Shivers : le forum du chlex
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Shivers : le forum du chlex

D'abord unique forum français entièrement dédié au couple Chloé/Lex de Smallville, Shivers se tourne aujourd'hui vers l'écrit sous toutes ses formes !
 
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 La voix de la guérison

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Sixpence
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Sixpence


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MessageSujet: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeSam 21 Aoû 2010 - 15:26

Disclamer : rien n'est à moi
Résumé : Après son crash en avion, Lex plonge en pleine dépression et refuse l'aide des psychologues envoyés par son père. Désespéré de voir son fils s'enfoncer dans la solitude, Lionel envoie Chloé pour l'aider à remonter la pente. En échange de ce service, Chloé est acquitée des informations qu'elle doit fournir au milliardaire au sujet de Clark.
Ship : Chlex
Genre : OS (long)
Note : je suis très contente d'avoir terminé cette fic qui m'a donné du fil à retordre car cela fait deux ans que je l'ai commencé et l'inspiration n'a pas souvent été avec moi !


Intriguée par l’appel de Lionel, Chloé s’était immédiatement mise en route pour son bureau à Luthorcorp, à Métropolis. Heureusement qu’elle n’avait pas terminé de mettre sa chronique en page et qu’elle se trouvait par conséquent à quelques pas de l’imposant gratte ciel.
Dehors, il faisait un temps épouvantable, il pleuvait à grosses gouttes et le vent s’engouffrait partout en violentes rafales. Le visage engoncé au maximum dans le col de son manteau, la jeune femme marcha à grandes enjambées dans la simple rue qu’elle devait traverser et son entrée au QG des Luthor ne se fit pas s’en attirer quelques regards après que les portes vitrées aient violemment claquées. Tentant de ne pas y prendre trop garde, elle essuya frénétiquement ses pieds et ne perdit pas de temps pour emprunter l’ascenseur, direction le 30ème étage.
Une fois arrivée, la jeune secrétaire au tailleur et au chignon impeccable lui autorisa l’entrée d’un air niais et les portes vitrées électriques s’écartèrent sur son passage.
Elle faisait tout son possible pour adopter une démarche assurée mais tout ce manège ne servait qu’à mieux dissimuler toute la crainte qu’elle éprouvait pour cet homme si puissant. De plus, leur dernière rencontre dans les grottes de Smallville n’arrangeait en rien son sentiment. Il s’était montré menaçant et si aujourd’hui encore il l’avait faite venir pour lui réclamer des comptes maintenant que Clark était de retour ça la mettrait dans une position tout à fait indélicate. Au début de l’été elle avait joué la carte de l’insouciance sans se demander quelles seraient réellement la portée de ses actes et depuis, elle était rongée par le remord de devoir trahir son meilleur ami. Tout ça pour quoi ? Une chronique dans un journal. Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Elle y avait mûrement réfléchi et il fallait absolument qu’elle se montre forte et qu’elle ose avouer qu’elle ne pouvait pas continuer dans cette direction.
Lionel Luthor se leva de son siège, arborant comme à son habitude ce sourire à la fois machiavélique et froid, contourna son bureau et vint à la rencontre de l’apprentie journaliste qui s’arrêta au milieu de la pièce, triturant ses doigts en baissant à moitié la tête quelques secondes. Une fois face à elle, elle reprit prestance et osa le regarder droit dans les yeux, tentant absolument de cacher toute émotion comme il le faisait avec beaucoup de maîtrise.
_Mr Luthor, j’ai eu votre message.
_Oui et, je suis désolé de vous avoir dérangé en plein travail mais ce que j’ai à vous dire est de la plus haute importance.
_Comment ça ? Demanda-t-elle dans une grimace d’incompréhension.
_Venez vous asseoir, voulez-vous boire quelque chose ? Proposa-t-il en se dirigeant vers son mini bar.
_Non merci, Mr Luthor il est tard et trois heures de route m’attendent alors….
_Oui, je comprends tout à fait. Dans ce cas je ne vous retiendrais pas longtemps. Répondit-il en prenant de nouveau place dans son fauteuil face à Chloé, un verre plein dans la main.
_J’ai une proposition à vous faire.
_Mr Luthor vous m’avez déjà….
_Ecoutez-moi jusqu’au bout s’il vous plait. Je voudrais revenir sur cet accord que nous avons passé il y a de cela quelques mois. Bien sûr vous n’êtes pas sans savoir que j’admire votre travail journalistique autant que j’apprécie travailler avec vous. J’ai pris le temps de vous observer, de vous cerner et en plus d’être, pour votre âge, une journaliste de talent vous vous révélez aussi être une femme pleine de ressources.
_Merci. Dit-elle sans conviction.
_Venons en à ce que je vous propose. Vous savez que mon fils est de retour sain et sauf au manoir bien sûr.
_Oui, Clark m’a appris la nouvelle, quel choc ! Vous devez vous sentir tellement soulagé.
_J’ai retrouvé mon fils. Seulement, je m’inquiète beaucoup pour lui, il a traversé tellement d’épreuves traumatisantes ces dernières semaines. Son mariage raté avec Helen, le crash de son avion.
_Mais, n’est-il pas aussi question qu’il revienne travailler avec vous ? Je veux dire, s’il se sent prêt, où est le problème ?
_Au fond de lui il y a de vraies cicatrices qui l’empêcheront toujours d’aller de l’avant et il se peut, qu’il tombe dans la dépression, il va mal en ce moment et il s’amuse à martyriser les psychologues que je lui ais recommandé.
_Excusez-moi Mr Luthor mais, quel est le rapport avec moi ?
_J’y venais. Il est toujours plus facile de parler avec une personne avec qui l’on ne partage aucun lien, sans qu’il s’agisse non plus d’une personne professionnelle, mais quelqu’un qui soit capable de se montrer attentif mais à la fois persévérant et déterminé.
_Vous n’êtes pas en train de parler de moi j’espère ? S’inquiéta-t-elle.
_Voilà ce que je vous propose. Aller voir mon fils, tenez lui tête jusqu’à ce qu’il accepte votre présence, faites en sorte qu’il vous parle, qu’il exorcise ses démons. En échange, si vous réussissez à le remettre sur la bonne voie, si vous parvenez à de nouveau faire de lui le Luthor que j’ai élevé, notre accord concernant les recherches sur votre ami Clark Kent sera rendu comme nul.



Les immenses grilles menant au manoir s’ouvrirent sur son passage et Chloé poussa un long soupir au volant de sa voiture, réfléchissant déjà à ce qu’elle pourrait lui dire. Il allait en faire une tête quand il la verrait elle, s’incruster dans son salon pour jouer à la psy. « Hé, Lex, tu sais quoi ? ton père m’a demandé de te bouger pour qu’en retour il me foute enfin la paix avec son obsession Clarkienne, bon bah maintenant allonge-toi et crache le morceau qu’on en finisse » ça promettait d’être joyeux !
En toute honnêteté elle ne s’attendait à rien pour sa première visite, enfin c’est ce qu’elle pouvait déduire après être passée voir Clark à la ferme. En gros, son père avait visé juste, la déprime n’était pas loin ou était déjà là. Oui c’était rare que Clark se vante d’avoir battu Lex au billard. Second soupir très bruyant. Elle coupa le moteur, sortit du véhicule et traîna les pieds jusqu’au perron. Un majordome vint lui ouvrir et la jeune femme crut déceler une lueur de grand étonnement que l’homme peinait à cacher. Ça, ça n’annonçait vraiment rien de bon ! Mais alors pas du tout. Ou alors il la prenait pour une énième psychologue qui n’en avait pas du tout le profil, ça pourrait expliquer l’expression de son visage.
Elle toqua plusieurs fois à la porte du bureau mais aucune réponse ne vint. Elle prit son courage à deux mains et appuya sur la poignée et ouvrit délicatement la porte, la refermant dans le même mouvement. Elle scruta la grande pièce des yeux et finit par repérer le milliardaire. Il était assis sur le canapé en cuir, un verre à moitié rempli dans la main, l’autre soutenant sa tête, le bras appuyé contre l’accoudoir. Elle s’approcha de lui, incertaine, voyant en face d’elle un regard totalement vide de toute expression. D’ailleurs, il ne réagissait même pas à sa présence, ou alors ne s’en était-il pas encore aperçu ?
_Lex ? C’est Chloé Sullivan.
_Bernard ! Je croyais avoir été clair, je ne veux aucun visiteur ! Cria Lex.
Chloé sursauta sur place, ne s’attendant pas à ce genre de réaction de sa part et du fait, n’osa plus bouger d’un pouce.
_Lex je….
_Je ne veux voir personne va t-en ! Siffla-t-il. Va t-en ! Dit-il plus fort sans lui accorder le moindre regard.
Cette fois, Chloé n’attendit pas qu’il sorte de nouveau de ses gonds et quitta le bureau comme une furie et prenant soin de bien claquer la porte derrière elle. Peut-être qu’elle aurait mieux fait de refuser la proposition de Lionel après tout. Et en même temps, quelque part en elle, ce défi qu’elle allait devoir relever l’excitait énormément. Elle avait du caractère, lui aussi et ça annonçait quelque chose d’explosif, elle pouvait le sentir. Bon il y avait du boulot ! Mais là, tout de suite, elle se sentait envahie d’une dose de courage et de détermination qui lui permettrait de ne pas flancher devant lui. Elle ne voulait pas décevoir Lionel. Oui ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion de se faire complimenter de la sorte par l’homme le plus puissant de Metropolis. Elle croyait avoir creusé sa propre tombe en entrant dans son bureau la veille et aujourd’hui on lui assignait une mission qu’elle se promit de mener à bien. Elle devait l’avouer, la première chose qu’elle avait ressenti en le voyant assis sur son canapé avec pour unique but d’aligner les verres d’alcool qu’il s’enfilait à longueur de journée lui avait fait pitié. Et s’il y avait une chose qu’elle détestait, s’était ressentir de la pitié pour quelqu’un. C’était encore plus vrai lorsqu’il s’agissait de Lex Luthor. Elle avait certes perdu la première manche, mais la guerre ne faisait que commencer.


Le lendemain, Chloé se pointa au manoir à la même heure qu’hier, très exactement, et elle venait cette fois avec plus de confiance en ce qu’elle ferait. Sa conduite de la veille l’avait travaillé toute la soirée, mais elle avait été aussi lamentable que lui. Elle ne commettrait pas deux fois la même erreur. Elle avait élaboré un plan machiavélique avec Clark au Talon. Lui aussi semblait soucieux de l’état de son ami et puisqu’il était à peu près le seul à pouvoir encore l’approcher, il serait un allié de taille. Elle ne lui avait pas dit qu’elle était en quelque sorte engagée par Lionel pour aider Lex, ça aurait peut-être changé la donne et Clark se serait bien évidemment méfié des intentions de Lionel.
Comme la veille, Chloé fut accueillit par Bernard et celle-ci lui fit un clin d’œil rassurant qu’il répondit par un haussement de sourcil.
Elle frappa trois petits coups à la porte et entra, ne s’attendant pas à avoir de réponse et le trouva sans surprise dans la même position qu’hier, comme s’il n’avait pas bougé.
_Bonjour Lex. Dit-elle enjouée.
Elle posa son sac sur le bureau et vint s’asseoir en face de lui sur un fauteuil en prenant soin de le fixer dans le blanc des yeux sans lâcher. Cet échange dura un certain lapse de temps jusqu’à ce que Lex n’en puisse plus.
_Ais-je besoin de faire venir la sécurité pour qu’ils me fassent la joie de te foutre dehors ? demanda-t-il froidement.
_Si ça t’amuse ! Ça t’occuperait un peu, au lieu de rester là, comme une loque à picoler toute la journée !
Pour toute réponse, Lex finit d’un trait son verre et se leva pour aller se resservir. Au moins, il n’avait pas perdu son sens de la répartie. Et en plus il la défiait de trouver mieux à répliquer, ça montrait qu’il avait au moins la volonté de l’agacer jusqu’à ce qu’il parvienne à la faire partir.
Chloé se leva à son tour et au moment où elle empoigna son sac, elle vit dans les yeux de Lex une très légère lueur de victoire et sourit largement en sortant un roman d’une pochette et reprit place en face de lui, traduisant la gorgée qu’il venait d’ingurgiter comme un signe de mécontentement. La jeune femme retira sa veste et se mit plus à l’aise pour apprécier sa lecture, se sachant là pour un moment. Désormais elle savait qu’il ne tenterait rien pour la mettre dehors, se serait la laisser gagner.
Plus les heures passaient et plus il était difficile pour Chloé de se concentrer sur sa lecture. La pièce s’assombrissait, il devait être tard. Quand elle regarda sa montre, elle glissa le marque page à l’intérieur de son livre, se leva, enfila sa veste et mit la lanière de son sac sur son épaule, tout ça dans le silence.
_Bonne nuit Lex. Souhaita-t-elle sur le même ton que lors de son arrivée. Et, à demain. Rajouta-t-elle avant de disparaître.


Une petite mine sur le visage, Chloé poussa la porte du Talon et commanda un café noir à Lana qui était encore bien occupée à une telle heure. Elle s’avança jusqu’à la table où Clark lisait ses notes de cours et se laissa tomber lourdement sur une chaise.
_Alors, comment ça s’est passé ? Demanda-t-il en posant ses feuilles.
_Fiasco total. Enfin non, pas totalement mais ça va être plus dur que ce que je pensais.
_Raconte-moi.
_Ho. Grogna-t-elle en prenant sa tête entre ses mains. Je suis sûre qu’il a prié ciel et terre toute la journée pour que j’arrête de lui casser les pieds. J’ai tenu, ce n’est pas le problème mais, il est infernal ! J’aimerai me persuader que je suis aussi solide et têtue que lui mais….je ne sais plus vraiment quoi penser.
_Qu’est-ce qu’il a fait ?
_Rien. Comme tu le pensais, il n’as pas bougé, il ne répondait pas au téléphone, ne décrochait pas un mot. En revanche tout espoir n’est pas perdu, il a comprit mon petit jeu et je crois qu’il commence à y prendre part, même sans qu’il ne le veuille il y est obligé. Dit-elle en trempant ses lèvres dans la tasse de café que Lana avait apporté.
_Et ben ! C’est parfait ! C’est exactement ce que tu voulais !
_Oui, mais je sens que la prochaine fois il va corser le jeu, bon, peut-être pas dans l’immédiat mais il est possible qu’il fasse en sorte que je ne puisse plus aller au manoir, bloquer l’accès aux grilles ou je ne sais pas.
_Nan, je crois pas, il va te laisser revenir, et si jamais il se mettait à te casser les pieds s’est qu’il n’est pas irrécupérable. Convainc-t-il en prenant sa main dans la sienne.
_Bon ! Ça me rassure ce que tu me dis. Je vais y aller et, me préparer psychologiquement à ma journée de demain.
_D’accord, bonne nuit !
_Et, au fait, vous en êtes où avec Lana ?
_On en parle une autre fois, ok ?
_Très bien, bonne nuit à toi aussi.
Et toujours sous une pluie incessante, Chloé courra jusqu’à sa voiture, rassurée d’avoir la confiance de deux hommes pour la tâche ardue qu’elle devait absolument réussir. Elle n’avait pas rêvé cette après-midi, il y avait bien eu un début d’échange entre eux, si minime fut-il. Elle voyait un espoir se profiler, seulement, toutes les cartes du jeu étaient entre les mains de Lex et lui seul avait le pouvoir de décider de la suite des événements.


Une semaine s’était écoulée et Chloé marchait dans les couloirs du lycée avec l’impression grandissante qu’elle vivait au ralenti par rapport aux autres lycéens qui eux, s’activaient soit pour quitter les lieux ou pour y entrer pour leur prochain cours. Elle marcha jusqu’aux gradins du stade, apercevant les joueurs s’entraîner avec ardeur et laissa les furtifs rayons de soleil réchauffer la peau de son visage. Elle ne pensait qu’à Lex, aucun effort ne s’était profilé et elle craignait de baisser les bras si dans une semaine aucun changement ne se produisait. Chaque nouvelle visite s’était accompagnée d’une et une seule réplique cinglante peu après son arrivée seulement cette petite routine qui s’était progressivement installée n’apportait rien de bon, il s’habituait à sa présence. Il était là le problème. Elle avait beau se triturer les méninges à la recherche d’une solution miracle qui déclencherait quelque chose, elle était en panne d’idées. Hier elle était carrément venue s’asseoir à ses côtés sur le canapé avec son bouquin qu’elle avait d’ailleurs terminé. Et rien, il n’avait pas réagit, il n’avait pas non plus cherché à se décaler ou à changer de place. C’était un coriace ! Pour dire, ça la travaillait même la nuit. Et dans ses rêves, elle s’imaginait en train de lui crier dessus, lui faire la morale comme à un gamin et même, elle s’était réveillée en sursaut après s’être vue lui donner une gifle magistrale, qu’il méritait amplement.
Pourquoi n’y avait-elle pas pensée plus tôt ! Elle dévala les marches, son sac sous le bras et trottina jusqu’à sa voiture. Elle en rêvait, elle allait faire devenir ce moment réalité, au moins elle se sentirait bien mieux, se serait déjà ça de gagné.

Cette fois elle ne prit pas la peine de frapper et s’avança directement vers lui, un air sévère sur le visage.
_Regarde moi ! Ordonna-t-elle.
Elle le vit s’exécuter, faisant de nouveau face à ce regard complètement vide de tout et ce fut la cerise sur le gâteau qui l’encourageait à faire ce qu’elle mourrait d’envi de faire. La claque retenti bruyamment à travers toute la pièce et elle ne fut pas plus surprise que ça qu’il relève le regard vers elle.
_Je suis pas ta mère Lex ! Puisque que tu veux t’enfermer dans ton mutisme et bien reste y ! Continue ! Continue à te cacher derrière tes hautes murailles, je considère que j’ai assez donné. Mais sache au moins une chose. Je ne suis pas venue te voir par pitié, mais c’est peut-être te surestimé que de croire que tu avais compris mes initiatives. Balança-t-elle avant de repartir comme elle était venue.
Et dans sa voiture, si ironique soit-il, elle ne parvint pas à démarrer tout de suite et laissa échapper un sanglot et quelques larmes, heureuse d’avoir libéré toute la colère qu’elle gardait depuis quelques jours.

Une fois chez elle, Chloé s’étala sur le canapé sans retirer chaussures ou veste. Elle blottit un coussin tout contre elle et soupira de bien être, sentant déjà ses yeux se fermer. Heureusement que Lana, qui était toujours au Talon, ou son père qui travaillait tard à l’usine n’étaient pas là pour la voir dans cet état. Et pour quoi, ou plutôt pour qui ? Lex Luthor. De toute façon aujourd’hui il n’y avait plus trente-six alternatives. Ou il réagissait maintenant ou elle contactait Lionel demain pour lui annoncer qu’elle déclarait forfait, il y avait des limites. Elle n’en revenait toujours pas d’avoir passé plus de temps cette semaine avec cet individu avec lequel elle n’avait jamais parlé plus de 5 minutes en deux ans qu’avec ses propres amis. Pete allait lui en vouloir pendant longtemps s’était à prévoir. Elle n’allait tout de même pas continuer à faire passer ce milliardaire dépressif qui ne montrait aucune volonté à remonter la pente avant son père, ses amis, ou le lycée ! Elle avait déjà séché plus de cinq heures de cours pour rester au manoir en compagnie d’un zombi.
Elle réalisa alors que le bouton rouge du répondeur clignotait, sans doute depuis un moment, peut-être même avant qu’elle ne soit rentrée et appuya sur un second bouton pour écouter ses messages.
« Nouveau message, reçu aujourd’hui à 20h36 »
« Quand tu écouteras ce message, tu pourras être fière de savoir que tes efforts ont porté leurs fruits. »
« Vous n’avez plus de nouveaux messages »
Chloé appuya vivement sur le bouton pour faire taire la voix insupportablement suave du répondeur et pourtant elle savait qu’elle se passerait en boucle le message de Lex. Ça s’était du message made in Luthor ! Elle n’en revenait pas ! Ou plutôt elle n’y croyait plus ! Elle ne savait même pas comment réagir. Elle était follement partagée entre l’envie de sauter partout, voyant derrière elle la première phase de l’opération « sauver le milliardaire Lex » et en même temps incertaine de la façon dont se déroulerait la suite des événements. Après tout, peut-être pourrait-il remonter le reste de la pente tout seul, après tout, elle avait déjà fait un sacré bout de chemin avec lui, ou sans lui bref, elle sentait que toutes ses visites n’avaient pas été inutiles. Cependant, un détail la perturbait encore. Pourquoi Lionel Luthor l’aurait presque imploré de venir en aide à son fils si la tâche s’était avérée si simple. Elle préférait garder ses réserves et attendre patiemment d’avoir les réponses à ses doutes et une bonne nuit de sommeil ne serait pas un luxe. Elle réécouta donc le message vocal au moins dix fois et monta se coucher, arborant un petit sourire satisfait sur le visage.


Cinq jours venaient de s’écouler et Chloé commençait à croire que sa petite vie de lycéenne campagnarde reprenait un cours à peu près normal. Les joueurs de l’équipe de foot revenaient la menacer après qu’elle ait édité dans la nouvelle édition du journal leur dernier exploit en date. Pete était beaucoup trop occupé à draguer les filles du club de natation et ne lui en avait pas voulu d’avoir passé pas mal de temps avec Lex. Oui, cette semaine ressemblait bien à toutes les autres et elle n’avait jamais été si heureuse que la routine s’installe de nouveau. Mais non pensait-elle, comment pouvait-elle oublier un événement aussi important ! Clark et Lana ne se quittaient plus depuis trois jours ! Il fallait croire que Clark s’était enfin décidé à profiter de la vie. Et parallèlement ça ne faisait pas de mal au Talon puisque Lana semblait vouloir se lâcher un peu et avait organisé tout un programme. Soirée casino, karaoké…..elle avait même réussit à faire venir des groupes de musique sympa. Bon évidemment parmi ce joli tableau de réjouissances elle se sentait un peu exclue mais ça ne lui faisait pas de mal de n’avoir à s’occuper que de sa petite existence. Elle avait rattrapé tous ses cours manquants et ne se plaignait pas de ne pas avoir de nouvelles de Lionel. Oui elle avait décidé de laisser décanter la situation pour voir comment les choses allaient évoluer mais comme le disait le proverbe, « pas de nouvelles, bonne nouvelle ». Cependant tout était relatif. Elle était plutôt rassurée de ne pas avoir reçu d’appel de Lionel mais ne pas en avoir de Lex l’inquiétait un peu. C’était plus fort qu’elle, il n’y avait pas une journée qui se passait sans qu’elle ne pense au moins une fois à lui. L’unique message qu’il avait laissé sur sa boite vocal la semaine dernière était on ne pouvait plus énigmatique, comme lui en somme mais rien ne disait qu’il n’avait pas replongé dans cet état larvesque duquel elle pensait l’avoir sorti.
La journée touchait à sa fin et elle n’avait plus grand-chose à faire à cette heure. La plupart des lycéens étaient rentrés chez eux mais pas elle. A quoi bon ? Autant rester là, dans son cocon plutôt que toute seule à la maison. Lana passait presque tout son temps avec Clark, et elle avait bien raison, Chloé agirait de la même façon à sa place. Son père quant à lui n’était pas vraiment présent ces temps-ci, il était très pris à l’usine mais ceci expliquait cela. Il était le directeur de l’usine et il fallait bien que quelqu’un prenne les décisions en l’absence de Lex.
Chloé s’amusait à tourner sur elle-même, assise sur sa chaise roulante et se laissait envahir par les vertiges qui s’en suivaient. Pourquoi fallait-il qu’elle n’ait que lui en tête ? Elle s’inquiétait certes, mais ça n’expliquait pas pourquoi elle donnerait n’importe quoi pour un coup de téléphone de sa part. Ces quelques jours passés au manoir ne lui avait pas permis de mieux le connaître.
Elle regarda un instant par la fenêtre. Le temps s’était montré plus clément ces derniers jours et les rayons du soleil frappaient encore durement contre la vitre. Elle ferait bien d’aller s’oxygéner un peu, prendre l’air lui ferait le plus grand bien. Elle pourrait ainsi se vider la tête.
Elle rangea ses affaires et enfila sa veste juste avant que le téléphone du journal ne sonne. Elle se trouva ridicule de sauter sur le combiné comme ça mais apparemment elle ne pouvait pas y faire grand-chose, son corps avait agit à la place de sa tête.
_Chloé Sullivan j’écoute !
_ « Bonjour Chloé. J’espérais que tu sois encore là. »
Là elle tombait vraiment des nus ! Ses jambes ne la soutenaient plus et se laissa tomber sur sa chaise. Ce genre de choses ça n’arrivait jamais d’habitude ! Quand on souhaite quelque chose très fort ça ne se réalise jamais, ou alors seulement dans les films.
_Lex ! Heu, je suis, très surprise d’entendre votre voix.
_ « Tu croyais peut-être que j’allais oublier ce qui s’est passé l’autre jour ? »
_Heu, non, c’est pas ça. Je ne m’attendais pas à ce que vous appeliez après tous ces jours de silence.
_ « Que dirais-tu de passer au manoir, il me semble que nous avons beaucoup de choses à nous dire. »
_Quand ? Demanda-t-elle complètement déroutée.
_ « Et bien, maintenant, si tu n’as rien d’autre de déjà programmé. »
_Non non, c’est tout à fait possible, je serais là dans dix minutes.
_ « C’est parfait. A tout de suite. »
_Oui. Murmura-t-elle presque avant de raccrocher.

