant ses mains sur ses petites hanches et lui offrit un regard confiant accompagné d’un sourire. _T’as vu maman la tour Effel est éclairée ! _Oui j’ai vu ma puce, c’est magnifique. Ecoute, depuis qu’il est revenu, Lex m’a dit des choses vraiment, vraiment gentilles à notre sujet. Il nous aime beaucoup toutes les deux. _Alors ça y est ! Il t’a dit qu’il t’aimait ? _Tu le savais coquine !!! S’exclama Chloé en lui pinçant le nez. _C’était un secret. _Oui je comprends. Mais il ne m’a pas uniquement parlé de ça. Il m’a demandé quelque chose et c’est pour ça que je me suis un petit peu énervée ce matin. _Tu étais furieuse ! _Non ! Oui. Peut-être. Enfin, je voulais savoir ce que toi tu en penses. Voilà, Lex m’a demandée, si nous serions d’accord pour repartir avec lui et venir vivre chez lui. Le visage de la jeune mère d’abord inquiet se transforma pour s’illuminer en voyant Clémence sautiller et frapper dans ses mains. Elle se mordit la lèvre et accourut vers Lex qui la prit dans ses bras. _Ouiiiiiiiiiiiii, moi aussi je veux venir ! _Evidemment on ne va pas te laisser là ! Et puis ma maison regorge de trésors, tu n’as pas idée ! Révéla-t-il d’un air taquin. _Et moi je vais pouvoir vous surveiller, je vous ai vus dans la cuisine tout à l’heure et Lois a dit que c’était pas bien. Murmura-t-elle à son oreille. Intrigué, Lex haussa un sourcil, se tourna d’abord vers Lois qui leva les épaules en signe d’incompréhension et reposa la petite demoiselle. Il s’empressa de reprendre la taille de Chloé en otage et l’embrassa sur la joue. _Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? Se méfia-t-elle. _Rien ! Je prends ça comme une note d’information personnelle. Répondit-il. Oui, à partir de maintenant, il fermerait toujours la porte à clé derrière lui dans un moment intime avec Chloé. Il souriait déjà en imaginant sa vie avec ces deux bouts de femme là. Dans un froncement de sourcils, Chloé se détacha brusquement de Lex et se mit à courir en sens inverse sous les regards inquisiteurs de ses compagnons. _Heu, Chloé, le bateau ne va pas nous attendre. Signala Lex. _J’en ai pour une minute ! Cria-t-elle. Chloé courut droit devant elle et ne s’arrêta que lorsqu’elle estima être suffisamment près de la tour Eiffel et leva bien haut les bras. _GOODBYE PARIS ! Hurla-t-elle, sentant naître en elle un étrange parfum de liberté, acceptant complètement ce nouveau départ que Lex lui offrait. Lex, Lois et Clémence pouffaient de rire devant le comportement de Chloé qu’ils n’avaient jamais vue si guillerette et si souriante. Elle les rejoint rapidement, se colla de nouveau contre Lex et lui fit savoir que maintenant ils pouvaient y aller. Au même moment, elle sentit sa fille lui tirer son gilet pour la faire se baisser. Elle sourit malicieusement à Lex et posa ses mains de part et d’autre de l’oreille de sa mère. _Tu crois que je pourrais l’appeler papa ? Emue, au bord des larmes, Chloé enfouit son visage dans le cou de sa fille et lui donna un baiser. _Une fois arrivées dans notre nouvelle maison alors je crois que oui, ça lui ferait plaisir. Confia-t-elle dans un murmure. Clémence lui sourit pour toute réponse et reprit son chemin en trottinant devant les adultes. Discrètement, Lois vint à son tour solliciter sa cousine et la prit à part pour éclaircir ce qui, selon elle, était d’une importance capitale. _Très chère cousine, tu aimes ce type ? _Heu, oui ! _Et tu envisages de passer beaucoup de temps avec lui, assez pour que ça se compte en années ? _Lois, pourquoi toutes ces questions ? _Réponds moi c’est