Que venait-il de se passer ? Elle venait de perdre tous ses moyens parce qu’elle entendait une voix à l’autre bout du fil. Elle resta assise pendant quelques minutes le temps de réaliser qu’il avait vraiment pris l’initiative de l’appeler. Sa seconde réaction fut de sourire à s’en décrocher la mâchoire. Elle était tellement contente d’avoir entendu sa voix pour lui dire autre chose que des obscénités. Si ça ce n’était pas un signe d’un début de rétablissement elle se demandait ce que s’était. Elle se dépêcha de tout fermer et de prendre la route quand un détail la frappa. Pourquoi l’avait-elle vouvoyé ? Elle ne se souvenait pas avoir usé de cette marque de distance lorsqu’elle venait le voir.

En pénétrant dans l’immense demeure, elle fut de nouveau accueillit par son majordome qu’elle avait pris l’habitude d’appeler simplement Bernard et à chaque fois qu’elle venait, une petite marque d’affection se peignait sur son visage en un sourire chaleureux. En même temps ça pouvait se comprendre, Lex ne devait pas avoir beaucoup d’autres visites aussi régulières que les siennes depuis son retour en ville.
Elle sentait très clairement une boule se former au creux de son ventre, sûrement l’appréhension de se retrouver face à une toute autre personne que celle qu’elle était venue voir les fois précédentes. Elle toqua trois fois à la porte et entendit très nettement et pour la première fois la voix du milliardaire lui autoriser l’entrée. Et la nouveauté ne s’arrêtait pas là. Il se tenait debout, près de son bureau et même de là où elle se trouvait, elle retrouvait dans ses yeux toute l’humanité qu’il avait refoulé.
_Viens Chloé, entre, n’ai pas peur, je ne dirais rien pour tenter de te mettre dehors cette fois.
Elle s’exécuta et s’avança jusqu’à lui en laissant tout de même une certaine distance entre eux.
_Vous avez meilleure mine que la dernière fois. Dit-elle maladroitement.
Lex remarqua à son tour le vouvoiement mais n’en tint pas compte pour le moment. Peut-être se sentait-elle mal à l’aise par rapport à la gifle qu’elle lui avait donné.
_Et des remerciements s’imposent. Franchement tu m’as étonnement surpris. Tu es la seule à avoir montré autant de résistance devant moi.
_Lex je….
_Ce qui reste gravé, c’est que tu l’as fait sans aucune arrière pensée. Je te voyais revenir chaque jour sans jamais essayer d’en tirer parti d’aucune façon.
_Le principal c’est que vous vous sentiez mieux. Assura-t-elle.
_Si on veut. Et ça s’est entièrement grâce à toi, sache-le. Je n’oublierais pas ce que tu as fait.
Ces derniers mots vinrent la frapper durement. Elle baissa la tête, s’attendant à ce qu’il dise ensuite un truc dans le genre « je n’ai plus besoin de toi ». Oui elle se sentait très flattée d’avoir été, pendant ce lapse de temps si court, la seule personne qu’il laissait l’approcher.
_Et pour être tout à fait honnête, ta présence au manoir ces derniers jours m’a vraiment fait du bien. Donc, je voulais savoir si tu serais d’accord pour revenir me rendre visite, quand tu auras un moment de libre, et si tu es d’accord bien sûr.
Elle releva la tête d’un coup. Il avait envi de la revoir. S’était lui qui faisait une telle demande alors qu’elle l’avait connu comme quelqu’un qui était toujours capable de se débrouiller tout seul. Puis elle repensait à Lionel, à ce qu’il lui avait dit et une idée germa dans sa tête.
_Oui, je suis d’accord, mais, je me permet d’imposer quelques conditions, je n’ai pas envi de perde mon temps.
_C’est tout à fait légitime, je t’écoute. Reconnut-il.
_Je ne veux plus revoir le zombi Lex auquel j’ai eu à faire la fois précédentes, je veux que vous sortiez un peu de chez vous, même si ça doit se limiter aux jardins du manoir et pour finir, vous aller devoir troquer vos vins hors de prix pour des boissons non alcoolisées sur une durée indéterminée.
_Je m’y plierais. Est-ce qu’il y a autre chose ?
_Je crois avoir tout dit de mon côté.
_Me laisses-tu faire une petite remarque ?
_Bien sûr.
_Continues à me tutoyer, je préfère et je pense que ça facilitera nos rapports.
_C’est entendu. Et si, tu veux, je peux passer dès demain, dans la soirée ?
_Fais selon tes disponibilités, tu me trouveras toujours ici.
_Bien, dans ce cas nous nous verrons demain, Lex. Dit-elle en tendant sa main.
Amusé, il serra sa main dans la sienne dans une étreinte qui dura un petit moment et leurs yeux se trouvèrent au même moment, se fixant intensément, chacun plongé dans leurs pensées.
« Tu peux compter sur moi »
« Tu vaux la peine que je me batte »


Une semaine plus tard, le bilan que Chloé pouvait tirer de ses visites chez Lex était très mitigé. Certes ils passaient de bons moment ensembles et apprenaient chaque jour à se connaître toujours un peu plus seulement, leur temps de parole était vraiment inégal. Chloé avait la discussion beaucoup plus facile que Lex et lui se contentait d’écouter. Pas qu’elle ne le laissait pas en placer une. C’était lui qui insistait pour ramener tous les sujets de conversation à elle, soit parce qu’il voulait se faire une opinion précise de la personne à qui il allait un jour se confier soit pour éviter les sujets qui faisaient jaillir les mauvais moments de sa vie. La seconde option était d’ailleurs la plus probable.
Clark sourit en voyant Chloé mettre sa main devant sa bouche pour dissimuler un énorme bâillement et abandonna sa dulcinée pour venir s’asseoir en face de Chloé.
_Tu devrais être chez toi à une heure pareille.
Chloé releva la tête et constata en effet que le Talon était quasiment vidé de sa clientèle si on exceptait les deux ou trois habitués du soir qui se faisaient discrets dans un coin.
_Peut-être mais je préfère rester ici, l’ambiance est moins morose vois-tu.
_Ton père est débordé de boulot c’est ça ?
_Je ne peux pas lui en vouloir d’un autre côté et puis je sais qu’il adore ce qu’il fait. C’est vrai, quelle que soit l’heure à laquelle il rentre il a toujours le sourire aux lèvres.
_Oui mais toi peut-être que la situation ne te conviens pas plus que ça ?
_En ce moment ce n’est pas moi qui vais aller faire la morale à mon père parce qu’il rentre tard.
_Au fait ça se passe bien avec Lex ? Je suis passé le voir après les cours mais il reste très secret en ce qui concerne vos « rendez-vous ».
_C’est sûrement pour te faire marcher. Il n’y a rien de secret, enfin pas pour le moment. J’ai plutôt l’impression que les rôles sont inversés. Parce que à la base c’est moi qui suis sensée poser les questions et à lui d’y répondre.
_Et il se passe complètement l’inverse. En conclut-il.
_Gagné ! Mais je comprends tout à fait qu’il lui faille du temps pour s’ouvrir. C’est déjà suffisamment difficile d’imaginer un Luthor ayant la volonté de chasser tous ses démons.
_En tout cas ne culpabilise pas d’avoir séché l’anglais, tu n’as rien manqué. Assura-t-il.
_C’est ce que je vois. Répondit-elle en recopiant les notes de Pete. Tu sais, pour Lex, je commence à me rendre compte qu’il serait capable de continuer ce petit jeu un moment mais le but de mes visites c’est quand même de le pousser à se confier tu vois ?
_Oui et alors qu’est-ce que tu penses pouvoir faire pour y remédier ? dit-il en ne voyant pas vraiment où la jeune blonde voulait en venir.
_Et bien, j’ai trouvé une idée qui pourrait agir comme un électrochoc sur lui, enfin je l’espère mais c’est peut-être trop tôt. Ça ne fait qu’un mois qu’il est revenu.
_Tu peux toujours tenter le coup, qu’est-ce que tu as à y perdre ?
_Beaucoup. J’ai peur qu’il se referme après ça. On ne peut pas anticiper sur la façon dont il réagira.
_Moi je pense que tu dois essayer. Parce que, d’après ce que tu me dis il n’a pas l’air vraiment décidé à faire les efforts dont tu me parlais.
_Oui. Je prendrais ma décision en fonction de ce qui se passera demain. Merci de m’avoir donné ton avis c’était important.
Clark lui sourit chaleureusement et la laissa finir de travailler et pourtant, au moment où il se retourna vers elle, il lui semblait qu’elle était profondément plongée dans ses pensées.

Le lendemain, Chloé n’avait pas pu aller voir Lex, elle s’était contentée de lui laisser un message sans lui donner de raison. Elle s’imaginait mal lui dire que son père l’avait convoqué dans son bureau. Cette visite l’avait angoissé pendant les trois heures de route entre Smallville et Métropolis mais au final, elle n’en n’était pas si mal ressortie. Ils n’avaient fait que parler de Lex, de la énième psychologue que Lex avait renvoyée, et des rares efforts qu’il entreprenait, mais ils n’étaient pas suffisants aux yeux de Lionel. Et ça tenait de l’exploit que pour une fois, la jeune femme soit d’accord avec lui. Passé un mois, ça ne suffisait plus à Lionel de savoir que son fils passait du temps avec Chloé. Elle lui avait pourtant expliqué que ça prendrait du temps pour qu’il se confie, qu’elle avait besoin de plus de temps. En défendant sa cause, elle avait réalisé qu’elle ne voulait surtout pas que Lionel mette fin au nouvel arrangement qu’ils avaient conclu, elle appréciait tous les moments qu’elle passait avec Lex si elle ne tenait pas compte de la « mission » qui lui avait été confié.
Arrivée devant le manoir, elle profita de l’air frais qui lui fouettait le visage pour se dégourdir les jambes après ce long trajet. Elle s’était creusée les méninges pour trouver une stratégie, mais, ça la gênait quelque part de le forcer à se confier, elle ressentait constamment la pression que Lionel exerçait. Et ça ne faisait que lui rappeler qu’elle jouait en quelque sorte un double jeu.
Elle secoua la tête et pénétra dans l’imposante demeure, étonnée de ne pas trouver Bernard de l’autre côté de la porte pour l’accueillir. Ce genre de détail ne lui disait rien qui vaille, elle espérait que Lex aille bien, et qu’il n’était pas retombé dans une phase dépressive. D’un pas plus pressé, elle marcha vers le bureau et entra sans frapper, appelant Lex en haussant plus le ton à chaque fois. Elle tourna autour d’elle mais rien, il n’était pas là. Elle laissa ses bras retomber le long de son corps et allait s’avachir dans le canapé lorsque des pas résonnèrent dans le couloir.
_Je me suis douté que tu ne tarderais plus. Dit-il en lui souriant, s’approchant pour lui faire la bise.
_Heu, oui, je t’ai appelé plusieurs fois tu étais où ? Demanda-t-elle de façon un peu agressive.
_Dans la salle de sport. Se justifia-t-il en fronçant les sourcils.
Chloé roula des yeux et tenta d’ignorer la chaleur qui s’échappait du corps du jeune homme. Elle ne remarqua qu’à cet instant qu’il transpirait abondamment et le regarda fermer un bouton de sa chemise. Heureusement qu’il s’éloignait pour aller se servir un verre d’eau, sinon elle n’aurait pas pu décoller ses yeux de cette superbe vue abdominale en relief qui lui était offerte.
_Au fait, qu’est-ce que tu as fait de Bernard. Questionna-t-elle comme si elle s’attendait à une réponse dans le genre « je l’ai bâillonné et séquestré dans la cave à vins ».
_C’est quoi cet interrogatoire ? Si je ne te connaissais pas je penserais que tu t’inquiètes pour moi. Dit-il en prenant une gorgée au goulot.
_Je suis si transparente. Avoua-t-elle en regardant ailleurs, se balançant d’avant en arrière.
Lex la fixa plus intensément, il ne se serait pas attendu à ce genre de réponse, mais plutôt à un déni total et instinctif de sa part.
_Je lui ais juste donné sa journée, il en fait beaucoup depuis quelques temps et j’ai décidé qu’il avait largement mérité de se reposer un peu.
Chloé acquiesça dans un sourire et parcoura les derniers mètres de distance qu’elle avait conservé entre eux.
_ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de sport. C’est la première fois depuis mon retour en tout cas.
_Et, ça t’a fait du bien ? Demanda-t-elle prudemment.
_Pour être honnête ça m’a permis, de me vider la tête oui j’ai, je n’ai plus pensé à rien. Alors que d’habitude j’ai toujours les mêmes images qui reviennent dans des flash back assez violents.
Lex termina sa bouteille et se tourna enfin vers la jeune femme qu’il n’avait pas eu le courage d’affronter lors de cette confession. Ça le touchait de la voir lui sourire ainsi, elle n’avait même pas besoin de le remercier tout ce lisait sur l’émotion de son visage. Là elle pouvait enfin dire qu’elle voyait une progression, d’accord ça représentait peu de chose, mais il n’avait encore jamais évoqué son crash avec elle.
Chloé allait ouvrir la bouche mais la sonnerie de son téléphone l’en empêcha et s’écarta un peu pour prendre l’appel. Deux minutes plus tard, elle fit de nouveau le tour de la pièce en cherchant le milliardaire qui, cette fois, s’était réfugiée sur la terrasse.
_C’était Lana, je ne vais pas pouvoir rester, je lui avais promis de l’aider à déménager ses affaires chez son père. Dit-elle en ramenant ses bras autour de son corps en tremblotant.
_Son père ? S’étonna Lex en se retournant.
_Oui, tu sais, celui qui a eu une aventure avec sa mère et qui s’est remarié mais qui est resté à Smallville. Lana a pris contact avec lui et, apparemment ils veulent tous les deux rattraper le temps perdu.
_Bonne nouvelle. Répondit-il simplement. Chloé si tu as du temps de libre demain, est-ce que tu serais d’accord pour venir me voir ?
_Oui. S’exclama-t-elle dans un large sourire. Je t’appellerai pour te redire l’heure.
_Bonne chance avec les cartons, ne t’abîme pas le dos surtout.
Chloé rit et salua Lex de la main avant de descendre les marches qui la menèrent directement dans la cour. Elle se retourna une dernière fois dans une moue étrange. Elle avait déjà hâte d’être à demain. Qui aurait pu deviner qu’elle apprécierait autant sa compagnie ?


En s’épongeant le front, Chloé posa le dernier carton dans la nouvelle chambre de Lana, dont le coloris de la tapisserie rendait cette pièce beaucoup plus accueillante. Il était maintenant plus de dix-huit heures lorsque Chloé retroussa sa manche pour y regarder l’emplacement des aiguilles et pouffa en réalisant qu’il serait trop tard pour retourner voir Lex. Le temps qu’elle mange, qu’elle discute avec Clark, Pete, le père de Lana et Martha qui s’était aussi proposée pour aider, il fallait bien compter quelques heures de plus. Il faudrait maintenant qu’elle attende lundi soir pour partager son temps libre avec lui.
_Chloé ? Appela la brune. On prend l’apéritif en bas pour fêter ça, tu viens ?
_Oui, j’arrive ! Lui sourit-elle en retour.

Une heure plus tard, la jeune femme s’isola un moment sur la terrasse pour finir son verre tranquillement, se demandant bien comment Lex occupait sa soirée. Il n’avait pas cherché à la joindre, elle pouvait donc supposer que ça allait, elle espérait.
_Tu as l’air soucieuse, même un peu absente. Fit remarquer Clark qui s’immisça derrière son dos.
_Qu’est-ce qui m’a trahit ?
_Tu n’es pas, comme d’habitude, on ne t’entend pas beaucoup. Qu’est-ce qui te tracasse ?
_Rien en fait, c’est ce qui est pire. Sourit-elle.
_ça n’aurait pas un rapport avec Lex par hasard ?
Chloé se contenta d’hausser les épaules. Comment lui expliquer que toutes ses pensées étaient tournées vers lui ? Etait-ce une situation saine, sachant qu’elle n’était là que pour l’aider à remonter la pente parce que Lionel le lui avait demandé. D’elle-même elle n’aurait jamais pris cette initiative.
_Ne le prend pas mal, mais je trouve, et Pete partage mon opinion, que tu passes beaucoup de temps avec lui, enfin, plus que ce qui est nécessaire.
_Et je peux savoir comment tu peux juger de l’aide qui lui est nécessaire au juste ? Aujourd’hui je ne suis restée avec lui que vingt minutes !
_Mais si tu n’avais pas été prise tu aurais passé la journée avec lui. Devina-t-il.
Chloé ne put démentir cette affirmation et se contenta de baisser la tête, c’était vrai, elle aurait appréciée pouvoir passer cet après-midi avec lui. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres en imaginant de quelle façon ils auraient pu occuper leur temps, peut-être même serait-elle parvenue à lui faire quitter le manoir pour une promenade dans le parc.
_Tu sais, je ne fais peut-être pas bien de te mettre en garde, je connais Lex, et je te connais aussi, je ne voudrais pas que tu souffres des rapports que vous êtes en train d’instaurer.
_Mais enfin de quoi tu parles ?
_Vous êtes passés au statut d’amis, c’est très bien je ne conteste pas ça, mais, Chloé, n’es-tu pas en train de t’attacher à lui ?
_Je l’apprécie, mais ne t’inquiète pas, ça ne va pas plus loin. Assura-t-elle, espérant que Clark la croit sur parole. En réalité, elle-même doutait un peu de la tournure que prenaient les choses, elle se connaissait bien pour dire qu’elle se laissait facilement émouvoir, et c’était encore plus vrai devant Lex.
_Tout ce que j’espère Chloé, c’est que tu ne souffriras pas lorsque vous reprendrez chacun le cours de vos vies une fois que Lex ira mieux. Dit-il en posant une main amicale sur son épaule avant de la laisser seule à ses réflexions.
Elle posa ses mains à plat sur la rambarde et se mordit la lèvre, les choses se dérouleraient-elles de cette façon ? Allaient-ils se contenter de se croiser une fois par semaine au Talon pour échanger deux mots ? Elle s’étonna elle-même du pincement qu’elle ressentit au niveau du cœur et finit son verre d’un trait et rejoint les autres. Clark avait raison, elle délaissait un peu ses amis, autant profiter de la soirée, ça lui viderait la tête et lui permettrait de penser à autre chose.

Assis à la table dans la cuisine, mâchant une tartine de pain, Gabe retroussa sa manche pour la troisième fois, il était sept heures et demi et Chloé n’était toujours pas levée. Curieux, surtout que d’habitude, sa fille était toujours la première debout, faisant le maximum de bruit pour être certaine de bien réveiller toute la maison. Elle se précipitant même à sept heures trente précise pour ramasser le journal sur la pelouse. Inquiet, il finit son café et monta les escaliers, frappant un coup à la porte. Il passa sa tête dans l’entrebâillement et fronça les sourcils, remarquant la forme d’un corps endormi sous la couette. Il s’avança. Pourtant, son réveil était bien branché, mais éteint. Il passa une main dans les cheveux ébouriffés de sa princesse et s’assit sur le bord du lit.
En sentant le matelas s’affaisser, la jeune fille se tourna et ouvrit des petits yeux brillants sur son père. Devant sa petite mine, Gabe porta immédiatement une main à son front. Dans une grimace, il constata que Chloé était brûlante de fièvre. Il comprenait maintenant pourquoi elle ne se levait pas. Anxieux, il passa une main sur son visage, ça tombait vraiment mal, dans une heure il devait être sur la route, Lex l’envoyait en voyage d’affaire pour quelques jours. Il ne pouvait pas laisser sa fille ici. Il déposa un baiser sur sa joue et se releva, il devait trouver une solution. Il en voyait bien une, mais ne serait-ce pas une charge en trop pour Lex qui, d’après Chloé, n’était pas non plus au meilleur de sa forme ?
Il ne voyait pourtant pas d’autre alternative et sortit son téléphone de sa poche. Il poussa la porte de la chambre pour prendre l’appel au calme. Il prendrait ensuite rendez-vous chez le médecin.
_Allô, monsieur Luthor ? Gabe Sullivan à l’appareil.
_ « Bonjour Gabe, j’allais vous appelez justement, mais je ne voulais pas déjà vous déranger à cette heure-ci. »
_Il y a un problème ?
_ « Non, il faudrait simplement que vous passiez à l’usine récupérer des documents dont vous aurez besoin pendant votre voyage. »
_D’accord. Excusez-moi de vous déranger, mais j’aurais un petit service à vous demander. Je sais que vous passez du temps avec ma fille depuis quelques temps alors…
_ « Est-ce qu’il y a un problème avec Chloé ? »
_Pas vraiment, mais elle est malade, et comme je pars pour quelques jours ça m’ennuie de la laisser seule à la maison, alors je me demandais si vous pourriez l’héberger chez vous.
_Bien sûr Gabe il n’y a aucun souci, Chloé est la bienvenue au manoir. »
_Merci Lex.
_ « Je vous en pris, à tout à l’heure alors. »


Lex raccrocha, l’air songeur. Ça l’inquiétait de savoir son soutien moral en mauvaise forme. Mais d’un autre côté, il serait ravis de l’avoir avec lui quelques temps, il s’apercevait de plus en plus combien il trouvait ses matinées et ses soirées longues et morbides. Il posa son téléphone sur le rebord de la table de billard et repris sa partie là où il l’avait laissé. A peine eut-il le temps de jouer que les grandes portes de son bureau s’ouvrirent. Il sourit à Clark, dont il ne recevait pas beaucoup la visite ces temps-ci, mais il ne lui tenait pas rigueur, il s’était pas montré très hospitalier ces derniers temps.
_ça me fait plaisir de te voir, tu n’as pas cours ce matin ?
_Bonjour Lex ! Si mais je commence pas avant neuf heures, j’ai le temps.
_Le déménagement de Lana s’est bien passé ?
_Oui, malgré le temps on s’est tous bien amusé. Dit-il en s’asseyant sur le bord de la table de billard.
_Le temps ?
_Oui il a fait assez froid et comme on était pas mal dehors il valait mieux se couvrir.
_Gabe m’a appelé, Chloé est malade je suppose qu’elle a attrapé un coup de froid, il va l’amener ici le temps qu’il revienne de son voyage d’affaires.
_Elle va loger, ici ? S’étonna Clark.
_Oui, déjà le temps qu’elle se rétablisse il y aura quelqu’un à son chevet, ça rassurera Gabe.
_Tu sais, elle aurait très bien pu venir à la ferme, est-ce que tu te sens capable de t’occuper d’elle ?
_Clark ou veux-tu en venir ? C’est Gabe qui m’a demandé de lui rendre ce service ce n’est pas grand-chose. Demanda-t-il, un peu irrité.
_Il y a encore quelques jours tu n’étais pas vraiment au meilleur de ta forme toi non plus, depuis que Chloé vient te voir je sais que ça va mieux, mais…
_Ecoute, Gabe veut seulement que quelqu’un soit là au cas ou, je n’allais pas lui refuser, pas après tout ce que fait Chloé pour moi.
_Comment tu qualifierais tes rapports avec elle ? Osa-t-il demander, appréhendant quand même à juste titre la réaction du jeune milliardaire.
Lex baissa la tête en laissant échapper un rire nerveux, il avait une soudaine envi de lui dire ses quatre vérités, mais il devait avant tout se calmer, au moins, la question posée était très claire.
_Clark, dis moi un peu qui tu es pour te permettre de poser ce genre de questions ? Encore elle viendrait de Gabe j’aurais compris, mais toi !
_Vous passez beaucoup de temps ensemble, je ne voudrais pas qu’elle souffre de ton rétablissement, vos rencontres ne dureront pas et tu le sais.
_Je ne vois pas de quoi tu parles ! Tu insinues qu’une fois que je me sentirais prêt à retourner travailler et à reprendre ma vie en main, ce qui est déjà le cas, tu penses que je vais simplement la jeter comme si rien ne s’était passé ?
_Je ne sais pas, c’est la question que je me pose, et que tu devrais peut-être te poser aussi.
_Clark, ma relation avec Chloé est amicale, au plus professionnelle pour ce que nous faisons quand elle vient me voir. Tu en as parlé avec elle ?
_Oui, et elle m’a dit à peu près la même chose que toi.
_Bien, donc tu vois qu’il n’y a aucune ambiguïté.
Clark acquiesça, résigné, mais il hésitait à pousser la conversation plus loin, et dire à Lex que Chloé passait finalement plus de temps avec lui qu’avec ses amis, et aussi, il le voyait bien, qu’elle semblait tenir à lui plus qu’à un simple ami. Mais lorsqu’il tomba sur le regard de Lex, il comprit qu’il ne devait pas se mêler de ça, ils en discuteraient tous les deux au moment venu. Tout ce qu’il ne voulait pas, s’était voir Chloé souffrir. Elle avait beau se montrer forte et têtue, Chloé restait quelqu’un de sensible quand on la connaissait suffisamment.
_Bon, je vais peut-être y aller, on se voit plus tard ?
_Bien sûr. Se contenta de répondre Lex dans une grimace qui se voulait être un sourire au coin de la bouche.
En réalité, il était déçu. Clark était encore une fois venu le voir seulement par intérêt, un peu comme il le faisait à chaque fois en somme.
On lui fit savoir que les Sullivan étaient à l’entrée et partit à leur rencontre, impatient de pouvoir prendre soin de la jeune fille à son tour. Il ne cacha pas un sourire désolé à Chloé, blottit contre son père dans un manteau épais et chaud, tremblante et les yeux fatigués.
_Gabe, je vous remercie de la confiance que vous me donnez, je prendrais soin de votre fille ne vous faites pas de soucis. Salua-t-il d’une main chaleureuse.
_Merci à vous de l’accepter au manoir et de lui consacrer un peu de votre temps. Répondit-il franchement.
_J’ai déjà contacté mon médecin, il passera dans la matinée. J’ai vu Clark et d’après lui il s’agirait ni plus ni moins que d’un mauvais coup de froid pris hier pendant le déménagement.
Gabe embrassa sa fille sur le front et lui glissa deux trois mots au creux de l’oreille avant de serrer de nouveau la main de Lex.
_Je dois encore passer à l’usine, Lex pourrais-je vous parler une minute ? Hésita-t-il.
_Oui bien sûr. Chloé si tu veux, va m’attendre dans le petit salon, j’ai fait brûler quelques bûches dans la cheminée. L’encouragea-t-il d’une main dans le dos.
La jeune femme lui glissa un maigre sourire et s’éloigna, impatiente de pouvoir s’allonger sur un des canapés en cuir.
_Vous trouverez le dossier sur votre bureau, si jamais vous avez besoin d’un renseignement…
_Ce n’est pas de travail dont je voulais vous parler, mais de ma fille.
_Est-ce qu’il y a un problème ?
_Et bien, si jamais sa fièvre venait à s’aggraver, n’hésitez pas à l’emmener à l’hôpital.
_Gabe, ce n’est jamais qu’un coup de froid, à moins qu’il y ait autre chose ? Soupçonna-t-il.
_Quand elle était petite, Chloé était sujette à des dégénérescences, grave, d’un simple virus et à chaque fois il a fallu l’amener aux urgences. Ce phénomène ne s’est plus reproduit depuis longtemps, je tenais juste à vous informer des risques.
_Très bien. Répondit-il, un peu dépassé par ce qu’il apprenait. Mais partez sans craintes, je veille sur elle.
_Encore merci Lex !
Il ouvrit la porte à son directeur d’usine et la referma sitôt qu’il eut passé le perron, impatient de rejoindre sa jeune colocataire. Attendrit, il la trouva allongée sur le canapé, enroulée dans son manteau, un coussin coincé sous son bras. Ses yeux émeraude à demi ouverts restaient fixés sur les flammes dansantes dans la cheminée.
Lex s’avança vers elle et lui retira son manteau finalement peu confortable qu’il suspendit à un portemanteau et l’emmitoufla dans le plaid posé sur le dossier.
_Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Murmura-t-il.
_Juste de l’eau, je veux bien, merci.
_Je reviens, après si tu veux je t’emmènerais dans une chambre, tu y seras plus à l’aise qu’ici et tu pourras te reposer.
Chloé ne répondit rien, n’en ayant pas la force, mais elle préférait de loin rester en sa compagnie plutôt que toute seule à l’étage dans une vaste chambre froide. Elle resserra le coussin en soie contre elle et s’autorisa à fermer les yeux, même si son crâne commençait à la faire souffrir. Elle n’entendit même pas Lex revenir, déposant un grand verre d’eau sur la table basse en verre. Elle tendit le bras pour s’en saisir mais Lex le fit pour elle, lui mit le verre entre les mains et s’assit sur le bord du canapé.
_Je veux rester avec toi. Souffla-t-elle entre deux gorgées d’eau.
Pour toute réponse, Lex posa sa main sur son épaule et alla chercher tout le matériel dont il avait besoin pour s’occuper, se serait un vrai plaisir de prendre soin de Chloé. Et, au fond de lui, il se demandait si son état ne pouvait pas aussi s’expliquer par une fatigue générale. Après tout, elle dépensait beaucoup d’énergie pour lui faire remonter la pente, suivre en même ses cours et la Torch.
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeSam 21 Aoû 2010 - 15:27

Dans l’heure qui suivit, Lex s’était enfermé dans son bureau pour laisser le médecin ausculter tranquillement Chloé. Lui n’était pas rassuré, il pensait beaucoup aux mises en garde de Gabe, et puis, quelques minutes avant que le médecin n’arrive, il avait remarqué comme un trouble respiratoire chez Chloé. Il espérait que son état ne soit pas trop grave. Pendant toute l’intervention du docteur, Lex ne faisait rien d’autre que faire tourner un crayon entre ses doigts, fixant l’écran de son ordinateur sans réagir aux quelques nouveaux messages qu’il recevait. En fait il ne réagit qu’à l’arrivée du médecin dans la pièce, valise et papiers en main.
Le jeune homme se leva, serra de nouveau la main à l’homme pour le remercier de s’être déplacé si vite pour un rendez-vous qui n’était pas programmé et l’invita à s’asseoir. Une étrange pensée traversa subitement son esprit, trouvant tout à fait ironique le fait de recevoir un médecin ici pour une consultation qui n’avait rien à voir avec lui.
_Comment se porte-t-elle ?
_D’ici un jour ou deux elle sera complètement rétablie, elle a simplement pris froid et attrapé un virus qui traîne ces temps-ci. Je lui ais prescrit un traitement, ça et une bonne journée de repos la remettront sur pied. Dit-il en donnant à Lex une copie de l’ordonnance.
_J’ai seulement rajouté un baume à appliquer sur la gorge qui dégagera ses poumons, cette crème est à appliquer tous les soirs pendant quatre jours.
Les deux hommes se relevèrent, Lex s’occupa de payer la consultation et le raccompagna jusqu’au portail, ayant laissé à Bernard une journée de congés supplémentaire.
Rassuré, il retourna auprès de Chloé qui s’était rallongée. Lex s’agenouilla au pied du canapé et fronça les sourcils. Elle n’était pas très raisonnable de restée ici où la cheminée ne suffisait pas à réchauffer cette grande pièce. La jeune femme ne pouvait plus garder les yeux ouverts, sans doute terrassée par la fatigue et Lex utilisa les grands moyens pour la conduire dans une chambre. Il la prit dans ses bras et sourit de ne même pas la voir ouvrir les yeux. Il pensa que l’installer dans la chambre voisine à la sienne serait une bonne idée. Il la déposa sur le lit, la glissa entre les couvertures, la couvrit jusqu’au cou et pensa même à fermer les volets, histoire de plonger la pièce dans une douce pénombre qui faciliterait le sommeil de Chloé. Elle était bien partie pour dormir tout l’après-midi, ce qui laisserait le temps à Lex de recevoir un de ses directeurs d’usine, mais avant cela, il fit appeler un employé pour qu’il passe à la pharmacie. S’il en avait eu le courage et la force, il se serait déplacé lui-même, mais il ne parvenait pas encore à sauter ce pas. Pour la première fois de sa vie il appréhendait le regard des gens. Ici entre ses hautes murailles, il se sentait en sécurité et hors d’atteinte.

Lex se massa un instant le front, cette réunion lui avait parut interminable et dans les propos de son interlocuteur il lui avait semblé reconnaître son père. Au bout du compte il avait tout fait pour le congédier le plus tôt possible. Cette rencontre était une perte de temps considérable et une prise de tête comme il n’aurait pas pu l’imaginer. Il pensait qu’il ne serait jamais prêt à retourner à Métropolis. Déjà, passer le cap de l’usine de Smallville constituerait un énorme pas en avant qu’il n’entrapercevait qu’à peine, un cap tapis au loin derrière un épais brouillard.
Dans un grognement, il autorisa l’entrée à la personne qui frappait contre la porte et releva la tête d’un air satisfait, les médicaments de Chloé étaient là. Il jeta un coup d’œil à sa montre, elle aura dormi une petite heure. Il s’en voulait presque d’aller la réveiller si tôt, mais il se sentirait mieux si elle commençait déjà à se soigner. Il remercia son employé d’un signe de tête, empoigna le sachet et grimpa aussitôt les escaliers. Sans faire de bruit, il ouvrit la porte d’habitude grinçante avec habileté et la referma. Il pouvait déjà apercevoir le visage angélique endormi paisiblement sur le côté du lit, une main glissée sous le visage. Depuis son retour, il n’avait pas souvenir d’avoir vu quelque chose d’aussi joli que cette scène, presque dressée comme un tableau, avec ça et là quelques rayons de soleil qui persistaient à éclabousser leur lumière à travers les volets. A pas de loup, il s’approcha du lit, déposa les médicaments sur la table de chevet et s’assit sur le bord du matelas, espérant sortir la petite blonde de son sommeil tout en douceur. Apparemment rien n’y faisait, la fièvre l’avait plongé dans un sommeil de plomb et rien ne la perturbait. Il déporta sa main près de son visage, dégagea quelques mèches de cheveux pour les mettre derrière une oreille et chuchota son prénom à plusieurs reprises. Au bout d’un moment, elle commença à bouger, fronçant les sourcils, sentant probablement la présence d’un intrus autour d’elle. En frôlant son visage, son sourire s’effaça en constatant que la fièvre redoublait de puissance, pourtant il avait bien prit toutes les précautions pour que Chloé soit bien au chaud. Celle-ci se tourna sur le dos et ouvrit les yeux, parvenant à soulever ses lèvres en un mince sourire bienveillant au milliardaire. Mal à l’aise, ayant du mal à respirer, Chloé pencha sa tête en arrière en quête d’un meilleur accès pour faire entrer de l’air dans ses poumons. Alors, automatiquement, Lex sortit du sac le pot de crème et retira le couvercle, laissant déjà échapper de fortes odeurs d’eucalyptus dans toute la pièce. Ce parfum était très agréable et après l’avoir humé, il rapprocha le pot et le mit sous le nez de Chloé qui ferma les yeux tant elle devait en apprécier les bienfaits. Il la vit inspirer de grandes bouffées d’air frais et il reprit ensuite le baume pour la laisser mieux s’installer contre la tête de lit. Intriguée, Chloé le vit soulever les manches de son polo, allait-il vraiment lui passer du baume ?
_Lex, ça me gêne, ne te sens pas obligé de….
_Le médecin a dit un massage tous les soirs, mais pour aujourd’hui il a préféré que tu commences tout de suite. Expliqua-t-il sans tenir compte des propos de la jeune femme.
_Lex, je peux le faire tu sais. Insista-t-elle en se mordant la lèvre, regardant Lex s’imbiber les mains de baume.
_Je vais te faire une confidence, j’ai des doigts de fée pour les massages. Dit-il d’une voix volontairement rauque.
Bouche bée, Chloé ne rajouta rien et se radossa dans la mollesse de son oreiller. Elle vit Lex lui donner un sourire qui se voulait rassurant, et se contenta de lui répondre par une grimace, ne sachant comment interpréter ce moment précis, appréhendant l’idée de sentir ses mains se balader sur son corps. Jamais elle n’aurait imaginé que ce genre de gros détails pourrait se produire.
_Est-ce que tu peux retirer ton pull s’il te plait ?
D’un air hébété, la jeune femme regarda ailleurs, l’intime sentiment d’être prise au piège, ça c’était pas du tout mais du tout prévu au programme, mais elle se voyait mal aller se plaindre à Lionel des « bons » soins que Lex voulait lui prodiguer. Si elle ne portait pas son soutien-gorge en dessous elle se serait enfuit de la chambre en courant, mais quand même, ça la gênait que Lex puisse la voir dénudée, même un peu. Elle voyait bien que Lex s’amusait de la voir aussi décontenancée, mais elle s’en fichait pas mal. Elle souffla un bon coup avant d’oser retirer le gros pull en laine qu’elle avait sur le dos depuis son arrivée ici et s’en servit immédiatement pour se couvrir le ventre. D’ailleurs, elle ne voulait même pas voir la réaction de Lex. Elle allait oublier que c’était lui qui se penchait déjà au-dessus d’elle et se contenta de fermer les yeux, souhaitant que ça se termine au plus vite.
S’il l’avait vraiment voulu, il aurait pris le temps de la détailler et de profiter de cette jolie vue qui lui était offerte, mais s’il faisait ça c’était pour le bien de Chloé, sa santé, et là il n’y avait aucune arrière pensée. Evidemment ce corps était tout exposé devant lui, en parti et il ne pouvait en détourner les yeux. Mais il passait aisément au-dessus de ses instincts primaires. Alors, délicatement, il posa ses mains de part et d’autre de sa gorge, appliquant du baume partout jusqu’aux abords de sa poitrine. Elle frissonna à ce contact mais se détendit rapidement, ne gardant que son visage fatigué complètement crispé. Tout doucement, il entama un soigneux mouvement des pouces en partant de la poitrine pour arriver sur la gorge et, d’une légère pression sur la peau de la jeune femme, il réitéra son geste plusieurs fois. Il déporta ensuite ses mains sur ses épaules pour la détendre complètement. Il lui semblait bien qu’elle appréciait le massage et sourit à cette constatation. Ses doigts glissaient sur sa peau pâle et se sentit soudainement troublé par sa douceur. Pendant un instant, Chloé ouvrit les yeux et tomba face à face avec le milliardaire qui lui sourit et la jeune femme le lui rendit en se mordillant la lèvre. Elle ne lisait aucun sous-entendu dans son regard, rien de déplacé qui pourrait la mettre mal à l’aise, elle appréciait l’intention. Confiante, elle referma donc ses paupières et inspira, laissant la profonde odeur du baume emplir ses poumons. Lex disait vrai, il savait y faire, et s’il faisait trop durer le moment, elle serait bien capable de s’endormir.
Elle ignorait si son geste était conscient ou non, mais ses mains vinrent se poser d’abord sur celles de Lex et les fit remonter le long de ses avant-bras et ne le lâcha plus.
Ce contact était tellement inattendu que Lex faillit stopper son avancée. Des frissons lui parcouraient tout le corps et ignorait comment réagir alors que Chloé gardait les yeux fermés, inconsciente de l’effet qu’elle venait d’avoir sur lui.
Il continua encore quelques minutes de lui masser la gorge et resta assis sur le bord du lit un moment, profitant de la voir respirer à pleins poumons, un petit sourire encré sur le visage. Il ne disait rien, mais il sentait toujours les petites mains de Chloé se promener sur ses avants bras et aucun d’eux n’étaient gêné de ce nouvel échange qui se créait petit à petit, où tout se jouait dans le regard plutôt que dans les mots.

La tête tournée vers la fenêtre, Chloé n’avait même pas eu le courage de s’allonger de nouveau. Elle restait à demi assise, observant le coucher de soleil et profita en même temps des dernières bonnes bouffées d’oxygènes qu’elle pouvait avoir grâce au baume. Dire qu’elle devrait attendre demain pour retrouver cette agréable sensation. Elle sourit à cette pensée qui avait bien entendu un double sens évident. Elle revoyait Lex en train de prendre soin d’elle, et inévitablement elle réalisa que là encore, sans qu’il ne s’en rende compte, il prouvait que chaque jour il allait mieux et reprenait du poil de la bête. Ce constat la satisfaisait au point que malgré la fièvre toujours présente et la fatigue, elle garderait le moral pour toute la soirée.
Lex l’avait quitté une petite demie heure plus tôt et elle n’attendait plus que le moment où il viendrait la chercher pour le dîner. Après quelques minutes de négociations, elle était parvenue à obtenir un droit de sortie, pour aller au rez-de-chaussée et passer la soirée en sa compagnie. En échange elle essayerait d’avaler quelque chose. Elle attendait de découvrir ce que valait la nourriture au manoir.
Elle puisa quelque part un peu de courage pour se lever, retira une nouvelle fois son gros pull pour enfiler une autre épaisseur en dessous sous les recommandations de Lex et il avait raison. Elle fouilla dans le sac que son père lui avait préparé et y trouva un tee-shirt à manche longue qui ferait parfaitement l’affaire. Il ne manquait plus qu’un petit tour dans la salle de bain pour se rafraîchir le visage et tenter de faire disparaître cette tête de zombi qu’elle traînait depuis le début de la journée. Elle ne tarda pas à aller ouvrir au milliardaire qui acquiesça d’un signe de tête une fois l’avoir détaillé des pieds à la tête. Chloé avait même fait l’effort d’enfiler de grosses chaussettes qui boudinaient ses pieds dans ses chaussons et dans son gros pull elle se sentait comme un sac à patates. Mais si ça convenait à Lex alors ça lui convenait également, pourvu qu’elle change un peu d’environnement.