tout ! Se fit-elle plus menaçante. _Oui évidemment ! _Parce que dans le cas contraire, si dans six mois tu changeais brusquement d’avis, compte sur moi pour te remettre le cerveau à l’endroit et te ramener à la maison par la peau des fesses s’il le faut ! _Ok ! Ça me va ! Assura Chloé en se forçant à sourire, ne comprenant rien à l’étrange comportement de Lois. _Parfait ! Nous pouvons aller faire cette balade en bateau maintenant. Décréta-t-elle. Son augmentation assurée, Lois observa son nouveau couple favori marcher à côté d’elle et rejoint Clémence. _Tu crois qu’on a des chances de la voir souvent ? Demanda Lex à tout hasard. _Elle ne nous lâchera pas je crois. Confirma Chloé. _Je serais plus coriace qu’elle. Tu verras, quand tu auras goûté à la vie avec moi, tu ne pourras plus t’en passer ! _Flatteur ! Mais je te fais confiance, tu as déjà remporté avec succès la première manche en me faisant quitter cette ville. Lex, plus confiant que jamais, croisa ses doigts avec ceux de Chloé et savait dorénavant qu’il pourrait totalement conquérir Chloé avec l’aide de ses deux nouvelles complices. _Il y a quand même une chose qui continuera à me suivre. Je m’abonnerai encore au magazine « Taille Mannequin ». Précisa Chloé.
Fin
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| | | Sixpence Pigiste
Messages : 628 Date d'inscription : 24/05/2010 Age : 36 Localisation : Rennes (pour le moment)
| Sujet: Re: Taille Mannequin Sam 21 Aoû 2010 - 15:03 | |
| Feeds : - Citation :
- patra:
c'est moiiiiiiiii. Alors même si j'ai béta readé, je vais essayer de donner une appréciation un peu plus globale et plus structurée....oui enfin essayer!! déjà j'aime bien les wall ^^ mes 2 préférés, c'est les 2 derniers. Bon ensuite, comme je te disais, dans le Chlex je suis plus habitué au Lex torturé et que c'est Chloé qui l'aide à s'ouvrir mais avec toi c'est l'inverse. J'ai pas eu du mal à me plonger dans l'univers des mannequins parce que oui, petite, des formes et même un enfant mais après tout, c'est une fic, why noooot??? ^^ et tu l'as bien fait, je trouve. Chloé était hyper cynique eten même temps elle voulait quand même trouvé l'amour.Et moi je suis une grande romantique, très très fleur bleue!!! j'étais servie évidement y'avait le piment avec le petit mystère de la mort d'Emma et puis Eric, le policier. Et la relation avec Clémence était adorable! Et la façon dont Lex aussi s'est installé dans la relation était trop trop choubidounesque. Lol donc comme je t'avais dit, ya des mini détails où je me suis pas laissée porter comme tu dis, surtout par rapport au personnage d'Eric, mais effectivement, après c'est chacun son interprétation des mots donc je crois que j'ai tout dit...bisous!! - Citation :
- Alors, que dire... Bon j'avoue que au début, j'ai eu un peu peur du titre et du résumé. Chloé, mannequin, j'étais pas convaincu, mais bon, comme c'était toi, je me suis laissée tenter.
Au début, j'ai vraiment eu du mal avec Chloé en mannequin cynique et indifférente. Et puis, j'avoue que Chloé en mannequin je ne trouvais pas ça très cohérent, et là paf, tu donnes un explication du pourquoi du comment, c'est d'ailleurs pas la première fois que tu me fais le coup. Sinon j'ai adoré la relation que tu crées entre Chloé et Lex et Clémence. C'était vraiment très meugnon. Donc au final, j'ai trouvé cette fic excellente et je l'ai lue d'une traite. Tu refais ça quand tu veux ! | |
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| Sujet: Re: Taille Mannequin | |
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