L’impression grandissante d’être une espèce de phénomène, elle tenta de se concentrer pour finir sa soupe, alors qu’un certain jeune chef d’entreprise l’observait depuis quelques minutes avec une étrange lueur dans son regard bleu, assombrit par les flammes qui dansaient dans la cheminée. D’accord elle avait fait la tête en voyant deux bols posés l’un en face de l’autre sur la table basse, avec pour accompagnement un simple pichet d’eau, deux verres et des serviettes. Mais Lex l’avait rassuré, en lui expliquant que ce n’était pas un simple potage et qu’il ne lui imposait pas le régime spécial malade. Non il avait commandé de la soupe chinoise, que lui avait englouti beaucoup plus vite qu’elle qui s’était brûlée le palet à la première gorgée. Au moins, avec ça dans le ventre elle était assurée de se réchauffer. Déjà bien rassasiée, elle vit pourtant arriver sous ses yeux un plateau rempli des petites tartelettes du Talon qu’elle appréciait tant déguster avec un café. Tant pis, elle s’accorderait ce petit plaisir, le café en moins mais ce soir elle pourrait s’en passer. Lex lui proposa le plat pour se servir et choisit son pêché mignon, citron meringué, en ayant fortement hésité pour du chocolat, mais se fut le choix de Lex qui surpris un peu Chloé. Elle ne l’imaginait pas vraiment adepte du chocolat et pourtant, il la dégustait comme seul un adorateur pouvait le faire.
_Merci Lex, pour le repas et aussi pour tout ce que tu fais, rien ne t’y oblige.
_Tu as ressenti l’envi de m’aider, à mon tour de te montrer que je me souci également de toi. Répondit-il en toute franchise.
Chloé répondit dans une grimace et s’enfonça dans le fauteuil, enroulant ses bras autour d’elle, sentant toujours les frissons dus à la fièvre lui parcourir le corps. Lex le remarqua aussitôt et déplia la couverture qu’il avait posée exprès sur le dossier du canapé sur lequel il était assis et proposa à Chloé de le rejoindre.
_Tient passe ça sur tes épaules, c’est de la polaire ça te tiendra chaud.
La couverture lui descendait jusqu’aux pieds. Elle s’emmitoufla complètement dedans et grimpa sur le canapé et s’amusa à cacher une partie de son visage dans le tissu clair. Lex s’amusa de ce comportement presque enfantin. Cette attitude qu’elle adoptait était tellement vraie, tellement elle, dénuée de tout faux semblant et il l’affectionnait pour ça. Avec hésitation, il passa un bras autour de ses épaules et la rapprocha de lui. Elle ne montra aucune résistance, elle ne réagit même pas et se lova presque automatiquement contre lui, les yeux dans le vide, et appuya sa tête contre son torse.
_Quels sont les risques, si ta maladie venait à subitement, s’aggraver ? Osa demander Lex.
Chloé releva subitement la tête, les sourcils froncés, n’en revenant pas que son père lui ait parlé de ça. Après réflexion s’était logique, il saurait quoi faire si ça devait effectivement arriver et ne paniquerait pas.
_Ce n’est arrivé que deux fois, je n’avais pas dix ans, donc, tu n’as pas à t’en faire, rien de grave ne m’arrivera, si c’était le sens de ta question. Mais, dans le pire des cas je suis hospitalisée.
Sans réellement peser le poids de son acte, il se pencha pour lui donner un baiser sur le front et la colla encore plus contre lui, l’imaginant dans un lit d’hôpital reliée à toutes sortes de machines pour la maintenir en vie. C’était une pensée morbide certes, mais il ne s’étonnait pas de celle-ci, qui venait s’ajouter aux nombreuses autres qu’il avait depuis son retour.
_Pourquoi ce genre de, dégénérescence se produit-elle ? Si tu veux bien en parler évidemment. Dit-il pour ne pas la brusquer.
Chloé releva la tête, prenant alors conscience de leur proximité, sans que cela ne la gêne pour autant, et dans un froncement de sourcils, elle vit là une trop belle occasion qu’elle ne laisserait surtout pas filer.
_J’ai envi de me confier à toi si, en retour, tu acceptes à ton tour de te confier à moi, sur n’importe quoi, ce que tu veux mais s’il te plait, à la base c’est mon rôle de t’aider, pas le contraire. Tenta-t-elle de se justifier alors qu’intérieurement, elle hurlait, ne songeant qu’au double jeu qu’elle menait.
Cette mission que Lionel lui avait confiée devenait de plus en plus problématique à mesure que sa relation avec Lex évoluait. Elle savait quelle serait la vision des choses de Lex à ce sujet. Mais le mieux était de continuer à enfouir cette douloureuse sensation, avant qu’elle ne commence à la consumer de l’intérieur, elle se sentait déjà suffisamment mal.
Lex se contenta d’acquiescer à sa demande, mais cela semblait tellement douloureux pour lui que ses yeux s’étaient même mis à briller l’espace d’une seconde, elle l’avait aperçu.
_Lorsque ma mère a quitté la maison, dans ma tête je pensais qu’elle reviendrait, qu’elle ne partirait que pour un petit moment. Alors le soir en rentrant de l’école, je restais debout sur le pas de la porte, et j’attendais, des heures entières je ne bougeais pas, je guettais des deux côtés de la rue sans que mon père ne puisse me déloger de là. J’étais en pyjama, les pieds nus, et puis un jour je suis tombée malade. ça s’est aggravé et je suis restée plusieurs jours à l’hôpital. Je me souviens encore de l’inquiétude que je lisais sur le visage de mon père, et malgré ça, j’attendais encore que ma mère arrive à l’hôpital pour me rassurée et me consoler. Jamais elle n’est venue. Une fois rétablit, papa m’a expliqué les choses le plus simplement possible, j’avais huit ans.
Lex ne fit aucun commentaire, l’histoire de Chloé le chamboulait, il apprenait ce soir qu’ils avaient quelque chose en commun, la perte d’une mère dans une période de vie importante pour l’équilibre d’un enfant. Il colla son visage contre celui de Chloé, il voulait qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur lui, sur son soutien.
_Alors, à chaque fois que je tombe malade, cet abandon brutal revient et frappe plus fort que la maladie, ce n’est qu’avec le temps que je m’y suis faite. Mon père ne m’a amené à l’hôpital qu’une fois depuis cet événement. La souffrance est toujours là, je la ressens, mais j’ai appris à vivre avec, j’ai pris du recul aussi. Quand mon père a jugé que j’étais suffisamment grande, il m’a expliqué pourquoi lui et ma mère s’étaient séparés. Je crois que ça m’a fait du bien de connaître la vérité. J’ai pris conscience que je n’y étais pour rien et que je n’y pouvais rien. La seule question qui reste sans réponse, c’est pourquoi n’a-t-elle jamais cherché à me voir ? Mais ça fait longtemps que je ne cherche plus la réponse.
_Plus jeune, j’ai heu, souvent fréquenté les hôpitaux, se sont des souvenirs assez douloureux, que je n’évoque pas généralement.
Le simple fait d’entendre la voix de Lex chevroter ainsi faisait de la peine à Chloé et en même temps elle était heureuse qu’il choisisse de se confier à elle. Un instant elle hésita, mais finalement elle posa sa main sur la sienne et la serra fort, le laissant parler à sa guise.
_Avant la pluie de météorites, j’étais asthmatique et mon père voyait ça comme une tare. Pendant des années il a passé son temps à chercher les meilleurs spécialistes qui pourraient m’en guérir. Il était toujours dégoûté de me voir si faible pendant mes crises. Il devait déjà penser à l’image que je donnerais de moi quand j’aurais pris sa suite sur son trône. Mon seul soutien a été ma mère, je n’avais réellement qu’elle à l’époque. D’ailleurs, je me demande si, si ce n’est pas pour cette raison que mon père souhaitait avoir un autre enfant.
_Un, un autre enfant ? Ne comprit pas Chloé en relevant une tête hébétée vers lui.
_Oui, son vœu s’est d’ailleurs exhaussé. J’ai eu un petit frère.
Chloé avait bien noté l’emploi du passé et la question de savoir pourquoi lui brûlait les lèvres. Mais au fond d’elle, la réponse sonnait comme évidente.
_Lex, est-ce qu’il est, arrivé quelque chose ?
_Chloé…Dit-il en se massant les tempes.
_Est-ce que le bébé est……Elle n’arrivait pas à le dire, elle sentait qu’il souffrait, alors autant ne pas remuer le couteau dans la plaie davantage encore.
_Stop ça suffit ! Tout ça appartient au passé. Décréta-t-il en se séparant d’elle, essayant de se mettre sur ses jambes.
_Passé qui te ronge encore. La preuve ! Lex, en parler pourrait résoudre certains troubles en toi qui continuent à te hanter. Répliqua-t-elle, déçue de ne plus avoir ce contact avec lui.
_ça n’a rien à voir ! Mes « troubles » comme tu dis, concernent le crash de mon avion dans le pacifique, pas des souvenirs vieux de presque quinze ans !
Le visage tendu, ils restèrent là à se fixer du regard pendant quelques minutes et se fut Chloé qui craqua la première, posant une main sur son front brûlant. Elle sentait les prémisses d’une migraine qui l’empêcherait à coup sûr de dormir. Abattue d’un seul coup, elle ferma les yeux et se rallongea en hâte sur le canapé, se recroquevillant sur elle-même à la recherche d’un peu de chaleur.
Alarmé, Lex s’agenouilla immédiatement auprès d’elle, constatant la nouvelle poussée de fièvre et regretta d’avoir monté le ton avec elle, mais elle n’aurait pas dû insister. Il était à fleur de peau ces temps-ci et s’emportait rapidement. Pour se faire pardonner, il glissa ses bras sous son corps et la souleva pour la ramener dans sa chambre, sa chambre à lui. Il ne se sentirait pas tranquille de la savoir seule dans un état pareil et il s’attendait aussi à ce que sa respiration redevienne irrégulière. Il préférait passer une nuit blanche à la veiller, même allongé près d’elle. D’ailleurs, Chloé semblait déjà s’être endormie, elle ne se rendrait pas compte de l’endroit où elle atterrirait.
Comme tout à l’heure, il la glissa sous les couvertures, posa le baume couvercle retiré quelques minutes sur la table de nuit le temps qu’il se change, se lave et le referma. Avec le maximum de discrétion, il se glissa à son tour dans les draps et se pencha vers Chloé, tournée de l’autre côté. Il posa ses lèvres sur sa joue et, d’un mouvement tout à fait volontaire, il dériva au coin de sa bouche, puis sur ses lèvres. Troublé par ce contact intime qu’il fut le seul à partager, il éteignit la lampe de son côté et se laissa aller dans la mollesse de son oreiller, souriant aux battements de son cœur qu’il croyait mort depuis quelques temps.

Neuf heures pétantes, c’était la première chose que Chloé vit sur le réveil en ouvrant les yeux. Et puis, elle aperçu le baume ouvert qui emplissait la pièce d’une forte odeur d’eucalyptus pour son plus grand plaisir. Elle se redressa, s’étira longuement après cette nuit finalement agréable et malgré la fatigue continuelle, elle se sentait relativement en forme. Elle chercha alors des yeux ses vêtements de la veille, sans succès. D’ailleurs, elle ne retrouvait rien de ce qu’elle avait laissé là. Elle fronça les sourcils, regarda partout autour d’elle et eu soudain un doute. Il y avait une chaise avec une chemise blanche posée sur le dossier ainsi qu’une cravate. Sur la table de nuit de l’autre côté du lit, une montre Switch d’homme, celle de Lex en l’occurrence. Elle percutait enfin. Mais, comment s’était-elle retrouvée dans sa chambre ? Avait-elle réellement dormi là toute la nuit, et, avec lui ? La fièvre l’avait tellement abattu qu’elle n’avait aucun souvenir de la veille après sa petite altercation avec lui. Dans un pincement au cœur, elle se posa la question de savoir s’il lui en voulait encore d’avoir poussé son interrogatoire trop loin.
Elle se leva, se traîna jusque dans sa chambre et enfila à la hâte quelques vêtements sous son gros pull avant de descendre histoire de grignoter quelque chose. Il faudrait également qu’elle pense à prévenir le lycée de son absence aujourd’hui. Arrivée au pied des escaliers, elle eu l’agréable surprise de trouver Bernard qui la salua, accompagné d’un échange mutuel de sourires et le majordome la conduit dans le salon ou tout avait déjà été préparé pour un parfait petit déjeuner. Tant de bonnes attentions la gênait. La prochaine fois elle préviendrait qu’elle pouvait parfaitement aller elle-même dans la cuisine et préparer les choses elle-même. Elle s’installa néanmoins sur le même canapé que la veille et n’eut pas à se forcer pour avaler quelque chose de consistant.
_Avez-vous besoin d’autre chose ? Demanda Bernard qui était resté en retrait, mais près à rendre service.
_Non merci, vous en faites déjà beaucoup trop. Est-ce que vous savez par hasard où est Lex ?
_Il m’a semble le voir se diriger vers l’aile ouest, à la piscine je pense.
_La, piscine ? S’étonna-t-elle en levant un sourcil.
_Rejoignez le quand vous aurez finit, il fait toujours bon dans cette partie du manoir grâce à la véranda. Proposa-t-il.
Chloé le remercia et se dépêcha de terminer. Voilà bien un endroit qu’elle n’aurait même pas soupçonné ici.
Hésitante, ne voulant surtout pas s’imposer ici ou dérangée, elle demanda quand même à Bernard de la conduire dans la fameuse aile ouest. Une fois passée une porte complètement au fond d’un couloir, elle pu apprécier la coupole de la véranda qui constituait en fait l’espace piscine et sourit à l’homme qui la laissa continuer seule. Un peu plus loin, elle retira ses chaussons, retroussa le bas de son pantalon et traversa un pédiluve qui lui donna directement accès à la véranda. L’espace n’était pas immense, mais impressionnant par sa hauteur et les arbres exotiques qui avaient été mis là et qui pouvaient pousser sans difficultés. En effet la lumière jaillissait à travers les vitres, empêchant parfois de voir ce qui se passait à l’extérieur et cette atmosphère changeait radicalement de celle du manoir. Elle continua à avancer et enfin, elle trouva la piscine où Lex faisait des longueurs à vive allure. Elle ne l’imaginait pas du tout nageur. Cette vision l’amusait beaucoup, ça ne collait pas du tout avec l’image qu’elle se faisait du personnage. Sa serviette était posée sur un transat de l’autre côté, sous un palmier et s’assit sur le bord, appréciant la chaleur qui imprégnait toute la pièce. Elle aurait bien voulu enlever son pull, mais dans le doute il valait mieux qu’elle le garde.
Au bout de quelques minutes d’effort intense, Lex s’arrêta sur le bord pour souffler et sortit finalement du bassin, remarquant la présence de la petite blonde qui lui souriait timidement. Il lui rendit un sourire en coin et la rejoint, passant sa serviette autour de sa taille et prit un autre siège pour s’asseoir près d’elle.
_Bien dormie ?
_Oui, même si j’ai eu la surprise de ne pas me réveiller dans mon lit. Souligna-t-elle, sans savoir où poser son regard qui dérivait à chaque fois dangereusement sur son torse dégoulinant. Elle sentait ses joues s’empourprer mais fit tout pour le cacher, c’était ridicule de réagir de cette façon devant le corps d’un homme, non ?
_Le principal c’est que tu te sois reposée, je ne pouvais pas me résoudre à te laisser seule dans ta chambre alors que tu étais brûlante de fièvre.
_C’est gentil. Lex, est-ce, tu te sens tendu, ou, est-ce que tu m’en veux par rapport à notre conversation d’hier soir ?
_Chloé, je n’ai pas encore une fois envi de m’énerver, mais je ne veux pas en reparler, j’espère que c’est clair.
_Ce n’était pas le sens premier de ma question et puis, ne t’en fais pas, je ne t’aurais pas relancé sur le sujet de toute façon. Répondit-elle, la tête baissée.
Blessée, elle se leva en vitesse dans l’intention de partir. Pourtant, Lex n’avait pas monté la voix mais elle l’avait trouvé trop sec à son goût et pas du tout enclin à partager une conversation. Peut-être voulait-il simplement être seul et se détendre en faisant quelques brasses. Clark avait peut-être raison, elle essayait trop de se rapprocher de lui avec des espoirs illusoires dans la tête. Et puis elle ne devait pas craquer à de simples pulsions physiques, ni même à ce qu’elle pouvait ressentir pour lui, qui se résumait à de l’affection. C’était ce qu’elle croyait du moins. A peine avait-elle fait un pas en avant que Lex la retint par le bras et la retourna pour la coller contre lui.
_Chloé je ne t’en veux pas. C’est un sujet sensible c’est tout ! Mais ne te sent coupable de rien. Si j’ai tendance à m’emporter, ce n’est pas contre toi, crois-moi.
Non, elle ne devait pas craquer devant ce regard si doux, à ce corps si puissant et chaud contre elle. Sa mission auprès de lui l’empêchait d’aller plus loin, tout comme son engagement avec lionel et c’était ignoble vis-à-vis de Lex. Pourtant, la raison ne faisait pas le poids contre l’envie qui la tiraillait et se jeta à son cou, plaqua ses lèvres sur les siennes. Lex resta un instant interdit les yeux grands ouverts, surpris par l’assaut de Chloé mais rapidement il posa ses mains sur ses hanches et participa légèrement à l’échange. Il ouvrit la bouche le temps que leur langue s’effleurent et s’écarta, troublé de la tournure que prenaient les choses. Il la regarda en fronçant les sourcils et chercha une explication à ce geste dans ses yeux. La jeune femme plaqua sa main sur sa bouche, réalisant ce qu’elle avait osé faire et les yeux brillants, elle s’excusa plusieurs fois, reculant à chaque fois un peu plus. N’ayant plus le courage de lui faire face, elle se retourna et s’enfuit en courant, jamais elle n’avait eu aussi honte.
Automatiquement, elle parcoura les couloirs à toute jambe, monta les escaliers quatre à quatre et s’enferma dans la chambre d’où elle ne ressortirait pas de la journée. Elle n’oserait pas l’affronter de nouveau, pas immédiatement en tout cas. Tout se chamboulait dans sa tête, en particulier ses sentiments. Horrifiée, elle passa une main dans ses cheveux et s’allongea en travers du lit. Elle ne pouvait pas croire qu’elle refoulait ça depuis si longtemps en elle. Mais elle se connaissait assez bien pour se rendre compte et admettre que c’était bien de l’amour qu’elle ressentait. Ça expliquait déjà qu’elle cherche autant à se retrouver seule avec Lex et passer de bons moments avec lui. Seulement, leur relation s’était transformée tellement vite qu’elle se sentait dépassée par ça.
Elle prit son oreiller contre elle et ferma les yeux. Elle avait besoin de faire le point sur tout ça et dans le calme. D’ici quelques heures elle espérait y voir un peu plus clair et une bonne sieste l’aiderait peut-être.

Incapable de s’endormir, Chloé s’était assise contre son oreiller et avait sorti de son sac le livre qu’elle avait entamé quelques jours plus tôt. Puisque Lex ne se montrait pas très enclin à se confier, elle s’informait par elle-même pour tenter de comprendre son traumatisme.
Encore une fois, elle porta sa main à sa gorge et tentait de se calmer et de ne pas paniquer au manque d’air et ferma les yeux. Si elle était raisonnable, elle descendrait de ce pas pour prendre ses médicaments mais la honte de se retrouver face à Lex était toujours présente. Dans un froncement de sourcils, Chloé se concentra de nouveau sur sa lecture et malgré elle, dans une grimace, elle dû autoriser l’entrée à la personne qui venait de frapper.
_Bonsoir. Dit Lex en s’approchant du lit et plongea ses mains dans ses poches.
Sans pouvoir répondre, Chloé retourna son livre ouvert et le posa sur son ventre, la tête baissée.
_J’ai fait préparer un buffet en bas ? Comme ça, tu auras l’embarras du choix et tu pourras manger ce qui te fais plaisir.
_Merci. Dit-elle en relevant rapidement la tête.
_Qu’est-ce que tu lis ? S’intéressa-t-il, cherchant le plus possible à éviter les blancs embarrassants.
_Heu, un roman, c’est juste….
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase ni d’empoigner son livre que Lex s’en était déjà saisi. Interloqué par le titre, il lit la quatrième de couverture et chercha le regard de la jeune femme qui, elle, ne s’entêtait qu’à le fuir. Il pourrait mal prendre le fait qu’elle se mette à ce genre de lecture, alors qu’en réalité, il n’y avait aucune raison. Elle n’avait aucune idée, et ne pouvait sûrement pas imaginer ce que pouvait ressentir le survivant d’un crash aérien, alors elle se référait aux dires des livres.
_Les survivants, de Piers Paul Read. Un ouvrage qui relate une histoire vraie il me semble.
Chloé acquiesça nerveusement et reprit son livre que Lex lui tendait. Il avait conservé son calme. Peut-être fulminait-t-il intérieurement, ou peut-être pas.
_C-cette histoire n’a rien à voir avec toi je sais bien, mais, ça m’aide à, à visualiser. Expliqua-t-elle.
Il se contenta de lui sourire et de lui faire savoir qu’il l’attendait en bas.
Même en s’y étant attendu, il se sentait déçu de l’attitude de Chloé. D’accord il avait bien compris qu’elle était gênée de l’avoir embrasser, mais se fermer complètement n’était pas nécessaire. Il s’était dégagé brusquement à cause de la surprise, mais il n’allait pas lui en vouloir. Au contraire, il avait apprécié ce rapprochement entre eux.
Il se passa une main sur le visage. Il avait bien partagé ce baiser pendant un instant, mais il avait également sentit une brûlure au niveau du cœur, un douloureux rappel des souffrances subies la dernière fois qu’il était tombé amoureux. Arrivé au bas des escaliers, il jeta un coup d’œil en haut et l’aperçut, timide, le regard fragile. Cette jeune personne si innocente serait-elle capable de le faire souffrir ? Il ne comprenait même pas qu’il puisse se poser cette question.

Cela faisait maintenant cinq bonnes minutes que Chloé ne faisait plus que faire tourner la nourriture dans son assiette à laquelle elle n’avait presque pas touchée. Sa tête reposait sur sa main depuis tout à l’heure et Lex se décida enfin à mettre fin à ce dîner ennuyeux au cours duquel aucune parole n’avait été échangée, sauf pour débattre de la qualité et de la fraîcheur des crudités. Il débarrassa tous les plats et couverts et les mit en bout de table, se demandant si Chloé était fatiguée ou perturbée, ou bien les deux.
Dans un élan de motivation, il alla ouvrir le meuble du salon et alluma la chaîne hifi. Il choisit une chanson calme parmi les différentes pistes proposées sur le cd déjà en route et rejoint Chloé. Il posa sa main sur son épaule pour la faire réagir et avança son autre main devant l’air hagard de la jeune femme.
_Est-ce que tu veux bien danser avec moi ?
Elle regarda alternativement la main tendue et Lex qui lui offrit un sourire encourageant et la jeune femme finit par accepter, ne faisant pourtant preuve d’aucun enthousiasme. Elle ne pouvait pas refuser ça à Lex. Rien que cette idée de vouloir danser lui paraissait soudainement bien insolite et puis, de toute façon, elle sentait que rien ne pourrait lui faire plaisir ce soir. Alors elle se laissa guider. Lex la fit tournoyer et d’un habile mouvement la ramena tout contre lui. Il serra sa petite main dans la sienne et laissa l’autre descendre jusqu’à sa taille qu’il maintint avec douceur. Son visage demeura inexpressif, mais en cet instant précis, Chloé n’en revenait pas de parvenir si aisément à lire dans le regard de Lex. Il était heureux d’être là, avec elle, et en même temps, une grande peur voilait le bleu pétillant de ses prunelles. Elle déplaça maladroitement sa main le long de son épaule et attendit que quelque chose se passe, vienne de lui.
_Tu ignores quel enfer j’ai vécu là bas, sur cette île. Déclara-t-il.
Chloé cligna des yeux, elle n’en revenait pas. Allait-il réellement se confier à elle ? Son cœur se gonfla d’espoir et l’encouragea vivement à continuer avec un sourire, le premier de la soirée.
_Sais-tu quelle est la seule chose qui compte vraiment, lorsque, lorsqu’on se retrouve seul au milieu de nulle part, complètement coupé du monde ?
Elle secoua nerveusement la tête de gauche à droite sans le quitter des yeux mais n’osa rien dire.
_Rester en vie. Je me suis battu, j’ai tout fait pour ça. Je n’oserais même pas te dire de quoi il a fallu que je me nourrisse. Je me raccrochais sans cesse à l’idée que si je me montrais suffisamment fort, je reverrais un jour, tout ça. Confessa-t-il en désignant la pièce d’un mouvement du menton avant de retrouver le regard de Chloé.
_Tu y es parvenu, c’est le plus important. Intervint-elle d’une petite voix.
_C’est aussi ce que j’ai cru lorsqu’on m’a enfin porté secours. Et en fait, mon père n’était soulagé que de retrouver son successeur et le monde se portait mieux en me croyant mort. Pendant trois mois j’ai idéalisé une vie que j’ai toujours détestée.
Troublée par ses paroles, Chloé baissa la tête et la posa sur l’épaule du milliardaire, elle avait compris qu’il se sentait seul, mais pas qu’il subissait cette vie.
_J’aurais mieux fait de crever sur cette île. Cette pensée m’a amener à commettre l’irréparable. Une semaine après mon retour, j’ai pris des cachets.
Chloé avait resserré sa main sur son épaule et laissait couler ses larmes en silence, ne songeant qu’à l’idée morbide qu’il aurait pu ne jamais être là, blottit contre elle à lui raconter son calvaire. Alors, dans un geste lent et attentionné, elle lui commença à lui masser la nuque.
_Mais comme tu le vois, il a fallu que je loupe mon coup. C’est mon père qui m’a trouvé parait-il et depuis comme tu le sais, il ne cesse de m’envoyer toute une armada de psychologues. Sauf, depuis que tu es là. Réalisa-t-il. Chloé, avant que tu ne viennes me rendre visite, je ne croyais plus en rien ! J’ai repris espoir grâce à toi ! Dit-il au creux de son oreille. Je n’ai pas voulu y croire au début, mais jamais tu ne m’as laissé tomber.
Honteuse comme jamais elle ne l’avait été, elle releva son visage souillé par les larmes. La simple pensée qu’il puisse un jour apprendre que Lionel l’envoyait lui donnait envi de vomir. Se serait lui porter un autre coup dont il aurait du mal à se remettre. Lionel le savait-il lorsqu’il lui avait confié cette mission ? Elle n’en mettrait pas sa main au feu, mais elle le savait assez sadique pour oser poignarder ainsi son fils.
Elle ne remarqua qu’ils avaient cessé de danser qu’une fois que la main de Lex vint exercer une légère pression sur sa nuque. Hésitant, il se pencha, rapprochant aussi son visage du sien et Chloé ferma les yeux, émue par cette étreinte qu’ils étaient sur le point de partager. Elle soupira au contact du souffle chaud de Lex contre sa bouche, espérant que leurs lèvres se rencontrent sans tarder. Dans son excitation, elle enroula brusquement ses mains autour de son cou. Les deux jeunes gens se retrouvaient collés l’un à l’autre et laissèrent leur bouche s’effleurer pendant quelques secondes, appréciant simplement la présence de l’autre. Impatient, Lex lui donna d’abord un chaste baiser qu’elle lui rendit immédiatement, entamant ainsi une longue série d’échanges qu’ils s’amusaient toujours à intensifier juste avant de se séparer. Chloé se sépara la première en posant ses mains à plat sur le torse de Lex et plongea sa tête dans la courbe de son cou. Elle avait besoin de reprendre son souffle un instant, mais Lex compris rapidement le problème et la força à le suivre en prenant sa main dans la sienne jusque dans sa chambre où il avait laissé le baume.
Un quart d’heure plus tard, Lex sortit de la salle de bain et eu la surprise de trouver Chloé sur son lit. Elle n’avait pas bougé depuis tout à l’heure à l’exception près qu’elle s’était endormie après son massage. Il resta bêtement debout pendant quelques minutes à la regarder dormir et ne se posa même pas la question de savoir s’il allait la porter pour la conduire dans sa chambre. Non, il avait envi qu’elle reste là, il voulait de nouveau dormir avec elle, mais cette fois en la serrant dans ses bras. Il lui enfila son gilet pour ne pas qu’elle prenne froid et l’allongea presque sur lui, appréciant le contact de sa peau sur la sienne. Dans un rictus, il ferma les yeux, assuré de passer sa meilleure nuit depuis son retour.

Sept heures, le téléphone de Chloé posé sur la table de nuit émit une sonnerie stridente et sa propriétaire tendit le bras pour l’éteindre mais une autre main s’en empara avant elle et vit la main de Lex refermer violemment le clapet. Il devait être surpris d’être réveillé à cette heure-ci.
_Lex ?
Son regard se déporta de la main jusqu’au bras pour redescendre sur leur corps. Ils étaient allongés l’un sur l’autre !
_Chloé il est sept heures du matin, qu’est-ce qui te prend ? Ronchonna-t-il.
_J’ai cours figure toi, et je compte bien y aller ! Et, on est dans le même lit, tous les deux, ensemble, et tous nus !
_Wow wow, pas tout nu ! Se défendit-il en la retenant contre lui, la faisant passer sous lui sur le matelas.
_Lex, je suis déjà en retard. Fit-elle remarquer en conservant un minimum son calme.
_Raison de plus pour se permettre de traîner ! Répliqua-t-il en fondant sur sa gorge si tentatrice qui ne demandait qu’à être goûtée.
_Haaa, naan, pas là, Leeeex ! Supplia-t-elle en riant, très sensible à cet endroit.
Lex grogna d’amusement et accentua davantage son avancée dans son cou alors que Chloé se cambrait, réalisant que le plaisir prit était immense. Dans un geste inconscient, elle frotta ses jambes contre celles de Lex et enroula ses bras autour de son corps. Elle déglutit lorsque le milliardaire se redressa vers elle, plongeant son regard brillant dans le sien. De nouvelles sensations lui irradièrent le bas ventre devant ces yeux plein d’envi et de désir. Sans réfléchir plus longtemps, Lex glissa une main sur le visage de Chloé jusqu’à sa chevelure blonde et se pencha avec urgence sur ses lèvres. Elle répondit immédiatement à son baiser et sursauta dans ses bras en accueillant sa langue dans sa bouche. Leurs mains commencèrent à se bouger avec sensualité sur le corps de l’autre et Chloé ne put taire ses gémissements de plaisir. Leur étreinte était passionnée, langoureuse et dénuée de tout geste brusque, illustration de cette première découverte du corps de l’autre qui les faisait autant frissonner l’un que l’autre.
En se détachant un instant pour reprendre leur souffle, ils n’avaient qu’une envie, recommencer, mais Lex se décida enfin à s’écarter pour laisser Chloé se préparer. Dans un rictus, elle se redressa et emprisonna le visage du jeune homme pour un autre baiser, consciente du mal qu’elle se faisait mais sa raison semblait bien impuissante face aux sentiments. Elle trébucha presque dans la couette et s’enferma dans la salle de bain sous le regard attendri du milliardaire qui se rallongea comme une masse sur le matelas, encore troublé par la tournure que prenait leur relation.

Chloé se sentait tellement soulagée d’aller mieux et de pouvoir retrouver son environnement que son grand sourire que tout le monde lui connaissait ne quittait pas son visage. En rentrant dans la salle de cours, Clark l’avait interceptée pas uniquement pour lui demander si elle se rétablissait bien, mais également pour savoir si elle lui en voulait concernant la discussion qu’ils avaient eu l’autre jour. Elle ne lui avait répondu que succinctement bien sûr. Il était hors de question de lui répondre quelque chose du genre « Ne te fais pas de souci, nous dormons dans le même lit, il fait des massages incroyables et faisons à nos heures perdues une ou deux parties de bouche à bouche. » Non elle tenait avant tout à garder pour elle ce qui se passait entre eux. Elle ne saisissait pas encore la raison d’un changement aussi soudain de leur relation mais apparemment, ni lui ni elle ne pouvaient agir sur cet état des choses. En apparence elle se sentait bien aujourd’hui, se retranchait dans son quartier général à la Torch mais intérieurement, le même dégoût, la même envie de vomir l’assaillait sans arrêt, comme une punition pour son comportement et ses cachotteries vis-à-vis de Lex. Avait-elle déjà eu aussi honte d’elle ? Le pire, c’était que cette répugnante sensation commençait à prendre le pas sur ses sentiments pour le milliardaire. Leur baiser de ce matin lui laissait d’ailleurs un arrière goût amer dans la bouche. Ce simple plaisir pris l’écoeurait à présent, il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ce qu’elle ressentait. Alors aller se confier à ce sujet à Lana ou à Clark ? Jamais de la vie ! Leur capacité cérébrale était très limitée surtout dans le domaine affectif. Mais garder les secrets, elle avait l’habitude maintenant.
Ce midi, elle s’était mise volontairement à l’écart pour rattraper le retard pris au journal et devait absolument s’occuper de trier et sélectionner les articles qui constitueraient sa première page qui n’était toujours pas crée. Pete l’avait bien remplacé pour tout le reste, elle lui en était reconnaissante, mais pour ce qui était des prochaines éditions du journal, il n’y avait qu’elle qui savait exactement comment s’y prendre.
Après plusieurs minutes, elle se rendit compte qu’elle fixait le téléphone régulièrement, fronçant les sourcils et cherchant une explication qui lui sautait aux yeux. Elle craignait à présent un nouvel appel de Lionel. Celui-ci ne s’était pas manifesté depuis quelques jours maintenant et il était évident qu’il voudrait des nouvelles de son fils sans tarder. Elle ferma les yeux. Non, il ne fallait pas trop y penser si elle ne voulait pas s’énerver contre elle-même. La perspective de devoir répéter à Lionel les confidences que Lex lui avait faites…C’était trahir le jeune homme. Au nom du ciel pourquoi avait-elle accepté cette mission ? Pour protéger Clark, voilà la base de tout. Quelle ironie ! Préserver Lex lui semblait tellement plus essentiel que protéger la petite vie paisible mais mystérieuse du garçon de ferme dont elle avait toujours pensé être amoureuse. Mais il était bien trop tard pour faire marche arrière, Lionel comprendrait tout de suite ce qui se tramait. Elle était donc condamnée à mentir jusqu’à ce que Lex découvre toute la vérité. Et cela elle s’en doutait, arriverait très prochainement.
A force de s’enfoncer dans ses réflexions, elle n’avait pas vu l’heure passer, la sonnerie annoncerait bientôt le retour en classe et son travail extrascolaire n’avançait pas. Elle se prit la tête entre les mains. En ce moment, Lex était vraiment au centre de sa vie il n’y avait rien à faire. Au moins, elle pouvait se soulager avec l’idée que la journée était bientôt terminée et contrairement aux autres jours, elle ne resterait pas ici à finir son travail. Elle filerait directement au manoir comme elle en prenait l’habitude depuis quelques semaines.

A la fin de sa dernière heure de cours, Chloé se faufila dans les couloirs parmi les autres lycéens dans le seul but d’éviter Clark et Lana qui, par moment en plein milieu du cours s’étaient tous les deux mis à la regarder bizarrement. Cela n’annonçait rien qui vaille, alors il ne valait mieux pas se faire pincer. Arrivée dehors, clés de voiture en main, prête à bondir dans son véhicule, Chloé poussa un petit cri de soulagement et apprécia plus que de coutume de quitter le parking de l’école.
Toutes vitres ouvertes, elle se laissait envahir par cette sensation d’air frais qui s’engouffrait partout à l’intérieur de l’habitacle et chantait à tue tête avec le volume de la radio à fond. Elle avait coupé son téléphone et par conséquent, elle ne risquait pas de recevoir un appel de Lionel. Chloé pensait donc qu’elle pouvait au moins s’accorder une après-midi tranquille et évacuer de sa tête toutes les mauvaises pensées de la journée.
Arrivée devant le manoir, elle retira son gilet, à peu près certaine de ne rien avoir à craindre avec la chaleur ambiante, laissa son sac de cours dans le coffre et ferma les portières. Avant de rentrer et de se retrouver de nouveau dans ces pièces inchauffables, elle décida de faire le tour par les jardins et emprunta le petit chemin de graviers qui longeait les murs. Remarquant que la porte de la véranda était ouverte, elle se dirigea dans cette direction mais son regard dévia sur une balancelle posée sur le gazon entre deux haies finement taillées. Elle était gênée par le soleil brûlant qui lui agressait les yeux et porta donc une main sur son front. Elle ne rêvait pas ! Lex était bel et bien dehors, allongé de tout son long, se laissant bercer dans un mouvement de bascule bruyant. Elle hésita un moment, ne souhaitant pas interrompre cet instant de détente qu’il s’accordait, mais dans un pincement de lèvre, elle se dirigea tout de même à pas de loup vers lui. Qu’il était paisible. Ses yeux étaient clos et il semblait même dormir. Hors de question de le déranger dans ces conditions. Elle fit demi tour mais sourit à l’appel de son prénom et se retourna pour venir s’asseoir à côté de lui, impressionnée par la mollesse des coussins.
_Je ne te réveille pas ?
_Qui te dis que je dormais ? Répondit-il en souriant, les yeux toujours fermés.
Chloé roula des yeux et l’observa ouvrir ses paupières, révélant encore une fois ce bleu azur qui l’intriguait tant.
_Bonjour ! Comment s’est passée ta journée ? Demanda-t-il.
_Heu, sans grand intérêt, une journée banale et ordinaire comme j’en ai connu beaucoup d’autres. Et, toi ?
_Je vais te surprendre.
_Vraiment ? Il me tarde que tu me racontes alors.
_J’ai regardé un film, deux fois de suite d’ailleurs. Ton livre m’en a donné l’idée, tu devines ?
_Heu.
Elle ne fut capable que d’articuler cela, cherchant quel film pouvait se rapprocher de son ouvrage sur les survivants de ce crash en avion.
_Alors ? Tu donnes ta langue au chat ?
_Et bien, j’avoue que je sèche un petit peu, un indice ? Réclama-t-elle avec de petits yeux.
_Tom Hanks.
Cette fois, Chloé en restait bouche bée et écarquilla les yeux. Ce film, elle en avait bien eu l’idée, elle l’avait même sortit de son meuble dans le salon dans l’espoir de le visionner avec lui, mais avait toujours redouté qu’il ne soit pas prêt et qu’il réagisse mal au parallèle qui existait entre lui et cet homme vraiment, seul au monde, c’était le cas de le dire.
_Et, qu’en as-tu retenu ? Osa-t-elle demander.
_Finalement, c’est un vrai soulagement de ne pas être resté aussi longtemps coincé sur cette île ! Répondit-il sur un ton très léger.
_Lex ! Sérieusement tu….
Il ne la laissa pas finir sa phrase et prit sa main dans la sienne, enlaçant leurs doigts et chercha son regard.
_J’ai de la chance d’avoir un tel soutien à mes côtés. Parce que, lorsque Chuck Noland est rentré chez lui après toutes ces années, il n’y avait vraiment personne à l’attendre, et sa femme avait refait sa vie.
Chloé n’eu même pas le courage de dissimuler ses rougeurs mais baissa la tête par pur réflexe. Lex le releva de deux doigts sous le menton en sans la prévenir, il captura sa bouche pour un langoureux baiser dont il avait, apparemment très envi d’après les râles de plaisir qu’il exprimait. Dans un mouvement parfaitement maîtrisé, il la rapprocher contre lui d’une main posée sur la hanche et intensifia leur étreinte.
_J’ai envi de toi. Murmura-t-il entre deux baisers.
Cette déclaration refroidit Chloé sur place, incapable de bouger, de parler, de réagir, n’était-ce pas un petit peu trop rapide ?
Lex la sentit réticente à l’idée d’aller plus loin mais il tenait à la rassurer. Il glissa une main sur sa nuque et lui caressa le cou un instant.
_Je ne te force à rien rassure toi, je veux seulement que tu saches exactement ce que je ressens en ce moment. Et, pour m’aider à tourner la page je sens de plus en plus que c’est justement d’amour dont j’ai besoin, du tient Chloé ! Tu m’apportes plus que tu ne l’imagines. Pourquoi chercher à refouler ces sentiments sous prétexte que ma « thérapie » passe avant tout le reste ?
Elle déglutit, le massage de Lex la rendait folle et réveillait de nouveau toutes sortes de sensations partout dans son corps, elle voyait ses yeux pétiller d’envi d’elle, il la regardait comme personne ne l’avait fait auparavant. Dieu qu’elle avait chaud tout d’un coup, sa jupe commençait à coller sur ses cuisses et si elle ne s’était pas mordue la langue, une petite voix au fond d’elle aurait priée Lex de la lui retirer sans attendre. Elle aussi en avait envi. Malgré toute la culpabilité qui lui remontait déjà à la gorge, elle voulait s’abandonner dans ses bras, connaître les meilleurs instants de sa vie lovée contre son corps en sueur. Espérant lui faire comprendre son consentement, elle enfouit sa tête dans la courbe de son cou et remonta sur sa jugulaire en y déposant de petits baisers, traçant parfois des chemins humides du bout de la langue. Cette initiative le fit émettre un grognement sourd et se leva immédiatement en l’entraînant avec lui.
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeSam 21 Aoû 2010 - 15:28

Chloé ne se souvenait pas vraiment de quelle façon elle avait atterrit dans cette chambre, mais elle ne se réveilla réellement que lorsque le tintement de la clé qui tournait dans la serrure de la porte se fit entendre. Elle aperçut le sourire carnassier du milliardaire et sentit de nouveau la pression de sa main dans la sienne. Un frisson la parcourut. Doucement, il la tourna vers lui, posa ses mains de part et d’autre de sa taille et l’attira contre lui, la faisant reculer jusqu’au milieu de la pièce sans la quitter des yeux. Une toute nouvelle chaleur irradiait son corps alors que déjà, la température de la pièce était presque infernale. Lex ne rêvait plus que de la mettre à nu, découvrir ses formes attirantes et blottir la jeune femme contre lui. Troublée, Chloé posa ses mains à plat sur sa chemise et se mordit la lèvre, incertaine de ce qu’elle devait faire ensuite. Pour la mettre en confiance, il lui donna un petit sourire du coin de la bouche et faufila ses mains sous son tee-shirt, effleurant juste ses hanches en partant du dos pour revenir sur son ventre.
_Excuse ma, curiosité, mais, j’aimerais savoir, as-tu déjà eu des, rapports sexuels avant… ? Il aurait voulu ponctuer sa phrase par le mot « aujourd’hui », mais il ne voulait pas écarter la possibilité qu’elle recule et qu’elle n’en ai pas autant envi que lui mais il changea d’avis à la dernière minute et ne rajouta rien.
_Oui. Dit-elle d’une petite voix, un. Compléta-t-elle.
Lex baissa la tête dans un étrange rictus et la releva rapidement.
_Tu, avais espéré une réponse négative ? Tu voulais être le premier peut-être. Percuta-elle.
_Non, non ce n’est pas ça rassure toi, ça me surprend un peu c’est tout. Et puis, au moins je peux me rassurer sur le fait que je ne te ferai aucun mal. Expliqua-t-il.
Chloé déglutit. Elle ne se serait pas attendu à ce genre de réponse mais apprécia l’attention et le remercia par un baiser au coin de la bouche en se hissant sur la pointe des pieds. Le jeune homme ne se retint plus, il l’agrippa par les fesses, la souleva complètement et l’entraîna dans un geste brusque contre un mur et força le barrage de sa bouche, enroulant sa langue contre la sienne avec urgence. Chloé participa activement à cette étreinte et sentit monter d’un seul coup une vague de désir immense et de sublimes images torrides défilaient déjà dans son esprit.
_Moi aussi j’ai envi de toi Lex, pose tes mains sur moi. Susurra-t-elle au creux de son oreille.
D’un geste maîtrisé, il caressa ses jambes en remontant jusqu’aux fesses et colla son bassin contre le sien pour lui faire comprendre l’impact que ses mots venaient d’avoir sur lui. Entendre Chloé gémir contre son oreille ne le rendrait que plus passionné, il avait hâte de découvrir ce qui se cachait sous ses vêtements. Il replia un genou pour la maintenir contre lui et libéra ainsi l’une de ses mains qui enveloppa déjà un sein avec douceur. Surprise par la passion qu’il mettait dans tous ses gestes, Chloé ne savait pas encore de quelle façon elle pouvait participer. Lex semblait décidé à prendre le dessus sur les préliminaires.
Vite gêné par la position actuelle, il remit sur pieds Chloé qui tanguait un peu sur ses jambes en tentant de faire quelques pas dans la pièce. Lex se dépêcha de la reprendre contre lui en plaquant sa main sur son ventre. Dos à lui, Chloé n’aurait pas plus l’occasion d’agir que tout à l’heure mais se laissa rapidement aller contre son corps, posant sa tête contre l’épaule masculine. Lex lui dégagea quelques mèches de cheveux pour lui dévorer la nuque tandis que ses mains étaient bien occupées à déboutonner son chemisier et à le lui faire glisser sur les épaules. Chloé ne réprima pas un long gémissement en sentant la main de Lex venir cette fois se poser derrière son genou, faisant sensuellement remonter ses doigts derrière sa cuisse jusqu’aux fesses. Il écarta en même temps la jupe encombrante qui collait aux jambes de la jeune femme et s’en débarrassa rapidement en faisant sauter l’unique bouton qui la retenait. La jupe tomba au sol et une fois que Lex la débarrassa de son chemisier, il reposa doucement ses mains sur les hanches de la jeune femme, lui laissant le choix de se retourner et d’agir à son tour si elle le voulait. Les joues en feu à l’idée qu’il puisse la voir en sous-vêtements, Chloé hésita une bonne minute mais finit par se retourner, la tête baissée. Amusé par tant de timidité et de pudeur, Lex releva le visage de Chloé de deux doigts sous le menton et lui donna un sourire confiant. La petite blonde se mit sur la pointe des pieds, l’embrassa du bout des lèvres et chercha à tâtons les boutons de la chemise en soie de son compagnon. Pour la mettre davantage en confiance, Lex lui caressa d’une main la nuque, le visage et de l’autre le dos pour descendre jusqu’aux fesses. Au fur et à mesure que Chloé découvrait le corps du milliardaire, finement musclé, elle déglutissait mais pensait au moment où elle pourrait se serrer contre lui.
Une fois la chemise complètement ouverte, Chloé put admirer le torse du jeune homme alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine. Toute blessure avait disparu et sa peau était incroyablement douce au toucher. Elle passa le dos de sa main le long de son torse et posa rapidement la deuxième pour une langoureuse caresse avant de venir se lover contre lui.
Lex la berça un instant, embrassant ses cheveux tandis qu’il faisait descendre ses mains de plus en plus bas. D’abord il effleura le ventre de Chloé, puis ses hanches pour aller se poser sur ses fesses. Il s’écarta légèrement d’elle, pencha la tête à la recherche de ses lèvres et posa son front contre le sien après un baiser.
_Tu es sûre de vouloir aller plus loin ? Murmura-t-il, jouant de ses doigts avec l’élastique de sa culotte, demandant aussi la permission de la lui retirer.
Pour toute réponse, Chloé lui donna un autre baiser et posa ses mains sur la ceinture du pantalon et défit la boucle avec confiance. Lex la regarda faire sans bouger et remarqua sans étonnement que plus elle le déshabillait, moins il la sentait à l’aise.
Il se pencha encore pour une nouvelle caresse et laissa courir ses lèvres sur une épaule pour la mettre davantage en confiance. Ce ne fut que lorsqu’il sentit son pantalon tomber au sol qu’il en fit de même avec le sous-vêtement de la jeune femme. Il se baissa et s’accroupi, ne quittant pas Chloé des yeux alors qu’il faisait lentement descendre le morceau de tissu sur ses jambes. Il savait que c’était une étape importante et peut-être l’instant où il devait vraiment la rassurer. Lui devait se montrer extrêmement doux dans ses gestes, même si son érection devenait douloureuse et qu’il n’avait plus qu’une seule envie, ne faire plus qu’un avec elle.
Une fois que le sous-vêtement avait rejoint le pantalon, Lex remonta en passant ses lèvres sur les jambes de Chloé et s’attarda sur ses cuisses, aventurant sa langue à la limite de son intimité et arracha un nouveau gémissement à la petite blonde.
Il ne s’attarda pas sur cette zone au combien sensible et revint directement sur son ventre et la couvrit de baiser jusqu’à sa gorge. Il ne réprima pas un sourire en la voyant ainsi, presque tremblante de désir, les yeux mi clos et la respiration haletante.
Après un autre baiser, il lui dégrafa son soutien-gorge et câlina sa poitrine avec ses mains et sa bouche en prenant bien garde à ne pas lui faire mal. Il rapprocha ensuite Chloé et lui prit les mains pour les poser sur son caleçon. Il préférait que ce soit elle qui le mette à nu et qu’elle fasse les choses à son rythme.
Peu sûre d’elle, Chloé posa doucement une main à l’endroit où l’érection de Lex déformait le caleçon et entama un long mouvement de haut en bas, prenant à chaque fois un peu plus confiance dans ses gestes maladroits. Lex avait penché la tête en arrière de bien-être et pressait ses mains sur le corps de Chloé. Celle-ci se décida à retirer la dernière barrière entre elle et Lex et fit lentement tomber le vêtement et une fois libéré de cet étau, Lex laissa échapper un grognement rauque.
_Je t’ai fait mal ? S’inquiéta Chloé d’une petite voix chevrotante.
_Non. Non Chlo, je vais bien au contraire. Rassura-t-il avec un sourire.
Lex reprit ses mains dans les siennes et la conduit jusqu’au lit. Chloé s’allongea tout de suite, appréhendant la suite des événements et rougie de plus belle. Lex s’accouda près d’elle, l’admirant des pieds à la tête et longea son corps d’une main. Il la sentait toujours frémir lorsque ses doigts effleuraient son intimité et il ne savait encore dire si c’était de peur ou de désir.
Sans vouloir s’imposer trop sur elle, il se rapprocha au dessus de son visage et Chloé l’incita à s’allonger sur elle. De ses bras, la jeune femme couvrit le milliardaire et soupira de pouvoir sentir ce corps chaud contre le sien. Lex se pencha tout de suite pour goûter de nouveau aux lèvres de Chloé qu’il captura pour un baiser passionné et il profita de cette vague de désir pour s’installer confortablement sur elle. Il imposa une jambe entre celles de Chloé et enroula lui aussi ses bras autour d’elle. Jamais ils n’avaient été si proches l’un de l’autre et sentirent au même moment un frisson les parcourir.
Lex sentit un instant le contrôle lui échapper et d’une main possessive, il lui pétrit la fesse et frotta son bassin contre le sien, entamant un premier mouvement de va et vient. Il était impatient de lui prouver physiquement combien il tenait à elle. Les gémissements de Chloé ne faisaient que l’exciter davantage. Il se sépara d’elle à regret et Lex la laissa reprendre son souffle.
Chloé passa sa langue sur ses lèvres gonflées et rouges et regarda Lex descendre sur son corps avec un petit sourire sur les lèvres, appréciant plus que tout ses baisers brûlants sur sa poitrine, son ventre, et il descendait encore plus bas. Chloé se cambra brusquement, s’accrochant aux draps de toutes ses forces et se sentait bouillonner de l’intérieur.
Lex la cajola un instant avant de se montrer plus passionné, jouant de sa langue sur son pubis puis plus profondément en elle. Chloé était toute chaude et humide et complètement prête à se donner à lui. Il cessa sa caresse avant de la conduire au plaisir et il revint près du visage de Chloé qui était écarlate. Il nicha simplement sa tête dans la courbe de son cou et sursauta en sentant les doigts de la jeune femme s’enrouler autour de son membre tendu. Il se redressa pour mieux respirer et se crispa sous l’agréable torture de Chloé. Il était franchement étonné qu’elle puisse se montrer si fougueuse et à l’aise. Il échangea un grand sourire avec elle et compris que sa caresse de tout à l’heure avait finit de la mettre en confiance.
Au bord de l’orgasme, Lex posa sa main sur celle de Chloé avec le peu de douceur qu’il lui restait et lui caressa le poignet pour lui faire comprendre d’arrêter. Elle passa l’autre main sur le visage moite de son compagnon et posa son autre main dans le bas de son dos.
A contre cœur, Lex s’écarta et chercha un préservatif dans le meuble à côté du lit alors que Chloé en profita pour s’allonger confortablement sur le lit en se passant une main sur le corps. Une fois protégé, Lex se rallongea entre les jambes de Chloé et lui demanda de bien les écarter et se positionna correctement.
_Ca va ? Demanda-t-il avec toujours un geste tendre ou un baiser.
_Oui, je suis bien avec toi. Confia-t-elle.
Lex l’embrassa et pour s’assurer qu’elle soit bien prête à l’accueillir, il longea l’intimité de Chloé et la pénétra de deux doigts. Ils se sourirent et Lex se pencha pour entrer en elle avec douceur, prenant le temps de bien ajuster leur sexe avant d’entamer un premier mouvement de va et vient.
Chloé ne pu réprimer un long gémissement, constatant que cette première pénétration lui procurait immensément plus de plaisir que l’unique expérience qu’elle avait connue. Elle passa ses mains autour du corps en sueur de Lex et replia une jambe autour de sa taille, lui laissant ainsi l’opportunité de la pénétrer plus profondément.
Chaque nouveau coup de rein était une source de plaisir toujours plus puissante et l’un comme l’autre abandonnèrent une cadence soutenue pour un rythme rapide et frénétique qu’ils s’amusaient à stopper juste avant la jouissance. D’une main puissante dans ses cheveux blonds, Lex enroula sa langue avec celle de Chloé avec fureur et imposa son autre main sur une hanche. Il savait qu’il ne tiendrait plus longtemps mais il voulait la combler avant tout alors il adopta à nouveau un rythme extrêmement lent ponctué de puissants coups de reins.
Chloé ne contrôlait plus rien, tout son corps n’était plus qu’un brasier dont la chaleur lui faisait tourner la tête. Elle ne s’entendait plus crier le nom de son amant, elle savait seulement qu’ils étaient deux corps bougeant à l’unisson dans une union parfaite. Mais sans savoir d’où cela venait, une boule douloureuse se coinça dans sa gorge. Si, maintenant elle savait, la culpabilité la rongeait comme jamais. Ils prenaient un plaisir immense maintenant mais elle savait au fond d’elle que la souffrance éprouvée serait toute aussi puissante et dévastatrice.
Elle fut sortit de ses songes par les caresses de Lex et ses dents mordillant la peau de son cou et gémit de plus belle, essayant de suivre le rythme effréné que Lex lui imposait. Lui aussi gémissait contre son oreille et dans sa bouche pendant un énième baiser. Il déporta alors une main au point de jonction de leur corps et vint exercer une pression sur le clitoris de Chloé qui atteint immédiatement la jouissance, entraînant celle de Lex.
Epuisés, tremblants et haletants, ils tombèrent comme des masses sur le matelas et Lex roula sur le côté, reprenant rapidement ses esprits. Il jeta un regard sur Chloé, qui, elle, avait les yeux fermés et une main posée au niveau du bassin. Il lui sourit tendrement et disparu quelques instants dans la salle de bain.
A son retour, il se rallongea tout de suite près de Chloé, s’accouda et lissa son visage serein de deux doigts. Elle ouvrit les yeux, un sourire comblé sur la bouche et chercha à se lover contre Lex. Savoir qu’elle avait cédé à la tentation, qu’elle s’était donnée à lui en sachant qu’il n’en souffrirait que davantage lui donnait envi de pleurer. Mais une autre voix lui disait de profiter de l’instant présent, de ses bras puissant autour de son corps et de ce sentiment d’apaisement qui envahissait tout son être.
D’une main, Lex tourna le visage de Chloé vers lui et lui donna un baiser. Il colla son front contre le sien et ferma les yeux.
_Chloé je….
Elle le fit taire avec un doigt sur la bouche et s’allongea complètement sur lui. Elle ne voulait rien entendre. Elle ne voulait pas que Lex se risque à dire quelque chose qu’il regretterait dans quelques jours. Elle pouvait au moins lui éviter cela. Par contre, elle devinait facilement combien il était serein. Elle le voyait même sourire comme jamais auparavant et dans ses bras.

Trois jours plus tard, Chloé avait trouvé le courage de rester après les cours pour s’occuper de la Torch qui commençait « à tomber en ruines » selon elle. L’imprimante n’avait pas tenu le choc avec les températures élevées des derniers jours, l’ordinateur était infesté de virus à cause de Pete qui s’amusait un peu trop en son absence et elle bloquait complètement sur le titre de l’article qui devait faire la première page.
La jeune femme se laissa tomber sur le canapé, profitant du filet d’air qui passait par la fenêtre. Depuis trois jours elle avait pris l’habitude de rentrer au manoir directement après les cours. A chaque fois elle retrouvait Lex allongé sur la balancelle dans le jardin et à chaque fois ils finissaient dans sa chambre et faisaient l’amour pendant des heures. C’est hier qu’elle avait décrété qu’il fallait être raisonnable. A peine s’étaient-ils dis bonjour qu’ils étaient déjà en train de se courir après dans les jardins du manoir. Résultat ils avaient finis leur course entre deux haies, à l’écart de tout et avaient déjà arrachés la moitié de leurs vêtements.
Chloé sourit à cette pensée. Elle venait de vivre trois jours sans le moindre nuage, sans la moindre nouvelle de Lionel mais elle savait que cela ne tarderait plus. Il ne restait jamais plus d’une semaine sans appeler ou débarquer à l’improviste et ses oreilles avaient eu vent d’une visite du mania de la finance dans son usine de Smallville.
Pas plus courageuse que tout à l’heure, elle retourna à son article et ne fut pas surprise d’entendre dans son dos le bruit de chaussures de luxe impeccablement cirées.
_Mr Luthor ! Dit-elle en se retournant.
_Je ne vous dérange pas en plein travail j’espère ?
_Oh non, j’avoue avoir du mal à me concentrer aujourd’hui.
_Je comprend. Répliqua-t-il dans un rire forcé. Il a tellement mieux à faire par un temps si radieux.
_S’il vous plait ne nous éternisons pas, que voulez savoir aujourd’hui ? Votre visite était-elle si nécessaire ? Demanda-t-elle sur un ton un peu abrupt.
_Vous êtes tellement pressée de vous débarrasser de moi ? Riposta-t-il en se rapprochant dangereusement d’elle.
Chloé s’écarta immédiatement et ouvrit plus grand la fenêtre sans prendre garde à la voiture de sport qui se gara sur le parking pourtant vide.
Chloé lui avait bien fait savoir qu’elle ne viendrait le voir que dans la soirée seulement Lex savait qu’elle serait plus que ravie de le voir débarquer au lycée à l’improviste. Il ignorait ce qui s’était passé depuis l’autre jour où ils s’étaient tellement rapprochés, mais il craignait moins de sortir. Il s’était complètement ouvert à Chloé et cela constituait sans doute une nouvelle étape de son rétablissement. Lui-même en était convaincu, cette capacité à aimer de nouveau lui faisait un bien considérable.
Lex s’adossa contre le dossier de son siège un moment, garda ses lunettes de soleil sur son nez et souffla un bon coup. Il était rassuré de ne voir aucune autre voiture sur le parking. Pour le moment, il préférait restreindre les contacts avec les gens, il ne se sentait pas encore prêt mais il avait fait l’effort pour Chloé de se déplacer jusqu’ici. Il avait oublié quelle sensation cela faisait de conduire l’un de ses bolides et il retrouvait petit à petit la sensation qu’il appréciait tant quelques mois auparavant. D’ailleurs, le week-end s’annonçait tout aussi lumineux et chaud que les jours derniers. Il devrait proposer à Chloé une promenade dans un endroit assez reculé pour qu’il s’y sente à l’aise. Ils profiteraient du voyage en voiture et peut-être pourraient-ils pique-niquer quelque part. Il avait de nouveau envi de ces petites choses simples, mais uniquement avec elle.
Enfin décidé, il sortit du véhicule, réajusta sa chemise blanche et franchit l’entrée principale. Il ne s’attendait pas à ce qu’une sensation si étrange s’empare de lui en parcourant les couloirs déserts. Il avait l’impression de ne pas être venu ici depuis une éternité. Et pour preuve, il ne se souvenait plus par quel couloir passé pour trouver le local du journal. Pourtant, des voix qui s’élevaient l’incitèrent à prendre juste sur sa droite et fronça les sourcils, ces deux voix lui étaient très familières. Finalement, Lex trouva facilement le journal mais s’arrêta net à côté de la porte. Ses yeux s’agrandirent et s’assombrirent, que voulait son père à Chloé ?
Le jeune homme préféra rester dans son coin et écouter la conversation plutôt que d’entrer, son père ne dirait plus rien sinon. Il voulait savoir pourquoi il était là.
_Ce que vous avez à m’apprendre n’est pas très instructif mademoiselle Sullivan. Fit savoir Lionel.
_Au départ les progrès étaient nettement visible parce Lex allait vraiment mal ! De plus il était plus simple qu’il se confit à moi alors que nous n’étions encore que deux brèves connaissances l’un pour l’autre.
_Et les choses auraient-elles autant évoluées ? S’étonna-t-il.
_Nous avons appris à mieux nous connaître c’est vrai et que vous me croyiez ou non je peux vous assurer que votre fils va beaucoup mieux. Pour ce qui est de retourner travailler avec vous je ne sais pas ce qu’il envisage.
_Alors faites le ! Ordonna Lionel.
Plus Lex entendait toutes ces paroles de l’autre côté de la porte et plus sa tête menaçait d’exploser. Ce n’était pas possible ! Il avait confiance en Chloé, elle ne pouvait pas le trahir comme Helen l’avait fait et pourtant, il croyait plonger de nouveau dans cet infernal cauchemar. Il voyait déjà Chloé le menacer avec une arme et essayer de le tuer. Comment avait-elle osé prétendre n’avoir que de bonnes intentions et comment avait-elle pu prétendre tenir à lui en couchant avec lui ? S’en était de trop, il ne pouvait pas rester là sans rien faire.
Il savait qu’il ne répondrait plus de ses actes en pénétrant dans ce bureau mais tant pis, il était prêt à courir le risque de laisser parler sa colère.
Chloé sursauta brusquement en voyant un Lex fou de rage arrivé ici et elle recula le plus possible au fond de la pièce, les yeux exorbités. Elle savait que ce moment viendrait et aujourd’hui, elle avait peur de ce que Lex était capable de faire vu son état.
Mais le jeune milliardaire ne lui prêta aucune attention, il n’avait pour cible que son père. Même dans son plus profond délire il ne toucherait pas à un cheveu de Chloé, il ne pouvait pas s’abaisser à un tel acte mais faire passer sa colère sur son père, ça s’était autre chose.
Il l’attrapa par le col de sa chemise, le fit décoller du sol et l’envoya s’écraser contre le pilier central de la pièce.
_Qu’est-ce que tu voulais faire hein ? Tu ne pouvais pas simplement me laisser vivre et me lâcher plutôt que d’envoyer cette espèce de….
Il n’arrivait pas à trouver ses mots en pointant Chloé du doigt qui tremblait comme une feuille, effrayée de voir autant de rage dans les yeux de Lex.
_Il a fallu que tu la corrompes elle aussi ! Il a fallu que vous complotiez tous les deux contre moi ! Pourquoi ? Demanda-t-il en frappant son père d’un premier coup de poing au visage.
_Lex ! Cria Chloé en espérant qu’il n’aille pas plus loin.
_LA FERME ! Pendant des semaines tu m’as menti ! Tu m’avais dis, « je viens de mon plein gré ». J’aurais dû me méfier tout de suite de toi comme de toutes les autres ! Tu ne vaux pas mieux !
_Oui Lex j’ai menti. Assuma-t-elle en laissant retomber ses bras le long de son corps.
Elle s’était promise d’arrêter de jouer la comédie le moment venu, même si Lex devait en souffrir.
_Qu’est-ce que mon père t’as promis ? Demanda-t-il en donnant un coup de pied dans le ventre de son père, toujours allongé au sol.
_Lex arrête ! Cria-t-elle de plus belle en plaquant ses mains sur sa bouche.
Seulement il n’écoutait plus rien, il allait donner un autre coup mais Chloé l’en empêcha et parvint elle ne sut comment à l’écarter et elle se plaça entre Lex et Lionel.
_Comment est-ce que tu as pu coucher avec moi sans le moindre remord espèce de garce !
_Je t’avais prévenu ! Je t’avais prévenu de ce qui se passerait si on se rapprochait Lex ! Se défendit-elle.
_Mais naturellement tu as cédé ! Et tu as continué à mentir ! Hurla-t-il en envoyant voler ce qui se trouvait sur le bureau. Tu es une belle salope comme Helen, et moi je croyais à toutes tes conneries et à ta bonne volonté de m’aider.
_Ne me traite pas comme ça Lex tu vas trop loin ! Prévint-elle.
_Sors de ma vie, je ne veux plus jamais te voir. Dit-il d’un air dégoûté avant de quitter le local.
Abattue par cette confrontation, Chloé se passa une main dans les cheveux, réalisant petit à petit avec quelle rapidité les événements des dernières semaines avaient volés en éclats. Tous ses efforts n’avaient finalement servis à rien alors qu’elle avait toujours conservé le mince espoir que sa mission aurait été menée à bien. Elle ne réagit qu’en entendant Lionel gémir de douleur et l’aida à se relever.
_Vous avez besoin d’un docteur ! Signala-t-elle.
_Merci, mademoiselle Sullivan, merci d’être intervenue.
_Pour ce que ça vaut. Répliqua-t-elle en constatant les dégâts qu’avait provoqués la tornade Lex.
_Je vais me charger des frais, ne vous inquiétez pas. Fit-il savoir en essayant de se relever. Apparemment, Lex n’avait pas frappé si fort que ça.
_Des frais ! Vous vous moquez de moi ! Se rebiffa-t-elle. Comment croyez-vous que votre fils réagisse maintenant ? Il souffre ! Et il va de nouveau se renfermer sur lui-même, tout ce que j’ai fait n’aura servi à rien. Dit-elle en attrapant son manteau à la hâte et quittant cet endroit au plus vite, abandonnant Lionel à ses blessures. Il fallait qu’elle prenne l’air et qu’elle laisse sortir ses larmes. Chloé s’inquiétait pour Lex et elle souffrait rien qu’à l’idée de le savoir seul dans son manoir à ruminer de sombres pensées et l’image d’elle complotant avec Lionel. S’il lui arrivait quelque chose ce serait entièrement de sa faute.

Chloé avait erré dans les rues de Smallville sans but précis à réfléchir à la violente confrontation au journal plus tôt dans la journée mais plus les heures passaient et plus son cerveau s’embrouillait. Elle était donc retournée sur le parking de l’école, avait récupéré sa voiture et était rentrée chez elle.
Chloé n’avait pas réalisé qu’elle avait manqué l’heure du dîner et qu’il était vingt et une heures passé. Seulement elle se demandait si son père se posait réellement la question de savoir où elle était. Ces derniers temps Chloé avait tellement l’habitude de rester au manoir très tard que Gabe avait finit par ne plus poser de questions. Il était rentré de voyage deux jours auparavant et était ravi de voir de nouveau sa fille sourire et plus détendue. Seulement cette éphémère période était désormais terminée. Chloé serait beaucoup moins souriante, en tout cas pendant un temps. La jeune femme était consciente qu’il fallait rapidement tourner la page sur ce genre d’histoire et de romance.
Elle se fit discrète en passant la porte et pour se débarrasser de ses affaires et Chloé tira la grimace en passant son nez dans la cuisine. La moindre odeur de nourriture lui donnait la nausée ce soir. Cela n’avait rien d’étonnant vu les circonstances.
Son père faisait tranquillement la vaisselle et Chloé vint l’embrasser dans un petit sourire pour tromper les apparences et prétendit être fatiguée.
En arrivant dans sa chambre, Chloé s’affala sur son lit et comprit que ce n’était pas totalement faut, elle était épuisée par sa journée et elle n’avait même pas le courage de se changer. Elle attrapa sa couverture, son oreiller et se recroquevilla sur elle-même en soupirant. Elle espérait que la nuit lui porte conseil car il fallait bien avouer que pour le moment, elle nageait en plein brouillard.

Profondément endormie et perturbée par un mauvais rêve, Chloé se réveilla en sursaut avec la sonnerie de son réveil. Dans un grognement, elle se tourna et plaqua sa main contre l’objet pour le faire taire. Elle ne l’avait jamais débranché depuis le jour où elle était tombée malade et comme c’était la première nuit qu’elle passait chez elle depuis un moment elle n’y pensait plus. Il n’était que six heures et pourtant elle était étonnée d’avoir dormi autant.
A moitié réveillée, elle se laissa tomber de son lit et déambula jusqu’à la salle de bain. Elle retira ses vêtements sales, plongea sous une bonne douche fraîche et ne rêvait plus que d’un bon café pour se remettre d’aplomb.
Elle se traitait mentalement d’idiote et en même temps, elle trouvait ses pensées très rationnelles. Il ne fallait pas qu’elle en reste là et qu’elle baisse les bras si facilement. Dans la journée, Chloé s’attendait à recevoir un coup de fil de Lionel et dans sa fierté démesurée il aurait rappelé à Chloé combien elle avait échoué dans sa mission et enfoncerait sans doute le couteau le dans la plaie en glissant dans la conversation leur romance sans queue ni tête. Mais elle ne se laisserait pas abattre de cette façon, se serait Lionel qui allait recevoir un appel. Il était hors de question qu’elle revienne à la case départ et qu’elle livre des informations sur Clark à ce milliardaire pourri. Chloé se prenait peut-être pour une super woman en voulant à tout prix se lancer dans la protection de deux personnes à qui elle tenait, seulement un détail lui permettait de garder espoir.
Elle venait de faire un énorme pas en arrière certes et Lex serait beaucoup plus difficile à approcher mais si elle avait réussi la première fois, pourquoi ne réussirait-elle pas encore cette fois-ci ? De toute façon il fallait qu’elle se raccroche à quelque chose si elle ne voulait pas se lamenter sur son pauvre sort et finalement tomber dans la déprime. Ce n’était pas son genre.
Une fois certaine que tous ses sens étaient en éveil et qu’elle se sentait capable de tenir une argumentation et une défense raisonnable, Chloé empoigna son téléphone et chercha directement le numéro de portable de Lionel qu’elle lui avait subtilement pris pendant l’été. Elle ne s’en était jamais servit mais là, c’était l’occasion rêvée.
_ « Vous avez un sacré toupet de m’appeler à une heure pareil miss Sullivan. »
_L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt non ?
_ « Pour vous tenir prête à me donner les renseignements que j’attend sur Clark Kent il vaudrait mieux pour vous ! »
_Je n’ai pas l’intention de renoncer Mr Luthor. Dit-elle catégoriquement.
Elle entendit Lionel rire ouvertement à l’autre bout du fil mais Chloé lui tiendrait tête, elle en avait la force morale.
_ « Vous avez échoué, Lex ne redonne pas sa confiance deux fois et une femme qui prend une réputation de traînée devant lui n’a plus aucune chance. »
Tient, elle s’attendait à ce genre de discours ! Chloé se pinça la lèvre en pouvant se vanter de connaître à peu près bien les Luthor à présent.
_J’assume mes erreurs Mr Luthor, et je veux à tout prix les réparer. En un mois je ferais des miracles je vous le garanti.
_ « Je n’y crois pas une seconde, mais puisque vous aimez souffrir, je vais vous laissé aux mains de mon fils, vous avez quinze jours. Passez ce délai et vous n’aurez plus aucune alternative je vous préviens ! » Se fit-il menaçant.
_Trois semaines. Exigea-t-elle.
_ « Entendu. » Céda-t-il sans chercher à discuter davantage.
_Vous ne le regretterez pas ! Promit-elle avant de raccrocher, sourire aux lèvres, heureuse que la chance lui sourit.

Le soir même, la voiture de Chloé entama un ralentissement dans l’allée qui menait au manoir, tout feu éteint. Il était déjà surprenant que les grilles soient ouvertes. Mais comme elle le supposait, Lex avait autre chose à penser que fermer l’accès à sa forteresse.
Le mauvais temps était revenu et la pluie battante rendait le chemin boueux et difficile à traverser, surtout pour sa petite New Beattle. Chloé se gara juste devant les portes de l’entrée principale de telle sorte qu’on ne puisse pas la louper. Elle arrêta ensuite le moteur et alluma ses feux. Elle enfila son manteau et sa capuche, mit des gants et sortit de son véhicule. Comme la chance continuait de la suivre, l’averse cessa enfin et Chloé pouvait commencer son siège sans cet inconvénient. Elle grimpa sur le capot et s’assit là en tailleur, prête à attendre des heures que Lex se montre. Honnêtement elle n’y croyait pas, pas ce soir mais il ne pourrait pas ne pas la voir assise ici. Au moins il reconnaîtrait son audace à toute épreuve. C’était déjà quelque chose de gagner pour elle.

Bien au chaud à l’intérieur, Lex vidait son énième verre d’alcool et empilait les bouteilles depuis la veille. Il ne dormait pas, ne mangeait pas et restait assis dans son canapé, complètement imperturbable. Bernard désespérait de le voir aller si mal alors que ces derniers jours, le manoir avait retrouvé un semblant de gaieté par le rétablissement de son maître. Seulement, Lex ne souffrait pas des mêmes maux qu’il y avait de cela plusieurs semaines. Il acceptait de répondre à une question lorsqu’on lui en posait une, et sur un ton des plus calmes. Et comme Chloé n’était pas réapparut, Bernard envisageait que le chagrin et l’amour soient la cause de son état.
L’homme était debout, adossé à l’embrasure de la porte du salon depuis un bon moment, gardant un œil sur le jeune milliardaire lorsqu’il reçut un éclair aveuglant dans le visage. Des pneus qui crissaient lui firent comprendre qu’une voiture approchait et à une heure pareille il ne savait que trop bien de qui il s’agissait.
_Bernard je vous en conjure dîtes lui de dégager de MA propriété ! Cria Lex, la voix peu assurée à cause des effets de l’alcool.
Bernard, dubitatif de la situation, allait répliquer quelque chose mais se ravisa au dernier moment. Il espérait que Chloé vienne pour arranger les choses et même que Lex accepterait sa présence mais il s’était lourdement trompé. Les choses devaient être plus graves que ça.
_Oui, monsieur. Se contenta-t-il de répondre par contrainte et quitta le salon.
Lex lui, serrait des dents. Il avait pourtant été suffisamment clair hier, il ne voulait plus jamais voir sa sale tête de fouineuse manipulatrice et séductrice. Rien que de penser à elle… ça lui donnait une profonde envie de vomir et dans un énième coup de colère, il balança son verre dans la cheminée où crépitait quelques bûches. Seulement, il n’arrivait pas à en vouloir qu’à Chloé. Lex se sentait aussi responsable. Il était tellement naïf, tellement trop plein de sentimentalisme et prêt à toujours et encore donner sa confiance à n’importe qui. Combien de fois son père lui avait-il dit qu’il ne ferait que souffrir à s’ouvrir ainsi aux gens ?
Anéanti, Lex plongea sa tête entre ses mains et profita d’un moment de solitude pour évacuer son chagrin.

Dehors, Chloé frottait ses mains l’une contre l’autre pour mieux lutter contre le froid. Elle ne s’attendait pas à devoir en plus combattre une nuit fraîche mais rien ne le ferait céder, elle pouvait se transformer en glaçon que ça lui était complètement égal. Elle était prête à passer plusieurs nuits ici à attendre, au risque de s’endormir en cours et même de voir son année scolaire s’écrouler. Il y avait trop en jeu pour qu’elle laisse tomber et pas seulement Clark, il y avait aussi sa fierté féminine à défendre.
Dans un froncement de sourcils, elle crut apercevoir quelqu’un qui venait vers elle. C’était trop beau, elle n’était là que depuis dix minutes.
_Bernard ? Reconnut-elle.
_Mademoiselle Chloé que faites-vous ici, assise sur votre voiture ?
_Je viens….Je voudrais réparer les erreurs que j’ai commises. J’ai fait du mal à Lex et je m’en veux alors, quel que soit le temps qu’il faudra pour qu’il réagisse, je resterai là et j’attendrais. Je viendrai toutes les nuits s’il le faut. Assura-t-elle.
_Si ça ne tenait qu’à moi je vous ferais entrer et vous offrirais un bon café seulement….
_Lex serait capable de vous virer, j’imagine ! Finit-elle.
Bernard acquiesça, mal à l’aise de la voir là, tremblante comme une feuille et visiblement prête à tout pour se faire pardonner, seulement Lex avait été très clair.
_Vous allez gelez ici, en plus vous vous rétablissez à peine ! Se serait plus raisonnable si vous rentriez chez vous. Conseilla-t-il, inquiet pour la santé de la jeune femme.
_Désolé Bernard, je reste ici, rien ne me fera changer d’avis et vous pouvez alerter la sécurité si vous voulez, me mettre dehors à coup de pieds dans le derrière allez-y ! Je ne vous en tiendrai pas rigueur. Promit-elle.
_J’y suis forcé mademoiselle Chloé, même si comme vous je voudrais voir les choses s’arranger. Confia-t-il.
_Vous êtes gentil. Comment va Lex ?
_Mal ! Mais il accepte tout de même le dialogue. Il est malheureux, aujourd’hui c’est son cœur qui souffre.
_Moi aussi. Dit-elle d’une petite voix. Bon ! Vous l’appelez la sécurité ?
_Vous tenez vraiment à en arriver là ?
_Je ne partirai pas sinon.
Bernard s’éloigna avec un regard triste pour la jeune femme et quelques minutes plus tard, Chloé fut expulsée, promettant qu’elle reviendrait le lendemain et toutes les autres nuits jusqu’à ce que Lex lui accorde l’attention qu’elle recherchait.
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeSam 21 Aoû 2010 - 15:30

Le lendemain, Chloé profita de la fin des cours pour s’équiper comme il le fallait pour occuper un siège nocturne devant le manoir. Elle ne ferait pas la même erreur que la veille, cette fois, elle serait prête à tenir toute une nuit. Elle avait laissé des réserves de nourriture dans le coffre de sa voiture et même son thermos rempli de café, le plus important !
_Chloé tu n’aurais pas….
La jeune femme redressa brusquement la tête vers un Clark passablement étonné de la scène à laquelle il assistait.
_Heuuu, tu prépares une expédition polaire ? Demanda-t-il en tentant de compter les épaisseurs de pull que Chloé venait d’enfiler.
Il ouvrit encore plus grand les yeux en la voyant s’avancer vers lui avec les grosses bottes qu’elle ne chaussait qu’en plein hiver et par temps de neige.
_Cherche pas à comprendre, tu me prendrais pour une folle ! Tu voulais quoi au fait ?
_Le dossier ‘Tricheries et divers infractions au règlement’ tu le ranges où ?
_Hum, troisième étagère tout en haut et à gauche, il y a un carton. Répondit-elle du tac au tac en revérifiant pour la dixième fois si la batterie de son téléphone était pleine.
_Attend, Chloé je te parle de tricheries avec un vrai scoop à l’appui et ça ne te fait ni chaud ni froid ? Est-ce que tu m’as écouté au moins ? Percuta-t-il.
_Oui, non, écoute je te laisse t’en occuper d’accord ?
_Non pas d’accord ! Chloé, je sais à quoi tu penses mais, au moins essaye de te vider la tête en pensant à autre chose ! Tenta-t-il de la persuader.
_Clark je suis peut-être têtue comme une mule mais non, je préfère foncer une seconde fois droit dans le mur plutôt que de rester les bras croisés à continuer ma petite vie avec mes petits articles ! Répliqua-t-elle en mimant ses paroles.
_Dans ce cas fait comme si je n’avais rien dit. Préféra-t-il dire au lieu de lui exposer son point de vu qui amènerait encore sur une dispute.
_Je sais ce que tu penses mais je te remercie de garder ton opinion pour toi.
Clark acquiesça et prit la place de Chloé derrière l’ordinateur et se plongea dans le dossier qui l’intéressait.
_Tu vas rester là longtemps ?
_Je pense. Et ça me permettra aussi d’avancer sur les recherches en biologie. Se justifia-t-il.
_Bon courage. Bye ! Dit Chloé en quittant le local, parée pour passer une nuit d’enfer.

En arrivant près de la grille imposante du manoir, Chloé pressa brusquement sur la pédale de frein. Ingénieux ! Lex avait fait fermer l’accès au manoir. Celle là, Chloé ne l’avait pas vu venir. Elle se mordit la lèvre, cherchant un moyen de braver cet obstacle car il était hors de question qu’elle abandonne à cause d’un simple « assemblage de métal ». Contrainte de faire demi tour, Chloé entama une marche arrière et chercha un endroit où elle pourrait garer sa voiture sans gêner. Il valait mieux qu’elle trouve un coin tout proche et pas trop isolé de préférence. Par contre, ses provisions devraient restées dans le coffre. La nuit qu’elle avait imaginé ne serait sûrement pas aussi facile à traverser que ce qu’elle avait pu imaginer.
Une fois garée, elle attrapa son manteau dans le coffre et le ferma jusqu’au col. La pluie avait enfin cessée mais le chemin était presque impraticable à pied. Chloé sentait qu’elle s’enfonçait dans la boue par moment et ne voyait pas où elle mettait les pieds. S’il y avait bien un équipement auquel elle n’avait pas pensé s’était à la lampe électrique. Elle déambula donc à grandes enjambées jusqu’aux grilles et posa ses mains sur les barreaux. Il n’y avait aucune chance qu’elle puisse passer au travers. Elle recula de quelques pas, regarda partout autour d’elle et suivit la délimitation de la propriété sur quelques mètres. Il s’agissait d’un grand mur de pierre qui s’étalait sur quelques kilomètres et bien qu’il soit recouvert de branches et de feuillage, il n’était pas infranchissable.
Chloé écarta prudemment les branches les plus gênantes et dangereuses avant de se retrouver confrontée à ce mur, plus haut qu’elle. Plusieurs tentatives de sauts ratés furent nécessaires avant qu’elle ne s’agrippe de ses bras. Maintenant elle n’avait plus qu’à grimper. Et c’était facile à dire lorsqu’on avait la grande idée de mettre de bottes à talons !
Chloé finit tout de même par monter complètement sur le mur d’où elle avait une excellente vue du manoir qui semblait complètement abandonné et mort d’après ce qu’elle pouvait voir une fois debout. Peut-être qu’après cet exploit, Lex consentirait au moins à lui reconnaître son entêtement et peut-être aussi son courage. Non c’était faux elle n’en attendait pas tant. Mais au moins elle était garantie de pouvoir l’approcher ce soir.
Elle allait tenter de s’accroupir de nouveau pour se laisser glisser le long du mur mais à cause de la finesse de ses talons, une pierre se détacha et fit perdre l’équilibre à la petite blonde qui s’effraya elle-même avec le résonnement de son propre cri et ne put éviter la chute.
Elle tomba lourdement sur la pelouse trempée, se retrouva allongée sur le ventre et une douleur cinglante à la cheville gauche l’empêchait de bouger. Chloé se mordit violement la langue pour ne pas hurler et se demandait bien comment elle allait se tirer du guêpier dans lequel elle s’était fourrée. Une larme solitaire coula sur une joue et Chloé tenta de ramper dans une tentative qui n’aboutit à rien du tout. Elle était complètement immobilisée et en plus du reste, la pluie recommençait à tomber avec puissance. Ce qui était sûr c’était qu’elle ne pouvait pas restée là à attraper froid en plus de sa stupide blessure. Ça lui coûtait de devoir faire ça, sa fierté en serait diminuée pendant un certain temps mais elle ne voyait qu’une personne qui pouvait la tirer de là.
Chloé chercha au fond de sa poche, en sortit son téléphone portable et composa le numéro de Clark. Elle se voyait mal prévenir son père en lui décrivant sa situation, elle imaginait déjà les répercutions dans sa tête.
L’appel ne dura pas deux minutes au grand soulagement de la petite blonde et elle ne s’étonna même pas de voir Clark débouler devant elle cinq minutes plus tard. Elle avait arrêté de se poser des questions sur son don de toujours se trouver au bon endroit au bon moment. Elle lui était même reconnaissante de s’abstenir de poser des questions gênantes maintenant et juste être présent quand il le fallait pour ses amis. Chloé avait toujours admiré cette qualité chez le jeune fermier.
Clark arriva près d’elle et s’agenouilla devant elle, prêt à la changer de position et à la prendre dans ses bras mais il s’abstint au dernier moment.
_Chloé dis-moi exactement où tu es blessée.
_C’est ma cheville, j’ai dû me la fouler.
_Je t’emmène à l’hôpital.
Sur cette décision, il n’hésita pas à prendre la jeune femme dans ses bras et il s’assura qu’elle ne voit rien avant d’ouvrir le portail à main nue alors qu’il était pourtant bien verrouillé. Il installa Chloé sur les sièges arrière de son 4x4 et roula prudemment, toujours sous une pluie battante jusqu’à l’hôpital.

Dès que Chloé fut prise en charge par un médecin, Clark avait prévint Gabe et les deux hommes attendaient maintenant des nouvelles. Ils étaient installés dans la salle d’attente sans prononcer une parole.
Clark lui, était assis, tapant du pied sur le sol et les mains sur le visage. Il savait que retourner en douce au manoir était une mauvaise idée mais il n’avait pas assez insisté pour la convaincre de renoncer. Il avait tenté de la mettre en garde. Elle et Lex n’étaient pas du même monde et même s’il ignorait les raisons qui poussait le milliardaire à repousser Chloé ça ne l’avait pas surpris que cela finisse par arriver. Il avait retenu la leçon, il n’irait pas voir Lex pour lui demander des comptes sur une affaire qui ne le regardait pas mais il se faisait du souci pour Chloé. Elle s’était attachée à lui et apparemment elle refusait de renoncer à lui. Et bien sûr la conséquence était cet accident qui heureusement n’était pas très grave.
Gabe lui, n’arrivait pas à rester aussi calme que Clark. Il tournait en rond dans la petite salle froide et marmonnait des choses incompréhensibles. Il était clair qu’il était inquiet pour sa fille et ne pas connaître les circonstances exactes de cet accident le rendait deux fois plus nerveux. Il avait bien essayé de téléphoner à Lex pour lui demander ce qu’il se passait, certain qu’il pourrait lui en dire plus que Clark, seulement personne ne répondait.
_Encore une fois Clark, tu ne sais vraiment pas ce qui aurait pu déclencher cet accident ? Où ce qui expliquerait pourquoi ma fille s’est retrouvée toute seule sous la pluie à dix heures du soir dans le parc du manoir ?
_Je n’en sais pas plus que vous monsieur Sullivan, je regrette.
Clark n’avait pas d’autre choix que mentir à ce sujet. Il savait que Chloé préfèrerait parler à son père elle-même plutôt que quelqu’un ne le fasse à sa place.
Un médecin entra dans la salle avec son bloc notes dans les mains et chercha le nom de monsieur Sullivan avant de le faire appeler.
_Comment va ma fille ? Demanda le père d’une voix troublée par l’inquiétude.
_Bien. Elle a fait une mauvaise chute mais ça aurait pu être plus grave. Elle a une belle entorse à la cheville mais d’ici trois semaines Chloé pourra de nouveau sauter comme une gazelle. Plaisanta le médecin pour rassurer le père de sa patiente qui restait très perplexe.
_Pouvons-nous aller la voir ?
_Oui bien sûr, juste sur votre gauche, la chambre 297. Indiqua le praticien.
_Tu viens Clark ? Interrogea Gabe en se retournant près de la porte.
_Non non, je peux attendre. J’irais la voir plus tard. Assura Clark, préférant ne pas s’immiscer avec Gabe qui voulait peut-être passer un moment seul avec sa fille.

Chloé se redressa convenablement en voyant la porte de sa chambre s’ouvrir et sourit à son père qui se pressa de lui déposer un gros baiser sur le front.
_Comment vas-tu ma puce ?
_Ca va ! Assura-t-elle.
C’était vrai, physiquement elle allait très bien, on l’avait bourré de calmants contre la douleur et elle revêtissait une horrible atèle bleu qui lui saucissonnait tout le bas de la jambe. Cependant elle ne pouvait encore dire à son père qu’intérieurement, elle commençait à prendre conscience qu’elle avait échouée et son cœur en souffrait.
_Comment tu as fait pour te mettre dans une situation pareille ? Harcela Gabe sans vouloir décolérer.
_Je suis désolée papa, je ne voulais pas te causer autant de souci. C’est pour ça que je ne t’ais rien dit. Je croyais tellement pouvoir arranger les choses. Confia-t-elle en laissant involontairement couler deux larmes sur ses joues.
_Raconte moi ! Je ne veux pas voir ma princesse toute triste. Dit-il en devenant subitement doux et attentif au chagrin de as fille.
_Je, je me suis disputée avec Lex. Et, comme il ne voulait plus me voir, j’ai joué les casse-cou et j’ai sauté par-dessus le mur d’enceinte du manoir. Je suis folle hein ! Reconnut-elle entre ses larmes.
_Mais non ma chérie ! Mais tu sais, peut-être que toi et Lex vous êtes trop différents, peut-être qu’il ne voit pas les choses comme toi.
_Pourquoi tu dis ça ? S’indigna-t-elle, pensant que son propre père n’hésiterait pas à la défendre en évitant les discours blessants.
_J’ai téléphoné au manoir, mais Lex à l’air de se moquer que tu puisses aller mal. Il n’a pas répondu et pourtant j’ai insisté à plusieurs reprises. Il ne sait pas ce que c’est que de s’inquiéter pour une personne qui nous est chère. Persuada-t-il.
Emue, Chloé regarda son père dans les yeux, oui il avait sûrement raison. Elle s’était souciée de son mal-être, mais pas une seule fois il n’avait du se soucier du sien, même si toutes les erreurs lui revenaient à elle. Ce n’était pas la première fois qu’on lui assurait de l’égoïsme du milliardaire et l’entendre de la bouche de son père tendait à lui donner raison.
_En attendant, ça me fait une belle jambe ! Je suis coincée dans ce lit pour deux jours et après c’est interdiction complète de forcer sur ma cheville pendant trois semaines.
_Et pourtant ce n’est pas ça qui te retiendra ! Devina Gabe en passant un doigt sur le petit nez de Chloé. Tu sais, il y a Clark qui attend pour te voir. Je ne vais pas le faire patienter trop longtemps. Je reviendrai te voir après.
_D’accord.
_Je vais faire un crochet par la maison pour te chercher quelques affaires et des vêtements propres.
Chloé sourit devant les bonnes attentions de son père et le regarda sortir. Clark entra à sa suite et une fois qu’il eu refermé la porte, il avança vers le lit avec comme d’habitude, les mains dans les poches.
_Chloé…
_Clark, avant que tu ne dises quoi que ce soit, je tiens vraiment à te remercier d’être venu à ma rescousse. Peu de gens l’auraient fait je pense. Dit-elle sincèrement.
_Il n’y a pas de quoi !
_Maintenant tu peux y aller, j’accepte d’entendre toutes tes remarques ainsi que les « je te l’avais bien dis ».
_Ce n’est pas ce que j’ai à dire. Par contre je vais me permettre d’être désagréable un instant pour être franc et te dire combien ton entêtement m’agace.
_Pour la centième fois je te répète que j’avais mes raisons d’agir comme ça ! Se défendit Chloé en haussant le ton.
_Ces dernières semaines tu ne t’es pas une seule fois souciée de toi, il n’y a jamais eu que Lex. Au début je comprenais parce que je pensais la même chose que toi. Oui il avait besoin d’être soutenu et aidé, moi je ne me sentais pas capable de le faire. Regarde de quelle façon il te remercie pour tout ce que tu as fait pour lui ! Regarde où tu es ce soir !
_Tu t’es ligué avec mon père ou quoi ? Demanda-t-elle, ne sachant plus que dire en réalisant que deux personnes qu’elle avait délaissé ces temps-ci étaient à son chevet pour lui remettre la tête dans le bon sens, elle leur en était très reconnaissante.
_Chloé, Lex n’en vaut pas la peine je t’assure.
_Et pourtant c’est un peu trop tard pour le voir, quand les sentiments s’y sont mêlés. Dévoila-t-elle.
_Vu de quelle façon tu t’es acharnée hier et ce soir pour attirer son attention ça ne me surprend pas.
_Maintenant je suis punie. Repos forcé pendant un bon moment.
_Ne vois pas ça comme une punition, mais comme un avertissement. Il faut que tu arrêtes. Conseilla-t-il en posant une main sur la joue de la jeune femme.
Chloé laissa échapper un rire et tourna un instant la tête vers la fenêtre. Il était tout à fait ironique que Clark lui demande de céder à Lionel pour lui faire du tort. Elle ne s’y résoudrait jamais, et encore moins après ce qu’il avait fait pour elle ce soir.
Elle abandonnait pour Lex, mais elle n’avait pas encore dit son dernier mot pour épargner Clark.
_Bon, je vais te laisser avec ton père avant que les heures de visites ne soient dépassées.
_D’accord.
_Et si jamais ton père ne pouvait pas venir te chercher demain, appelle moi !
_Merci !
Clark lui sourit, se pencha et lui déposa un baiser sur le front avant de quitter la pièce. Il était peut-être tard, mais ça le démangeait d’aller voir Lex pour revoir la petite discussion qu’ils avaient eu quelques jours auparavant. Mais par respect pour Chloé il n’irait pas, il ne savait même pas s’il avait envi de le revoir après ce qui venait de se passer.

Le lendemain, Clark était effectivement venu la chercher dans la matinée et la jeune femme avait prétendu vouloir rester un peu seule pour se reposer. Ça devait être vrai puisque qu’elle avait involontairement dormi une partie de la journée sur le canapé. Sa nuit n’avait pas été de très agréable entre le vent qui n’avait pas cessé de souffler contre la fenêtre de sa chambre et ses pensées qui la tourmentaient.
En se réveillant, Chloé n’avait pas la force de se lever, elle ne voulait pas non plus son bon café pour lui remonter le moral. Tout ce qu’elle pouvait faire, s’était admettre sa cuisante défaite et accepter l’idée que Lionel ne la lâcherait plus. Comment avait-elle pu laisser les choses déraper de cette façon ? Si seulement elle n’avait pas cédé aux offres alléchantes de Luthor l’été dernier, si elle avait passé outre sa colère envers Clark elle n’en serait pas là. Chloé en revenait toujours à la même conclusion, elle était l’unique responsable de ses propres décisions et en était à présent l’otage.
Il restait cependant une dernière alternative qui ne lui permettrait que de gagner du temps, une idée aussi saugrenue que toutes celles qu’elle avait eu cette semaine, mais au point où elle en était, tous les risques n’étaient pas inutiles. D’après Lex, elle était peut-être une salope, mais jamais elle ne pourrait trahir les gens qu’elle aimait encore. Si elle ne ressentait rien, si son cœur était en effet aussi froid qu’un glaçon et aussi dur que la pierre, alors peut-être qu’elle aurait agit différemment.
La seule difficulté serait de tout avouer à son père dès qu’il rentrerait, Chloé connaîtrait la pire humiliation de toute sa vie et savait déjà à quel point elle aurait honte. Mais elle connaissait trop bien Lionel à présent. Si elle refusait de se soumettre à lui, il n’hésiterait pas à s’en prendre à son père. Il en était hors de question.
Justement, Chloé entendit les clés tournées dans la serrure de la porte et se leva du canapé en attrapant ses béquilles.
En entrant, son père se débarrassa de manteau et chaussures et revint rapidement dans le salon sans prendre la peine de dire bonsoir à sa fille.
_Chloé enfin tu devrais rester allongée et te reposer, au lieu de te tuer à faire des efforts comme ça !
_Mais je ne fais que ça toute la journée ! Et puis si je tombe dans l’inactivité le résultat ne sera pas bon non plus. Tu sais je compte bien aller en cours demain. Clark passera me prendre et puis je ne suis pas infirme. Rassura la petite blonde avec un petit sourire.
Gabe acquiesça, incapable de s’opposer à ses idées alors il l’enlaça et l’embrassa avant de retrousser ses manches, prêt à faire à manger.
_Qu’est-ce qui te ferait plaisir ce soir ? Demanda-t-il, la tête déjà dans le frigo.
_Rien en particulier, ne prépare rien d’exceptionnel.
Un peu hésitante, Chloé vint s’asseoir sur une chaise et se tortilla les doigts quelques instants. Si elle voulait que son plan ait une chance d’aboutir, elle devait mettre son père dans la confidence dès maintenant. Elle devait aussi lui révéler toute la vérité qu’elle avait tant craint de lui raconter. Elle toussa pour attirer l’attention de son père qui mettait un plat dans le four et Gabe fronça les sourcils devant le sérieux dont faisait preuve sa fille.
_Quelque chose ne va pas ? Soupçonna-t-il.
_Papa, il y a des choses que je dois te dire. Des choses que j’ai faites et dont je ne suis pas particulièrement fière. Dit-elle, le visage bas.
A présent inquiet, Gabe s’assied à côté de sa fille et chercha à établir un contact visuel avec elle.
_Au début, si je suis allée voir Lex, c’est uniquement parce qu’on me l’a demandé.
_Pourtant je croyais que tu voulais l’aider, qu’il ne méritait pas d’être seul.
_Je n’en avais rien à faire, il me faisait pitié. C’est Lionel Luthor qui m’a demandé de tenir compagnie à son fils.
_Pourquoi te demanderait-il un tel service à toi ? Ne comprit-il pas.
_Tu te souviens, l’été dernier la Torch a été mise à sac. Je t’avais dit que quelqu’un avait fournit du nouveau matériel et fait réparer le local. Je t’ai menti en disant que j’ignorais l’identité de cette personne.
_Lionel ! Devina-t-il.
_Ce n’est pas tout, c’est lui qui m’a permis d’entrer au Planet pour mon stage et ma rubrique, et je savais que ce beau geste ne serait pas offert. Il voulait que je fasse des recherches sur Clark.
_Ma chérie, pourquoi as-tu accepté quelque chose venant de cet homme là ? Demanda-t-il, réalisant qu’à ce moment là sa fille avait peut-être besoin d’attention et il n’avait rien su voir. Il s’en voulait et craignait ce qu’elle allait lui dire maintenant.
_J’ai refusé de faire ce qu’il voulait, mais, j’ai changé d’avis, parce que Clark avait encore trouvé le moyen de me décevoir. Alors, je suis retournée voir Lionel et j’ai accepté.
_Chloé tu aurais dû venir m’en parler ! Insista Gabe en prenant une main de sa fille dans la sienne.
_Je voulais assumer mes choix. Et juste après le retour de Lex, j’ai conclu un marché avec Lionel. Si j’aidais son fils à aller mieux, je ne faisais plus de recherches sur Clark. Seulement, tout est devenu très compliqué, Lex et moi nous sommes rapprochés et il a finit par me surprendre avec Lionel.
_Ce qui explique les froids entre vous.
_C’est plus que ça, il m’a insulté et a été clair, il ne veux plus me voir. Mais tu vois, têtue comme je suis je pensais encore être capable de réparer les choses. Je me suis blessée en escaladant le mur d’enceinte du manoir.
_Je vais sans doute te faire de la peine ma puce mais, il faut que tu laisses tomber. Tu as tes amis, tes études, la Torch.
_Lionel n’en a pas finit avec moi papa ! Rappela-t-elle. J’ai échoué dans ma mission, et il va attendre des infos sur Clark ! Je ne le ferais pas !
_J’irais le voir. Proposa Gabe.
_Non ! Surtout pas ! Il pourrait s’en prendre à toi et ça jamais je ne me le pardonnerai. Ce que je veux c’est m’en aller et oublier tout ça. Avoua Chloé en posant sa tête entre ses mains, complètement abattue.
_Tu voudrais qu’on déménage ? Demanda-t-il, réellement surpris de voir sa fille aussi désabusée.
Il posa sa main sur un bras tremblant de sa fille et commença déjà à réfléchir. Tout ce qui lui avait toujours importé était de combler Chloé, et si pour ça il fallait quitter cette ville alors il le ferait. Après tout, il avait toujours songé retourné en Irlande une fois que Chloé aurait une situation stable. Se ne serait pas une mauvaise chose au fond de retourner dans leur pays natal.


Dans son bureau, Lex se tenait debout, face à la fenêtre, les mains dans les poches et il regardait le soleil se coucher au loin. Il s’était enfin décidé à retourner à l’usine et il n’avait pas imaginé que reprendre le travail serait si difficile. Il s’était enfermé dans son bureau et avait commencé à faire le point sur tous les dossiers dont il n’avait pas pris connaissance et il avait au maximum éviter tout contact avec ses employés, il n’était pas encore prêt. En revanche, il voulait à tout prix se plonger à nouveau dans le travail pour oublier les dernières semaines. Seulement, quoi qu’il fasse, ses nuits étaient constamment agitées et Chloé hantait ses cauchemars. Il ne pouvait toujours pas croire qu’une personne si pleine de bonnes intentions ait pu chercher à le manipuler. Elle passait tout son temps avec lui dès que possible, elle s’était confiée à lui et s’était montrée si douce quand ils faisaient l’amour.
Quoi qu’il pouvait entreprendre, il sentait encore son cœur battre pour elle et pire encore, elle lui manquait. Toute la colère qu’il avait en lui s’était éteinte et maintenant, l’éventualité que son père la tienne dans un chantage immonde se dessinait peu à peu dans son esprit.
Il fut perturbé par l’ouverture de la porte, laissant apparaître Bernard qui s’arrêta au milieu de la pièce.
_Avez-vous besoin de quelque chose monsieur ?
_Pouvez-vous faire préparer ma voiture Bernard ?
_Bien entendu monsieur.
_Je vais à Métropolis. Annonça-t-il en se retournant. Et, avez-vous des nouvelles ? Demanda-t-il avec hésitation.
_Chloé se rétablie bien oui, elle est sortie de l’hôpital ce matin. Se contenta-t-il de répondre.
_Se sera tout, merci.
Bernard quitta la pièce dans un signe de tête et laissa de nouveau le milliardaire seul.
Lex ferma les yeux de soulagement, au moins il savait que les blessures de Chloé n’étaient pas trop graves.
Il enfila donc son manteau et se dirigea rapidement vers le garage. Il avait hâte de se laisser emporter par la vitesse avant d’aller affronter son père. Il fallait qu’il sache réellement ce qu’il se tramait.


En pénétrant dans le bureau, Lex trouva son père assit derrière son ordinateur, ses fines lunettes posées sur le bout de son nez et Lionel, bien qu’il eut parfaitement entendu les portes s’ouvrirent, il ne daigna pas accorder un regard au nouvel arrivant.
_J’ai appris que tu avais repris le travail. Intervint Lionel en se passant un doigt sous le menton.
_Oui, et il ne tient qu’à toi que je poursuive dans cette voie. Dit-il en laissant planer le mystère dans sa phrase.
Cette fois, Lionel leva la tête et retira ses lunettes pour sonder son fils. Il connaissait bien ce regard. Celui qui, en apparence, montrait un comportement tout à fait calme et posé alors qu’à l’intérieur, il savait déjà que Lex n’était pas ici par hasard et encore moins pour une visite de courtoisie, il avait une idée précise en tête.
_Vas-y Lex, révèle moi le but réel de ta visite, tu n’as pas fait trois heures de route pour rien.
_C’est simple, soit tu me dis par quel chantage tu tiens Chloé entre tes griffes et tu la libères de tous ses engagements, soit je démissionne. Dit-il sans détour.
Lionel accorda un regard à son fils en ouvrant la bouche, semblant chercher ses mots et se décida enfin à se lever de son fauteuil.
_Ne me dis pas que tu es venu uniquement pour me parler de celle que tu appelais encore « traînée » l’autre jour ! S’impatienta Lionel, ayant bêtement cru que cette fois son fils aurait retenu la leçon sur les femmes dangereuses, même si Chloé Sullivan faisait davantage partie de la catégorie des idiotes.
_Je ne partirais pas avant de connaître le fin mot de cette histoire ! Mais, ne t’en fais pas, comme tu le vois je suis tout ce qu’il y a de plus calme. Fit savoir Lex.
_Oh rassure toi, tu n’auras pas à en arriver là ! Je vais te dire ce qui a amené cette fille désespérée à accepter de te venir en aide. Consentit Lionel.
Après tout, ce que Lex allait découvrir ne concernait que Chloé et peut-être qu’il parviendrait à réveiller son fils une fois pour toute sur les réelles intentions de cette fille. Il n’avouerait jamais qu’en fait, il se trouvait au pied du mur avec la menace de Lex. Il ne voulait pas perdre la seule personne capable de le succéder à la direction de Luthorcorp alors se délester d’une petite journaliste n’était pas un choix compliqué.
_J’ai fait entrer Chloé Sullivan au Planet et ait ouvert sa chronique uniquement si en échange elle me fournissait des informations sur Clark Kent. Et puis à ton retour, j’ai voulu essayé de rapprocher Chloé de toi, uniquement pour qu’elle te remette sur la route de Luthorcorp puisque tu refusais toute aide médicale. Se confier à une inconnue est infiniment plus facile ! Elle a accepté de le faire uniquement pour protéger son fermier Lex. En échange de ce service elle n’avait plus besoin de me fournir d’informations. Voilà notre marché.
Encore Clark, toujours Clark. Lex n’en revenait pas qu’il soit au centre de cette affaire et ne s’était pas préparé à ça. Il accusait le coup et se contenta d’acquiescer, l’esprit en déroute et quitta le bureau de son père sans commentaire.
_Elle ne serait jamais venue vers toi ! Lui cria son père au loin.


Sur le trajet du retour, Lex ne faisait que tourner et retourner les choses dans sa tête. Son père n’avait raison que sur un seul point, évidemment que Chloé ne serait jamais venu le voir par elle-même. Ils n’étaient que de simples connaissances par l’intermédiaire de Clark et vivaient dans un monde complètement opposé. Future journaliste d’un côté, et jeune milliardaire de l’autre. Leurs chemins n’auraient jamais dû se croiser de cette façon.
Mais d’un autre côté, en se remémorant tous les moments passés ensemble, il pouvait deviner que Chloé ne jouait pas un rôle. Il ignorait cependant quelle était la nature des informations que Chloé donnait à Lionel lorsqu’elle passait du temps en sa compagnie. Mais il y avait de bons moments qu’il était impossible d’oublier comme la maladie de Chloé où il avait pris tant de plaisir à s’occuper d’elle. La petite blonde avait toujours été vraie en ces instants. Les confessions auprès de la cheminée, leur rapprochement, le premier baiser complètement spontané, leur danse….
Il comprenait à présent pour quelle raison elle avait résisté jusqu’au bout avant de s’ouvrir à lui physiquement. Peut-être voulait-elle éviter de le faire souffrir plus que nécessaire. Comme les événements avaient dues être difficiles à vivre pour elle. Il ne voyait plus les choses sous le même angle aujourd’hui.
Il ne voulait pas prendre le discours de son père dans le sens qu’il entendait. Chloé avait tout fait pour contourner sa lourde contrainte de devoir trahir Clark, preuve que la petite blonde était bien d’une loyauté sans faille prête à se battre. Et elle s’était battue en voulant passer la nuit sur le parvis du manoir ou en prenant des risques pour pénétrer dans le domaine la nuit dernière.
C’est l’esprit apaisé qu’il rentra au manoir et pour la première fois, il lui parut bien vide et froid. Il n’entendait plus les rires de Chloé où le claquement de ses petits talons sur le planché. Elle lui manquait, il avait besoin d’elle, de la prendre dans ses bras, de s’excuser pour tout.
Même si elle refusait de le revoir, il devait s’excuser et admettre ses erreurs, il ne pourrait pas vivre en paix tant qu’il ne l’aurait pas fait. C’était le minimum qu’il lui devait. Il ne l’appellerait pas pour ça, il irait la voir et lui parlerait face à face.
Bernard entra dans le salon et apporta le courrier sur un plateau. Lex le remercia rapidement et il s’installa dans un fauteuil et commença à trier les lettres. Les publicités finiraient directement à la poubelle et il regroupa les enveloppes de Luthorcorp. Au milieu de la pile, une lettre attira son attention, elle venait de Gabe Sullivan.
Lex s’empressa de l’ouvrir et eu la mauvaise surprise d’y trouver une lettre de démission. Pour quelle raison ? Gabe était un employé model et un très bon directeur adjoint, sans parler du salaire qu’il percevait. Aucune entreprise ne le reprendrait à ce prix là et à quarante ans il devenait difficile de trouver un emploi de la même envergure.
D’un geste nerveux, le jeune milliardaire se passa une main sur le visage et réfléchit un instant. Pour quelle raison Gabe serait-il prêt à abandonner son emploi ? Un doute l’envahit. Si c’était lui qui était pris au piège aux mains de Lionel, que ferait-il s’il refusait de se soumettre à ses exigences ? Chloé était capable de la même réflexion, et elle allait fuir. Il devait en avoir confirmation et une petite recherche dans toutes les agences immobilières de la région lui donnerait rapidement sa réponse.
Raison de plus pour tenter de la revoir, au moins pour la rassurer et lui dire que Lionel ne tenterait plus rien contre elle, il l’avait au moins allégé de ce fardeau là.


La fin de la semaine était arrivée trop vite. Entre les cours et la préparation de son départ, Chloé avait l’impression de courir dans tous les sens. Enfin courir était un bien grand mot ! Elle s’était adaptée à ses béquilles mais l’état de sa jambe diminuait considérablement ses actions. La seule chose dont elle rêvait était une bonne nuit de sommeil, mais elle n’avait pas pu refuser l’invitation de ses amis à une soirée organisée au Talon. Elle ne leur avait rien dit concernant son départ et ce n’était certainement pas ce soir que l’occasion se présenterait. Elle ne se risquerait pas à gâcher la fête.
Chloé était donc installée à une table depuis deux heures et regardaient ses amis danser depuis sa chaise. Sa tête tenait sur une main, prête à s’écrouler sur la table mais elle devait tenir le choc toute la soirée. C’était Clark qui la ramenait et tel qu’elle le connaissait, il resterait pour aider Lana à tout ranger. Donc autant dire qu’elle n’était pas couchée. La jeune femme dissimula un énième bâillement et ferma les yeux quelques instants. Elle pourrait ne pas les rouvrir tellement cette sensation lui était agréable. Elle ne les rouvrit qu’à l’arrêt de la chanson en cours et entendit quelqu’un s’asseoir sur la banquette à côté d’elle.
_Tu sais il y a un lit dans l’appartement du dessus. Fit savoir Pete en s’affalant, les pieds sur la table.
_Nan, je ne vais pas vous fausser compagnie. Murmura-t-elle.
_On aurait comprit que tu préfères rester chez toi, moi ça me fait pitié de te voir assise là, en train de lutter contre le sommeil. Dit-il en faisant de grands gestes avec ses mains.
_Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas tous retrouvé comme ça, il y a le week-end pour récupérer. Insista-t-elle.
Chloé savait que c’était peut-être la dernière fois qu’ils pouvaient se voir tous ensemble et cette pensée lui redonna un peu de courage.
_Et si j’allais nous chercher quelque chose à boire. Proposa le jeune homme.
Chloé se contenta de lui sourire en guise d’accord et elle profita qu’il s’absente de nouveau pour se caler confortablement contre le dossier de la banquette.
Lex entra dans l’établissement au même moment et se stoppa net en réalisant que cette soirée réunissait finalement plus de monde qu’il ne se l’était imaginé. Il laissa son regard vagabonder partout dans la grande salle et croisa quelques visages surpris et des chuchotements commencèrent déjà à se faire entendre. Cela le ralenti et ses jambes ne voulaient pas avancer. Il savait qu’il serait confronté à beaucoup de monde ce soir, mais il ne s’y était pas réellement préparé. Il inspira profondément et ne se concentra que sur une seule chose. Il savait que Chloé se trouvait ici et il ne mit pas longtemps à la repérer, seule, à moitié allongée sur une banquette, s’ennuyant à mourir.
Maintenant qu’il était là, il ignorait de quelle façon l’aborder ou quoi lui dire. Il ne chassait pas la possibilité qu’elle refuse de le voir ou de le regarder, mais il lui dirait quand même ce qu’il avait sur le cœur, c’était capital pour lui.
Il s’approcha jusqu’à être en face de sa table et enfouit ses mains dans ses poches. La jeune femme, paisible, avait les yeux fermés et il resta là à simplement l’observer avant d’oser ouvrir la bouche pour parler.
_Bonsoir. Dit-il d’une voix peu assurée.
Chloé, même avec le bruit autour d’elle, mélange de rires et de cris, elle reconnut la voix de Lex et ses paupières s’ouvrir d’un coup, trop surprise pour réagir autrement. Avec hésitation, elle tourna la tête vers Lex et elle ne put se retenir de sourire. Le voir ici, devant elle lui faisait un bien fou, pas par sa présence, mais elle prit tout de suite conscience que cela constituait sa première sortie en public.
_Lex ! Articula-t-elle en se rasseyant correctement.
_Comment vas-tu ?
_Heu…..bien, je crois. Répondit-elle.
D’une part, elle se retrouvait complètement perdue. Depuis quand se souciait-il de savoir comment elle allait ? S’était elle la salope qui complotait contre lui avec Lionel. Et d’autre part, le choc ne passait pas. Elle avait du mal à réaliser qu’il était bien là alors son état moral ainsi que physique était très incertain. Elle vit Lex froncer les sourcils et le regarda se baisser, attrapant ses béquilles.
_J’aimerai te parler, dans un endroit plus calme. Si tu es d’accord bien sûr.
Chloé se saisit de ses béquilles et lança son regard dans la direction de Clark et Lana qui n’avaient rien perdu de la scène. Elle leur fit un signe de la tête pour les rassurer et leur faire comprendre que ça allait. Elle suivit Lex jusque dans la réserve et se fraya difficilement un passage entre cette horde de jeunes qui envahissaient l’espace.

Lex referma la porte derrière eux alors que Chloé trouva une longue table où s’asseoir et laissa ses jambes se balancer librement, n’hésitant pas à faire face au regard du milliardaire. Elle ne le sentait pas à l’aise, sans doute ignorait-il comment entamer une discussion après toutes les horreurs qu’il lui avait lancer au visage la dernière fois. Peut-être pouvait-elle lui éviter cette peine.
_J’ai appris que, tu avais repris ton poste à Luthorcorp.
_Ce n’est pas évident. Admit-il en faisant les cent pas devant elle.
_Tu y arriveras, je sais que tu en as les capacités. Comme tu l’as fait en venant ici. Ajouta-t-elle.
_Parce que ma seule motivation était de venir te voir. Avoua-t-il en lui faisant face.
A son grand regret, Chloé détourna les yeux mais cela ne l’incita qu’à s’approcher davantage. Il était conscient qu’il en faudrait plus pour la convaincre.
Chloé ne pouvait pas le regarder en face après une telle marque de ses émotions. Elle devait lui dire qu’elle s’en allait et que quel que soit le but de sa venue, c’était inutile.
_Lex, je quitte Smallville avant la fin du mois. Annonça-t-elle.
_J’avais deviné. Répliqua-t-il sans surprise. J’ai reçu la lettre de démission de ton père et dis lui bien que je n’en veux pas ! Fit-il savoir de façon catégorique.
Il s’avança encore et parvint même à se frayer un chemin entre les jambes de Chloé qui ne réalisa pas immédiatement leur proximité. Elle sursauta en sentant le souffle du milliardaire sur son visage et resta aussi immobile que possible.
Cependant, elle ne pouvait pas empêcher le jeune homme de poser ses mains comme il le faisait sur son visage et sur ses hanches.
_Tu es libre Chloé. Dit-il avant de déposer un baiser au coin de sa bouche.
La principale intéressée leva un regard interrogateur vers lui alors que Lex s’éloignait d’elle.
_Tu n’as plus à craindre mon père, tu es libérée de tous tes engagements envers lui, je t’en donne ma parole. Jura-t-il.
_Comment ? Hallucina-t-elle, les larmes aux yeux.
_Apparemment mon père a su te piéger dans un moment de faiblesse. Devina-t-il en passant outre la question de la petite blonde.
_Lex ! Je……..Je ne pouvais pas choisir entre toi et Clark ! Avoua-t-elle.
_Je sais, et je comprends ! Aujourd’hui ce dont j’ai besoin c’est de ton pardon. Supplia-t-il en se rapprochant de nouveau. Je n’ai besoin que de ça pour me sentir mieux et reconstruire ma vie.
_Toi ? Te faire pardonner ! Ne comprit pas Chloé. Se serait plus juste que ce soit le contraire et que moi je te demande pardon non ?
N’y tenant plus, Lex la fit taire en plaquant ses lèvres sur les siennes et lui offrit le baiser le plus sincère qu’il gardait en lui.
_J’ai comprit pourquoi tu avais fait ça, j’ai aussi comprit pourquoi tu me mettais en garde si on tentait quoi que ce soit ensemble. En fait, j’ai tout compris. Alors tais toi et pardonne moi d’avoir été aussi con et de ne pas avoir vu que mon père te manipulait. Pour le coup j’aurais dû le frapper plus fort que ça !
Chloé s’accrocha à la nuque du milliardaire et enfouit sa tête dans la courbe de son cou pour y dissimuler un rire.
_Oui je te pardonne. Lui dit-elle au creux de l’oreille.
_J’ai besoin de tout recommencer, de prendre un nouveau départ. Mais pour ça je vais encore avoir besoin de toi. Fit-il savoir en la prenant par la taille.
_Ah oui et on peut savoir pourquoi ? S’intéressa-t-elle dans un petit sourire.
Lex lui prit la main et la posa au niveau de son cœur, lui caressant le dos avec son pouce.
_Je ne suis pas tout à fait guérit à cet endroit. J’ai besoin de ton amour. Expliqua-t-il.
Attendrit par ses mots, Chloé l’incita à se rapprocher encore d’elle puis elle se lova contre lui et pris à son tour sa bouche en otage pour un très long moment.
_Au fait, je suppose que je dois oublier l’idée de plier bagages ?
_Essaye de t’éloigner moi et alors tu verras que je pourrais me montrer encore plus abominable que mon père ! Menaça-t-il d’une voix rocailleuse, trop heureux de pouvoir sentir à nouveau le corps de Chloé contre le sien.
La jeune femme profita de cette étreinte pour laisser ses muscles se détendre complètement. Jamais elle ne s’était sentit si bien. Toutes menaces, toutes obligations avaient disparues mais elle pouvait au moins reconnaître à Lionel qu’il lui avait permis de prendre un nouveau tournant.


Fin
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeMar 24 Aoû 2010 - 21:49

ah ben tu m'as fait passer un bon début d'après-midi tiens ! donc déjà merci Very Happy

je me rappelais pas avoir lu cette fic, mais elle est bien ficelée je trouve, entre le chantage de lionel et l'attachement progressif de chloé à lex... par certains côtés elle m'a un peu fait penser à A clean pair of eyes, une vieille fic chlex où c'était lex qui devenait aveugle à la place de Lionel et où Chloé l'aidait à gérer la situation après que Lionel l'y ait poussée (mais plus gentiment que dans ta fic lol)

bref je reviens à la tienne : très bon développement je trouve, et c'est vrai que toutes les scènes ont cette saveur un peu amère parce que même quand ils se rapprochent et que tout semble se passer à merveille, y'a toujours cette épée de Damoclès "oye, quand lex va découvrir que c'est à cause de lionel qu'elle joue les psy..." du coup tout est accentué je trouve et c'est très réussi
et effectivement l'explosion arrive, ça fait mal ! c'est agréable de voir que chacun de leur côté ils font des efforts, Chloé pour pas laisser tomber et Lex pour comprendre par quoi elle est passée, c'est relativement rare dans les fics j'ai l'impression, c'en est souvent un des deux qui doit convaincre l'autre alors que là tu fais un parallèle entre leurs progressions, chapo pour ça, c'est original !

Des points en plus pour ce petit passage :
Citation :
Et en même temps, quelque part en elle, ce défi qu’elle allait devoir relever l’excitait énormément. Elle avait du caractère, lui aussi et ça annonçait quelque chose d’explosif, elle pouvait le sentir.
ça résume extrêmement bien toute la fic je trouve, même si c'est plutôt vers le début, en lisant ça j'me suis installée plus confortablement avec un petit sourire genre "hmmm ça va être bon!" lol
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeVen 12 Nov 2010 - 17:16

Comment te dire... tu as illuminé ma pause de midi !

j'étais plongée dedans de la première à la dernière ligne. J'ai passé un super moment !

Un grand merci à toi Smile

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Luthor
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitimeMer 17 Nov 2010 - 5:04

Je crois que je l'avais déjà lu sur l'ancien Shivers mais après une relecture je suis toujours Shocked Oh my god!

J'adore cette fict! Smile
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MessageSujet: Re: La voix de la guérison   La voix de la guérison Icon_minitime

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